Les dernières semaines, les derniers mois avaient été plutôt difficiles pour moi. Très difficiles, car j’étais seule, la plupart du temps. J’avais commencé à être seule bien avant que ce fichu dôme ne tombe sur la ville. J’avais été seule dès le moment ou mon Renard avait commencé à n’en faire qu’à sa tête. Seule, terriblement seule. J’étais devenue presque incontrôlable, car, parfois, souvent même, je perdais le contrôle de mes pouvoirs et je faisais n’importe quoi. Et le pire, c’est lorsque je redevenais moi-même. Je ne me souvenais pas de ce que j’avais fait. Je pouvais faire du mal aux gens, devenir violente, je n’en avais pas conscience. J’avais sans doute manqué de tué des gens, des gens proches, des inconnus innocents, je ne le savais pas. Et les personnes les plus proches de moi, celles qui auraient pu me venir en aide, m’avaient tourné le dos. Scott surtout. Je ne saurais même pas dire s’il était toujours mon petit ami, tant ça faisait longtemps que je ne l’avais pas vu. Il y avait l’attaque de Theo, mon Renard indomptable et maintenant ce dôme, ce dôme qui avait empêché sa transformation. Moi, ça m’avait empêché de devenir incontrôlable, un mal pour un bien, comme on dit. Mais je n’avais rien gagner de plus, puisque j’étais seule. Seule, incomprise, au point d’avoir souhaitez quitter la ville. Ma mère m’avait conduite dans le désert, il y longtemps maintenant, pour me permettre d’apprendre à contrôler mon Renard et j’avais fini par comprendre que c’était la seule solution envisageable. Sauf que le jour où j’avais voulu jouer les filles de l’air, le dôme était tombé, m’empêchant de m’enfuir. J’avais vu Malia ce jour-là, elle avait tenté de me dissuader de partir, de toute façon, je ne le pouvais pas. Elle avait fini par m’en convaincre, mais depuis, je ne l’avais pas. En dehors de ma famille et de Kaylann, ma petite sœur, comme je la considérais, je n’avais vu personne. Mais comment obtenir de l’aide quand tout le monde est aussi perdu et perturbé que moi ? J’allais en cours chaque jour et le week-end, c’est à peine si je bougeais de chez moi. Le dôme rendait mon Renard inefficace, du moins, en avais-je l’impression, alors autant ne pas lui donner une bonne raison de sortir de sa tanière et me tenir tranquille, ce que je faisais.