Ma vie n’est pas intéressante. Si l'on devait la résumer en un seul mot, ce mot serait « pathétique ». Mes parents ne m’ont jamais aimé, ma mère avait près de 40 ans lorsqu’elle m’a eu et en 1845, en Louisiane, elle n’eut pas d’autre solution que d’accoucher à la maison. Il fallait admettre que dans ma famille, les gens ont une tendance à vivre vieux, prenez-moi par exemple, j’ai près de 200 ans et j'ignore si je vais mourir un jour. J’étais le plus jeune de 6 enfants et j’étais pour elle un véritable fardeau. Mon père me voyait comme le maillon faible de la famille et me traitait comme un moins que rien. Je peux vous assurer que j’ai grandi rapidement et assez brutalement. Je quittai mes parents et ma famille le plus tôt possible et fut le premier de ma famille à compléter des études universitaires. Aussitôt mon choix d’étude fait, je me lançai dans le monde juridique et devint avocat, pas avocat pour les victimes, non, je ne trouvais aucun plaisir à défendre des gens innocents et c’était beaucoup plus payants de travailler pour des criminels. Lorsque ma mère mourut à la suite d’une pneumonie, je ne me rendis pas dans ma Louisiane natale pour lui rendre hommage, non je fis livrer des fleurs et de l’argent pour couvrir les différentes dépenses concernant l’enterrement. Je n’aimais peut-être pas mes sœurs et frères, mais ils ne méritaient pas de s’endetter pour notre vache de mère. Mais ça, ce n’était que ma première vie. Je suis techniquement mort le 26 novembre 1914 à 69 ans dans un accident d’aviation – le corps d’un vieil homme était disparu, probablement manger pas des alligators.  

Quelques jours plus tard, sans aucun véritable souvenir de comment j’étais atterrit à cet endroit, j’ouvris les yeux découvrant ma nouvelle vie. J’étais de nouvel adolescent, prêt à retourner à l’université, cette fois, j’étudiais la politique et y rencontra celle qui devint ma femme. Je m’ouvris un cabinet d’avocat à San Francisco et y épousa ma belle Clara. J’effectuais des recherches afin de comprendre comment j’avais pu survivre à l’écrasement et surtout pourquoi j’avais retrouvé mes airs de jeunesse. Après plusieurs années à défendre les escrocs de San Francisco, ma femme se fit assassiner par des criminels que je n’avais apparemment pas assez bien défendus…& moi, je retrouvais une fois de plus mes apparences de jeune dans la vingtaine. Je commence tout juste à me faire à l’idée que ma bien-aimée ne sera plus jamais à mes côtés. C’est peut-être ce qui m’a changé, ce qui m’a rendu froid et égoïste, mais si mon rayon de soleil n’était plus à mes côtés, je ne voyais pas comment repousser le froid qui engloutissait lentement mon cœur. Je déménageai à Washington, puis à New York, et enfin j’arrivais à Beacon hill, accompagné d’un secret plus noir que noir. J’avais trouvé comment faire de l’argent en organisant des combats de créatures surnaturelles et avec mon rythme de vie, j’ai développé une obsession pour les autres créatures surnaturelles et souhaite les étudier pour mieux comprendre ce qui nous rend différents.  Je suis loin d’être un scientifique, mais j’aime observer le comportement de ces êtres en situation de danger et surtout, ils m’aident à comprendre ce que je suis.

Cette année, je crois me lancer en politique. J’aimerais bien tenter de me faire élire maire de la petite communauté de Beacon Hill et je sais que pour ça, je dois paraître sous mon meilleur jour. J’ai donc scrupuleusement entrepris une campagne silencieuse afin d’amasser les votes des plus riches de la ville, c’est plutôt simple puisqu’aucun d’entre eux n’est honnête et que je suis leur avocat. Les élections commenceront bientôt et je tiens à avoir majorité. L’université est la prochaine étape sur ma liste. Mon but ? Avoir tous ceux avec le droit de vote de mon côté. J’ai même financé le bureau du Shérif afin de l’aider à retrouver les 5 disparus, si seulement il savait qu’ils étaient sous son nez depuis le début.