J’avais réalisé que si je voulais des alliés pour m’aider à trouver ce qui clochait chez moi, j’allais devoir parler de mon problème. Ma discussion avec Malia m’avait ouvert les yeux, je ne pouvais pas continuer comme ça, ça allait finir par me tuer. Violet savait déjà que quelque chose clochait, mais je ne lui avais jamais parlé a 100% du nogistune et de la maladie dégénérative qu’aurait pu me transmettre ma mère. Malia était maintenant au courant, mais c’était parce que je m’étais retrouvé dans le pétrin et que je n’avais pas pu faire autrement que de tout lui avouer puisqu’elle me connaissait par cœur. Je ne voulais absolument pas que ceci se rendre aux oreilles de Scott ou pire encore de Lydia, ils en oublieraient tout ce qui se passe et se concentrerait uniquement sur ça et surtout – ils m’en voudraient de leur avoir caché cela pendant trois ans – heureusement, ça ne m’arrivait jamais lorsque Lydia dormait chez moi ou alors lorsque j’étais chez elle. J’avais du mal à cerner ce qui déclenchait les crises de somnambulisme et surtout, j’étais terrifié a l’idée de faire quelque chose de grave comme mettre la vie de quelqu’un en danger pendant l’un de mes épisodes.

C’est pourquoi j’avais demandé à Cora de me rejoindre au cimetière – un peu étrange comme lieux de rencontre, mais c’est que j’avais un point à faire et avec un aide visuel, ce serait beaucoup plus simple. Simple bouquet de Lys a la main, je me rendis à un endroit que je connaissais beaucoup trop dans cet endroit de repos – la pierre tombale d’Allison. Je m’y rendais chaque année lorsque c’était l’anniversaire de la date fatidique ou l’Onis l’avait transpercé de son katana – endroit ou pendant plusieurs années, je l’avais cru morte et enterrée. Depuis le retour de la jeune chasseuse j’avais continué mon rituel, déposé des fleurs sur sa tombe et puis une balade dans les recoins sombres d’oak Creek.  Cependant, aujourd’hui n’était pas une date particulière, j’avais seulement besoin de me retrouver ici pour faire le vide dans mon esprit et puis Cora n’aurait probablement pas de problème à me retrouver, elle n’avait qu’à utiliser son odorat. Je déposai les fleurs sur la tombe de mon amie et fermai les yeux quelques secondes, m’obligeant à me rappeler que je n’avais pas détesté le pouvoir que m’avais apporté le nogistune – même si je n’avais plus vraiment le contrôle de mon propre corps.  J’ouvris les yeux et soupirai, baissant la tête – je n’avais causé que des problèmes depuis ce temps et j’en avais marre d’être l’humain sans défense de la meute.