Née en Corée du Sud, à Séoul plus précisément il y a vingt ans, je me rappelle y être restée quatre ans, je ne sais pour quelle raison mes parents ont décidé de tout quitter pour voyager. Ma mère était institutrice et c’est elle qui me faisait cours pour que je ne reste pas non plus une ignorante.

Durant ce long voyage je ne m’étais pas fait beaucoup d’amis. Il faut dire, je ne parlais que coréen à l’époque et dans des pays occidentaux il était plutôt rare de croiser des gens sachant parler ma langue. Avec mes parents nous avions du voyager environ deux bonnes années avant qu’ils ne se décident à se poser quelque part. Ils se sont installés dans une grande ville américaine : Washington. J’avais donc six ans. Avant d’entrer à l’école ma mère m’apprit les rudiments de l’anglais pour que je ne me sente pas trop perdue. Et comme j’étais une enfant sérieuse et travailleuse, j’ai été assez vite à l’aise avec la langue.

Mais même malgré la barrière de la langue vaincue je ne cherchais pas vraiment à faire ami-ami avec les autres enfants. Je préférais la compagnie des livres. Je passais tout mon temps libre dans un coin avec un bouquin entre les mains. Il faut dire, avec ma maman qui était aussi une mordue de lecture, ça a été plutôt facile de se laisser emporter par la folie de ces ouvrages portant sur l’imaginaire.

C’est à l’adolescence que j’ai commencé à m’ouvrir aux autres et à me faire mes premiers amis. Je peux dire sans conteste que ces années-là étaient les meilleures de ma vie. Mes parents s’entendaient parfaitement bien, j’avais des amis formidables, je n’avais pas oublié mon amour pour les livres, bref j’étais l’adolescente la plus heureuse du monde. Malheureusement, l’année de mes seize ans nous avons dû déménager. Mon père s’était fait muté autre part et loin, en Californie, dans une petite ville nommée Beacon Hills. On peut dire que j’ai vécu ce déménagement de manière plutôt  dramatique puisque je savais qu’en partant, les quelques amis que je m’étais fait, je ne les reverrais plus.  Malheureusement, je n’avais pas le choix, mon père non plus d’ailleurs. Je me souviens encore de la discussion que nous avions eue à ce sujet-là.

« Mais pourquoi on doit partir ?! On est bien ici non ?!
- Écoutes Sun-Hee, je sais que ça ne te plait pas, mais moi non plus. Si mon patron nous envoie si loin c’est pour éviter que j’aie des ennuis au travail, il fait ça pour mon bien en quelque sorte. »

J’avais essayé de savoir ce qu’il avait fait pour que son boss en arrive à de telles extrémités mais je n’ai jamais su la vérité. Nous avons donc déménagé et c’est aussi à cette période que la situation entre mes géniteurs se détériora. Ils commencèrent à se disputer fréquemment à propos d’un sujet que je n’ai jamais compris. C’est également à cette période que j’ai commencé à fuguer le soir pour me sentir un tant soit peu libre.

Mon intégration à Beacon Hills fut quelque peu compliquée. Entre les soucis à la maison et le fait d’être nouvelle dans un nouvel établissement j’avais eu tendance à me renfermer sur moi-même et je recommençais alors à ne me préoccuper que des livres. C’est comme ça que je me mis à traîner du côté de la bibliothèque. En fouinant un peu je suis tombée sur des livres de mythologie, sur des créatures etc.  Jusqu’à présent je n’y croyais pas, ça ne restait que de simples légendes, intéressantes cela dit, mais uniquement des légendes. Pourtant une nuit, grâce ou à cause d’une rencontre avec une étrange créature me fit changer d’opinion sur les créatures surnaturelles. Depuis je fais beaucoup de recherches et m’intéresse bien davantage sur le monde qui m’entoure.