Elle sait très bien que les verrous à sa porte ne la sauveront pas du mal qui traîne dans cette satanée ville. Ça l’a rassuré, de les installer, de les tester et surtout de barricader sa porte comme si le diable en personne allait arriver. Un moment de paix intérieur qui prit rapidement fin quand ce message lui vint. Le psychopathe sait les contacter mentalement, ça n’aide vraiment pas. En fait, terrée sous sa couette, sous son lit et arme à feu à la main, Aya ne peut que laisser sa paranoïa prendre le dessus. S’il sait les contacter, il sait sans doute les trouver genre très très facilement. Un gémissement lui échappe, suivi de plusieurs insultes à l’adresse de ce fou. Si elle ne se décide pas de sortir de sa chambre, elle va y rester. Sans doute l’instinct ou sa nature de Kitsune, mais il faut qu’elle trouve ce Hellhound. Il le faut. La jeune femme ne sait pas ce qu’elle va faire d’elle ou de lui, mais il faut qu’elle mette la main dessus. La Kistune ne se fait pas d’illusion, n’a pas confiance en cette promesse d’une vie sauve si le Hellhound est rapporté mort ou vif. Mais quoiqu’il arrive, elle va crever. Ils vont tous crever s’ils restent dans ce dôme. N’ayant dès lors rien à perdre, Aya sort de sa cachette et se prépare, s’arme jusqu’aux dents, enfile sa veste en cuir et s’apprête enfin à sortir de sa tanière.

Dehors, elle a l’impression qu’à n’importe quel moment, une main va se poser sur son épaule et l’entraîner au fin fond des bois. Son courage semble prendre ses jambes à son cou et elle envoie un message à sa cousine, ayant besoin de voir quelqu’un en qui elle a pleine confiance. Aya supporte mal la pression, quelle qu’elle soit. Alors quand Lydia lui dit bien être à la maison, elle court, heureuse que sa vitesse ne soit pas affectée comme sa force. Et si elle arrive à bout de souffle, ça ne regarde qu’elle. Elle sonne et lance quelques regard par-dessus son épaule, sa paranoïa prend le dessus, trop pour que cela ne finisse pas par la rendre folle. Et à peine Lydia ouvre-t-elle la porte qu’Aya rentre, mieux vaut être à l’intérieur que dehors. « Tu l’as entendu !? » Elle flippe, Lydia semble plus calme mais après, étant une banshee peut-être qu’elle commence à avoir l’habitude. « Dis-moi que tu l’as entendu, il était dans ma  tête, dans ma tête. » Dit-elle en tapant plusieurs fois son index sur sa tempe, accentuant ses paroles, comme si c’était nécessaire !

Il n’y a que Lydia pour rester calme. Et la calmer également. Bien qu’encore complètement outrée qu’un psychopathe soit entré en contact avec elle, mentalement, s’il vous plaît, et paniquée à l’idée qu’il sache peut-être tous les contrôler par la pensée, la présence de sa cousine la rassure. Ce n’est pas forcément parce que cette dernière est une Banshee, au contraire. Pour une raison qu’Aya ignore, elle se sent parfois mal à l’aise en sachant que sa cousine sait ressentir certaines choses. Mais c’est tout comme la raison pour laquelle elle s’apaise en étant ici, avec elle, son côté protectrice qui refait surface. La Kitsune se mets en avant, sa survie avant celle des autres. Et c’est vrai qu’elle est partie en se souciant peu du sort de sa cousine, enfin, d’après certains. Elle s’en est souciée, juste pas comme elle aurait dû. Mais quand bien même l’envie de se sauver lui viendrait si le diable défoncerait la porte, elle sait aussi qu’elle défendrait Lydia, que c’est une de deux seules personnes dans cette maudite ville pour qui elle risquerait sa vie. " Oui je l'entends aussi, mais j'essaye de ne pas trop y faire attention. Respire, il faut pas que tu le laisse gagner, il attend que ça que chacun perde la tête." Plus facile à dire qu’à faire. "Allez viens je vais nous faire un chocolat chaud avec des marshmallow, ça nous fera du bien, ma mère en a toujours dans la cuisine." Aya se laisse entrainer jusqu’à la cuisine, et d’accord, du chocolat chaud et des marshmallow ne vont pas les sauver miraculeusement mais ne les tuera pas non plus.

« Comment tu fais pour rester aussi… zen ? Le mec vient de nous faire comprendre que si on veut vivre, il faut lui apporter un Hellhound mort ou vif, genre, d’accord, on sait tous qu’il va quand même nous buter si on fait ça pour lui mais… » elle fait un geste avec ses mains, pour indiquer ce qui les entoure sans pour autant vouloir parler des meubles et ustensiles de cuisine, bien évidemment. « Il sait communiquer mentalement avec toutes les créatures, c’est quoi le prochain truc, qu’il sait nous contrôler comme des pantins ? J’en connais un tas sur les créatures Lydia et ce qu’il se passe là, un bouclier qui nous empêche de partir et un détraqué qui veut qu’on s’entre-tue pour mieux ramasser les restes ? C’est de la folie. » Et mauvais, très mauvais. Pour son cœur, son compte en banque et surtout sa santé mentale. Alors qu’elle regarde Lydia préparer du chocolat chaud, Aya ne peut que se souvenir d’une chose. Elle ignore si c’est de la colère ou de la peur qu’elle ressent alors. « Et si après il demande à ce qu’on lui apporte les Banshees ? » La kitsune en connaît assez sur le monde surnaturel pour savoir quel est le rapprochement entre ces deux créatures, et ça l’effraie de savoir que celui qui les garde prisonnier puisse également l’avoir fait.