Things will change after that ▼ Alejandra & Wolfgang



 
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Things will change after that ▼ Alejandra & Wolfgang
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Lun 20 Fév - 10:06
Things will change after that
Wolfgang & Alejandra
I have to make an end so we begin to save my soul at any cost. We fight every night for something, when the sun sets we're both the same, half in the shadows, half burned in flames. We can't look back for nothin', take what you need say your goodbyes, I gave you everything. And it's a beautiful crime.

La voiture enfin garée sur le bas côté de la route, Wolfgang tourna la clé encore insérée dans la serrure, coupant ainsi le contact du véhicule. Lâchant un dernier vombrissement, le moteur s'éteignit dans la seconde même, et le silence s'installa alors dans l'habitacle. Silence qui, tout naturellement, laissait désormais entendre le brouhaha quotidien de l'extérieur. Le jeune homme souffla tout l'air de ses poumons, s'enfonçant lentement dans le siège conducteur où il était assis. Son regard perçant examina les alentours, d'abord à travers le pare-brise, puis à travers la vitre côté passager. Les premiers enfants à sortir de l'école couraient déjà dans tous les sens, pas le moins du monde prudents ou même inquiets par la route où circulaient quelques voitures. Certains riaient entre eux, se bousculaient pour s'amuser, tous avec un cartable sur le dos. D'autres rejoignaient gaiement leurs parents et s'empressaient de leur raconter leur journée. Une scène des plus normales devant une école, après tout, même pour Wolfgang qui n'était pourtant pas du genre à aller dans ces endroits – et encore heureux. En fait c'était peut-être la première fois qu'il se retrouvait devant une école.
La question était donc la suivante ; qu'est-ce qu'il foutait là, au juste ? Et c'était une très bonne question. Non, comme dit plus tôt, Wolfgang n'était pas du genre à traîner devant les écoles, seul dans sa voiture, à observer tout ce petit monde – Dieu que c'était glauque. Honnêtement, il avait d'autres chats à fouetter. Du moins, jusqu'à ce que son regard croise celui de cette femme rousse aux yeux de glace.

Tout avait commencé il y a une semaine environ. Pendant plusieurs jours, Wolfgang avait eu cette étrange impression d'être suivi, épié, qu'importe où il allait. Il pensait d'abord avoir affaire à l'un des membres de la meute de son oncle qui l'aurait retrouvé, et qui voulait désormais le surveiller. Et ce sentiment ne l'avait pas quitté, le rendant légèrement paranoïaque mais surtout véritablement furieux. Et ce, jusqu'à ce fameux soir.
Comme chaque nuit, l'appel de ce foutu maître avait fait ressortir le kanima qui, le jour, restait sagement caché au fond de lui. Jusque là, rien d'anormal… enfin, presque, mis à part qu'il se transformait en reptile humanoïde mais ça, c'était une autre histoire. Qu'importe, le vrai problème, c'était cette femme. Il n'avait aucune idée de qui elle était, et pourtant, elle était restée de marbre, plus loin dans la rue, à l'observer tranquillement tandis qu'il se métamorphosait. Elle l'avait ainsi vu en humain, puis en kanima, ce qui, en soit, ne le réjouissait pas le moins du monde. Encore une qui connaissait son visage et sa vraie nature. Et d'une manière ou d'une autre, depuis le moment où leurs regards s'étaient croisés, Wolfgang était persuadé qu'elle avait quelque chose à voir avec cette paranoïa qui commençait à lui taper sur le système.
Il ne pensait pas recroiser son chemin de si tôt, ou du moins la retrouver dans Beacon Hills. Et pourtant, par chance ou non, il l'avait aperçue près de cette fameuse école car elle y travaillait en tant qu'institutrice. Il n'avait, au début, pas l'intention d'aller la voir. Faut dire qu'il n'était pas du genre à retrouver toutes ces personnes qui l'avaient, un jour, vu en tant que kanima. Mais là, c'était plus fort que lui. Il avait besoin de réponses, savoir si c'était cette femme qui l'avait surveillé pendant tous ces jours sans qu'il ne le remarque véritablement. Voilà pourquoi il se trouvait donc devant cette école, en fin d'après-midi, l'heure à laquelle tous ces gamins sortaient pour retrouver leurs parents. Pourtant, pas une seconde il ne crut que ses plans allaient être quelque peu… dérangés.

Enfin décidé, Wolfgang sortit de sa voiture en arrangeant le col de sa veste noire, balayant rapidement les environs du regard. Il claqua ensuite la portière, jeta un coup d'oeil à sa montre, puis contourna son véhicule pour se retrouver devant celui-ci et, avec nonchalance, il s'appuya sur le bord de son capot, une jambe repliée et l'autre tendue, les bras croisés sur son torse.
Son regard azur se posa de nouveau sur ce théâtre qu'était la sortie de l'école, les sourcils froncés, l'air quelque peu frustré. Il n'aimait vraiment pas ce genre d'endroits. Autant dire qu'il avait dû se convaincre lui-même pour s'y rendre.
Une nouvelle classe fit son apparition aux abords de la grille. Pensif, Wolfgang n'y prêta pas vraiment attention – il ne repéra même pas l'institutrice qui les accompagnait à vrai dire, et qui était pourtant la femme qu'il recherchait. Non, son regard était captivé ailleurs, sur une personne en particulier. Elle était de dos, et pourtant son attention y était particulièrement attirée, si bien qu'il la fixa presque inconsciemment. La jeune femme aux longs cheveux bruns s'accroupit pour accueillir dans ses bras une gamine aux cheveux blonds visiblement très jeune, six ans à tout casser. Il se remua les méninges, les sourcils froncés, signe qu'il réfléchissait. Et lorsque cette femme se tourna enfin avec sa fille – du moins sûrement – dans les bras, il eut comme un déclic, et les traits de son visage se détendirent aussitôt. Alejandra. Rencontrée lors de son court voyage au Brésil. Étrange qu'il s'en souvienne aussi facilement. Encore plus étrange qu'il la retrouve là, à Beacon Hills, devant une école avec une gamine dans les bras.

Encore une fois, Wolfgang ne pensait pas aller la voir comme si de rien n'était. Certes, lors de leur rencontre, ils avaient passé une nuit torride qu'il serait difficile d'oublier, mais ce n'était pas une raison. Peut-être qu'elle ne se rappelait pas de lui. Et puis ce n'était pas son genre d'aller revoir ses anciennes conquêtes, tout sourire, pour leur demander des nouvelles. Ceci dit, combien de conquêtes avait-il retrouvé avec un gosse ? Il était certain que cette gamine avait dans les alentours de six, sept ans, du moins si il ne se trompait pas. C'était à peu près le nombre d'années qui s'étaient écoulées depuis ce fameux voyage au Brésil. Étrange coïncidence, me diriez-vous. Comble de l'ironie, surtout. Car Wolfgang ne fit guère la connexion. Il essayait plutôt de se rappeler si cette nana avait déjà cette enfant lorsqu'ils avaient couché ensemble. Voilà pourquoi, et pour la première fois, il était si intrigué par Alejandra.
Alors qu'il continuait de l'observer, perdu dans ses pensées, il remarqua un mouvement de la tête de la part de la jeune femme. Le temps sembla s'arrêter quand ses yeux turquoise croisèrent les prunelles claires de Wolfgang. Il détailla alors les traits de son visage, au loin. Et il put faire la conclusion, sans l'ombre d'un doute, qu'elle le reconnaissait, à en voir cet air surpris, voire même choqué. Au moins, il avait la réponse à sa question ; elle ne l'avait pas oublié. Il agita sa jambe, hésitant. Puis, toujours avec flegme, il se décolla de sa voiture, le regard toujours rivé sur la belle brune – en fait, ni l'un ni l'autre n'avait encore rompu le contact visuel. Wolfgang regarda rapidement la route qu'il traversa ensuite pour rejoindre l'autre trottoir. Alors qu'il marchait naturellement vers Alejandra, il verrouilla sa bagnole avec sa clé, et aussitôt fait il se retrouva enfin devant la jolie brésilienne et… sa fille. Au moins, elle ne s'était pas enfuie en courant – parce que, à en voir son expression faciale, c'était l'unique chose qu'elle avait envie de faire en ce moment même. Il n'aurait peut-être pas dû aller la voir, finalement.
Hey, lança t-il, détendu. Alejandra, c'est ça ?
Il n'attendit pas sa réponse que son regard se posa aussitôt sur la fillette aux cheveux blonds. Et il se rendit compte à ce moment-là que ce n'était pas d'Alejandra dont il était intrigué, mais bel et bien de cette enfant aux yeux aussi clairs que les siens.

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Lun 20 Fév - 16:47
Test de paternité
with Wolfy & Alejandralycia

En cette belle journée ensoleillée, alors que tu avais pu partir du boulot plus tôt, afin d’être là pour ton petit rayon de soleil personnel, tu attendais déjà depuis quelques minutes. Dans un pantalon noir et slim, épousant la forme de tes jambes avec une minutie et une perfection quelque peu exagérée, dans de longues bottes qui remontait au dessus du genou, dans un chemisier blanc, surmonté d’une veste en cuir, et avec des lunettes de soleil sur le nez, tu avais un téléphone dans ta main droite, une montre à ton poignet gauche, un collier d’argent autour du cou, et une bague au majeur droit. Tu vaquais sur le net, cherchant les informations du jour, checkant les mails, répondant à deux trois sms, dont un d’une ancienne amie. Puis, alors qu’un nuage vint couvrir un rayon du soleil, faisant de l’ombre sur la petite parcelle de terrain que tu couvrais, ton regard se désintéressa de l’écran, et ta petite fille préférée se rua vers toi, alors qu’en rangeant ton appareil tes jambes se pliaient et tes bras s’ouvraient pour la récupérer et la serrer dans tes bra,s lui faisant un bisou sur la joue, un bisou qui la fit rire aux éclats, et releva le nuage au dessus de toi, comme si ce simple rire enfantin et cristallin arrivait à faire fuir les ombres et à amener la lumière dans la vie de chacun qui l’entendait. Tu la soulevas alors doucement, riant avec elle, avant de l’entendre te raconter sa journée, te parlant des lectures qu’elle avait fait le matin, avec son institutrice que tu remercias du regard, comme à chaque fois, pour avoir pris soin de ta petite. Elle te le rendit.
Puis elle te raconta ce qu’il s’était passé. Tu sais, Quentin il a dit qu’il était amoureux de moi. _ Oh ? Et qu’est-ce que tu as fait ? _ Ben je lui ai dit qu’il était trop moche pour que moi je sois amoureuse. Tu éclatas d’un rire contagieux, cette petite étant définitivement aussi chenapan que tu pouvais être insolente, ou que son père – peu importe où ce type était – pouvait être rebelle. Pourtant, tu ne l’avais connu qu’une soirée, Wolfgang. Jamais tu n’avais cherché à le revoir ensuite, et tu avais gardé le cadeau qu’il t’avait fait au sein de ton utérus, le nourrissant de ton amour.
Maman ? Il y a un monsieur qui nous regarde. Il est pas moche lui. _ Ah oui mon cœur ? Qui c’est à ton av…
Tu t’étais retournée. Tu n’aurais pas dû. Tes yeux écarquillés, ton cœur affolé, ton être tremblant, tu tenais encore dans la paire de lunette de la petite dans ta main, alors que la tienne était dans celles d’Alycia.
C’était lui.
C’était lui.
C’était lui.
C’était un cauchemar. Lui. Wolfgang Ho… Ho… quelque chose. Le père de l’enfant que tu gardais dans tes bras et que tu commençais à agripper. L’homme qui avait le même sang qu’Alycia, qui, elle, ne comprenant pas pourquoi tu te stoppais, attrapa sa paire de lunette dans ta main, et la remplaça par la tienne. Ensuite, elle les plaça sur son nez, et fit un coucou à son père dont l’identité lui était encore cachée.

Et l’homme s’avança, semblant lui aussi pris au dépourvu.

Tu avais envie de fuir. Tu aurais sans doute fuit d’ailleurs, si tu avais pu. Mais étrangement, tu sentais que tu ne pouvais pas. Cet allemand blond était en effet un problème. En plus d’être soupçonné – uniquement par toi – d’être un voleur, et donc un criminel, il était aussi la famille de ton enfant. Un enfant dont tu n’avais jamais parlé. Un enfant que tu avais gardé pour toi. Un enfant qui pensait que son père était parti. Un enfant qui pensait que son père l’aimait. Mais comment pouvait-il aimer une fille qu’il ne connaissait pas.

Lorsqu’il fut enfin près de toi, prétextant à peine se souvenir de ton nom, tu clignas des yeux, avant d’accrocher ta paire de lunette à ton chemisier, par les branches. Puis tu lui souris, et d’un accent qui était tien, type brésilien, tu lui répondis Oui. Et toi tu es Wolfgang. Wolfgang Ho… euh… Wolfgang. Ça fait longtemps. Ça remonte à quoi ? Sept ans ?
Tu avais terriblement envie de partir là, maintenant. Mais ne pouvant plus, il fallait bien que tu continues la discussion, que tu lui montres qu’il n’y avait aucun problème. Tu n’étais pas du genre à faire un scandale, d’autant que tu n’avais aucune preuve contre cet homme, et que s’il remarquait que tu cachais quelque chose, il pourrait faire le lien avec la blondinette aux yeux bleus aussi beaux que les siens.

Alors que tu venais de lui parler, Alycia retira ses lunettes et les accrocha à ton chemisier également, avant de regarder l’inconnu de ses grands yeux bleus, lui souriant. Vous êtes qui monsieur ?
Dans ta tête, tu pensas « C’est ton père ma chérie », avant de répondre C’est… une vieille connaissance…

Que dire ? Que faire ? Comment faire ? Tu n’en savais rien,  et, quelque peu perdue, tu n’avais plus le contrôle de la situation…
C… Comment vas-tu depuis le temps ?

Devais tu lui révéler ? Devais tu réellement le révéler ? Devais tu apprendre à ton enfant que l’homme se tenant devant elle était son père, et devais tu dire à Wolfgang que la fillette dans tes bras était le résultat de votre nuit ?
Ton esprit semblait enclin à un dilemme cornélien…

electric bird.



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Mar 21 Fév - 17:54
Things will change after that
Wolfgang & Alejandra
I have to make an end so we begin to save my soul at any cost. We fight every night for something, when the sun sets we're both the same, half in the shadows, half burned in flames. We can't look back for nothin', take what you need say your goodbyes, I gave you everything. And it's a beautiful crime.

Wolfgang n'était pourtant pas du genre à aller vers les gens, habituellement. Non, ce n'était pas un grand bavard, et non, il n'était pas ce genre de gars à aller voir une vieille connaissance en mode «Hey, comment tu vas depuis le temps ? La famille, le travail, ça va ?», tout simplement parce que Wolfgang n'avait jamais été comme ça. Il pouvait très bien tenir une conversation aussi banale soit-elle, qu'importe la personne en face de lui – quoi que, avec quelqu'un qu'il n'aimait pas ou qu'il avait juste envie d'étrangler, c'était une autre histoire, clairement –, mais ce n'était jamais lui qui la commençait. Du moins, en général. Car il y avait bien des exceptions à la règle parfois, et cette situation des plus étranges en faisait partie, sans l'ombre d'un doute. Et pour le coup, l'allemand ne saurait expliquer ce qui l'avait poussé à traverser la route et aller à la rencontre de cette jolie brésilienne qu'il avait connu une paire d'années auparavant. Pour dire, il ne savait même plus comment ils s'étaient tous les deux rencontrés exactement. Tout ce qu'il savait, c'est qu'ils avaient couché ensemble, point barre. Une nuit, une seule nuit, et ils ne s'étaient plus jamais revus depuis. Tout le poussait donc à ne pas y faire attention, à continuer son chemin et se concentrer un tant soit peu sur cette institutrice, qui était, à la base, la raison de sa venue ici, et non Alejandra. Et pourtant, le voilà se tenant devant elle, discutant comme si de rien n'était. Qu'est-ce qui lui était passé par la tête, bon sang ? Aucune idée, c'est comme si une force invisible et inexplicable l'avait conduit jusqu'à la brune et l'avait ensuite forcé à engager la discussion. Wolfgang était parfois connu pour être totalement contradictoire dans sa façon de faire, mais là, c'était un tout autre niveau. À croire qu'il ne contrôlait plus rien du tout. C'en était aussi pathétique que surprenant, à vrai dire.
En fait, Wolfgang savait plus ou moins pourquoi il était allée voir Alejandra. Simplement parce que, dès qu'il avait croisé son regard, des milliers de questions avaient envahi peu à peu son esprit, et c'était plus fort que lui. Quand quelque chose ou quelqu'un l'intriguait autant, il se devait de trouver des réponses, qu'importe si il devait contredire ses propres valeurs.
Et autant dire que l'expression faciale d'Alejandra l'avait obligé à se questionner mille et une fois. À la seconde même où elle s'était tournée vers lui, Wolfgang avait pu y voir un air totalement choqué. Est-ce que c'était normal, qu'elle soit aussi surprise de le voir ? Qu'elle tombe des nues à ce point ?

Et le voilà maintenant face à la belle brune, lui demandant de confirmer son prénom alors qu'il n'en avait pas besoin, puisqu'il s'en souvenait parfaitement. Il jeta un regard à la fillette blonde qu'elle tenait désormais par la main, l'air intrigué, puis reporta son attention sur la jeune femme devant lui. Il ne cacha pas son air quelque peu amusé lorsqu'il entendit son accent alors qu'elle prononçait son prénom, bien qu'elle abandonna rapidement son nom de famille qui n'était, certes, pas très facile à retenir, il devait bien avouer.
C'est ça, affirma t-il, d'un ton désinvolte.
Il fronça ensuite les sourcils, semblant réfléchir quelques secondes à peine, avant de les hausser légèrement en passant une main dans sa nuque.
Ouais, ça fait un bail, en effet.
En effet, et donc il n'avait rien à foutre là. Il voyait bien dans son regard qu'elle avait envie de s'enfuir loin de lui, sans qu'il ne comprenne véritablement pourquoi. Il n'aurait pas cru qu'elle avait gardé une si mauvaise image de lui, tiens. Qu'importe. Il prit une faible inspiration, s'apprêtant donc à prétexter n'importe quoi pour bouger de là et la laisser tranquille, surtout qu'il ne savait pas trop quoi lui dire – il aurait aimé poser toutes les questions qu'il avait en tête, mais il n'avait pas envie de passer encore plus pour un fou sorti tout droit de l'asile. Seulement, quelqu'un le coupa net dans son élan, et ce n'était guère Alejandra, mais bel et bien sa fille dont il ne connaissait pas le prénom, et qui lui demanda qui il était. Il eut comme un sourire, bien qu'à peine visible, sur les coins des lèvres, mais garda le silence puisque c'est la brune qui se chargea de lui répondre – assez vaguement d'ailleurs, mais tant mieux, ce n'était pas à une gosse qu'ils allaient raconter les détails. Il reposa son regard azur sur Alejandra, un léger pli se formant au niveau de son front, l'air quelque peu pensif, signe qu'il réfléchissait de nouveau.
Et bien… ça va. Il fit mine d'hausser les épaules, il ne savait pas trop quoi répondre à une question aussi banale à vrai dire, surtout venant de sa part. Et toi ?
Il lui retourna la question par simple politesse, car il était persuadé qu'elle allait lui répondre aussi vaguement qu'il l'avait fait. Il jeta de nouveau un coup d'oeil à la petite blonde, presque inconsciemment.
Je pensais pas te retrouver aux États-Unis à vrai dire. Encore moins ici. Il marqua une pause, toujours avec cette même expression qui lui donnait l'air de réfléchir pendant qu'il parlait. T'as pas mal changé, visiblement.
À l'époque il ne la connaissait pas des masses non plus à vrai dire, ce qui était un peu étrange comme remarque venant de lui. Cependant, et après réflexion, il savait pertinemment que cette jeune femme qu'il avait rencontré au Brésil n'avait rien de celles qui avaient déjà une famille et une vie plutôt stable, loin de là. Il regarda l'enfant, détaillant rapidement son visage sans pour autant passer pour un taré, mais cette fois-ci plus pour la désigner et faire comprendre son arrière-pensée à Alejandra – parce que derrière cette remarque se cachait véritablement une question du style «alors t'as une famille, maintenant ? Un mari, une gosse, une grande baraque ?» – que par inadvertance et curiosité, comme il avait pu le faire deux minutes plus tôt.

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Mer 22 Fév - 9:29
Test de paternité
with Wolfy & Alejandralycia

Wolfgang Hohenmacht. Tu venais de te souvenir. Son nom de famille. Hohenmacht.
Wolfgang Hohenmacht n’était pas idiot. Il devait bien avoir vu le visage que tu avais fait, avant de te rattraper. Il devait bien avoir remarqué la chose, peut-être était-ce pour cela qu’il était venu. Mais à quoi allait-il rattacher cette expression ? Car tu avais deux raisons. La première, la plus évidente pour toi, mais la plus cachée, droit au fond de ton cœur, était le fait que tu n’avais jamais appelé, jamais cherché plus loin que le numéro de téléphone que tu n’avais pas, afin de prévenir l’allemand qu’une petite fille au sang mixte, au sang venant d’Allemagne, de Cuba, du Brésil, était né de ses secrétions en toi, de cette simple, de cette unique nuit. Certains diraient que ce n’était pas de chance, mais tu n’avais jamais été de cet avis. Wolfgang t’avait donné un réel cadeau. Un cadeau dont il n’avait jamais été mis au courant. Un crime selon toi, pas selon la loi. Le père n’avait jamais été marqué sur l’acte de naissance. La mention « père inconnu » avait été remplie. Pourtant, c’était moralement un crime. Une part du blond que tu avais volé, en ne lui en parlant pas.
C’était là la raison de ton expression de culpabilité. Mais l’autre face était celle de la méfiance, pour la raison suivante : quelques temps après son départ, quelques temps après t’avoir laissé ce trésor en toi, une caméra de surveillance brésilienne, à Rio, avait attrapé l’image partielle du visage d’un cambrioleur. Une image incapable d’être utilisée dans le logiciel de reconnaissance faciale. Mais une image capable d’aller droit dans tes souvenirs. Et tu avais alors conclu que Wolfgang était peut-être le criminel.
Alors quelle expression Wolfgang avait vu ? La culpabilité, ou la méfiance ? Tu n’en savais rien.

Alors que tu avais reposé la petite au sol, lui attrapant la main et sentant ses petits doigts autour des tiens, elle avait, elle, remarqué le malaise que tu avais, et avait serré ta main, afin de te faire comprendre qu’elle sentait. Après tout, si elle était ta fille, si tu sentais quand elle allait mal, votre proximité faisait le même effet chez elle, et la petite blonde pouvait savoir quand tu n’allais pas. La plupart du temps.

La conversation tournant au ralenti, tu avais répondu un Eh bien, ça va aussi. Surtout avec un tel trésor., en désignant des yeux l’enfant. Puis tu pus entendre une « surprise » de Wolfgang de te trouver aux Etats Unis, et tu lui répondis par un Je me suis sentie attirée par Beacon Hills. Je ne l’explique pas. J’ai cette sensation bizarre de toutes façons. Après notre… entrevue, j’ai déménagé dans une ville aux évènements étranges. Et ensuite à Beacon Hills. Que veux tu… Je dois attirer les ennuis. Tu prenais cela sur le ton de la rigolade, mais en réalité, sans que tu le saches, tu venais de donner un indice gratuit sur ta nature surnaturelle sans même le capter. Après tout, toi, tu n’en savais rien.
Et finalement, il te dit que tu avais changé, et tu lâchas un petit rire nerveux. La conversation ne volait pas haut. Mais lorsque son regard s’attarda sur Alycia, tu pris peur. Et tu lâchas la mains de ta petiote pour passer la tienne près de sa tête, la caressant, la gardant près de toi, un réflexe protecteur, comme si tu étais, ou comme si elle était, en danger. Ce qui n’était pas le cas, mais pouvait mal passer aux yeux du blond, surtout s’il comprenait d’une autre façon. Car ce geste, aussi tendre qu’il fuit avec Alycia, voulait aussi montrer qu’elle était ta fille, et ta fille uniquement. Que tu avais peur qu’on te la prenne. Et s’il n’était pas con, il devait déjà avoir des soupçons. Une blonde, aux yeux bleus, ayant six ans alors que tu avais couché avec lui il y avait environ sept ans. Tu te mettais toi-même dans de beaux draps.
Mais tu répondis tout de même, tes yeux clairs perçant le ciel des fenêtres de l’âme du germanique. Oui, j’ai changé. Pas au point de me marier, mais… difficile de rester la même avec une enfant.
Tu ne voulais pas qu’il sache. Pas tout de suite. Peut-être jamais. C’était la meilleure solution, non ? Pourtant, tu te souvenais des pleurs d’Alycia, un soir, te demandant pourquoi elle n’avait pas de père. Et tu te souvenais de tes paroles, lui assurant en mentant que son papa l’aimait. Cela revenait constamment en tête. Encore et encore. Depuis que tu avais vu ton ex coup d’un soir, cela revenait sans cesse. Tu étais un monstre qui avait caché l’enfant d’un homme.
T’es sûr que t’es une bonne connaissance monsieur ?

Tu écarquillas les yeux. Alycia. Alycia avait très bien compris que tu n’étais pas à l’aise avec Wolfgang. Alors en toute innocence, elle demandait. Sur un ton de défi. C’était bien ta fille. C’était bien sa fille.
Mon cœur, ne t’en fait pas. Il n’est pas méchant. Tu lui caressas la tête ; comme pour la détendre, avant de dire à Wolfgang Excuse la… elle n’a que six ans.
Encore un indice. Décidément, ton inconscient ne tenait pas à être ce monstre que tu pensais être. Maudit soit-il.
Et toi ? T’as changé ?
Il fallait changer de sujet. Mais tu risquais de ne faire que le recul avant le grand saut. Tu risquais de reculer pour mieux sauter. Tu risquais de ne pas pouvoir te dépêtrer de ce merdier.
Si t’es gentil ça va. Je m’appelle Alycia, monsieur. Tu souris. Est-ce que t’es amoureux de ma maman ? Tu écarquillas les yeux. Tu allais stopper ta fille alors qu’elle termina de t’embarrasser : Si oui, c’est dommage pour toi, elle a une amoureuse, elle s’appelle Quinn. _ Ma puce… Wolfgang n’a pas besoin de connaître ce détail. Tu étais rouge. Complètement rouge.
Mais finalement, ALycia restait fidèle à elle-même.
Comme toujours… Et il valait mieux que l’allemand rit à dessus plutôt qu’il te pose trop de questions pouvant l’amener à connaître la vérité…
S’il ne l’avait pas déjà fait…


electric bird.



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Sam 25 Fév - 13:09
Things will change after that
Wolfgang & Alejandra
I have to make an end so we begin to save my soul at any cost. We fight every night for something, when the sun sets we're both the same, half in the shadows, half burned in flames. We can't look back for nothin', take what you need say your goodbyes, I gave you everything. And it's a beautiful crime.

Pas une seconde, pas une seule seconde, le blond pouvait se douter des véritables pensées qui traversaient l'esprit de son interlocutrice à ce moment-là. Ou du moins presque. Il devait juste se remuer les méninges, un tant soit peu, et peut-être qu'il comprendrait petit à petit. Peut-être qu'il comprendrait enfin l'expression qu'il avait pu voir sur son visage au moment où leurs regards s'étaient croisés pour la première fois depuis leur dernière rencontre qui remontait à sept ans en arrière. Ce n'était pas bien compliqué, même pour le pire des imbéciles de cette planète. Et malgré ça, ça ne lui faisait toujours pas mouche. Il avait beau réfléchir entre deux phrases horriblement banales placées pour combler le vide qui menaçait de s'installer dans la conversation à chaque seconde qui s'écoulait, les pièces du puzzle ne s'assemblaient toujours pas. Il avait l'impression qu'il en manquait une, de pièce. La pièce maîtresse, ni plus ni moins, celle qui mettrait enfin tout en ordre, y compris le capharnaüm incessant dans son esprit. Ce n'est pas comme si il était habitué à réfléchir autant, ce pauvre Wolfgang. Simplement parce qu'il avait pris l'habitude de se foutre de tout, de ne pas se prendre la tête pour si peu, de ne pas s'attarder autant sur des questions qu'il se posait et auxquelles il ne trouvait pas la réponse. Parce qu'il détestait tout bonnement être l'idiot de service qui ne comprenait rien à rien à la situation qui se jouait devant lui au moment même. Alors il avait rapidement décidé que c'était plus simple d'endosser le rôle du je-m'en-foutiste de première que de celui de l'ignorant, un point c'est tout. Force est de constater que les choses s'étaient rapidement inversées.
Et pourtant, ce n'est pas comme si il était un abruti fini. Il était d'ailleurs connu pour être très observateur, Wolfgang. Il était fort pour deviner les arrière-pensées des gens à qui il parlait rien qu'en détaillant leur regard, car d'une manière ou d'une autre, c'était de cette manière qu'il réussissait le mieux à communiquer. Il n'était pas toujours très doué avec la parole, surtout quand il n'était pas particulièrement à son aise – pile comme en ce moment, finalement – ou avec des personnes avec qui il avait une relation… comment dire ? Délicate. Ce qui était, encore une fois, le cas avec Alejandra. Sauf que ça, il ne l'avait pas encore compris.

Wolfgang n'eut aucune expression particulière à la réponse d'Alejandra. Elle aimait sa fille, ce qui était normal, mais ça se voyait tant que même lui s'en apercevait très clairement, alors qu'il n'avait jamais été très adroit avec genre de choses, c'est dire. Bien que cela expliquait aussi son quasi absence d'émotion, quoique persistait encore dans son regard azur une pointe du curiosité qu'il avait du mal à cacher.
Elle lui expliqua ensuite ce qu'elle venait faire là – parce que oui, c'était une sacrée coïncidence de la retrouver là, à des milliers de kilomètres du Brésil, dans une petite ville paumée de Californie –, et sa remarque le surprit un peu, bien qu'il ne laissa rien paraître. Il se contentait de l'écouter avec attention, toujours avec ce léger pli au niveau du front laissant deviner son intérêt implacable pour le discours étrange d'Alejandra. Elle était attirée par Beacon Hills ? Une ville aux événements étranges ? Wolfgang eut du mal à ne pas songer au surnaturel face aux propos de la brésilienne, ce qui le troubla particulièrement. Il fronça davantage les sourcils, sans rien dire, puis eut un léger hochement de tête avec un air des plus naturels pour dissimuler sa stupéfaction.
Hm hm, je suppose que moi aussi, d'une manière ou d'une autre.
Il eut un bref sourire, comme si de rien n'était. Elle ne pouvait pas savoir à quel point il avait raison à ce moment-là. Et si il s'attirait des ennuis, ce n'était pas seulement à cause de sa nature de kanima et de cette histoire d'attirance pour une ville aussi mystérieuse que Beacon Hills, loin de là.
Il détourna lentement le regard lorsque, suite à ses propos, il aperçut la main d'Alejandra lâcher celle de la fillette pour caresser doucement sa tête et ses cheveux blonds dorés. Ce geste était plus un geste d'alerte et d'anxiété qu'un geste qui voulait dire «regarde comme elle est belle, ma fille», c'était évident. En tout cas, c'est ce qu'il comprit, lorsqu'il jeta un bref regard vers Alejandra qui ne semblait pas le moins du monde détendue. Pourquoi réagissait-elle ainsi ? Il arqua un sourcil, sans un mot, se mettant de nouveau à réfléchir. Faisait-il peur au point qu'elle cherche à protéger sa fille ainsi ? Est-ce qu'il avait fait quelque chose de travers ?
Le fil de ses pensées fut rapidement coupé par la voix d'Alejandra qui lui répondit enfin qu'en effet, elle avait changé. Il eut un semblant d'amusement sur le visage lorsqu'il constata qu'elle avait bel et bien compris le sous-entendu dans sa remarque, puis il ne rajouta rien.

La voix fluette qui venait de se joindre à la discussion le surprit. Il baissa aussitôt le regard vers la petite demoiselle qui le jaugeait d'un air de défi, ayant sûrement compris que quelque chose clochait. Ce qui était un peu le cas, lui aussi l'avait bien vite deviné. Quelque chose clochait avec Alejandra, et envers lui, il en était persuadé. Mais pas moyen de comprendre quoi. Du moins, pas encore.
C'est sa mère qui se chargea donc de lui répondre – tant mieux d'ailleurs, parce qu'il ne s'était pas préparé à le faire, lui qui n'était pas le moins du monde à l'aise avec les enfants… comble de l'ironie, tiens. Il reposa son regard sur la belle brune, l'air interrogatif, lorsqu'elle lui demanda de l'excuser car elle n'avait que six ans. Six ans… alors il avait eu raison. Il avait réussi à deviner son âge, ce qui fait que sa réflexion par rapport à leur rencontre s'avérait être à peu près vraie. Cela tombait pile après son excursion au Brésil. Mais alors, si elle n'avait personne dans sa vie, si dans «je ne suis pas mariée» elle entendait aussi «je n'ai pas de compagnon», qui était le père de cette petite ?
Et puis merde, en quoi ça le regardait au juste ? Peut-être qu'elle avait vraiment un mec. Ou peut-être qu'elle faisait une garde partagée, qu'est-ce qu'il en savait, lui. Ou alors elle était née d'un coup d'un soir comme il l'avait été pour Alejandra, point barre. Il n'en avait rien à foutre, au fond.
Comme il l'avait été. Il cligna des yeux, réfléchissant. Puis, sans même hésiter une seconde, il chassa immédiatement ses pensées, déconcerté. Non, ça ne pouvait pas être possible. Il devait arrêter de trop réfléchir, vraiment.

Quand il revint à la réalité, l'air encore et visiblement perturbé, Wolfgang comprit qu'il avait quelque peu perdu le fil de la conversation. Bien heureusement, il réussit à se souvenir des paroles que ses oreilles avaient pu entendre alors qu'il était perdu dans ses pensées, alors il se reprit rapidement et plissa légèrement les sourcils, tentant de faire comme si de rien n'était.
Euh… je suppose que oui. Il écarquilla un instant les yeux et prit une grande inspiration. Je pense avoir eu le temps de changer pendant toutes ces années, oui. Enfin, je ne sais pas trop.
La fillette prit de nouveau la parole, obligeant ainsi Wolfgang à reposer son regard sur elle et à esquisser un faible sourire face au sien. Elle s'appelait donc Alycia. Et Alejandra avait donc bel et bien quelqu'un dans sa vie, mais pas un mec comme il l'aurait cru. Non, il n'était pas fou, il avait très bien compris le terme «amoureuse» dans les propos de la petite blonde, suivi d'un prénom sonnant bien plus féminin que masculin – du moins, pour lui, surtout qu'il connaissait une jeune femme avec ce même prénom… drôle de coïncidence si c'était la même personne.
Non je ne le suis pas, ne t'en fais pas, répondit-il simplement d'un air à moitié amusé, chassant de nouveau ces pensées insupportables qui envahissaient peu à peu son esprit déjà bien embrouillé alors que ses yeux fixaient ceux d'Alycia, qui étaient d'ailleurs aussi bleus que les siens.
Son regard glissa ensuite jusqu'à Alejandra et il reprit un air sérieux, voire légèrement inquiet, les sourcils froncés. Comme si il ne contrôlait plus rien, la question sortit toute seule, comme par réflexe :
T'es sûre que ça va ?
Et Wolfgang se trouva un instant idiot, car il n'était même pas sûr que tout allait bien pour lui-même, alors pourquoi poser la question à Alejandra ?
Peut-être parce qu'il avait compris que ce quelque chose qui n'allait pas chez elle, c'était à cause de lui. Qu'elle mentait sur quelque chose, sans qu'il ne sache quoi exactement. Et qu'il avait besoin d'en avoir le coeur net.

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Mar 7 Mar - 23:15
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S’interrogeait-il ? Ou avait-il juste complètement oublié d’y penser ? Non… Il ne fallait pas rêver, tu ne pourrais pas t’en tirer ainsi, Wolfgang n’était pas con, et même plutôt le contraire. Car bien que son physique pouvait attirer l’œil, c’était son esprit qui t’avait menée à lui, sept ans auparavant. Ainsi, tu ne doutais pas de sa matière grise, malheureusement pour lui, et potentiellement heureusement pour toi, il était aussi possible qu’il rejette cette idée. Tu espérais franchement que ce soit le cas, et tandis que ta main gardait ta petite puce contre toi, et que cette dernière  se tenait à ta jambe, tu l’écoutais parler, répondre à tes questions. Tu avais bien noté quelque chose sur son visage, un tic, une expression en réponse à la tienne. Oh, sûrement qu’il se demandait ce qu’il se passait, et réfléchissait à vive allure, mais s’il ne trouvait pas, alors il ne pourrait pas trouver tant que l’indice n’était pas plus évident, ou que son corps ne l’accepte pas. Ce qui était mieux pour toi.

Ainsi, alors que tu rassurais Alycia et que l’Allemand t’affirmait qu’il avait sûrement changé, un sourire gêné apparut sur tes douces et belles lèvres, tandis que tu repensais à tes soupçons sur son métier. Changé ? Tu espérais bien qu’il avait changé, s’il était bel et bien ce voleur que tu avais cru reconnaître. Mais en toi, tu avais aussi le doute. Après tout, n’était-ce pas ta culpabilité qui t’avait poussé à dresser un portrait aussi mauvais de lui ? Après tout, ainsi, tu pouvais facilement te justifier d’avoir caché le père de ton enfant, et de lui avoir menti. Bien que la vérité était quelque chose, un point d’honneur que tu te forçais à toujours lui apprendre, même si elle était injuste ou embarrassante – et après tu t’étonnais que son innocence te joue des tours ?  –, tu avais toujours l’excuse « un parent fait toujours tout pour protéger son enfant.
Mais la protéger de quoi, finalement ? La seule vraie question, en plus de ta culpabilité, était celle de la garde de la blondinette. Tu avais tellement peur. SI Wolfgang – bien que tu ne le pensais pas véritablement être devenu un homme à enfants – apprenait que tu avais caché une vérité aussi importante, il y avait de grands risques qu’il puisse exiger la garde complète de ta fille. Qu’il puisse te l’arracher, légalement. Ainsi, montrant une fois de plus ton angoisse, tu attrapas l’épaule de ton petit trésor blond, qui fixait son paternel de ses grands yeux bleus, avant de la serrer contre toi. Ce n’étaient que de petits gestes, mais Wolfgang les remarquait, et lorsque tu t’en rendais compte, il était trop tard. Tu avais beau inventé quoique ce soit pour justifier tes gestes, tu étais presque sûre que Wolfgang avait compris que tu avais peur qu’il ne t’arrache Alycia.

Ainsi, tu avais protégé Alycia de Wolfgang, ou Wolfgang d’ALycia – tu n’étais pas réellement sûre de savoir lequel des deux avait été protégé – en rassurant la blondinette et lui affirmant que cet homme était une bonne connaissance. Et cette dernière avait même pu avoir le cœur net concernant les histoires de cœur de ce « nouvel ami »… SI elle savait.
Ainsi, elle voulut lui poser une autre question, mais quelque chose prit de cours la femme forte et craintive que tu étais en ce moment même : une question qui ne ressemblait pas à Wolfgang. Etonnée, tu répondit malheureusement du tac-o-tac par un Non…. Enfin, oui… oui, ne t’en fais pas.
Trop tard. Oh, il ne s’en faisait sûrement pas, bien qu’il en fût capable, mais tu n’avais pas pu réfléchir. Stressée, angoissée, tu avais dit « non » d’un coup, sans réfléchir. Et au moment où tes lèvres reformaient le mot en un « oui », quelque chose coula sur tes lèvres.
Ecarquillant les yeux, tu t’apprêtais à régler le problème lorsqu’Alycia s’écria Maman ? Pourquoi tu pleures ?, et, la larme essuyée, presque unique, tu te dépêchas de la rassurer, mais inquiète, ta fille n’allait pas pouvoir passer l’éponge ainsi. Alors d’un regard franc, tu obligeas Wolfgang à ne rien dire, le temps que tu t’occupes d’elle, et tu t’agenouillas, la regardant dans les yeux. Chhht mon cœur, tout va bien… Ce n’est pas ce que tu crois… Je repensais juste à quelque chose de triste, d’accord ? Tu l’attrapas alors dans tes bras, la soulevant, et l’amenant au niveau de l’allemand, avant qu’elle ne te dise Tu pensais à quoi ? _ Je pensais à… euh… à un évènement d’avant ta naissance mon chérie.
Tu avais failli prononcer les mots « ton père », et tu avais peur que le potentiel cambrioleur ou gentilhomme l’ait remarqué. Alors que tu voulus trouver un mouchoir pour t’essuyer les yeux, Alycia s’en occupa, aussi instinctivement que possible. Cette enfant avait une connexion puissante avec toi, capable de ressentir à la fois tes craintes, ta tristesse, et ce dont tu avais besoin pour aller mieux. Tu lui souris alors, tentant d’oublier Wolfgang, mais sans succès. Après tout, père d’Alycia, tu le regardais machinalement beaucoup, comme pour l’analyser et voir comment il lui ressemblait.  
Mais tout cela pesait. Alycia reportait son regard sur lui, lui souriant, alors que tout s’assemblait. Wolfgang n’allait pas tarder à comprendre, mais après avoir fait un tel carnage dans les sentiments, tu voulus partir. Mais comment ? Comment ? Ton corps semblait bloqué, mais ce n’était pas un effet du surnaturel. Ce n’était que la culpabilité de plus en plus grande. Incapable de faire quoique ce soit, tu baissas les yeux, alors qu’Alycia prononçait la fin de ton mensonge, probablement. C’est marrant, monsieur. Tu as les cheveux de la même couleur que moi, et des yeux bleus, comme moi. Tu es donc mon nouvel ami automatiquement.
Et merde.
Et merde.
Et merde.


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Sam 25 Mar - 19:18
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Wolfgang & Alejandra
I have to make an end so we begin to save my soul at any cost. We fight every night for something, when the sun sets we're both the same, half in the shadows, half burned in flames. We can't look back for nothin', take what you need say your goodbyes, I gave you everything. And it's a beautiful crime.

N'était-ce pas aussi étrange qu'impressionnant, de voir à quel point les choses pouvaient changer en une fraction de seconde seulement ? Pour Wolfgang, c'était surtout effrayant. Il n'était pas un homme particulièrement organisé dans ce qu'il faisait, mais il avait pris l'habitude, presque par obligation, de vouloir toujours tout contrôler pour que tout aille dans son sens à lui. Tout devait être comme il le souhaitait, et si une faille avait le malheur d'apparaître dans ses plans, alors il finissait le travail à sa manière qui n'était pas des meilleures. Wolfgang était de ces gens qui détestaient perdre le contrôle des choses et qui haïssaient le simple fait de voir tout déraper devant leurs yeux sans qu'il ne puisse rien y faire. Cela devait être un gène de la famille, car les Hohenmacht étaient connus pour leur sale manie à tout vouloir maîtriser et à perdre très facilement leur calme quand ce n'était pas le cas.
Enfin voilà, tout ça pour dire que Wolfgang n'aimait simplement pas la tournure que prenait cette conversation qui, de base, devait être totalement banale. Deux anciens amants d'une nuit qui se revoyaient un jour à l'autre bout du monde et qui discutaient comme si de rien n'était, prenant des nouvelles avec politesse, que pouvait-il arriver dans une scène pareille ? Il suffisait simplement d'un terrible secret – ou mensonge, cela revenait finalement au même – et d'une petite seconde pour que tout bascule. Et c'était à cause de ça, que le blond se sentait de plus en plus anxieux, sans qu'il ne puisse véritablement l'expliquer. Il n'était pas dupe après tout, il comprenait bien que sa présence ici, à quelques pas seulement d'Alejandra, bouleversait la jeune femme bien plus qu'il ne l'aurait cru. C'est comme si il s'était passé quelque chose de grave et qu'à cause de lui, cela avait inconsciemment fait ressurgir des souvenirs douloureux pour Alejandra. C'est comme si il avait laissé un impact dans sa vie qu'elle ne pourrait jamais oublier – et pour le coup, il ne pouvait pas avoir plus raison, mais comment pouvait-il le deviner une seule seconde.
Dans tous les cas, c'est de cette façon là qu'il voyait les choses. Ce n'étaient que des suppositions basées sur son propre vécu, rien de plus rien de moins, et peut-être qu'il se trompait sur tout la ligne. Il ne saurait pas dire ce qu'il se tramait exactement dans l'esprit de la brésilienne pour qu'elle paraisse aussi troublée, après tout il n'était pas medium – en fait, peut-être qu'il le pouvait, mais encore fallait-il qu'il y réfléchisse un peu plus, ce qui n'était en aucun cas possible puisqu'il avait déjà abandonné l'idée par refus de se l'avouer, tout simplement. Cela résumait bien la chose en soit. Et cela résumait aussi le capharnaüm complet de ses pensées à ce moment-là ; tout s'emmêlait, se mélangeait et s'entremêlait sans qu'il ne puisse rien y faire, se perdant lui-même dans ses propres songes, si ce n'était pas le comble de l'ironie ça. Ça faisait bien longtemps que ce pauvre Wolfgang n'avait pas été perturbé à ce point. Et il avait besoin de réponses, plus que jamais.

Se doutait-elle à propos de ses activités en tant que cambrioleur ? Voilà la question qu'il se posait, ou plutôt que son déni et sa fierté se posaient, refusant d'admettre l'autre hypothèse bien trop absurde à ses yeux et qu'il avait déjà oublié – il n'avait à peine effleuré l'idée, à vrai dire. En soit, ce n'était pas une mauvaise supposition ; tous ses gestes envers sa fille la trahissaient, et quand bien même cela montrait qu'elle était très protectrice envers cette blondinette, à vrai dire Wolfgang y voyait là un sentiment d'insécurité envers sa personne, ou en tout cas pour sa fille et elle. Avait-elle peur de lui ? Sûrement, il n'y avait pas d'autres explications. Mais de quoi avait-elle peur, exactement ? Ça c'était une bonne question, quoique bien plus difficile… car il n'en avait aucune d'idée, bordel. Et cette histoire commençait à l'agacer, vraiment. Et un Wolfgang agacé n'avait rien à voir avec un Wolfgang normal, croyez-moi. Il pouvait être facilement sur les nerfs, quand à contrario, il est habituellement difficile de le faire sortir de ses gonds. Néanmoins, il ne risquait pas de s'énerver contre Alejandra, pas de manière brutale en tout cas, encore moins devant sa gamine. Il avait un minimum de principes, tout de même, quoi que l'on puisse dire. Qu'importe, tout ça pour dire que ce changement de comportement peu dissimulable qui survenait en lui, précisément marqué par son air perplexe, son impatience et son anxiété, était la principale raison pour laquelle le blond n'était pas encore parti loin d'ici, loin de la brésilienne et de sa fille. Quelque chose se tramait, quelque chose clochait chez la brune, et d'une manière ou d'une autre, il comprenait qu'il était impliqué là-dedans. Ce n'était, certes, pas évident pour d'autres qui n'auraient pas fait le rapprochement, mais ça l'était pour Wolfgang. Ceci dit, le véritable rapprochement, il n'avait pas encore réussi à le faire non plus. Et il n'était pas prêt de le faire tant qu'elle ne disait rien.

Et là, la chose la plus improbable se passa. Wolfgang eut d'abord la surprise d'entendre un «non» comme réponse lorsqu'il lui demanda si tout allait bien, surprise qu'il ne sut cacher. Il haussa les sourcils, la fixa avec insistance, ne la croyant pas une seule fois lorsqu'elle voulut se rattraper. Sa première réponse, vive et aucunement hésitante, avait été non, et cela ne pouvait donc être que la vérité. Le blond inspira longuement, pris de court, s'apprêtant à parler – simplement pour la prévenir qu'il allait partir, puisque sa présence ici n'était nullement désirée, il ne voyait pas pourquoi il devrait rester. Il était juste quelque peu déçu de ne pas avoir trouvé de réponses à ses nombreuses questions. Sauf que voilà, quand il détailla de nouveau le visage d'Alejandra, il crut, pendant un instant, qu'il rêvait. Mais non, l'exclamation de la gamine, aussi étonnée que lui, confirma ce qu'il avait brièvement vu ; Alejandra pleurait. Ou en tout cas, elle en avait la terrible envie et n'avait pas réussi à retenir cette unique larme qui voulait pourtant tout dire. Wolfgang resta pantois, ne sachant que faire ou que dire. Pour le coup, il ne s'était guère attendu à une telle réaction de la part de la brésilienne. Alycia, sans hésiter, posa la même question qu'il voulut poser, avant que la jeune femme ne lui assène un regard presque assassin pour lui demander de se taire – ce qu'il fit sans broncher, étrangement, étant de toute façon trop confus pour dire quoi que ce soit. Il observa la scène entre la mère et sa fille, l'air totalement hébété. Vraiment, il ne comprenait plus rien, il était même complètement paumé, ce pauvre Wolfgang.
Les paroles de la blondinette, qui était désormais tournée vers lui, grand sourire barrant son visage d'enfant, résonnèrent dans sa tête. Il n'était pas vraiment en mesure d'avoir l'attention totalement centrée sur la gamine devant lui à ce moment-là, pour tout avouer. Encore moins sur le fait que, grâce à leur ressemblance physique, ils étaient désormais amis. Wolfgang n'était clairement pas du genre à faire ami-ami avec des gosses de cet âge là à vrai dire – ironie du sort.
Il regarda donc quelques secondes Alycia, réfléchissant, l'air toujours aussi perplexe. Puis il leva les yeux vers Alejandra, sourcils froncés, décidé à percer une bonne fois pour toute ce mystère autour de la brésilienne.
C'est quoi le problème exactement, Alejandra ? Faut que tu m'expliques ce qu'il se passe là, vraiment, lança t-il, insistant même sur certains mots pour être certain qu'elle lui réponde enfin.

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Lun 3 Avr - 7:24
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C’était la pire journée possible, la pire situation, détrônant de loin toutes celles que tu pouvais avoir imaginées, pour apprendre à Wolfgang ce terrible secret. Parce que tu avais rêvé de cela pendant si longtemps, cauchemardé à de nombreux moments, imaginant le pire. Tu avais eu tellement peur, et la culpabilité pesait de tout son poids sur ton pauvre cœur, qui s’alourdissait, encore et encore. Mais là tu avais juste l’impression qu’il t’étouffait, alors que tout ce qu’il avait fait était suivre les signes que tu lui lançais, envoyais, sans réellement le vouloir ou le savoir. Il était tel le chat tentant d’attraper la lumière, il suivait l’idée, sans s’apercevoir d’où elle le conduisait, et toi tu n’avais plus la force d’éloigner ce petit point rouge assez loin. Tu étais coupable du pire crime qui était, à savoir séparer la fille du père, et refuser de dire la vérité. Oh, Alycia n’était pas triste, loin de là, mais c’était uniquement à cause d’un autre mensonge. Sans doute le seul que tu avais dit à ta fille, mais le pire de tous : tu lui avais assuré une image de père parfait, pour éviter que son absence  ne soit un vrai poids derrière la petite puce.
Mais là… Là… Là, un vrai problème résidait. La frayeur t’empêchait de marcher loin de lui, la conscience t’empêchait de partir sans rien dire, et l’insistance à ton égard du blond te pressait, si bien que tu avais cette mauvaise impression d’être prise de court, d’être enfermée dans une pièce sombre, entourée de tout ce qui te retenait, mais ne voulant toujours pas dire la vérité. Pourquoi ? parce que l’homme pouvait réclamer sa fille ? Ou parce que la fille pouvait perdre espoir en sa mère ? Voire pire ?
Tu avais peur. Tu étais effrayée, c’était vrai. Mais pas du blond qui avait partagé tes draps une fois… Tu avais peur de perdre ton enfant, tu avais peur qu’elle fuit, te rejette, ou pire, ne te pardonne jamais. Tu avais cette pression autour du cœur, t’empêchant de te relever, t’empêchant de relâcher la pression, t’empêchant tout simplement de retirer les poids sur tes épaules. Le regard perçant de ta blondinette ayant un visage si innocent était plus douloureux que tout en cette occasion, car si habituellement tu prenais le courage dont tu avais besoin en la regardant dans les yeux, là, tu perdais cette force rien qu’en sentant son visage innocent s’inquiétant pour toi.
C’était le prix du mensonge. Car tout mensonge avait un effet néfaste sur la vérité, c’était pourtant l’une des premières leçons que ton père t’avaient inculquées : le mensonge sauve uniquement les âmes désespérées, mais les condamne au tourment d’un jour laisser la vérité ressurgir du passé… Et la vérité revient toujours.
C’était admis, c’était déterminé, gravé dans la roche. Tu pouvais repousser cette venue, tu pouvais repousser la vérité, tu pouvais retarder l’inévitable, mais cela reviendrait, toujours. Et pire, cela reviendrait toujours au pire moment. Car c’était ainsi que cela semblait marcher, n’était-il pas ?

Ton cœur battait si vite, tes yeux s’embrumaient doucement, laissant des rideaux humides à ces fenêtres de ton âme noircie par le secret. Tu n’étais pas forte… pas assez, pour supporter le tourment que cela te procurait. Tu voulais être courageuse, assez pour regarder les yeux de ta magnifique petite fille, et lui dire que cet homme, blond, était son père, mais tu ne savais pas ce quoi allait se passer. Tu voulais avoir assez de courage pour regarder le père dans les mêmes yeux, et lui assurer qu’il lui avait donné un cadeau incroyable lors de sa venue, une petit boule d’énergie et de vie, mais tu n’y arrivais pas. Et tandis que tu restais bloquée dans tes pires cauchemars, tu oubliais le regard persistant des deux personnes sur toi, sur ton être. Tu commençais à sentir le bruit de leurs paroles te rendre folle, tu avais l’impression que chacun de leur mot te mettait à mal, et lorsque Wolfgang s’énerva enfin, lorsqu’il laissa paraître – sans pour autant avoir la voix d’un colérique – son agacement, tu n’en pus plus. Tes larmes coulant, ta fille s’inquiétant, tu hurlas presque Assez !, étonnant les deux concernés, et, sans le savoir, sans jamais le savoir, laissant tes yeux bleus comme les plus purs des lacs se teinter de l’orange vif des Hellhounds, ces chiens des Enfers dont tu étais la femelle, cette chienne gardant le Néméton Brésilien. Alycia ne le vit pas. ALycia ne vit rien, étant trop petite, elle avait son attention portés sur ces perles de tristesse ornant tes joues, coulant, encore et encore, l’inquiétant, l’effrayant. Mais Et Wolfgang ? Voyait-il ces marques de ton appartenance au surnaturel ? Savait-il ce qu’elles signifiaient ? Pensait-il que tu le savais ? Ton esprit complètement débordé ne put tenir ces pupilles trop longtemps, mais leur vision devait avoir au moins pris le voleur de court, et tandis que chacun des deux blonds – le père et la fille – s’inquiétaient à leur façon, tu laissas échapper un Je n’en peux plus… No puedo soportar más mentir (Je n’en peux plus de mentir) tâché de tes belles larmes. Ta langue natale semblait être une nouvelle excuse, une nouvelle esquive, ne sachant absolument pas si le blond rencontré il y avait sept ans allait comprendre, mais ta fille n’était pas dupe. Parlant toutes les langues que tu parlais, étant donnée l’éducation que tu lui donnais, tenant absolument à lui inculquer tout le savoir nécessaire à sa vie future, elle demanda, en traduisant ainsi tes soupirs espagnols pour Wolfgang : Tu ne supportes plus de mentir ? Mais maman, tu m’as toujours dit qu’il ne fallait pas mentir. Tu as dit quels mensonges ?
Là, tu osas ton regard noyé de chagrin envers l’enfant de ton cœur, et tu pus voir ce qui t’effrayait le plus, ce qui te blessait le plus, ce qui sembla aussi aiguisé qu’un poignard dans ton cœur, sa déception. Tu voulus la caresser, tu voulus la consoler, tu voulus te consoler toi-même en posant ta main sur sa joue, mais elle l’esquiva, ce qui te fit encore plus mal, et tu ne tins pas longtemps son regard déçu. Tu sus qu’il fallait que tu lui répondes, et tu semblas perdre ta respiration, avant de fermer les yeux. Ma puce…  Tu les rouvris, désirant voir autre chose que sa déception sur son visage d’ange, mais non. Elle maintenant son regard insistant. Tu voulus te sauver, cherchant des yeux un autre endroit à regarder, lorsque tu tombas sur ceux de Wolfgang. Tu serras les dents, avant de te sentir trembler. Tu soufflas avant de lâcher la bombe. Mais pas à Wolfgang. Ce fut à Alycia que tu parlas, bien que le grand blond pouvait parfaitement entendre, et ce fut via ton enfant que tu lui appris également la raison de ton problème : Alycia… Wolfgang… Wolfgang… Il y a une raison derrière vos similitudes… Il… C’est… C’est ton père. Tu tentas de sourire, pour faire passer la pilule, mais tu n’y parvins pas. Alycia, médusée, ne sut quoi répondre, mais tu savais que dans sa petite tête, elle assemblait tous les morceaux de souvenirs, de sa vie, avant de comprendre à quel point tu lui avais menti. Elle te lâcha alors, t’adressant la parole, accentuant ton chagrin, Alors… Tu m’as menti ? Lorsque tu disais que mon papa m’aimait mais n’était plus là ? _ Mon cœur… Je… _ Tu m’as menti… Parce que je vois bien qu’il ne le savait pas non plus ! _ Alycia… _ Tu m’as menti ! Je te déteste ! Tu ne sus pas quoi répondre, et Alycia partit, allant jusqu’à ta voiture après t’avoir arraché tes clés de ta main, l’ouvrant pour se planquer à l’intérieur.

Ton cœur te faisait mal. Tu venais de recevoir la douleur la plus grande de ta vie, les paroles de la personne qui comptait le plus pour toi te poignardant encore et encore. Et tandis que ton enfant venait de partir, cachée dans ta voiture, ton regard azuré se tourna vers Wolfgang, avec honte, détresse, peur, crainte… Comment allait-il répondre ? Tu n’en savais rien, mais ce ne pouvait pas être pire qu’Alycia…
Enfin…

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Jeu 13 Avr - 20:13
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Wolfgang & Alejandra
I have to make an end so we begin to save my soul at any cost. We fight every night for something, when the sun sets we're both the same, half in the shadows, half burned in flames. We can't look back for nothin', take what you need say your goodbyes, I gave you everything. And it's a beautiful crime.

Wolfgang souffla, presque bruyamment, croisant les bras d'un air exaspéré, sûrement pour faire comprendre à Alejandra que la situation, en plus d'être complètement improbable, commençait vraiment à lui taper sur le système. Ce n'était pas le fait qu'elle pleure qui le dérangeait en soit, après tout si elle avait besoin de craquer ainsi devant sa fille et un quasi-inconnu, qu'elle le fasse. Ce qui le dérangeait vraiment, c'est qu'il ne savait absolument pas pourquoi elle avait une telle réaction, pourquoi elle sanglotait exactement, alors qu'à première vue, il n'y avait aucune raison de le faire. Est-ce qu'il avait dit ou fait quelque chose de mal ? Il avait beau se remuer les méninges, pas moyen de trouver en quoi il aurait pu l'offenser à ce point là. Non, vraiment, il ne comprenait toujours pas. Alors oui, il perdait peu à peu patience, même si il était connu pour garder son calme très longtemps et dans n'importe quelle situation – quoiqu'il était encore loin du stade de l'énervement tout de même –, et son agacement commençait à se faire ressentir, sachant qu'il ne cherchait absolument pas à le cacher, bien au contraire. Au moins pour être sûr qu'elle comprenne que ne rien dire n'arrangeait guère les choses. Il ne prenait même pas la peine d'essayer de la consoler, et si cela pouvait paraître mesquin aux premiers abords, ce n'était pourtant pas une surprise venant de Wolfgang qui ne savait jamais comment s'y prendre avec ce genre de choses, surtout qu'il ne saurait quoi lui dire puisqu'Alejandra refusait toujours de lui expliquer, ignorant même sa remarque avec brio. De quoi l'agacer encore plus, il avait même de quoi passer au stade du vexé de service à cette allure là.
Néanmoins, si le fait qu'elle l'ignore lui tapait sur les nerfs mais ne le surprenait pas le moins du monde, le fait qu'elle s'énerve d'un coup l'étonna plus qu'il ne l'aurait cru. Son air exaspéré disparut bien vite pour laisser place à de la stupéfaction face à cette réaction inattendue, mais rapidement, c'est un air ahuri et sidéré qui arbora son visage, ses yeux s'écarquillant sans qu'il ne s'en rende vraiment compte. La seule chose sur laquelle son attention était porté, c'étaient les yeux d'Alejandra. Il n'avait pas rêvé. Ils avaient brillé, l'espace d'une seconde, il avaient changé de couleur comme par magie. Sauf que Wolfgang savait très bien que ce n'était pas de la magie, c'était du surnaturel, ni plus ni moins. Cette femme avait au moins le don de le surprendre de minute en minute, lui qui était habituellement difficile à impressionner. Alors quoi, elle était une créature surnaturelle, et puis ? Il n'allait pas s'énerver parce qu'elle ne l'avait pas mis au courant, sachant qu'ils ne se connaissaient pas tant que ça au final – il se voyait mal lui avouer qu'il était un kanima, alors il pouvait imaginer qu'Alejandra pensait de la même manière que lui sur ce coup-là. Quoique… d'un coup, il douta. Pas parce que cette couleur ne lui rappelait absolument rien et qu'il ne sut deviner quelle créature elle pouvait bien être, mais parce qu'elle n'avait pas l'air de se rendre compte qu'elle avait… dérapé, disons. À ce stade là, elle n'avait pas perdu le contrôle, elle n'avait juste pas géré son excès de colère, ce qui n'était pas vraiment la même chose quand on y réfléchissait bien. Wolfgang fronça les sourcils, et jeta un bref regard à Alycia. Elle non plus, elle n'avait pas dû s'en rendre compte, bien trop inquiète par les pleurs soudains de sa mère – qui ne devait pas se mettre dans un état pareil bien souvent – et il avait du mal à croire qu'elle puisse être au courant.

Il se mit à réfléchir, se perdant dans ses pensées, sans même se rendre compte qu'Alejandra venait de reprendre la parole. Ce n'est qu'au moment où il put percevoir de l'espagnol – ou du moins une autre langue qu'il ne comprenait pas – dans les propos de la brésilienne qu'il revint à la réalité, l'air toujours aussi perplexe. Il arqua un sourcil, s'apprêtant à demander la traduction à son interlocutrice, mais Alycia le devança et elle le fit inconsciemment, si bien que le blond garda alors le silence, reportant son regard sur la jolie brune toujours en larmes. Mais cette dernière ne fixait que sa fille, semblant profondément chagrinée par le comportement d'Alycia qui était dans la même incompréhension que Wolfgang. Pourtant il n'y avait pas de quoi être étonnée par la réaction de la gamine, toujours aussi alarmée par les larmes de sa mère mais qui semblait désormais bien plus… dégoûtée, presque trahie, repoussant même le geste affectif d'Alejandra. Wolfgang avait l'impression de prendre part à une scène où il ne devrait normalement pas être, il avait l'impression d'être spectateur d'un mauvais film dramatique, alors que la situation était pourtant des plus réelles. C'était à en devenir fou.
Il avait une nouvelle fois envie de partir loin d'ici, encore plus parce que la mère et de la fille étaient à deux doigts de rentrer dans un véritable conflit, conflit qui semblait néanmoins détruire à petit feu la jeune femme. Parce que, désormais, et comme depuis le début, il n'avait pas sa place ici. Et pourtant, il resta, parce qu'Alejandra ne l'avait toujours pas repoussé, mais aussi parce que lui aussi voulait connaître cette étrange vérité. Parce qu'il avait l'impression d'y faire part, d'une manière ou d'une autre.


Quoi ? lança t-il, abasourdi.
Il ne savait même pas quoi dire d'autre, les mots moururent dans sa gorge. À cet instant, c'est un peu comme si la terre se dérobait sous ses pieds, comme si le ciel lui tombait sur la tête. Alejandra venait enfin de lâcher cette bombe qui n'était autre que cette vérité qu'elle avait eu tant de mal à avouer, et Wolfgang regretta finalement d'être resté. Il regretta amèrement d'avoir insisté. Même si les pièces du puzzle s'assemblaient enfin, même si il commençait peu à peu à comprendre. C'était un peu comme si Alejandra venait de rajouter la pièce manquante au mécanisme, et que désormais les rouages étaient au complet et que tout fonctionnait à merveille. N'était-ce pas ce qu'il voulait depuis le début, après tout ? Si, du moins c'est ce qu'il pensait. Au final, il aurait très bien pu continuer à vivre dans l'obscurité, mais maintenant qu'il était plongé dans la lumière, il ne savait plus quoi faire. Il était juste complètement perdu.
Et si ce n'était pas vrai ? Si c'était un nouveau mensonge qu'Alejandra aurait inventé sur le vif, sans vraiment réfléchir ? Ce serait complètement stupide de sa part, en fait. Si elle avait vraiment voulu cacher la vérité et ne pas voir cette déception déchirante dans les yeux de sa fille, elle aurait inventé quelque chose en la faveur d'Alycia. Pas un truc pareil. Mais bon Dieu qu'il aurait préféré que cela se soit vraiment passé comme ça.
Il ne comprit même pas les paroles de la fillette blonde qui semblait fâchée contre sa mère, si bien qu'elle s'éloigna d'eux pour se planquer dans la voiture d'Alejandra, garée non loin de là. Il se contenta de suivre la silhouette de la blondinette des yeux, hébété, l'air interdit. Il était comme présent physiquement mais absent psychologiquement. Complètement paumé.
Et son regard croisa enfin les yeux bleus de la brésilienne. Les yeux remplis de larmes, ne reflétant qu'angoisse et désespoir. Il ne savait pas quoi dire, ni quoi faire. Ce n'était plus une claque, c'était un coup de massue dans la tronche qu'il s'était pris. Autant dire qu'il était tombé de haut, cette fois-ci.
C'est une blague, c'est ça ?
Il se retint même de demander où étaient les caméras. Non, il n'y croyait pas. Si il n'avait toujours pas beaucoup de réactions jusque là, c'est parce qu'il n'y croyait pas. Toutes les preuves étaient là, tout lui disait d'y croire, mais il n'y croyait pas. Il ne voulait pas y croire, voilà tout.
Alejandra, dis-moi que c'est une blague.
Il en venait à la supplier. Il en venait à désespérer tant cette situation lui paraissait complètement ridicule. Il était pathétique, voilà tout. Et sa vie le devenait encore plus.

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