Le dôme a été levé il y a quelques semaines et tout commence à redevenir comme avant. Peu à peu, les êtres surnaturels semblent moins se méfier et montrent plus souvent le bout de leurs nez sans forcément se préoccuper des chausseurs. Je ne peux que les comprendre ! Une fois mes capacités retrouvée, je n'ai pu me retenir et je me suis enfuit courir le sourire aux lèvres. Au fur et à mesure que mes pieds foulèrent le sol, ma blessure cicatrisant disparu complètement. Je me sentis libre à nouveau, ma puissance revenue. Je ne savais pas ce qui était arrivé au dôme mais je me sentais mieux d'un coup. C'était fou à quel point ce vent de liberté retrouvait me faisait du bien ! C'est étrange mais avec ça, j'ai vite réussis à reprendre pied en cours et à rattraper mon retard enfin légèrement. Comme si un poid c'était retiré de mes épaules. J'ai repris mon rythme métro boulot dodo un peu famille et reboulot.

Je suis en train de faire des fiches, de surligner l'essentiel en vert, en orange et des fois en rouge quand Milo m’appelle de la salle à manger. Je pose tout et saute sur mes pieds avant de me diriger vers la chambre du petit loup. Souriante je lui demande de quoi il a besoin et remarque qu'il s'agit de ses devoirs. On y passe donc le temps qu'il faut pour faire, corriger et expliquer les exercices. Puis un son sourd vient de ma chambre, rien de très bruyant donc mon père ne devrait pas s'en soucier, mais Milo l'a entendu. Une odeur étrange presque de danger et de peur provient de la pièce d’a côté. Je regarde mon frère et lui dit doucement. « Je vais aller voir ce qu'il en est, ne t'en fais pas.» Avant de rejoindre ma chambre. Je m’approche doucement, sans faire de bruit que ce soit avec mes pas ou avec ma respiration. S'il s'agit d'un cambrioleur, il ne m’entendrait sûrement pas rentrer dans la pièce, mais si la personne présente est un garou ou une autre créature à l’ouie développé, elle aura rapidement compris que quelque chose allait lui tomber dessus. Je ne sais pas vraiment ce que j’allai faire si je trouvais un cambrioleur dans ma chambre, mais je fonce tête baissée et ouvre la porte.

- Théo ?! Mais qu’est-ce que tu fous là tu m'as fait peur! je basse les yeux et voit du sang un peu partout sur son torse. Merde...  Mets toi là et bouge pas, je reviens.

Après avoir fait signe à Théo de s’installer sur mon lit, je pars chercher notre trousse de secours et croise Milo au passage. Il est plus ou moins habitué à attendre Théo me rendre visite. Je lui souris, lui ébouriffé les cheveux puis lui fait une bises sur la joie en guise de bonne nuit. Je reviens alors moins rapidement que prévu vers Théo et verrouille la porte derrière moi. Je m’approche de la chimère et pose une main sur la sienne et avec l'autre je soulève doucement son t-shirt taché de ce qui, au vu de sa grande plaie ouverte, semble être son sang. En temps normal, j'aurais sans doute râlé car Théo est arrive à l’improviste et sans me prévenir, mais j'ai rapidement compris que ce n'était pas le moment. Je sors donc le désinfectant, les compresses et tous le nécessaire pour le soigner d’une main. Je lâche la sienne uniquement pour pouvoir commencer à m'occuper de lui. Je commence à déchirer le tissue afin de pouvoir en extraire les morceaux bloqués dans la plaie pour ne pas qu'ils l'infectent.

- Je te passerais un autre t-shirt. Qu'est-ce qu'il t’est arrivé ?

Je lui pose cette question tout en continuant de le désinfecter. Soit un chasseur l'a trouvé soit il s'est battu. Mais pour que la plaie ne cicatrise pas rapidement, il doit y avoir un soucis...

-  Des chasseurs me sont tombés dessus, dans la forêt, pas bien loin de chez toi.

Des chasseurs près de chez moi ? Il faudrait que je fasse attention à Milo... Je ne supporterais pas qu'un chasseur lui fasse du mal. Mon frère en a assez bavé dans sa précédente famille. Mais ils pourraient très bien être des "gentils" chasseurs comme les Argents après tout. Je calme mon inquiétude et me concentre à nouveau sur les plaies de Théo ayant fini d'éponger le sang se trouvant autour.

- J'ai laissé plusieurs cadavres sur place pour pouvoir m'en sortir. Les soupçons des Argent risquent de se tourner vers toi. Il faut les déplacer.

A ces mots, je relève la tête vers lui. Je ne sais pas ce qui me dérange le plus entre les cadavres ou le fait qu'il s'inquiète pour moi. Après tout, Théo n'a jamais été assez fou pour me laisser aller me jeter dans la gueule du loup. Il m'y a accompagné mais au final il m'a prévenu avant que je sois en danger. Evidemment, j'ai été la seule à être préservé de tout ces désagréments puisqu'il n'a pas épargné Scott et les autres. Enfin passons, je sais de quoi Théo peut-être capable et maintenant il semble sincère. Oui, Théo et le mot sincère dans la même phrase. Je ne pense pas que les chasseurs soient le problème numéro un actuellement. Je vérifierais que ces cadavres soient à l'abris des regards une fois sûre que je ne crains rien.

- On verra plus tard pour ça. Pour accélérer ta guérison je vais devoir blesser un autre endroit de ton corps. Ne fais pas de bruit par contre, prends ça et mords-y fort.

Je lui tend donc un bout de tissue que j'ai dans ma trousse de secours. Quand nous avions été paralysé par les griffes d'un kanima, la façon la plus rapide de s'en sortir avait été de se blesser un autre endroit. Ayant nettoyé les bords de ses plaies, j'espérais que ça allait marcher. Le bout de tissue donné, je le martyriserais s'il a le malheur de faire trop de bruit et de réveiller mon père et Milo (si ce dernier dors déjà, bien évidemment) Je me saisie de son bras prête à lui briser un os.

- C'est parti.

Sur ce, un beau "Crack" suivit d'un second pour tout remettre en place raisonnèrent dans ma chambre. Je fis un sourire un peu peiné. Je n'aime pas vraiment l'idée d'avoir fait mal à quelqu'un, même s'il s'agit de Théo, mais c'était le minimum que je puisse faire. Il semblait un peu pal alors je rompis rapidement le contact afin d'aller lui attraper la bouteille de jus de fruit posée sur mon bureau. Je reviens vers lui et lui donne la bouteille Tiens. avant de m’asseoir sur le lit involontairement très proche de lui. S'il le voulait, il pourrait aisément s'appuyer contre moi ou alors poser ses lèvres sur les miennes. Ce n'est pas le moment de penser à ça, mais c'est généralement ce genre de penser qui m'anime lorsqu'il est là. Malgré la dureté que j'essaie de donner à mes propos, mes gestes et mes pensées, c'est comme si j'étais incapable de réellement rester une armoire de glace sans sentiments face à lui. Cette pensée me fait sourire légèrement, je pose ma main sur son bras pour tenter de lui retirer un peu de son mal. C'est Scott qui m'a appris à faire ça, je ne suis pas encore très douée, mais j'espère que le peu que je fais peut l'aider. Encore une preuve de mon côté guimauve qui ressort à ses côtés. Je fais comme si de rien était et lui demande.

- En attendant que ta cicatrisation se fasse, et si tu me racontais comment tu as fait pour te retrouver en si mauvaise position contre eux?

Je ne sais pas vraiment quoi répondre lorsqu'il me remercie de toujours être là pour lui alors je fais mine de ne pas avoir entendu. Il est vrai que je suis la seule de ma meute à lui avoir plus ou moins pardonner. Les autres ne seraient pas aussi calment et détendu avec lui. Peut-être est-ce à cause de nos natures de coyote qui s'attire mutuellement. Théo a été le premier coyote que j'ai rencontré, même s'il ne l'est qu'à moitié. Je m'assied donc à côté de lui et le plus discrètement possible, j'absorbe sa douleur. Je lui demande alors plus de détails sur comment il en est arrivé là. Même si certains chasseurs sont intolérants avec nous, d'autres sont plus complaisants, il serait donc possible de tomber sur ces deux types de chasseurs. Surtout lorsque l'on est une chimère et encore plus s'il s'agit de Théo.

- Parce qu'ils ont toujours une raison pour s'en prendre à nous ? Les chasseurs n'aiment pas les garous en règle générale. Mais ce qu'ils détestent encore plus, ce sont les chimères réussies, comme moi. 

J'acquiece d'un mouvement de tête puis soupire. Peut-être que si Théo restait un peu plus en place, il aurait moins d'ennuis... Malheureusement, avec un père biologique comme Peter Hale et une génitrice comme le Desert Wolf, on se doute bien qu'on ne peut pas changer les gens à coup de baguette magique. Je commence à avoir un peu mal à force d'essayer de réduire les blessures de Théo alors je stoppe le processus sans retirer ma main pour autant. Il s'approche de moi doucement pour de débarrasser de ma bouteille. Mes yeux fixer sur celle-ci, je ne fais pas attention à la chimère. Elle semble aller pour se rasoir comme auparavant mais en plongeant mon regard dans le sien, je remarque que Théo était en train de me fixer. Un peu comme Stiles quand il regarde son Jeep. Une sorte de tendresse mélangé à de l'amour. Mais je me fais des idées, ça ne peut pas être le cas, Théo ne peut pas ressentir ce genre de sentiment. Tout comme moi. Mais lorsque ses lèvres viennent écraser les miennes, nos coeurs s'emballent et je lui rends machinalement son baiser. Sans réfléchir, je passe une mains dans ses cheveux et l'attire vers moi pour renforcer notre étreinte. Je décolle mes lèvres des siennes pour reprendre mon souffle. Toujours très proche de lui, je laisse mes doigts descendre sur son torses jusqu'à sa plaie qui s'est légèrement refermée. D'une voix étrangement gentille je lui demande.

- Tu as l'air d'aller mieux, tu veux quand même rester là ce soir ? je regarde la fenêtre en ajoutant il faudrait aussi aller réparer le bordel que tu as laissé là-bas.

Si comme je le disais précédemment il s'agissait d'un piège, ou qu'une menace était encore présente là bas, il faudra que je reste aux aguets. J'ai peur de faire confiance à Théo sur ce coup là et de me retrouver dans une mauvaise posture... Mais dans le cas où des cadavres gisent vraiment non loin de chez moi, il faut que je protège ma famille de tous soupçons... J'entrelace mes doigts à ceux de Théo et maintient le regard avec lui. Serait-il capable de me trahir dans une situation pareille? Je ne sais pas vraiment, mais si ça s'avère être le cas, je pense que je ne pourrais plus jamais lui accorder ma confiance.

- C'est une manière détournée de me demander de rester, ou une manière détournée de me mettre à la porte ?

Il me regarde, amusé. Je lui lance un sourire mais ne lui répond pas pour autant. En soit, je préfèrerais qu’il parte. Ce sera un peu compliqué de cacher sa présence à mon père demain matin et il est hors de question de le laisser partir sous sa forme de coyote. J’en sais quelque chose puis que je suis le dernier coyote à être entrée dans la maison et mon père m’aurait tiré dessus si Scott et Stiles ne l’en avaient pas empêché. Mais c’est vrai que passer du temps avec ce Théo ne me déplait pas vraiment. Je dois avouer que depuis qu’il est revenu Théo semble s’est adoucie. Je lui en ai voulu, je l’ai détesté pour ce qu’il avait fait à Scott et pour être parti comme un voleur sans rien me dire. Mais finalement j’ai peut-être bien fait de lui semi accorder ma confiance de nouveau. J’ai eu ma seconde chance, je ne voies pas pourquoi je ne pourrais pas faire de même avec quelqu’un d’autre. Pas pour autant tout le monde. Dans le fond Théo et moi ne sommes pas si différents que ça, enfin en ce qui concerne les relations humains, l’expression de ce que l’on ressent et non l’avidité de pouvoir, la fourberie ou bien la manipulation. Peut-être qui si Peter avait pu m’élever je lui aurais ressemblé beaucoup plus que ça. Je ne suis pas irréprochable, mais je préfère avoir été élevée par les Tates. Le nouveau Théo semble chercher en quelque sorte à se faire pardonner, j’ai même l’impression de compter ne serait-ce qu’un peu pour lui, et je ne dis pas cela car nous sommes clairement plus que des amis. Je ne peux pas répondre à Théo. Tout simplement parce que je ne sais pas ce que je veux vraiment.

- Si ça peut te rassurer, je vais aller m'en occuper maintenant …

A ces mots, la chimère se relève. Il me laisse donc le choix? Le mieux et que ça soit fait maintenant. Je ne veux pas risquer que quelqu’un découvre les cadavres et qu’une quelconque piste remonte jusqu’à chez moi et que Milo et mon père soient accusés. La réelle question est plutôt de savoir si je vais suivre Théo ou non. Le bon sens voudrait que non. Je ne sais pas encore si je peux faire confiance aveuglément à Théo. Qui me dit qu’il n’y a pas un danger mis en scène par la chimère qui m’attend dehors? Et bien tout simplement parce que Théo se trahira avant que quelque chose de mal m’arrive. Il est comme ça avec moi et m’a toujours prévenu avant que je ne sois prise au piège. Enfin c’est ce qu’il a fait quand ma mère a voulu me piéger en se servant de lui pour m’appater. Je n’ai jamais eu d’explication de pourquoi il avait commencé à m’attirer là-bas. Sans doute pour s’attirer les grâce du puissant Desert Wolf. Idem pour ce qui est arrivé à Scott, il m’a prévenu avant qu’il ne soit trop tard. Enfin ça n’a pas changé le fait que Scott fut blessé dans l’histoire. Dommage collatérale dans sa quête d’avidité et de pouvoir. C’est la dernière fois que je l’ai vu avant qu’il ne disparaisse à cause de cette nouvelle menace arrivant fraîchement à Beacon Hills car il se sentait en danger. Il n’est revenu que lorsqu’il a senti une nouvelle puissance en ville. Avidité et quête de pouvoir. C’est comme si la vie de Théo est rythmé par ces mots… Je suis peut-être simplement une étape pour atteindre Scott et les autres pour lui. Dans ce cas il joue très bien son jeu car on dirait vraiment que j'ai un minimum d'importance à ces yeux. Étonnement, j'ai envie de lui laisser le bénéfice du doute. Théo est arrivé dans ma chambre blessé, et ça n’était pas de fausses blessures. Est-il vraiment capable de se blesser autant juste pour pouvoir m’attirer dans un piège ? Je trouve ça un peu gros quand même. Il attend une réponse tandis que j’espère avoir fait le bon choix.

- Attends, je m’habille un peu plus et je vais y aller avec toi..

Il faut dire que mon semblant de pyjama n’est pas la tenue idéale pour aller dehors, encore moins pour aller cacher des cadavres. Je me dirige donc vers mon armoire, enfile un pull sur mon t-shirt et un pantalon avec de me tourner vers la chimère. Il ne peut pas sortir comme ça avec un t-sirt déchiré. Non pas que ça me déplaise, mais ce n’est pas pratique s’il s’égratigne avec une de leur arme, c’est encore moi qui vais devoir jouer l’infirmière. Je regarde donc au fond de ma pile de t-shirt et en sort un t-shirt d’homme bien trop grand pour moi. Je crois que je l’avais piqué à Stiles, ou alors il date de quand j’ai fait les boutiques pour la première fois et que je m’étais trompée de boutique. Il me plait ce t-shirt, il est sobre, noir et l’écriture dessus est assez discrète. Pour une fois, Théo ne sera pas trop voyant, tant pis car il nous faut justement être discret. Je lui tends le t-shirt tiens, mets ça.. Il l’enfile et je me dirige vers la fenêtre. Je passe par dessus et descend du toit. Peu après mon atterrissage, la chimère me rejoint rapidement. Je pose ma main sur son torse

- Ca va? C’est par où donc?

Sa plaie n'est pas encore refermée alors un saut comme celui que nous venons de faire n'est peut-être pas conseillé. Par réflexe, je pose une main sur lui et lui demande s'il va bien. Ca me dérangerait qu'il me crève dans les bras avant qu'on soit arrivé. Puis je me sentirais bête avec son cadavre, je ne saurais pas quand en faire. Je serais peut-être triste aussi.

- Je vais finir par croire que tu t'inquiètes pour moi.

A cette phrase, je retire ma main comme si je m'étais brûlée et lui lance un regard qui se veut noir mais qui doit tout simplement confirmer ses dires. Comme dit précédemment, ce serait triste qu'il meure surtout dans mon jardin. Même si en soit, mes amis préfèreraient qu'ils disparaissent, ce n'est peut-être pas une raison de chercher à le tuer. Mais s'il vu ce qu'il nous a fait, il le mériterait. J'avoue avoir envie de voir ce qu'il nous réserve maintenant. Théo est revenu sans but apparent, ce qui est étrange. Autant voir ce qu'il prépare pour ensuite le contrer. Enfin peut-être qu'il n'avait rien en tête et que je suis simplement en train de gâcher ces moments que nous passons ensemble. En soit, Théo a l'air sincère avec moi, et j'ai plusieurs raisons de croire qu'il peut faire quelques progrès, même si je n'y crois pas vraiment. Je pense que ce qui me rattache le plus à lui, ce n'est pas l'espoir qu'il changera, c'est l'espèce de couple que l'on forme. J'ai de plus en plus l'impression que malheureusement, ce qui est entre nous est plus que physique. Plus qu'une simple attirance à cause de nos côtés coyotes respectif. En fait, je sais ce qui m'empêche de mettre des mots sur ce que je ressens pour lui: je ne veux pas. Je n'ai pas envie de définir ça, pas avant d'être sûre qu'il ne me poignardera pas dans le dos. En soit, contre moi il n'a fait que partir du jour ou lendemain sans rien me dire. Mais je lui en veux car il a presque détruit ma meute et mes amis pour ses envies de pouvoirs. Encore ce mot. Il revient trop de fois dans mes pensées en ce moment. Pourquoi est-ce que j'ai décidé de laisser une seconde chance à Théo donc ? Parce que je ne suis pas bien placée pour refuser, puisque moi aussi j'ai ôté la vie à des innocents. En soit, si j'avais été à sa place, je pense que j'aurais très bien pu agir de la même façon. Je me retrouve bien obligée de manipuler Peter pour qu'il m'aide à sauver ma peau. Qu'est-ce qui me rend donc si différente d'eux ? Je suis du bon côté pour certains (ma meute) et d'autres on l'impression que j'ai déjà fait un premier pas vers le mauvais (Peter ou bien même moi). Ca sonne un peu trop comme une mauvais adaptation de Star Wars. Cet incident lors de ma première transformation ne m'a pour tant pas privé d'un sens moral du bien et du mal, même s'il reste floue encore aujourd'hui quand au pardon.

Ma conscience me souffle de rester méfiante tandis que je suis Théo vers la forêt réfléchissant déjà à une façon de m'enfuir en cas de soucis. Si seulement j'avais été capable de me transformer, je serais partie à toute vitesse pour rentrer chez moi. Bon, j'aurais probablement finie nue dans mon jardin, mais au moins, j'aurais survécu. Malheureusement, je suis bloquée dans mon corps d'humaine alors mes possibilités de sorties sont minimes.

- Ce n'est plus très loin... Je m'étonne de voir que tu vis toujours chez ton père adoptif. Tous les étudiants profitent généralement de l'entrée à l'université, pour avoir leur propre appartement ou vivre en colocation. C'est toi qui n'en ressens pas le besoin ou tu n'as trouvé personne avec qui vivre ?

Je me tourne vers Théo et penche la tête sur le côté. Mais où veut-il en venir ? Mais sur ce coup là, il marque un point. Je n'ai pas cherché à quitter le domicile familiale, parce que je m'y sens bien, sans contrainte particulière et entourée de mon père et mon petit frère. Après l'avoir laissé huit années seuls, je ne peux pas dire à mon père que je veux partir si vite. Enfin, pas avant d'avoir au moins un travail fixe (l'animalerie ne compte plus puisque ma période chez eux se finie sous peu).

- Si un jour tu cherches une colocation, tu peux venir chez moi.

Je ne sais pas si je dois rire ou non. Est-il sérieux ? Ca sonne très officielle comme proposition et c'est encore trop tôt je trouve. Je me tourne vers la chimère et le regarde. J'écoute son cœur, sa respiration et me concentre sur son odeur. Il ne semble pas chercher à se moquer de moi. Il semble juste, gêné ? Alors Théo sait ressentir ce genre d'émotion? Il est plus humain qu'il n'y paraît... C'est amusant de le voir si maladroit, lui qui est si sûr de lui d'habitude. Je lui lance gentiment un sourire avant de lui répondre avec le peu de tact donc je sais faire preuve.

- Je pense que ça ne sera pas possible. Avec l'adoption de Milo, ses transformations incontrôlées, ma famille a besoin de moi. Puis je t'avoue que je trouve qu'il est encore trop tôt. Peut-être plus tard on verra...

Je me sens un peu gênée par la situation. Mais je ne peux pas accepter de partir vivre avec lui sur un coup de tête. Peut-être parce que je sais qu'elles en seront les conséquences... Je sens une odeur fétide et change de sujet.

- Comment veux-tu que l'on s'en débarrasse?

Il avait clairement l'air vexé, mais je ne pouvais pas faire autrement. La dernière fois que j'ai foncé tête baissé, j'ai plus ou moins habitée chez Stiles et j'ai finis par comprendre qu'il aimait Lydia, ce qui m'a plus ou moins faite tomber de haut. Puis je préfère éviter de me mettre la meute à dos plus que ça ne l'est déjà, à voir comment ça évolue.

- Je vais me contenter de les enterrer. Le jour est levé, je serais vite fait repéré si on m'apercevait avec des cadavres.

Je secoue la tête. Si je suis là c'est pour l'aider avec ça justement, alors je ne vais pas le laisser tout faire tout seul. Je sens qu'il est frustré, je sens qu'il m'en veut un peu. Mais bon, il faut qu'il comprenne que ce n'est pas si simple. Je ne peux pas claquer des doigts et changer tout ce qu'il a fait, encore moins laisser ma famille alors que nous redevenons enfin quelque chose d'uni. Je m'appuie contre un arbre, le regardant fouiller un des morts, regardant ses papiers. Je n'aime pas le sentir si tendu. Je m'approche un peu et l'entends me dire d'un ton loin de sa pseudo tendresse habituelle.

- T'en fais pas, je gère. J'appellerai les chimères si besoin ... Merci pour tout à l'heure et pour le tee-shirt. Je te le rendrais à la fac, quand on se croisera.

Je le connaissais assez pour savoir qu'il faisait exprès d'employer ce ton. Sauf que je ne comptais pas le laisser partir. J'ai devant moi la preuve qu'il tient à moi. Se mouiller autant et se faire refouler doit être désagréable pour lui, surtout pour son égo. Je devrais m'en moquer, mais si je pars sans me retourner, ne serait-ce pas faire exactement ce que je lui ai reproché? Je dois lui dire la vérité et arrêter de me voiler la face. Je soupire et m'approche de la chimère qui semble faire semblant de ne pas me remarquer et marmonne entre mes dents sans vraiment savoir comment le formuler...

- Théo, écoute bien et mon cœur et ce que je vais te dire, je ne me répèterai pas. Je m'accroupie pour le regarder droit dans les yeux. Je trouve ça tellement gênant... Je crois que je... Comment dire... C'est embarrassant... Je basse les yeux, sentant mon cœur s'emballer. Je panique un peu. Avouer quelque chose que l'on se refuse d'admettre, c'est pas si simple que ça... Je soupire et le regarde, les joues un peu chaudes, c'est étrange.Je t'aime...

Je n'attends pas de réponse alors je me relève rapidement et vais pour rentrer chez moi sans me retourner. Je me sens à la fois complètement conne et libérée, c'est étrange. Sans regarder la chimère je lui lance.

- Ce n'est pas une erreur. Tu n'es pas une erreur à mes yeux, contrairement à ce que l'on me dit...  Je vais réfléchir à ton offre, si elle tient toujours. Je ne pense pas que ce soit possible dans l'immédiat, que ce soit par rapport à ma famille ou à ma meute, mais je te dirais ma réponse...