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V iolet n’avait pas été élevée dans un contexte religieux. Elle croyait en beaucoup de choses, des choses qui pour certains étaient même plus improbables encore que l’existence d’une divinité toute puissante mais elle ne croyait en aucun Dieu. Malgré tout, cela ne l’empêchait pas d’avoir un respect pour la mémoire des défunts. Pour la place qu’ils avaient dans le cœur de ceux qui continuaient de vivre. Pour le vide qu’ils avaient laissé derrière eux. Ca ne l’empêchait pas non plus de croire que peut être, il y avait quelque chose après. Quoi ? Elle l’ignorait. Mais l’idée que la mort ne soit pas une fin en soi avait quelque chose de réconfortant et puis si des loup-garous, hellhounds et autres créatures arpentaient la terre, croire en une forme de vie après la mort, quelle qu’elle soit, n’était pas si improbable. Et puis quelque part, l’idée que les êtres chers qu’elle avait perdu puissent exister encore d’une manière qui lui échappait était une idée plaisante.
Elle se moquait bien de ce qu’on pouvait penser de ses croyances, de toute façon. Toute sa vie, ses amis avaient considéré son intérêt pour le surnaturel, le fantastique, comme une passion un peu étrange, sans jamais se douter que son intérêt ne résidait pas dans un goût prononcé pour l’horreur et les légendes mais dans une réelle connaissance d’un monde que beaucoup préfèrent ignorer. Alors Violet laissait glisser les rires, évoluant entre le monde des humains et celui des créatures surnaturelles avec un peu plus d’aisance à chaque année qui passaient.
Aujourd’hui, c’était dans le monde des humains qu’elle évoluait. Armée d’un bouquet de fleur, elle se rendait au cimetière. Si elle avait eu la chance d’avoir une vie relativement heureuse et simple, malgré le monde dans lequel évoluait sa famille, sa vie n’avait pas été exempte de drames. Le premier était survenu alors qu’elle n’était qu’une enfant. Tara Raeken. Elle avait été son amie, la personne qu’elle avait hâte de retrouver chaque fois qu’elle venait en vacances à Beacon Hills pour rendre visite à Alan Deaton, son parrain. A chaque vacances, les deux petites filles se retrouvaient avec bonheur. Et puis un beau jour, les Raeken avaient disparu. Violet était loin de se douter, à l’époque, du drame qui avait touché la vie de son amie et longtemps, Deaton s’était contenté de lui dire qu’ils avaient déménagé. C’était sa manière de la préserver, jusqu’à ce qu’elle soit assez grande pour comprendre la vérité. Tara était décédée, mort de froid après être tombée dans une rivière. C’était la version officielle, en tout cas. Elle n’avait appris les véritables circonstances de la mort de son amie que récemment. Stiles, président du fan club de Theo Raeken, ne s’était pas privé de lui raconter qu’il avait causé la mort de sa sœur.
Les années étaient passées mais Violet n’avait pas pour autant oublié son amie. Triste de constater que sa tomber comptait parmi les oubliées, elle s’était fait un devoir de s’assurer que sa dernière demeure soit toujours entretenue et fleurie. Depuis son arrivée à Beacon Hills, voilà plusieurs mois maintenant, elle venait donc régulièrement. Elle enlevait les fleurs mortes et les remplaçait par de nouvelles, balayait les feuilles. Jusqu’à aujourd’hui, personne n’était venu la déranger. Personne n’était venu rendre visite à la tomber de Tara. Sa famille avait quitté la ville, c’était compréhensible. A sa connaissance, seul Theo se trouvait en ville et elle s’était plusieurs fois demandé s’il était venu, ne serait-ce qu’une fois, rendre visite à sa sœur. Accroupie face à la tombe de son amie, elle n’entendit pas les pas qui s’approchaient, d’une part parce qu’elle avait l’esprit ailleurs, et d’autre part parce que son ouïe laissait à désirer. Toutefois, le raclement de gorge derrière elle ne lui échappa pas et elle sursauta légèrement. Tournant vivement la tête, elle découvrit Theo, le regard rivé sur la pierre tombale.
C'est donc toi qui emmènes toutes ces fleurs, constata-t-il. Violet baissa le regard vers les mains vides du jeune homme et rétorqua Il faut bien que quelqu’un le fasse. Et à en croire ses mains vides, il ne fallait pas compter sur lui. Un reproche ? Pas vraiment. Violet balaya l’herbe et la poussière accumulées sur les genoux de son pantalon et se redressa, avant de reporter son attention sur la tombe à leurs pieds. La première fois que je suis venue, la tombe était sale. Pas une seule fleur… Elle mérite mieux que ça. Elle mérite que quelqu’un pense à elle. Le cimetière était loin d’être l’endroit qu’elle préférait au monde, mais ici, seule, face à la tombe de son amie décédée, elle pouvait au moins se permettre de penser à ceux qu’elle avait perdu. A Tara. A Kieran, aussi, son petit ami massacré par les Steels et dont le corps reposait à des milliers de kilomètres de là, à Chicago. Je me demandais si je finirais par te voir ici, avoua-t-elle. Savait-il qu’elle était au courant des véritables circonstances de la mort de sa sœur ? Elle n’en avait pas la moindre idée.
L a première fois que Violet était revenue sur la tombe de Tara, elle l’avait retrouvée non entretenue, dénuée de fleur, de toute trace de passage. La petite fille avait pourtant eu une famille, des amis qui l’aimaient. Mais la vie avait continué sans elle et chacun avait pris sa route de son côté et il n’était plus resté grand monde pour penser à venir déposer une fleur sur sa tombe. Peut être était-ce parce qu’elle ne pouvait se recueillir sur celle de Kieran, à Chicago, qu’elle ressentait le besoin de venir ici. Elle était pourtant la première à admettre que chacun était libre de gérer son deuil à sa manière. Déposer une fleur au dessus d’une boite où reposait un corps était une marque de respect pour certains, un geste d’amour aussi. Et pour d’autres, ça ne voulait pas dire grand-chose. Ca ne voulait pas non plus dire que ceux qui ne se déplaçaient pas ne pensaient pas aux défunts. A chacun sa façon d’appréhender les choses. Il ne se passait pas un jour sans qu’elle ne pense à Kieran et pourtant, sa tombe se trouvait à des milliers de kilomètres de Beacon Hills. Mais elle savait qu’il y avait du monde là-bas pour s’assurer que sa sépulture ne serait pas laissée à l’abandon. Ce n’était pas le cas de Tara.
Les mots de Violet à l’égard de Theo pouvaient sonner comme un reproche mais dans le fond ils n’en étaient pas un. S’il ne souhaitait pas se rendre sur la tombe de sa sœur, libre à lui. C’était bien là le dernier de ses pêchers, à en croire ce que Stiles avait pu lui raconter. Il n'y a pas que dans un cimetière que l'on pense aux défunts. Peu importe tout ce que tu as entendu à mon sujet, mais Tara est toujours avec moi, répliqua Theo. Etait-il sur la défensive ? Violet n’avait pourtant pas voulu paraître le juger – pas sur ce sujet là, en tout cas. Je n'ai jamais aimé venir ici, avoua-t-il le regard rivé sur la plaque alors que Violet posait les yeux sur lui. Elle est morte dans la forêt, c'est là-bas, à la rivière, que je laisse les fleurs. La rousse l’observa en silence quelques secondes, considérant ses paroles. Disait-il vrai ? Elle avait entendu tellement de choses sur lui qu’il était difficile de savoir ce qu’il pouvait bien se passer dans sa tête… Mais quelque part, Stiles n’était peut être pas vraiment objectif quand il parlait de Theo. Il n’était pas réputé pour être son plus grand fan. T’as pas à te justifier. Je serais mal placée pour te le reprocher, j’ai été incapable de me rendre sur la tombe de mon petit ami après son enterrement. Ca ne veut pas dire que je ne pense pas à lui tous les jours. Elle avait pris son courage à deux mains la veille de son départ, mais avait été bien incapable de dépasser l’entrée du cimetière. La peine, la culpabilité avaient pris le dessus et elle avait fuit, comme une lâche. Mais j’avoue que je n’ai pas entendu que du bien à ton sujet. Je suis amie avec celui qui doit certainement être ton plus grand fan, et il a eu pas mal de choses à me raconter à ton sujet. L’ironie était évidente, le sous entendu aussi. Elle connaissait Stiles, et il lui avait plus ou moins tout raconté. Avec ce qu’elle savait, elle pourrait être en colère. Partir, le planter là. Lui hurler dessus, le traiter de tous les noms. Elle n’en fit rien. Elle n’était pas comme ça. Elle aimait comprendre les choses et si elle ne doutait pas une seule seconde que Stiles croyait fermement tout ce qu’il avait pu lui dire, elle voulait se faire son propre avis. Violet se contenta donc de l’observer en silence, guettant ses réactions même les plus subtiles. .