Je n’ai jamais été très attirée par les fêtes, même si, de façon générale, je m’y rends presque à chaque fois. Il se trouve que mes amis y vont, alors pourquoi devrais-être la seule à rester claquemurer chez moi ? Et puis, à Halloween, mes semblables et moi, nous pouvions passer parfaitement inaperçus, c’était le but de la fête, n’est-ce pas ? Je me dis, encore une fois, par les temps qui court, il vaut mieux un peu de légèreté de temps à autre, histoire de relâcher la pression. Et j’en avais besoin en ce moment. Bien sûr, il y avait toujours des risques, je pouvais perdre le contrôle de mon renard en quelques secondes, mais cette année, il n’y aurait aucun problème. Je le savais. Je le sentais au plus profond de moi. Cette soirée d’Halloween serait une fête normale, sans incident à la clé et à laquelle j’allais forcément m’amuser. C’est, vêtue de vieux vêtements des années 40, ayant appartenu à ma mère, que je me rendis à la soirée. J’aperçu au loin les visages de mes amis, tout le monde était déguisé, comme le veut la coutume et il y avait de tout. C’était joli à voir. Prise d’une petite fringale, je décidais de m’approcher du buffet. Je n‘avais rien avaler depuis le petit déjeuner et mon estomac commençait à crier famine. Je tendis alors la main vers un gâteau, mais une autre personne avait eu la même idée. « Oui ! Attends … » dis-je, réfléchissant une seconde, avant de couper la part en deux, de cette façon, on pouvait toute les deux gouter cette pâtisserie qui avait l’air fort appétissante. Je connaissais Raven de vue, elle travaillait au club de Derek et je l’avais souvent vu là-bas.

Plusieurs de mes amis étaient présents. J’avais aperçu Lydia et Malia. Au loin, juste avant que je n’entre, j’avais vu Stiles et Allison. J’étais surprise qu’elle soit venue, surtout sans son druide. Scott n’était nulle part, mais je pouvais très bien aller à cette soirée sans lui. Même si c’était bizarre. Il faut dire que tout était bizarre depuis que Theo avait tout chambouler dans nos vies. Peut-être que Scott n’irait pas du tout à cette soirée. Je pourrais demander à Stiles, après tout, ils vivent au même endroit maintenant, mais je ne voulais pas le déranger. Je préférais faire la fête à ce gâteau au chocolat. « Il aurait été dommage de ne pas le partager ! C’est l’esprit d’Halloween ! » dis-je, avec un petit rire. J’étais toujours drôle sans le vouloir. Raven me demanda comment j’allais, « Plutôt bien ! » dis-je, même si ce n’était pas vraiment la vérité. Comment pourrais-je bien aller en sachant que comme elle, je ne peux pas sortir de la ville ? En sachant que mes pouvoirs sont toujours à la merci de mon renard ? Raven proposa ensuite de se trouver une place assise, histoire de discuter un peut, ce que nous ne pouvions pas faire au bar ou elle travaillait. « Excellente idée ! J’ai vu deux chaises de libres, dans le coin-là bas ! » dis-je, en désignant l’autre bout de la pièce. Il faudrait jouer des coudes pour nous y rendre, vu la foule, mais ce n’était pas très grave.

Je connaissais Raven seulement de vue, car je l’avais aperçue à plusieurs reprises au Club de Derek ou je me rendais avec mes amis, de temps à autre. A dire vrai, je connaissais peut l’Alpha, je n’avais d’ailleurs pas le souvenir de lui avoir parler plus de deux ou trois fois. Pourtant, l’une des dernières fois ou j’avais perdu le contrôle de mon renard, c’est devant son Club que je m’étais rendue. Pourquoi, je n’en savais rien, puisque la seule personne en qui j’avais le plus confiance s’obstinait à rester dans l’ombre. A croire que malgré ses dires, il ne m’aimait plus. « Et tu trouves ça comment ? Je veux dire, ça te plait ? » Raven n’avait encore jamais eu l’occasion de fêter Halloween, je savais qu’elle n’était pas d’ici, qu’elle n’était pas américaine, mais j’ignorais d’où elle venait. « Je suis venue seule, mais je pensais que mon copain serait là. » avouais-je, l’air malheureux tandis qu’elle me demandait si j’étais venue accompagnée ou seule, comme elle. Je devais me rendre à l’évidence, ce n’est pas ce soir que j’aurais l’occasion de lui reparler. Il devait me voir comme un monstre désormais, ou alors, il ne sortait pas à cause du dôme ? Je me demandais ce que Stiles en pensait. Raven reprit parole en parlant de la musique, une musique qui lui donnait envie de danser, mais elle préférait ne pas tenter. J’eu un petit rire. Moi-même, danser dans les fêtes, ce n’était pas mon truc. Je bougeais avec maladresse. « Oui, je suis pareil. Il ne faut personne autour, sinon, je bouscule tout le monde ! » dis-je, avant de mordre dans ma part de gâteau. La jeune femme me demanda ensuite si j’étais en ville depuis longtemps. « J’avais dix-sept ans quand j’ai emménager ici. Et toi, tu viens d’où ? » Elle ajouta ensuite, sans doute parce que je devais dégager une forte odeur de peur ou un truc dans ce genre-là, que même si on ne se connaissait pas, je pouvais lui parler, qu’elle ne me jugerait pas. « C’est gentil, mais on ne peut pas faire grand-chose pour m’aider. Je suis la seule à pouvoir y arriver. » C’était vrai. La clé, c’est moi qui la détenait et moi seule, seulement, c’était bien plus facile à dire qu’à faire. Je n’avais aucune confiance en moi.

Halloween, s’était un peu la fête à ne pas raté, parce que l’on pouvait absolument tout faire ce soir-là, être quelqu’un d’autre. Sans doute pour cette raison que j’avais récupéré un vieux vêtement de ma mère, qu’elle avait porté dans les années 40. J’aimais beaucoup cette tenue. J’avais eu du mal à accepter ce qu’elle m’avait caché pendant de nombreuses années, à savoir qu’elle était loin d’avoir seulement 45 ans, comme mon père et qu’elle était beaucoup plus âgée. J’avais eu du mal à admettre qu’elle est pu me cacher que j’étais moi aussi, un kitsune. J’avais tout de même compris ce que j’étais à l’âge de 17 ans, et en arrivant dans cette ville, qui plus est. J’imagine qu’elle voulait retarder le moment où je l’apprendrais parce qu’elle craignait que je devienne incontrôlable. Pourtant, c’est ce qui était arriver, finalement. J’étais bel et bien devenue incontrôlable. Enfin presque. « Oui, on peut faire tout ce qu’on veut ce soir-là, c’est l‘avantage. Puis, rien ne t’empêche de manger des bombecs, y’a pas d’âge pour ça ! » S’il est vrai que nous étions désormais trop âgée pour crier des bonbons ou un sort en faisant du porte à porte déguisées en citrouille, la gourmandise, elle n‘avait pas de limite et on pouvait se bâfrer de bonbons, même ayant l’âge de nos parents. Elle tenta de me rassurée, vis-à-vis de Scott, qu’il finirait par arrivé et qu’il était normal qu’il ne soit pas encore arrivé. Mais je doutais de sa présence à cette soirée, sans doute, parce qu’il savait que j’y serais. Enfin, ce n’était pas très grave, je pouvais parfaitement m’amusée sans lui, même si j’avais de la peine qu’il s’éloigne de moi, à cause de mon renard et de tous nos problèmes. « D’accord. Oui, cette ville n’est pas mal. Si on enlève tout ce qui touche au surnaturel, c’est plaisant. » dis-je quand elle m’expliqua être en ville depuis maintenant deux années. Puis, elle m’attrapa par la main pour me guider vers la piste de danse et je la suivie sans protester.

Nous autres, les créatures surnaturelles qui peuplaient la ville de Beacon Hills, nous avions le même problème. Le dôme nous empêchait de quitter la ville. Je le savais parce que j’avais voulu partir et que Malia m’en avait empêchée. Sans elle, j’aurais sans doute essayer de passer et je l’aurais sentie passé. Les créatures garous ne pouvaient plus se transformer. Moi, j’avais gardé mes pouvoirs, mais je ne pouvais plus me battre. En un sens, j’ai encire de dire tant mieux, car c’est lorsque je me battais, que le Renard prenait le dessus. Le fait de ne plus pouvoir me battre me donnait de l’avantage sur lui, mais c’était bien le seul positif dans tout ça. Car j’imagine qu’il me réservait de mauvais tours à venir. Etait-ce pour cette raison que Scott n’avait toujours pas pointer le bout de son nez à la soirée d’Halloween ? J’avais envie de le voir, j’en avais besoin. Mais comme Raven l’avait indiqué, il ne faisait pas toujours comme il le voulait. Enfin bref, j’allais essayer de m’amuser à cette fête, je n’avais pas le choix de toute façon, sinon, pourquoi m’y rendre ? « Oui, sans doute. Je ne sais pas trop. » C’était vrai, dans le sens ou l’action permettait de ne pas s’ennuyer, mais je dois avouer qu’avoir sans cesse peur qu’une tuile nous tombe dessus, ça n’aidait pas vraiment à se sentir à l’aise. Après avoir déguster notre moitié de gâteau, nous nous sommes rendue sur la piste de danse. Comme à mon habitude, je n’étais pas à mon aise, je ne savais pas bouger en rythme, ce qui était plutôt drôle quand on y pense. « J’ai pas du tout le sens du rythme ! » dis-je, avec un sourire d’excuse.

C’est vrai, j’avais beau faire des efforts, je ne parvenais pas à être à mon aise. J’avais beau me dire que j’avais le droit de passer un bon moment sans que mon petit ami ou ma bande de copain soient présents à mes côtés, je n’y arrivais pas. Je n’arrivais pas à m’enlever Scott de la tête, parce que j’avais peur pour lui. J’avais tout autant de problème à gérer, mais les miens pouvaient attendre. D’ailleurs, à bien y réfléchir, depuis que le dôme était là, je n’avais plus de problèmes. Oh, je savais qu’ils n’étaient pas partis, que rien n’avait été régler, que le Renard attendait tout simplement dans le l’ombre, le moment qu’il jugerait bon, pour se manifester à nouveau, mais en attendant, oui, j’avais la paix et je voulais profiter de cette paix, de ce moment de répit, pour aider mon copain. Je lui devais bien ça, et cela, même s’il m’avait mise de côté parce qu’il avait peur de ce mon Renard pouvait faire. Je ne pouvais pas lui en vouloir d’avoir eu peur, alors que moi-même j’avais peur de moi. Finalement, la jeune louve me proposa de retomber en enfance en allant faire du porte à porte. Elle m’avait dit qu’elle n’avait jamais eu l’occasion de faire ce genre de chose, sûr que c’était le moment idéal. « Et bien pourquoi pas ! Ça sera l’occasion de vraiment penser à autre chose ! » dis-je, avec un sourire en coin. Elle avait raison, ça serait amusant, c’est une bonne idée qu’elle venait d’avoir.