Ce matin-là, je m’étais réveillé en sursaut. Je n’étais plus vraiment habitué de dormir seul et la présence de Lydia me manquait terriblement. Je savais qu’aujourd’hui tout ça allait changer puisque Scott allait à l’autre résidence pour faire des recherches avec, je ne savais plus trop qui, et honnêtement, après qu’il m’ait dit qu’il n’allait probablement pas être la jusqu’à très tard, j’avais cessé d’écouter. J’avais fait le petit déjeuner pour mon père et Mélissa puisqu’ils nous quittaient pour un petit week-end romantique. Lorsqu’ils nous avaient annoncé tout ça, la première chose qui m’avait traversé l’esprit était – Mais comment est-ce que Beacon hill va survivre sans son shérif et son infirmière #1 pendant un week-end. La réponse était plutôt simple, Nina et Parrish et puis à l’hôpital, il y avait toujours Cadence qui ne se débrouillait pas si mal.  Une fois  leurs sacs fait, je les avais moi-même rangés dans la valise de l’auto et puis, ils étaient partis, pas sans nous prévenir de ne pas faire de fête et tout ça. J’étais plutôt en colère contre Scott encore, il avait cru Théo et par sa faute, Malia avait probablement le cœur brisé. Après tout, si Scott avait mentionné avoir des doutes contre Raeken, jamais Malia ne se serait lancé dans cette histoire.

J’étais devant mon tableau lorsque Lydia arriva. Je ne l’avais pas entendue entrer dans ma chambre, j’étais probablement trop concentré à observer la photo de Théo sur le tableau. Ce que je voulais lui défoncer le crâne avec ma batte de baseball, il était la source de tous nos ennuis présentement et j’étais bien heureux qu’il n’ait pas réussi à détruire ce que Lydia et moi avions. Il savait qu’on était proches, il ignorait peut-être que nous étions un couple, mais il aurait pu nous détruire quand même. Chassant toutes ces idées, je me retournai vers Lydia et l’embrassai doucement. « Bonjour à vous, princesse » J’avais appris pendant cet été que Lydia se faisait appelé Ariel par sa grand-mère lorsqu’elle était plus jeune et maintenant, je la taquinais constamment. Je ne l’appelais généralement comme ça qu’en privé, mais il m’arrivait de faire référence à tout ça même en public. « Tu es ravissante, comme toujours ».  C’est fou ce que la présence de la jeune banshee pouvait faire pour mon esprit. Theo n’hésitait soudainement plus, les dread doctors non plus et je n’avais pas l’intention d’en parler une seconde de plus. Cela ferait bientôt un an que Lydia et moi avions officiellement décidé de tenter plus que de l’amitié dans notre relation et honnêtement, même si on devait mentir à tout le monde, j’étais encore trop dans ma petite bulle de joie pour partager tout ce bonheur avec quelqu’un d’autre. Mon père semblait avoir remarqué un truc – du coup, Mélissa était probablement au courant de ses soupçons, mais ils ne diraient rien. Mon père savait beaucoup trop à quel point je tenais à ma vie privée dans cette ville de cinglé.

Je la regardais alors qu’elle me disait que ce qu’elle portait était plutôt banal, mais Lydia était toujours vêtue comme une véritable déesse à mon avis. Même lorsqu’elle ne portait qu’une de mes chemises. Je me levai et puis me dirigea vers ma garde-robe, j’ouvris la porte pendant que Lydia me demandait de l’information concernant les docteurs de Théo. Je me retournai rapidement, hochant négativement de la tête. J’étais un peu flatté qu’elle mentionne que je trouvais souvent l’élément manquant à nos recherches, mais cette fois, j’avais la tête ailleurs. « Non non non, ce week-end, c’est toi et moi. On laisse le surnaturel de côté. » Je m’approchai d’elle en lui tendant un petit paquet emballé dans du papier violet. Nous n’avions pas véritablement établi de date au début de notre relation, de toute évidence, nous étions probablement un couple depuis plus longtemps que ce que nous voulions admettre. Mais cela faisait à peu près un an et j’avais trouvé un petit truc en ligne et j’espérais que ça plaise à Lydia. Je m’étais inspiré du fait que les Banshees sont généralement associées à la mythologie celtique et j’avais trouvé un type de bijoux qui avait une certaine référence aux relations amoureuses dans leur culture. Lydia n’était peut-être pas Irlandaise ou un truc du genre, mais, je trouvais la référence plutôt intéressante. Normalement ce type de bijoux est offert en bague, mais je n’allais certainement pas lui faire croire que j’allais lui demander sa main. Ça m’avait pris près de 10 ans avant qu’elle accepte enfin de m’avoir dans sa vie autrement qu’en tant qu’ami, je n’allais pas risquer qu’elle me prenne pour un cinglé en lui proposant de m’épouser. Et puis avec la vie qu’on avait, on ne savait même pas si on avait un an devant nous.

Je la regardai ouvrir le paquet avec un sourire niais. C’était un pendentif en or de type Claddagh, normalement, la bague était utilisée lors de fiançailles, on portait le cœur vers nous pour signaler que nous étions pris. Avec le pendentif, j’espérais garder notre secret – après tout aujourd’hui, ce genre de bijoux était également offert en signe d’amitié. J’avais choisi le plus délicat des colliers et il était très discret, si elle voulait le porter sous ses vêtements pour le garder secret, j’avais également acheté la chaine la plus longue. J’attendais de voir sa réaction, mais j’étais impatient. « Tu le l'aime pas, c’est ça? » J’avais l’impression d’avoir acheté le pire truc de la terre. « Je peux le renvoyer si jamais tu n’aimes pas » Faut dire que lorsque j’achetais des trucs pour Lydia, je n’achetais pas une seule chose et cette occasion n’était pas différente. J’avais acheté un sac à main à Lydia, je ne connaissais pas grand-chose au monde de la mode, mais je savais qu’avec un beau sac à main noir, elle pourrait porter n’importe laquelle ensemble. Je le gardais en réserve dans mon garde-robe, au cas où le collier ne plisserait pas à Lydia.

Elle me disait que je pouvais lui parler de mes inquiétudes et j’avais ignoré son commentaire en me dirigeant vers ma garde-robe pour récupérer l’un des nombreux cadeaux que je lui avais achetés – voulant tout lui offrir et ignorant si ce que j’avais choisi pouvait lui plaire. Je la fixais lorsqu'elle ouvrit le cadeau et qu'elle posa les yeux sur la chaine, mon esprit entra en hyperactivité et soudainement je regrettais le cadeau. Peut-être qu’elle aurait voulu la bague. Mais une bague, c’était peut-être trop officiel comme cadeau et ça aurait brisé notre couverture. Elle me regarda et m’annonça qu’il était parfait – elle avait cette capacité de stopper mes crises de panique avant même qu’elles ne se dévoilent. Elle m’avait embrassé avant d’aller à son tour chercher un paquet. Lorsque Lydia me tendit son cadeau, elle mentionna que le sien était ridicule, c’est à peine si je ne lui avais pas arraché des mains pour le déballer afin de pouvoir la contredire. « Un an de pur bonheur à tes côtés, Je t'aime Stiles » c’est en voyant le bracelet que je réalisai que Lydia et moi, on avait le même raisonnement – tout comme moi, elle avait été cherchée un truc Celte. Le cadeau m’avait pris par surprise, car, je ne m’y attendais vraiment pas. De plus, elle avait osé m’acheter un bracelet – chose que je ne portais que très rarement, voir jamais – mais ça allait définitivement changer. Il était en cuir et je pourrais facilement le dissimulé sous mes vestes et mes chemises à carreaux, je finirai par trouver une raison de pourquoi j’avais un tel bracelet, sans devoir mentionné Lyds pour protéger notre petit secret. Je la serrai dans mes bras et l’embrassa sur la tête « Il est super Lydia. Je t’aime » Il fallait admettre que notre attirance mutuelle pour la mythologie et surtout notre envie d’en savoir plus sur les banshees nous avait poussés à acheter des cadeaux similaires – C’était peut-être un signe qui signifiait que nous étions véritablement faits l’un pour l’autre.

Je devais résister à la tentation de lui offrir le sac a main que j’avais acheté au cas où le collier ne lui plairait pas. Si je pouvais lui offrir la terre, je le ferais, c’était tout simplement une impossibilité pour moi de ne pas couvrir cette déesse de cadeaux. Je n’avais pas préparé à manger – je n’avais jamais vraiment eu le temps de devenir un chef hors pair. Il était encore très tôt pour penser à manger, mais je voulais que tout soit parfait et que la soirée se déroule sans pépins.

Évidemment, vivant à Beacon hill, je savais qu’il y avait des chances que l’un de nous reçoive un SMS pour une raison quelconque ou alors d’une raison de vie ou de mort. Je mis le bracelet que ma princesse m’avait offert et il me faisait à la perfection, il n’était ni trop grand, ni trop petit. Lydia avait définitivement l’œil. Je repris doucement la chaine des mains de la jolie rousse et l’attacha. J’étais content de voir que la chaine n’était pas trop courte, ni trop longue. « Alors, que veux-tu faire en cette belle journée ? » Il était hors de question qu’on étudie la mythologie ou la situation des Dread Doctor et de Théo. J’avais planifié un truc pour le soir, mais j’avais complètement oublié de planifier pour les 8 heures avant ma petite surprise. J’espérais seulement que tout irait bien et que personne ne viendrait ruiner la journée.

« Je veux que tu me parles de ce qui te tracasse, car je te connais je sais que quelque chose te turlupine et je n'aime pas savoir que tu es dans cet état » moi qui pensais pouvoir m’en sortir, Lydia n’était pas du genre à laisser passer ce genre de chose et oui, un truc me tracassait, ça dépassait tout ce qui pouvait se passé en ce moment et je commençais vraiment à me poser de sérieuses questions. Ma vie était loin de ressembler à ce que je croyais que ma vie ressemblerait à mes 20 ans. Oui, j’avais la fille de mes rêves à mes côtés, mais j’avais aussi frôlé la mort plus d’une fois. Autrefois, je m’étais imaginé à l’université, à me soucier un peu plus de la prochaine fête à laquelle j’allais assister plutôt qu’à la prochaine créature qui allait m’attaquer. Rien n’était comme je l’avais imaginé. Certaines choses étaient beaucoup mieux – Mélissa et mon père étaient définitivement un truc que je n’avais jamais imaginé. Lydia dans ma chambre en ce moment – jamais ça ne se serait produit si on n’avait pas été introduit au surnaturel – Elle ne m’aurait jamais remarqué même… Allison – ne serait probablement jamais morte. Plus le monde surnaturel nous attirait vers lui, plus je voulais courir dans la direction opposée. J’en avais marre de devoir être courageux, de n’être que l’humain faible qui ne peut sauver personne. J’avais plusieurs inquiétudes, mais surtout j’avais ce sentiment que je ne traverserais pas nos années d’université – j’avais cette intuition que j’allais mourir avant mes 25 ans et j’y croyais fermement. Je n’avais pas besoin d’une banshee pour me signaler que si j’évaluais les dernières années, la probabilité que j’y passe étaient des plus élevées. J’avais commencé à regarder des brochures d’universités et je pensais de plus en plus à un transfert dans une ville ou mon enseignant favori ne serait pas une créature surnaturelle. Bon, j’avais sauté à pieds joints dans la situation, j’étais même plus heureux que Scott à l’époque – on avait enfin prouvé l’existence du surnaturel, mon plaisir n’avait été que d’une courte durée, car depuis ce moment plus rien ne fit de sens et on entra en enfer. J’allais lui répondre, oui – éventuellement Lydia saurait ce qui me turlupine. Elle me sortit de mes pensées, peut-être qu’elle avait remarqué que je n’avais pas encore trouvé comment lui dire ce qui me tracassait. « Oh et j'y pense, ton père sait pour nous, il m'a demandé si je comptais passer le week-end chez vous lorsque je suis allé chercher les dossiers des différents ados portés disparus auprès de Jordan. Et tout cela suivit d'un très joli clin d'œil amusé » Il ne faillait plus que ça. Mais en y pensant, ça avait du sens, Mélissa m’avait surpris en panique après avoir lavé une des chemises de Lydia. Quelques choses avaient déteint dessus et je m’en voulais pour mourir. Mélissa m’avait aidé et on avait conclu que la chemise était finie. Elle m’avait ensuite mentionné un truc que je n’avais pas bien compris et maintenant tout était clair. « Mélissa aussi je crois… » Je lui souris et puis expira profondément. Je préférais lui dire immédiatement ce qui me dérangeait, je ne voulais pas qu’elle pense que je lui cache un truc. C’était surtout la dernière chose que je voulais faire – lui mentir.

« Lyds.. » Je lui agrippai les mains et l’attira vers le lit, je la fis s’assoir et resta debout. « Si tu veux tout savoir – je commence à être exténué. Je commence à en avoir assez du type de vie qu’on vit. » Je frappai mon tableau « Ce n’est pas normal. » Je me retournais vers elle. « Ce n’est pas normal de devoir cacher au monde qu’on est ensemble. C’est une question de survie. » La véritable raison était là. J’en avais tout simplement marre de survivre. Je voulais vivre. Je lui tournai soudainement le dos et la regardant du coin de l’œil par le miroir qui se trouvait sur le mur j’avouais enfin ce qui se passait. « Je pense transférer d’université. » L’idée d’abandonner mes amis n’était pas ce qui me plaisait le plus, mais je n’avais plus la force de me battre. L’idée de les abandonné à une mort presque certaine n’était pas plus attrayante, mais contrairement à eu – je n’étais pas immortel, je ne guérirais pas si on me tirait dessus et surtout, je n’avais rien à apporter à la meute. Scott ne m’avait pas cru concernant Théo – mon propre frère m’avait rejeté alors que j’avais toujours été à ses côtés, s’il n’avait pas besoin de moi pour voir la vérité. Il n’avait pas besoin de moi pour vaincre ce cinglé.

«  Je n'aurais plus à cacher les raisons de ma venue alors »  J’avais hoché discrètement la tête. Mon père et Mélissa étaient bien plus alertes que Scott et ses supersens. J’avais ensuite amassé tout mon courage pour lui dire ce qui me dérangeait vraiment et elle ne réfléchit pas une seconde avant de me répondre. J’adorais ce qu’elle proposait – c’était même la chose que je voulais faire depuis le tout début – crier sur tous les toits que Lydia Martin était finalement mienne. Mais c’était beaucoup trop dangereux et je ne voulais pas la mettre en danger une fois de plus. Ce n’était pas pour rien que ma chambre était encerclée par de la poudre de sorbier. Seuls Lydia et moi pouvions y entrer à notre convenance. C’était un petit havre de paix et, depuis la dispute que j’avais eue avec Scott, j’étais bien heureux que Deaton m’ait aidé à installer cette barrière. Je l’écoutais continuer son discours, elle était prête à se battre. À tout avouer et à affronter peut-importe ce qui se mettrait dans notre chemin.  « Pourtant aujourd'hui nous sommes ensemble et notre lien est plus fort que jamais, tu es l'homme de ma vie Stiles, et dans un sens bien que ce surnaturel m'épuise autant que toi, il nous a permis de nous trouver. Mais aujourd'hui, vivons pour nous, s'il faut se battre battons-nous, mais sinon nous sommes comme tout le monde. » C’était bien ça le problème. Je n’avais plus la force de combattre. Je m’étais toujours lancé tête première pour sauver mes amis et je n’avais jamais pensé qu’un jour ça allait m’épuiser. C’était pour cela que je contemplais l’idée de quitter Beacon hills pour de bon. Évidemment, la seule chose qui me faisait douter de ma décision était Lydia. Ce n’est pas que je voulais ignorer ce qu’elle voulait dire, mais plutôt que je ne pouvais pas le garder à l’intérieur de moi une seconde de plus. Je lui avouai pour l’université et ces dernières paroles me brisèrent le cœur. « Tu veux me laisser? »

Comment pouvait-elle penser une chose pareille. Oui, je voulais quitter la ville, mais jamais elle. Elle était ma lumière, ma propre ancre avec la réalité. La manière dont elle m’avait posé la question m’avait démoli. C’est à ce moment que je réalisai que tous ceux que Lydia avait aimés l’avaient quittée et elle pensait que j’étais comme les autres et qu’éventuellement j’allais la laisser derrière?  Je me retournai vers la jolie rousse et lui pris les mains. « Jamais. » J’agrippai des documents dans un tiroir. J’avais deux formulaires d’inscription pour une université en main. « Viens avec moi »  Je la regardai droit dans les yeux. Loin de moi était l’idée de la laisser derrière. Jamais. Je savais qu’elle n’accepterait jamais d’abandonner les autres en pleine crise. Mais c’était la solution la plus réaliste qui m’était venue à l’esprit. « On aura plus besoin de se cacher. » Je pris son visage entre mes mains et l’embrassa « On pourra vivre normalement. Graduer, se marier, avoir une petite marmaille rousse et terminer nos jours dans une maison de retraités à raconter des histoires d'horreur aux préposés. » Mes dernières paroles s’étaient échappées de ma bouche sans mon accord, et ce, d’un seul souffle. J’avais toujours aimé Lydia Martin et j’avais souvent imaginé ce que notre vie serait – mais jamais je ne voulais la revoir vivre ce qu’elle avait subi les dernières années.

« Je rêverais de pouvoir vivre cette vie que tu nous imagines tous les deux mais, tu sais comme moi que l'on ne peut pas laisser nos amis en danger. Sky', Malia, Ava, Alli'... Ils ont besoin de nous »  Elle n’avait pas tort et je voyais ses yeux se remplir de larmes – c’était justement pour cette raison que je n’avais pas voulu parler à Lydia de ce qui me chicotait, pas aujourd’hui en tout cas, je ne voulais pas ruiner notre anniversaire. Maintenant, c’était trop tard, j’avais laissé les mots quitter ma bouche et on devait faire face à un choix.  « Je t'aime Stiles, et je suis prête à affronter tous les dangers pour rester près de toi. On aura cette vie tant rêvée, on sera gradué, on aura ce mariage et cette petite marmaille dont tu m'as parlé. J'y crois et si toi aussi tu y crois je sais que cela arrivera. »  Qu’elle dise tout ça concernant mon discours précédent concernant notre avenir ne faisait que me donner envie de quitter cette ville de cinglés avec encore plus de conviction. J’allais essuyer les larmes de sur ses joues et sans le vouloir, elle m’en empêcha en m’embrassant. Si ce moment avait pu s’éterniser et le temps se figer, je crois que c’est ce que j’aurais fait du reste de ma journée. Embrasser Lydia Martin, ignorant le monde qui nous entourait et surtout l’apocalypse qui semblait venir cogner à notre porte chaque mois. Lorsqu’elle s’éloigna de moi pour enfin m’arracher les documents que j’avais dans les mains – que j’avais failli échapper lorsqu’elle m’avait embrassé, j’eu du mal à reprendre mon souffle. « Mais si vraiment tu ne peux plus vivre cela, que tu t'en sens incapable que tu comptes partir quoiqu'il advienne, alors oui Stiles je viendrais avec toi. » De l’entendre dire qu’elle allait me suivre si je n’en pouvais plus de cette vie, c’était tout ce que je souhaitais entendre et plus encore. Elle termina de remplir les papiers et puis ajouta une clause à ce qu’elle venait de me dire. « Si la situation nous parait sans issue alors partirons. Mais en attendant, je ne veux plus me cacher, je sais que l'on a fait ça pour notre sécurité, mais je me rends compte que c'est trop dur » alors elle était prête à attendre que la situation soit invivable avant de quitter la ville? Je ne pouvais pas me permettre de vivre une fois de plus ce qui s’était produit avec Allison et je savais que Lydia ne se le pardonnerait pas une fois de plus si quelqu’un mourait cette fois. Puis je réalisai qu’elle me disait qu’elle en avait marre de se cacher et qu’elle était prête à le dire à tout le monde. Au rythme que ça allait – tout le monde le savait probablement déjà. Mon père et Mélissa n’étaient pas les plus subtils des parents, Scott devait bien se douter de quelque chose, en fait la plupart des créatures garou pouvait se rendre compte qu’un truc était différent entre moi et la jeune banshee, mais personne n’avait dit quoi que ce soit – mis à part Skyla.

Je m’assis sur mon lit et fixa Lydia quelques instants avant de lui répondre. Mon cœur et ma tête se battaient en ce moment et je ne savais pas quoi faire. Si on annonçait aux gens qu’on était un couple, tout allait changer à jamais. La dynamique de la meute ne serait plus la même. Les risques que Lydia soit en danger ne me plaisaient guère. Surtout que Théo Raeken ne m’aimait pas vraiment. « Lyds » Je ne savais pas par où commencer, peut-être que je devrais lui dire que je l’aime? Peut-être que je devrais tout simplement lui dire que j’étais d’accord avec elle et mettre un terme à la conversation. Si je pouvais reculer le temps, je ne lui avouerais tout simplement pas vouloir quitter la ville. C’était une conversation qui ne me plaisait guère et surtout, je ne voulais pas passer pour le petit ami trop surprotecteur. Je voulais faire passer son bonheur avant tout. « Je ne veux pas te mettre en danger, Théo me déteste, si jamais il l’apprend, il n’hésitera pas à s’en prendre à toi. » Je regardai mes mains et puis je me levai et allai vers elle. « Je ne suis pas comme Scott, même pas comme Allison, j’ai pas de superpouvoir…. je suis pas un héros. » J’entourais son visage avec mes mains et je la regardais, j’avais peur et j’étais certain que ça se voyait. « Et si je n’arrive pas à te protéger? et s'il t'arrivait quelques choses? »

« Stiles ça fait des années que nous sommes envahis par le surnaturel et crois-moi tu es plus fort qu'aucun autre membre de la meute ou des créatures surnaturelles. Tu t'es battu contre un wendigo pour me protéger. Pour moi tu es un héros, et tu le seras toujours. Sans toi je n'aurais pas survécu au collectionneur, je me serais laissé emporter par la folie, par mes peurs. Tu penses que tu n'arriveras pas à me protéger? Moi je sais que tu le peux, tu le fais chaque jour. Tu nous a toujours sorti des situations les plus folles qu'on a vécu, sans toi Scott serait probablement mort aujourd'hui, tout comme Isaac, ou même moi. » Peut-être qu’elle avait raison, peut-être qu’elle avait tort. Mon esprit ne voulait plus voir les choses de manière rationnelle ou alors je les voyais un peu trop clairement, mais je ne pouvais tout simplement pas m’imaginer dans ce monde de cinglé avec une nouvelle menace chaque mois. Surtout pas depuis que j’avais trouvé un test de grossesse dans le sac à main de Mélissa. Si elle était enceinte, je devais absolument trouver une solution pour que beacon hill devienne une fois de plus un endroit sécuritaire. Il y a de cela 6 ans, il n’y avait même pas un loup dans notre comté et aujourd’hui je ne pouvais même pas coter les loups-garous sur une seule main. J’avais bien remarqué que Lydia tentait d’incorporer de l’humour dans son discours d’encouragement, mais malgré tout je gardai un air sérieux. « Sans moi, Allison n’aurait pas été tuée. » J’avais l’impression que c’était le meilleur exemple pour prouver que je n’étais pas fort, qu’au contraire, j’étais,  car j’avais laissé entrer ce monstre dans ma tête et que par la faute du nogitsune Alli était morte. « Sans moi tu ne serais pas une banshee aujourd’hui. Enfin peut-être, mais Peter ne t’aurais pas fait de mal. » Je parlais rarement du bal de promo qui avait changé la vie de Lydia, mais j’avais raison, si elle avait été au bal avec Jackson, elle ne ne serait pas partie à sa recherche et n’aurait pas été sauvagement attaquée par Peter. Je la revoyais encore ensanglanté sur le sol du terrain de lacrosse. Dire qu’elle croyait encore que c’était Jackson qui l’avait sauvé. « Sans moi Aiden ne serait pas mort. » Et oui, j'étais la raison qu'un des petits copains de Lydia était mort... Mon esprit allait beaucoup trop dans un univers sombre, je n’étais pas la cause de la mort de tout le monde. Mais Erica, Boyd, Aiden et Allison. J’étais la cause de 50% des morts de nos amis. Et puis le cauchemar concernant ma mère ou elle me disait que j’étais celui qui voulait la tuer. Comme si j’étais responsable de la  mort de tout le monde.

Je me levai et pris la main de Lydia. « Je vais rester avec toi et ont part aussitôt que ça s’envenime. » Je l’embrassai, lâcha sa main et puis soupira. « Pas besoin d’être une banshee pour savoir que si je reste à Beacon hill – je ne vivrai pas plus de 25ans » Lydia était peut-être une banshee, prédisant la mort – mais elle ne causait pas les morts et c’était exactement mon point. Je voulais protéger les gens autant de moi que moi d’eux. Depuis que Théo était en ville, j’étais beaucoup plus paranoïaque, beaucoup plus sur le qui-vive. Et surtout j’avais une rage intense qui brulait dans mes veines. Je me souvenais avoir connu une telle rage alors que le nogitsune partageait mon esprit et ça n’augurait rien de bon. Je lui repris la main. « D’accord. Après ce week-end. On trouvera le moment opportun pour annoncer à tout le monde qu’on est ensemble. » J’avais voulu changer de sujet – croyant qu’un truc joyeux allait m’éviter cette conversation.

J’écoutais Lydia me dire qu’au contraire sans moi ont en serait pas là ou on en est aujourd’hui et que bien plus de gens seraient morts. Je voulais croire que c’était vrai mais clairement, ce n’était pas ce soir que j’allais réussir à changer d’idée. Je décidai qu’il était bien mieux de ne rien dire et d’hocher la tête en signe de compréhension. Oui je comprenais tout ce qu’elle disait – Ça avait même beaucoup de sens, mais il y avait une barrière dans ma tête et le rationnel de toute évidence n’était pas au rendez-vous. Je voyais bien qu’elle était de plus en plus fâchée par ce que je lui disais – Stiles vraiment c’est pas le moment, un moment tu l’as fait pleurer et l’autre, tu la fâches a un point que tu n’as jamais vu. « Moi je suis une banshee et je prédis des choses pas belles et tu sais quoi aujourd'hui je vais changer la donne, je sais et suis sure que tu vivras au-dessus de 25 ans, car toi et moi on n’a pas fini d'être heureux ensemble, tu m'entends? Je refuse de m'avouer vaincu, tu m'as pas promis une ribambelle de marmailles? » C’est à ce moment qu’elle réussit à m’arracher un sourire. Elle n’allait probablement jamais me permettre d’oublier ce que j’avais dit quelques minutes plus tôt. « oui une ribambelle d’enfants. Et si on a une fille, on l’appellera Claudia.» J’hésitais à m’approcher d’elle, elle avait toujours l’air extrêmement en colère et j’avais appris avec les années qu’une Lydia en colère c’était l’équivalent d’une bombe nucléaire. J’avais envie qu’on oublie tout de la discussion précédente et je profitais du fait qu’elle n’avait pas ignoré mon commentaire concernant l’annonce de notre relation. Elle mentionna Malia et je figeai sur place. Comment annoncer tout ça a Malia ? C’était probablement la personne à qui ce serait le plus difficile d’annoncer la nouvelle. Les coyotes n’ont généralement qu’un seul partenaire dans leur vie et Malia ayant passé plus de la moitié de sa vie sous sa forme animal avait toujours pensé de la sorte – et moi je lui avais brisé le cœur. Elle m’avait peut-être laissé, mais c’était bel et bien ma faute. « oh… malia » Je soupirai, elle resterait mon premier amour, une des personnes les plus importantes pour moi, et ce toute ma vie, mais je ne pouvais pas me permettre de lui mentir une minute de plus. Cela faisait 2 ans maintenant qu’elle avait rompu et je me souvenais encore des couteaux qui avaient transpercé mon âme ce jour-là. À l’époque, je ne pouvais pas accepter ce qu’elle disait – non je n’avais pas de sentiments pour Lydia et pourtant, elle – Malia, le savait très bien. Elle voyait en moi comme en un livre ouvert et même si j’avais combattu plusieurs mois pour qu’elle me reprenne, j’avais éventuellement abandonné. « Je vais m’occuper de l’annoncer à Malia. » J’avais l’étrange impression que je devais le faire moi-même. « Je crois qu’elle devrait l’apprendre en premier, je ne voudrais pas qu’elle l’apprenne de n’importe qui. » Si les rôles étaient inversés, je crois que c’est ainsi que j’aurais voulu que ça se passe. Je me souvenais encore du jour où je l’avais surpris avec Théo et la colère qui s’était emparée de moi – Comme s’il venait de briser l’une des choses les plus importantes pour moi. Et j’avais eu raison – Théo avait peut-être des sentiments pour Malia, mais il s’était servi d’elle et j’étais persuadé qu’elle en avait eu le cœur brisé à son tour. Je posais les yeux sur Lydia et lui sourit – j’espérais que sa colère s’apaise rapidement, car, ce qui se passait en ce moment était loin de ce que j’avais imaginé pour notre premier anniversaire.

J’agrippai la main de Lydia et l’entrain avec moi à l’extérieur de ma chambre. Je nous guidais vers l’étage, on monta les escaliers et on se retrouvait dans la salle de séjour. L’ambiance était déjà beaucoup plus joyeuse rien qu’à avoir quitté le sombre de ma chambre qui se trouvait au sous-sol. Bon j’avais deux grandes fenêtres suffisamment grandes pour qu’on puisse entrer et sortir à notre guise par-là, mais je les avais aussi fermé avec de la poudre de sorbier. Je poussais la table qui se trouvait devant le canapé et fixa quelques secondes le sol – j’avais des frissons en repensant au moment où j’en étais sorti comme par magie lorsque le nogitsune avait décidé qu’il valait mieux quitter mon corps et en avait fait une copie. Encore aujourd’hui je me demandais si je n’étais pas qu’une vulgaire copie et que mon vrai corps était celui qu’on avait détruit. Je pointais en direction de Lydia « Reste ici, je reviens ». Je partis comme une flèche et récupéra mon Samsung Galaxy et grâce au Bluetooth l’étage fut envahi de musique. J’agrippai Lydia lorsque j’arrivai de nouveau dans le salon et je la fis tourner. « Pour toutes les danses qu’on n’a pas eues » Je l’embrassai et la fit tournée une fois de plus. « Je suis désolé de t’avoir déboulé tout ça Lyds. »

Elle avait bien pris la nouvelle lorsque je lui avais dit que je voulais prévenir Malia seul. Je ne voulais pas qu’elle pense que je la laissais de côté volontairement. Elle m’annonçait qu’elle ne voulait pas que ça change des trucs à ma relation avec Malia – ça, j’étais certain que ça n’arriverait pas. Malia avait su avant moi que j’avais toujours des sentiments pour Lydia, même si je n’avais pas voulu l’admettre. C’était la raison de notre rupture. Je crois que d’avoir ignoré mes sentiments, pendant toutes ces années, avait été une question de respect vis-à-vis de la jeune coyote. Je ne croyais pas que ça lui briserait le cœur, d’apprendre que j’avais finalement cessé d’ignorer le tout, mais je ne voulais pas qu’elle puisse imaginer des scénarios qui n’étaient pas probables. Lydia avait subtilement glissé qu’elle avait été jalouse – comment pouvais-je oublié cette soirée où elle m’avait dit que de me voir courir en direction de Malia lui avait brisait le cœur? Je savais déjà tout ça, et c’était, pour une fois, agréable de voir que je n’étais pas le seul. J’avais été jaloux, de Jackson, du jumeau et de tous les autres mecs qui avaient passé dans la vie de Lydia. S’il fallait qu’on commence à énumérer les faits, je crois qu’on passerait beaucoup plus de temps sur ma jalousie que sur celle de Lydia.

« Non ne soit pas désolé j'ai insisté pour savoir et même si cela était déroutant, je pense qu'on avait besoin d'évacuer cela. On s'était promis aucun secret entre nous » Elle m’embrassa et à cet instant j’étais au paradis, comme si chaque moment passé avec elle – avec ou sans drame – était mon propre univers de joie. Dans les dernières années, surtout depuis la mort de Boyd et Erica, nous avons connu de moins en moins de moments heureux. Quelques mois seulement après avoir perdu les deux béta de Derek, j’ai perdu une amie d’enfance par la faute de Jennifer Blake et puis j’ai été contrôlé par le nogitsune, jusqu’à ce qu’il se sépare de moi. Ensuite, Allison est morte – ou pas vraiment – et puis Aidan… Je ne veux même pas penser à Kira dans le gymnase enflammé. On a connu des moments heureux oui, mais ils sont toujours surpassés par la noirceur dans ma tête. « Aucun secret. Si tu y tiens à ce point. » Je soupirai avant de la regarder avec un sourire niais « Je crois que Melissa est enceinte ». Voilà, pourquoi ne pas rendre cette journée encore plus joyeuse. J’avais toujours voulu un petit frère ou une petite sœur. Je détestais l’idée qu’un enfant naisse dans l’univers de Beacon hills en ce moment. Mais si on relativisait – ce bébé serait l’enfant le plus protégé de Beacon hills.

Il n’y avait pas des millions de façons de voir la situation, et Lydia savait parfaitement que ma vision des choses n’était probablement pas la vision la plus positive. Oui, je souhaitais que ce que j’avais aperçu fût réel, mais en même temps, depuis que j’avais découvert le surnaturel, la simple idée de mettre un enfant en danger me terrifiait. Je repensais aux deux jeunes que Scott avait sauvés quelques années plus tôt dans la forêt alors que Boyd et Cora était en mode d’attaque après trois mois d’enfermement par la meute des alphas. Si Scott n’était pas arrivé à temps, Boyd aurait très certainement tué les deux enfants sans hésitation. « T'imagines le jour où l'une de nous annonce qu'elle va avoir un enfant, la meute ne s'en remettra jamais. » Alors là, c’était une autre histoire – non en fait c’était exactement la même chose qu’avec Mélissa et mon père, sauf que cet enfant ne serait pas normal. Dans les familles de loup-garou, comme celle de Derek, ce n’est pas tout le monde qui développe le gène, alors peut-être que si Scott, Cora, Isaac ou alors Malia avait un enfant, il y avait des chances que l’enfant soit normal, mais j’en doutais. Pour ce qui était des Banshee, la seule chose qu’on savait c’était que la grand-mère de Lydia en était une et qu’il fallait que le pouvoir soit activé d’une manière ou d’une autre alors, encore là, il y avait des risques que l’enfant se retrouve avec des habiletés particulières – si c’était un *don* qui se passait génétiquement, on ne pouvait pas le prouver à 100% puisque les parents de Skyla semblaient être tout ce qu’il y a de plus normal chez les familles américaines.

Elle n’avait pas tort, si l’un des membres de la meute avait un enfant, ça serait le carnage. Il serait étouffé et les parents aussi seraient probablement traités comme de faibles petites créatures mythiques devant être protégées à tout coup. On ne voulait pas que cet enfant grandisse sans ses parents. Je voyais aussi une éventuelle naissance chez l’un des membres de la meute comme une possible distraction, comme une faiblesse à exploiter. Si seulement tout pouvait être rose et joyeux, non – j’avais toujours l’impression qu’on était suivi par un nuage de noirceur et que ça n’allait jamais arrêter. « J’essaye de pas trop y penser » Je souriais, bien que cette possibilité me semblait être la pire des idées en ce moment, je savais une chose : « Je risque d’être le plus étouffant de tous ». Avec ma paranoïa et mon obsession à tout surévaluer, j’étais persuadé que j’allais être le pire. Je n’osais pas imaginer le moment où j’allais être père…évidemment, tout ça n’arriverait pas immédiatement, mais, l’idée qu’un jour j’allais devoir m’occuper d’un mini-moi, c’était terrifiant.
 

« Je n'aurais pas dû en parler en réalité si ça se trouve ça n'arrivera même jamais .Oublions d'accord, pensons juste au bonheur que doit ressentir la mère de Scott d. profitons juste de notre » À entendre le ton qu’avait utilisé Lydia quelques instants plutôt, j’avais probablement dit un truc qu’il aurait fallu que je garde pour moi. Effectivement, il y avait des chances que Kira et Scott ne soient pas ensemble éternellement, des chances que les enfants que chacun d’entre nous aura seront totalement normaux. Mais les probabilités étaient un peu plus élevées si on optait pour les chances que Scott ait des enfants avec le gène de loup.  Je serai Lydia un peu plus fort dans mes bras et la levant dans les airs, je nous fis tourner quelques fois sur nous-mêmes avant d’arrêter. C'était un miracle que nous ne soyons pas tombés ou que je n'ai pas échappé Lydia. « Le premier dans la cuisine gagne. » Évidemment, il n’y avait pas de prix, mais le simple fait d’avoir tourné aussi longtemps sur nous-mêmes rendait cette course beaucoup plus ridicule et honnêtement, j’espérais que ça lui fasse oublier ce qui la tracassait. J’ai foncé trois fois dans une table et un mur était sorti de nulle part, je me retrouvai sur le sol, un peu décourager par mon manque d’équilibre. Je décidai de ramper vers la cuisine, réalisant que ça tournait de moins en moins. L’effet de ma toupie humaine prenait tranquillement fin. Je me relevai et fixa Lydia qui se trouvait déjà dans la cuisine. « Félicitation. » Je me relevai et leva ma main dans les airs et attendit qu’elle tape dedans. « Tu es la grande gagnante du grand prix. » Je lui tendis des dépliants de plusieurs restaurants en ville qui faisait la livraison. « Tu choisis ce qu’on mange ce soir. »  Je la gracia d’un sourire et sauta sur le comptoir pour m’y assoir. Je n’avais jamais aimé être la personne qui devait choisir ce que tout le monde allait manger. Je laissai mon esprit vagabonder en direction d’un futur ou Lydia et moi on pourrait vivre notre amour au grand jour et je réalisai que la personne qui allait le plus se sentir trahi dans toute cette histoire, ce n’était pas Malia, mais bien Scott. Deux de ses meilleurs amis lui avaient caché qu’ils étaient –finalement- en couple. Je n’étais peut-être pas le meilleur des amis pour Scott en ce moment, mais je lui cachais ce détail depuis bien avant notre dispute. Je tentais de ne pas paniquer. Je me foutais bien de ce qu’il pensait présentement, ses choix n’ayant pas toujours été les plus sensés, mais j’avais toujours pu lui parler de Lydia et ça, j’avais peur qu’il le prenne mal…  

«Et si au lieu de sortir nous nous faisions livrer et qu'on improvisait un pique-nique juste toi et moi. Personne autour de nous, juste nous deux pour fêter notre anniversaire sans aucune prise de tête. Gardons ce bonheur simple et pur comme nous. Qu'en dis-tu ? » Lydia était presque aussi grande que moi à cet instant alors que j’étais assis sur le comptoir et qu’elle se tenait devant moi. Son idée était très intéressante, j’y avais pensé, mais j’avais peur qu’elle trouve que j’exagérais un peu l’événement. J’étais un peu trop enthousiasmé à l’idée qu’on avait réussi à tenir le coup pendant un an. Pas que je n’avais pas confiance en nous, mais bien parce que c’est en notre environnement que je ne faisais pas confiance. Je ne pouvais pas m’imaginer Lydia en danger et c’était encore pire depuis que Théo s’était dévoilé à nous tous comme étant un emmerdeur de première. Je tendis la main et pris le pendentif du collier que je venais de lui offrir et souris. « Si c’est ce que tu veux, c’est ce que je veux. » Honnêtement, pourvu qu’on mange un truc, car toutes ses émotions fortes semblaient m’avoir ouvert l’appétit. Je lâchai le pendentif avant de quitter ma chaise improvisé. Un pique-nique, ça signifiait un peu de planification même si ce n’était pas un pique-nique typique dans un parc ou un truc du genre. J’arrêtai soudainement ma recherche d’assiette pour me retourner vers Lydia. « Et si on quittait Beacon Hills? » Mon père et Mélissa étaient bien partis pour le week-end et Scott passerait probablement la nuit chez Kira pour l’aider avec son problème de renard guerrier. « Pas pour toujours, mais….pour pouvoir faire des activités normales? » Et voilà, j’étais dans un méga délire. San Francisco n’était qu’à quelques heures de route. Bon, si on partait immédiatement, ça voulait conduire toute la nuit pour être à Beacon Hills demain matin pour éviter les soupçons, mais c’était une option qui me plaisait bien. Pouvoir marcher main dans la main avec Lydia en observant la baie…

Je repris tout de même ma recherche, au cas où elle n’en avait pas envie, je ne voulais pas la forcer à quoi que ce soit. Si elle voulait qu’on reste dans notre petit cocon, ça m’allait parfaitement aussi. Je commençais a en avoir un peu marre aussi que les seules activités qu’on se permettait de faire, on devait les faire confiner dans l’une de nos chambres. « Mais on peut très bien faire ça une autre fois aussi et faire notre petit pique-nique dans la salle de séjour.» Endroit où j’étais inexplicablement sorti du plancher alors que le nogitsune m’avait dégueulé. Expérience traumatisante qui avait été empiré par la disparition de Lydia. « Aller à San Francisco c’est peut-être une prise de tête » Je trouvais enfin les assiettes de plastique qu’on pourrait jeter après l’utilisation. La vaisselle n’était définitivement pas mon amie.