Davina ! Allongée sur son lit au milieu d’un bazar sans nom, les écouteurs enfoncés dans les oreilles, Davina n’entendit pas la voix de sa mère qui s’élevait derrière la porte. Elle ne l’avait pas non plus entendue lorsque sa mère avait toqué à la porte, trois fois. Elle n’avait pas envie de l’entendre. Pas envie de bouger. Parce que bouger voulait dire faire sa valise, et faire sa valise voulait dire s’envoler à l’autre bout du monde. Ca voulait aussi dire que ses parents seraient libérés du boulet qu’elle représentait pour eux, la pauvre humaine sans défense prise au milieu d’histoires qui, dans le fond, ne la regardaient pas vraiment. Son père était un loup-garou. Sa mère était une druidesse. Famille normale, n’est-ce pas ? Malgré ces particularités cependant, les Fraser n’échappaient pas au stéréotype de l’adolescente caractérielle et qui n’en fait qu’à sa tête. Depuis que ses parents lui avaient annoncé que, pour sa sécurité, ils l’enverraient rejoindre son parrain dans une ville paumée de Californie, la jeune écossaise avait été exécrable. Quand elle n’était pas occupée à passer sa mauvaise humeur sur quiconque se trouvait à portée de voix, elle tentait de négocier, de repousser voire d’annuler ce départ. Et quand elle ne faisait ni l’un, ni l’autre, elle filait à l’anglaise sans donner de nouvelles à personne. Oui, elle avait envie de voyager, de voir le monde au-delà de son Ecosse natale. Oui, elle avait envie de revoir Elliot, son parrain, qu’elle n’avait pas revu depuis cinq longues années. Mais pas dans de pareilles circonstances. Pas avec la sensation que ses parents voulaient simplement se débarrasser d’elle. Et elle ne s’était pas gênée pour le faire savoir.

Les yeux fermés, Davina ne vit pas sa mère rentrer. Ce n’est que lorsqu’elle la sentit poser une main sur son bras qu’elle sursauta brusquement, ouvrant les yeux pour poser un regard outré sur sa mère. Tu pourrais  frapper ! s’indigna-t-elle en arrachant ses écouteurs. J’ai frappé trois fois, Davina, soupira Leana avant de se laisser tomber sur le bord du lit encombré de sa fille. Davina, il va falloir que tu termines ta valise. La jeune femme se leva de son lit, donnant au passage un coup de pied dans un coussin qui traînait là.  C’est bon, j’ai encore deux semaines, màmag ! Deux semaines pour faire sa valises. Deux semaines pour faire changer ses parents d’avis, aussi. Résolue à tourner le dos à sa mère, Davina ne vit pas l’expression qui traversa l’espace d’une seconde le visage de sa mère. Peine, appréhension, fatigue. [colorfirebrick]Non Davi… Cette meute… Enfin, il s’est passé quelque chose et on en a discuté avec Elliot. Le plus tôt sera le mieux...[/color] Debout face à la fenêtre, le paysage familier d’Edimbourg s’étendant au-delà de la vitre, Davina ne bougea pas d’un pouce. Ton avion décolle dans deux jours.. La mâchoire crispée, Davina ne répondit rien. Les larmes commençaient à monter et elle sentait que si elle ouvrait la bouche, elle ne pourrait pas les retenir. Dans son dos, elle entendit sa mère se lever et se diriger vers elle. Lorsqu’elle posa une main sur son bras, la jeune femme se dégagea d’un mouvement brusque. Davina… On veut juste te pro- Vous voulez juste vous débarrasser de moi ! explosa-t-elle, faisant face à sa mère, le visage baigné de larmes. Les mots qu’elle pensait depuis des jours déjà lui avaient échappé, tout comme ses larmes, et elle se plaqua une main sur la bouche comme si elle voulait empêcher d’autres paroles de passer malgré elle la barrière de ses lèvres. Sa mère, les yeux humides, l’attira dans ses bras et pour la première fois depuis le début de toute cette histoire, Davina s’autorisa à n’être que cette gamine de dix-huit ans, terrifiée à l’idée de ce qui pourrait arriver à ses parents et non plus cette tornade qui affirmait à qui peut bien l’entendre que rien ne l’effrayait.

***

Elle ne pleurerait pas. Davina se l’était promit. Pas une seule larme ne viendrait baigner ses joues. Difficile à tenir comme promesse, surtout sachant qu’elle s’apprêtait à dire au revoir à ses parents sans savoir si elle les reverrait un jour. Résignée, elle avait fini par boucler ses valises, Quoi emmener ? Si elle s’était écoutée, elle aurait tout emmené avec elle, y compris ses parents. Ils avaient beau lui répéter qu’ils ne pouvaient pas partir avec elle, elle n’arrivait toujours pas vraiment à saisir pourquoi. Finalement, elle avait dépassé le nombre de bagages et les poids communiqués par la compagnie aérienne mais ses parents n’avaient rien dit. Ils s’étaient contentés de payer le supplément sans faire le moindre commentaire. Ils contraignaient déjà leur unique enfant à quitter tout ce qu’elle connaissait, à les quitter eux pour aller vivre dans un pays inconnu, avec un homme qu’elle n’avait pas vu depuis cinq ans, ils avaient estimé qu’ils pouvaient au moins l’autoriser à emmener ce qu’elle souhaitait.

Le haut parleur annonça l’embarquement imminent du premier vol de son périple. Vous devriez y aller. Ca va aller, je vais me débrouiller, leur dit-elle avec son assurance coutumière. Contrairement à d’habitude, cependant, son assurance était feinte. Appelle nous quand tu atterriras à New-York, d’accord ? Et… Et quand tu seras à Los Angeles, et quand tu seras arrivée à Beacon Hills. Et surtout, sois gentille avec Elliot, Davina, ne le fais pas tourner en bourrique. Tu me l’as répété cent fois, màmag. Leana leva les yeux au ciel et l’attira dans ses bras, la serrant contre elle de toutes ses forces. Davina ferma les yeux, lui rendant son étreinte. Tu sais, si tu veux que je monte dans cet avion va falloir que tu me lâches, plaisanta-t-elle. Sa mère la relâcha avec un léger rire et se détourna pour cacher les larmes qu’elle n’avait pas pu retenir. Puis vint le tour de son père, qui la serra si fort dans ses bras qu’elle cru qu’il allait lui briser les os. Fais attention à toi, mon ange. murmura-t-il avant de la lâcher. Oui, chef ! répondit Davina, déterminée à ne pas transformer ce moment en adieu. Ce n’était pas un adieu. Elle le refusait. Elle attrapa le sac que lui tendit son père alors que le dernier appel pour l’embarquement résonnait. Si vous mourrez, je vous tue, les menaça-t-elle en guise d’au revoir avant de s’éloigner. Plus elle s’attarderait, et plus ce serait difficile. Alors elle tourna les talons et s’éloigna, le cœur lourd. Ce ne fut qu’une fois à l’abri du regard de ses parents, installée sur le siège qui lui ferait traverser l’Atlantique, qu’elle s’autorisa à craquer.

Ton pseudo/Prénom Meg' Ton âge 26 ans
Comment as-tu connu le forum? facebook, y a longtemps
As-tu déjà été sur le forum? Si oui, qui étais-tu? Je suis aussi Violet
Quest-ce qui t'as convaincu de t'inscrire sur Every monster? j'ai craqué pour ma Vivi, et à partir de là, j'suis plus jamais repartie
Le mot de la fin ? A not'souverain RAIN-RAIN !