J’avais un papier de mythologie à compléter pour Woodbury. Il était peut-être revenu d’entre les morts, mais il prenait son rôle d’enseignant et de mentor très au sérieux. Malgré sa captivité, il avait décidé que les 6 semaines pendant lesquelles il avait été prisonnier du collectionneur devaient être reprises avant la fin de l’année scolaire. Il était tout simplement fou. J’avais reçu un SMS de Calista et je m’étais demandé si Alexander et Callie s’étaient croisés pendant leur captivité. Je secouai la tête et chassais les souvenirs de cet endroit de cauchemars. Je répondis à Callie que je serais bien chez moi. J’en avais un peu marre de lire le même livre depuis les 2 dernières heures. En fait, j’avais l’impression que je ne lisais rien du tout – mon cerveau ne retenait aucune information. Je posai les yeux sur mon tableau. J’avais dessiné des cornes à Theo – Lydia avait roulé des yeux lorsqu’elle l’avait remarqué et m’avais traité d’immature. Si seulement elle savait que je lui avais presque dessiné une moustache et fais de gros X sur ses yeux. Ça, c’était difficile pour moi – devoir cacher à tout le monde que Lydia et moi on s’était officiellement donné une chance. Personne ne le savait – si ce n’est que mon père et Mélissa semblaient se douter d’un truc. Scott ne posait plus de question concernant l’odeur de la jolie rousse qui planait dans ma chambre – elle y avait tout de même vécu près de 3 mois pendant toute cette histoire de collectionneur. Je réalisai qu’elle avait laissé un cardigan sur l’un des crochets que j’avais dû installer par manque d’espace dans ma chambre. Par habitude je l’agrippai et le rangea dans un tiroir. J’entendis frapper à la porte et montai rapidement les escaliers de la résidence des McLinski. « Callie » Je souris et lui laissa de l’espace pour entrer dans la maison. Je n’étais peut-être pas un loup-garou pouvant sentir les sentiments et tout ce genre de choses, mais je savais qu’elle avait un truc important. « Tu vas bien? » lui demandais-je tout en prenant la direction de ma chambre à coucher. Je n’avais pas l’habitude de recevoir les gens dans le salon ou dans la salle à manger – Melissa préférait entendre le moins possible parler d’histoire de loup-garou et de surnaturel. Devant la porte de ma chambre, je brisais la barrière de sorbier qui fermait ma chambre à toute la surnaturelle – sauf Lydia et les chimères apparemment. J’avais pris l’habitude de le faire pour me protéger et surtout pour rassurer Lydia. Et puis on avait pratiquement toute notre enquête sur les dreads Doctors dans ma chambre, il n’était pas questions qu’une créature quelconque entre dans ma chambre pour s’en emparer. Lorsque Callie put enfin entrer dans la pièce, je lui laissai ma chaise de bureau et lui offrit un truc à boire – j’avais un mini frigo dans ma chambre. Il y avait principalement des bouteilles d’eau, mais si elle voulait autre chose, je pouvais bien lui faire un truc dans la cuisine. « Dis-moi tout ». Je voyais bien qu’un truc la chicotait, elle n’avait même pas besoin de dire un mot – sa personne tout entière dégageait de l’inquiétude.

« Tu vas sûrement me trouver un peu pathétique, mais je dois avouer que je me sens un peu... "menacée"... Allison est revenue d'entre les morts et je sais bien qu'elle a eu une relation avec Isaac qui l'a marqué... Et je ne sais pas si une fille quelconque comme moi est capable de rivaliser avec une fille revenue d'outre-tombe... »  C’était la première fois que je voyais Calista aussi décontenancé par une situation depuis le collectionneur. Vraiment? Est-ce que toutes les filles étaient aveugles en ce qui concernait les mecs qui les aimaient? D’abord Lydia qui m’avait ignoré et complètement balayé le fait que je lui avais dit avoir été amoureux d’elle depuis la troisième. Ensuite Saleem, qui semblait vraiment ne rien voir de ce que ressent Jamison pour elle. Et puis devant moi se trouvait Callie. Isaac n’était pas si difficile à lire – certes, il ne parlait pas souvent de ses émotions, mais si Callie était toujours la bienvenue dans l’appartement de Chris et Isaac, c’était très certainement pour une raison. Je lui tendis une seconde bouteille d’eau – j’avais l’impression qu’elle allait en avoir besoin. « Callie. Arrête » Je lui fis signe avec mes mains de se calmer. Je ne voulais surtout pas qu’elle fasse une crise de panique dans ma chambre. « Tu n’as pas à rivaliser avec une fille d’outre-tombe. Connaissant Isaac, il ne t’aurait même pas approché en Europe s’il n’avait pas fait son deuil. » Je soupirai. Je voyais bien que ça la tracassait et j’ignorais quoi lui dire. « Et puis alli…. Allison, elle à Thomas dans sa vie aujourd’hui. » Je devais admettre que la je disais un peu n’importe quoi, car j’ignorais la véritable relation qu’entretenait Allie et Thomas. Mais si ça pouvait calmer Calista pourquoi pas. « Tu devrais en parler avec Isaac. »

Je savais que c’était beaucoup plus facile à dire qu’à faire et pourtant, lorsque Lydia et moi on avait finalement fait face à nos sentiments, on avait découvert qu’on avait attendu beaucoup trop longtemps. Oui, on gardait ça secret – oui, je regrettais cette décision, mais c’était pour le mieux. Pour se protéger mutuellement. « Tu sais, il ne m’a pas parlé d’Allison une fois depuis son retour. Tu devrais peut-être te faire un peu plus confiance. » Je lui souris. Je voulais voir un sourire sur ses lèvres et je venais à court d’arguments. « Mais t’as raison, c’est vraiment pathétique. » Évidemment, je n’étais pas sérieux – c’était ma manière à moi de détendre l’atmosphère. « Toi et moi – deux pathétiques incapables de dire les vraies choses à ceux qu’on aime. »

Honnêtement, je fus surpris du commentaire de Callie concernant Allison et le fait que morte ou pas, n’importe qu’elle fille puisse tromper son copain. Elle ne la connaissait décidément pas comme je connaissais Allison. Certes, Allie avait beaucoup de choses à expliquer et jamais je ne l’avais vu faire un truc du genre – voler le petit copain d’un autre.  « Je veux bien te croire... Mais en même temps, je suis sûre qu'il ne t'a pas parlé de moi non plus, une fois qu'il a quitté l'Europe pour revenir à Beacon Hills alors... » Isaac n’avait pas vraiment gardé contact lorsqu’il était en Europe alors cette remarque de la part de Calista me dérangeait un peu. « Mis à part les cartes de Noël que Mélissa tenait à envoyer, je n’ai eu aucun contact avec Isaac pendant son temps en Europe. Je suis persuadé qu’il ne t’a pas vraiment parlé de nous non plus. »  Isaac n’était pas le genre à partager ses pensées ou ses émotions avec les autres, il fallait s’y faire. Il était définitivement un loup solitaire et il était avec nous présentement, uniquement parce que Chris était de retour à Beacon Hill et que Mélissa et mon père lui offraient l’université. Isaac avait tout perdu l’année ou il découvrit le surnaturel, mais, il avait gagné une famille et ça, c’était l’important. Il n’avait pas à nous dire quoi que ce soit s’il n’était pas à l’aise de le faire.  « À toi de me parler de ta vie sentimentale. » Je faillis bien m’étouffer lorsque je l’entendis prononcer ces quelques mots et je tentai rapidement de faire taire le sujet puisque Lydia et moi n’avions toujours pas pris de décision concernant le fait de dévoiler notre amour au grand jour. « Qu'elle vie sentimentale? Tu sais très bien que depuis que Malia m’a laissé il y a deux ans, c’est le calme plat.» Et bah, ce n’était pas vraiment un mensonge puisque c’était effectivement très calme. Calme et parfait depuis un an avec Lydia.  Je me levai et puis regardai une vieille photo qu’avait prise le concierge de l’aréna, Lydia, Scott, Allison et moi. Je soupirai et regardai vers mon amie une fois de plus. « Et puis, s’il y en a une qui devrait avoir peur qu’Allison lui vole son copain, c’est bien Kira. » Je regrettais immédiatement mes paroles puisque je ne croyais vraiment pas que notre chère Allison pourrait faire une telle chose, mais si ça pouvait relaxer Calista, pourquoi pas. On m’avait raconté ce qui s’était passé lors de la mort d’Allison et qu’elle avait dit qu’elle aimerait toujours Scott, qu’il était son premier amour et tout ça.  

« Ne me dis pas qu'aucune femme ne te plait. » J’avais souri à ce commentaire. « Callie, je suis quand même un garçon, tu sais. Y’a des tas de femmes qui me plaisent visuellement. Je ne m’imagine tout simplement pas faire entrer quelqu’un dans ma vie et les soumettre à toutes ces conneries de dread doctor, de meute d’alpha et de barrière invisible » et puis c’était ainsi que j’avais pensé pendant plus d’un an et demi suite à ma rupture avec Malia et honnêtement, comment aurais-je pu penser autrement ? Il était impossible pour moi de mettre la vie de quelqu’un en danger tout simplement parce que cette personne m’attirait. Non, non, non. Pas après tout ce qui nous était arrivé je préférais être seul plutôt que de vivre ce que Scott et Isaac avaient vécu. Même si avant d’avoir officiellement Lydia dans ma vie – la perdre aurait été pour moi la fin du monde. & je ne pouvais pas envisager ma vie sa Malia non plus alors déjà que je devais m’inquiéter pour deux personnes, je n’allais pas faire entrer une troisième dans ma vie pour lui offrir un monde de peur constante. « Tu dis ça pour me rassurer. C'est une jolie photo... On dirait deux couples... C'est vraiment une chouette photo. Elle date de quand ? » J’avais roulé des yeux lorsqu’elle m’avait dit que je ne disais ça que pour la rassurer – mais bon, je savais qu’Allison était en quelque sorte prise et qu’elle avait des sentiments pour Thomas. J’avais plutôt mentionné Kira pour détendre la situation, mais ça n’avait de toute évidence pas fonctionné. « Deux couples – c’était loooooin d’être le cas. Lydia avait du mal à ce souvenir de mon prénom à l’époque » même si Stiles n’est pas mon prénom. « Elle était venue pour accompagner sa meilleure amie et rien d’autre… C’est d’ailleurs la première fois que j’ai commencé à croire que Lydia n’était pas totalement humaine… On ne savait pas trop quoi encore – mais quelque chose clochait… » Je me souviendrai toujours de la jeune rouquine à genoux sur la glace criant à plein poumon. Elle semblait voir quelque chose, mais mis à part la glace, il n’y avait rien. « Ça doit faire 6 ans… » C’était un an et demi avant la mort d’Allison… Le temps passait si vite…

« Je parlais pas de physique. Mais je peux comprendre. Sauf qu'il n'y a pas que des humaines non plus... » Comme toujours, Calista semblait vouloir plus de précision sur le sujet et honnêtement, je savais qu’elle voulait que je dise un truc que j’allais regretter et c’était hors de question. J’avais promis à Lydia de ne rien dire, je n’allais pas briser cette promesse. Et puis, Lydia fâcher ? Non merci, j’allais m’en passer. Toute cette histoire de couple et de non-couple faisait resurgir plusieurs souvenirs. Le bal de promo, le fameux baiser alors qu’elle voyait clairement quelqu’un et ce qui s’était passé chez le collectionneur – ne fallait pas se le cacher, tout le monde avait probablement su avant nous même que contrairement à ce que je pensais, cette relation n’était pas vouée à l’échec. « T'as toujours été le plus précoce, celui à comprendre les choses en premier ou en tout cas, à comprendre que quelque chose n'est pas normal. » C’était probablement parce que tout ça avait commencé par ma faute ? Si je n’avais pas poussé Scott à aller à la recherche d’un corps dans la forêt, il ne serait très certainement jamais devenu loup-garou – on aurait évité toute cette histoire de merde. J’étais celui qui causait la plupart de nos problèmes. Sauf pour Kanima Jackson – ça, c’était la faute de Jackson. Scott était devenu loup par ma faute, par le fait même Lydia s’était donc fait attaquer par Peter car il avait besoin de moi, le nogitsune était définitivement ma faute. Le collectionneur – probablement pas, mais s’il était venu à Beacon hills, c’était bien parce qu’on avait réveillé le nemeton, donc une fois de plus, de ma faute. « Le temps passe vite... Mais vous êtes tous encore là... » je regardais la photo en écoutant mon amie et tout ce que j’arrivais à dire c’était « Mais à quel prix ? Allie est morte. Elle est morte et ça, on ne pourra jamais le changer. Qu’elle ait été ramenée à la vie ou non. On a pas réussi à la protéger à l’époque… » Tout comme l’on n’avait pas réussi a protéger les victimes du collectionneur…