’avais ressorti mon carnet à dessin. Pourquoi, je ne sais pas, je n’avais pas manié le crayon depuis des années, mais puisque je n’avais rien perdue dans le maniement des armes, je ne voyais pas pourquoi mon goût pour le dessin aurait disparu. Bon, je n’étais pas spécialement douée, mais j’aimais bien ça et occupée à reproduire une coupe de fruit sur le papier, j’avais totalement zappé l’heure. Je devais retrouver Lydia pour une sortie entres filles. Je m’empressais de lui envoyer un message pour la prévenir que j’aurais un peu de retard, puis je me préparais. J’enfilais un jean et une tunique, ainsi qu’une paire de baskets, style converses, prit une veste, au cas où, j’attrapais mon sac, mes clés et quittais l’appartement désert. Je grimpais ensuite dans la voiture, puis prit la direction du lieu de rendez-vous. Je fronçais les sourcils en apercevant, une fille, pas beaucoup plus jeune que moi, qui avait tout l’air d’être une chasseuse. Ça ne me plaisait pas. Je ne savais pas ce qu’ils recherchaient, car depuis la chute du dôme, il n’y avait pas eu ; du moins à ma connaissance ; de quoi les faire sortir de leur tanière. Or, nous ne faisons pas de mal à des créatures qui n’ont rien à se reprocher. Certes, il y a eu des rater dans ma famille, comme ma tante qui a fait un barbecue géant avec les membres de la famille Hale, que tous les chasseurs sont comme ça. Enfin voilà. Je reprends vite le contrôle de mes pensées, puis j’arrive assez vite sur les lieux. Je me gare à une place libre, puis apercevant Lydia à la terrasse du Starbucks, je l’appelle. Comme moi, elle semble plonger dans ses pensées, ce qui n’augure rien de bon. « Désolée pour mon retard ! » lui dis-je, avec un sourire. Je n’espérais ne pas l’avoir trop fait attendre.

e savais que Scott avait choisi de quitter la ville après la chute du dôme et ça m’avait chagriné. Lui et moi, on ne s’était jamais vraiment reparler depuis mon « retour ». On s’était, à de nombreuses reprises, retrouvés dans la même pièce, mais sans s’adresser l’un à l’autre. J’avais parfois l’impression qu’il m’évitait, mais je suppose que mon imagination me jouait des tours. C’était sans doute difficile pour lui de croire que j’étais bien là alors que j’étais morte dans ses bras. S’il y a des choses qui restent relativement flous dans ma mémoire, je me souviens des choses que je lui ai dites ce soir-là. C’est assez étrange depuis tout ce temps, de se dire que l’on ne s’est pas reparler après tout ce que l’on a vécu. Je me dis que s’il revient un jour, il faudra que je lui parle. Au fond de moi, j’en ai besoin. Et si j’ai réussi a surmonté la gêne que je ressentais face à Isaac ; et lui aussi d’ailleurs ; si j’ai pu renouer un lien d’amitié plutôt fort avec Stiles ou encore avec Lydia, si j’ai pu retrouver mon père et lui faire accepter la présence de Thomas, alors je devrais tout de même parvenir à faire la même chose avec Scott, non ? En tout cas, j’ai beau ne pas avoir eu cette conversation avec lui, je m’inquiète pour lui. J’aimerais savoir comment il va, ce genre de chose. Ou peut-il être ? Je n’en parle pas, mais j’y songe. Car même si je n’ai pas tous mes souvenirs et que je ne les retrouverais peut-être jamais, je sais ce que Scott représente et je sais que s’il lui arrivait quelque chose, j’en serais anéantie. Mais, à défaut de le savoir, je suppose qu’il va bien. Ma meilleure amie sent ce genre de chose. Elle nous avait dit de ne pas la cherché, elle savait que j’allais mourir, non ? Alors elle devait savoir que Scott allait bien, elle en aurait parlé sinon. Enfin, je crois. J’allais éviter ce genre de questions, car je voulais ; une fois n’est pas coutume ; un semblant de normalité dans ma vie. J’arrivais sur les lieux du rendez-vous et la tirait de ses pensées en m’excusant de mon retard. Elle était arrivée depuis peu, donc je fus rassurée de savoir qu’elle ne m’avait pas attendue trop longtemps. « Plus que prête ! » dis-je, joyeusement.

ujourd’hui, j’étais beaucoup moins obsédé par le fait que j’avais perdu une partie de mes souvenirs d’avant. Je m’étais faite à l’idée que je ne me souviendrais probablement pas de tout, mais j’avais fait des progrès. Le fait d’être revenue vivre pendant quelques semaines, chez mon père, ça m’avait aidé à y voir plus clair. Là-bas, je m’étais souvenue de pleins de choses et ça m’avait fait du bien. Ça m’avait aussi fait prendre conscience que finalement, ce n’était pas aussi grave si j’avais des blancs, parce que je n’étais pas seule, je ne l’avais jamais été et que je pouvais me créer de nouveaux souvenirs. Et puis, quand j’avais des doutes, je posais des questions. C’est comme ça que je me suis rappelé de ce fameux après-midi shopping avec Lydia, alors que nous préparions le bal d’hiver. Ce jour où j’avais rencontré Peter Hale pour la première fois sans me douter une seule seconde de qui il était vraiment. Le pire, c’est que j’étais repartir avec la robe qu’il m’avait conseillé de prendre et que Lydia m’avait offert, en guise d’excuses. Je ne me souvenais pas de ce qu’elle avait à se faire pardonner cependant. Je me rappelle que j’avais été à ce fameux bal avec Jackson et que j’avais finis par découvrir la vérité sur Scott. J’étais aller à cette soirée en tentant de passer pour une adolescente normale, car j’avais découvert juste avant, le secret de ma famille. Je me souvenais aussi que j’avais poussé Lydia à aller à cette soirée avec Stiles, qui était bien loin de l’intéresser à l’époque. Le temps avait passé depuis. Je sais également que c’est à ce fameux bal qu’elle avait été mordue par Peter. Nos vies avaient basculé ce jour-là. Enfin, ce soir-là devrais-je dire. Pour tout dire, j’ai beau me creuser la tête, dans une ville comme Beacon Hills, je ne pense pas que les choses auraient pu se passer autrement. Après tout, si Peter avait commis tous ses crimes, c’était à cause de ma cinglée de tante. Je me demandais ou elle se trouvait actuellement. Bras dessus, bras dessous, nous entrâmes dans le centre commercial, et contrairement à Lydia, j’ignorais si j’avais besoin de nouvelles choses. Elle m’indiqua qu’elle avait besoin de changement et me parla aussi de la soirée qui allait être organisé en ville ou je ne sais plus quels investissements, je dois dire que si j’avais effectivement reçu une invitation, je l’avais laissé dans la cuisine sans trop y faire attention. « Ah oui, mais je ne sais pas si je vais y aller ! » répondis-je, même si, c’est vrai, c’était l’occasion rêvée pour m’offrir une nouvelle robe. Quoique, contrairement à Lydia, je n’ai jamais été une victime de la mode.

e monde dans lequel nous vivions était un film d’horreur en temps réel. Et le pire, c’est que la plupart des gens ne s’en rendait même pas compte. Ils expliquaient l’inexplicable avec une facilité que je trouvais déconcertante. Je me souvenais vaguement des attaques qui avaient eut lieu à Beacon Hills peu de temps avant mon arrivée en ville. J’ignorais le secret des Argent à l’époque. Je pensais que mon père vendait des armes de pointe pour le gouvernement et je me contentais des explications qu’on me fournissait. J’étais bien naïve, parce que, avec du recul, c’était tellement évident qu’on me cachait une vérité bien plus énorme. Etonnement, c’est ma psychopathe de tante qui m’a ouvert les yeux, avant de me retourner complètement la tête, oui. Je suis forte, du moins, c’est ce que je pense ; Thomas serait là il ne manquerait pas de me dire que ça ne m’a pas empêcher d’y rester ; mais je suis aussi très influençable et il suffit de pas grand-chose pour que je devienne quelqu’un d’autre. Une chance pour moi, mon père n’est pas comme les autres membres de la famille, alors, si je reste dans son sillage, je ne risque pas de faire une bêtise que je regretterais … Un peu comme quand j’étais prête à liquider Derek et toute sa meute. S’il n’avait pas été là, je serais probablement aller jusqu’au bout. Mais les gens continuaient à ne pas voir ce qui se tramait, mais admettaient quand même qu’ils avaient peur. Le couvre-feu instauré par le Sherif y était sans doute pour quelque chose. Mais comment expliquer ce qu’on sait à des gens qui ne veulent pas voir plus loin que le bout de leur nez ? Alors, on tentait comme on le pouvait d’avoir une vie normale. Une vie aussi normale que possible. Faire du shopping était une jolie façon d’être normale, même si on n’en avait pas spécialement besoin. Parce que, à dire vrai, je n’avais pas spécialement besoin de nouvelles fringues. Je ne savais pas en fait. Faut-il une raison particulière pour s’offrir de nouveaux vêtements ? Lydia évoqua la soirée organisée pour ou par Falcon ; je n’avais pas vraiment lu le carton d’invitation ; et j’avoue que je ne savais pas du tout si j’irais ou pas. Il est fort probable que non, même si, dans le fond, je m’étais amusée lors de la soirée organisée par la ville, pour Halloween. « Tu as bien raison. Et puis, si ce n’est à cette soirée, tu auras bien une occasion de la porter ! » répondis-je. Je regardais à mon tour les différents modèles exposés et en avisait une de couleur violette satiné, que je trouvais très jolie, bien qu’un peu courte à mon goût. C’était une robe bustier, légèrement froncé sur le bustier et évaser en tulipe inversé. J’aimais bien. « J’aime beaucoup la blanche ! » avouais-je. Puis, je lui montrais ce que j’avais trouvé, histoire d’avoir son avis, car elle m’avait bien souvent dit que les fringues et moi, ce n’était pas ça !