A ghost from the past. ft. Médée



 
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A ghost from the past. ft. Médée
Invité
Anonymous
Jeu 1 Déc - 17:41
Depuis que j’étais arrivé à Beacon Hills, mes projets quant à mes cousins Walder n’avançaient pas comme je m’y étais attendu. Ces derniers se faisaient beaucoup trop discrets et je n’étais toujours pas arrivé à entrer en contact avec eux. En ville, je me faisais appeler Phoenix Willows, le nom de ma mère, afin de garder mon identité secrète et de ne pas être découvert par ma famille et leur druide. Je laissais trainer une rumeur dans laquelle j’étais un gentil Ivie qui tentait d’aider les habitants surnaturels prisonniers de ce dôme.

Au début, cela avait fonctionné comme un charme, jusqu’au matin où l’on m’avait apporté une terrible nouvelle. Maintenant, semblait-il, ce charme qui n’affectait que les créatures garous, avait étiré ses tentacules et affectait toute la population surnaturelle de ce lieu maudit. Nous étions tous prisonniers et plusieurs créatures avaient perdu certains de leurs pouvoirs d’une manière significative. J’avais trouvé ce tour de passe-passe très intéressant au début, mais cela devenait moins drôle. Si j’étais déterminé à m’emparer de ce pouvoir, maintenant je souhaitais aussi me débarrasser de celui ou de celle qui m’enchainais.

La situation m’irritait au plus haut point, à présent. Je n’appréciais pas de me sentir pris au piège, comme un papillon dans une boite en verre. J’étais aussi mécontent qu’une chose ou une personne puisse avoir une emprise sur moi de cette manière. J’étais celui qui devait avoir une emprise sur les choses et sur les gens, non l’inverse.

La rumeur s’était répandue et depuis que le pouvoir de ce dôme s’était étendu, je recevais plusieurs créatures à mon bureau. Bien que je ne puisse rien pour eux, je découvrais que cette ville était une fourmilière bien plus immense que je ne l’avais cru au départ. J’avais maintenant une liste très longue de noms et d’espèces recensées dans cette ville, il y avait même des créatures dont je n’avais jamais entendu parler avant. Cette liste allait m’être utile à un moment ou à un autre. Alors je continuais de recevoir ces gens et de leur mentir, au bureau que j’avais loué au centre-ville. Comme à mon habitude, j’avais choisi un bâtiment avec accès sur le toit.

C’était là-haut que je me trouvais lorsqu’Olivia, mon assistante Ivianne vint me rejoindre un après midi. Le soleil allait bientôt se coucher et j’observais les couleurs du ciel qui passaient lentement du bleu à l’orangé. Il n’y avait pas beaucoup de femmes Iviannes à mon service, mais Olivia venait d’une famille fidèle à mon père et me servait convenablement. Elle était discrète et respectueuse. J’entendis sa faible voix derrière moi qui m’annonçait une visite. N’ayant pas envie de retourner à l’intérieur, je lui dictai, sans me retourner vers elle, de faire venir mon visiteur sur le toit. J’entendis la lourde porte se refermer, puis se rouvrir deux minutes plus tard.

Avant de me retourner en direction de mon invité, je pris un court instant pour retravailler les expressions de mon visage. Je devais toujours sembler avenant et courtois en présence d’inconnus, cela faisait partie de mon personnage de Phoenix Willows. Je repris un air jovial, contraire à mon était psychologique du moment, avant de me retourner pour accueillir…

"Med ? "

Mon expression sympathique s’envola en fumée. Il n’y avait plus que la surprise sur mon visage. Je fus pris de court en apercevant la sublime brune qui se tenait devant moi. Que faisait-elle à Beacon Hills, si loin de notre Grèce ? Mais surtout, que faisait-elle sur mon toit, cherchant l’aide d’une créature surnaturelle ? Nous nous étions fréquentés durant plus d’un an au collège, mais jamais je n’avais eu d’indice qu’elle fut autre chose qu’une simple humaine. Elle n’était certainement pas ici pour me revoir, moi, puisque mon identité était secrète et qu’elle-même n’avait jamais su que j’étais autre chose qu’un homme.

La surprise sur son visage témoignait de son incrédulité. Ses yeux bleus étaient aussi grands que le monde et sa bouche ouverte. Elle aussi ne s’attendait pas à un tel face à face. Elle n’était là que pour rencontrer Phoenix Willows. Je mis un instant à reprendre ma contenance, il ne fallait pas que je perde le contrôle de la situation. Je m’adressai à elle avec douceur, comme je l’avais toujours fait durant cette année au collège, sauf vers la fin.

"Que fais-tu ici, Médée ? "

A ghost from the pastft. Médée H. Antonopoulos.
Ʃkaemp はは ™
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Sam 3 Déc - 13:59
A ghost from the past

Il faisait noir dans l'habitation de Médée. Les seules lumières qu'on pouvait distinguer venaient de la porte, mal fixée, dont les gonds ressortaient du mur. Mais cela ne dérangeait pas Médée, cela lui était égal. Il y avait déjà quelques temps qu'elle se fichait de l'environnement dans lequel elle évoluait. La seule pensée qui l'animait c'était celle de rentrer chez elle. Elle ne vivait plus que pour cela. Rentrer à Sparte. Ses problèmes avaient commencé là bas, ils devaient finir là bas, c'était une évidence. C'était obligé. A Beacon Hills, elle souffrait trop, elle ne savait pas comment mais elle savait qu'elle souffrait. Médée se savait pas tout à fait normale, mais elle n'en avait pas l'entière conscience. Elle ne soupçonnait en aucun cas ses moments de transe, elle voyait les points noirs dans le cheminement de son esprit, mais elle ne savait pas de quoi il retournait. Très certainement une marque de son pouvoir de Nixerian. Cela devait être cela, et ses parents avaient dû ne pas le lui en parler pour ne pas qu'elle prenne peur... Voilà le genre de discours intérieur que Médée tenait dans ses moments plus ou moins normaux, quand elle ne rentrait pas en transe. Mais ces moments de clairvoyance étaient vraiment épars et de moins réguliers, de moins en moins présents. Médée se sentait happée, elle semblait marcher dans une espère de pâte noire, une boule de pétrole qui lui retenait les chevilles, puis les mollets, les genoux et les cuisses. Plus elle remonterait, plus il deviendrait difficile pour Médée de se décoller de cette pâte qui devenait son entrave. Chaque jour, Médée se rendait compte qu'elle gagnait du terrain, et qu'elle devait pallier à cela. Et pour ce faire, elle devait rentrer chez elle. C'était en son point de vue le seul moyen de le faire. De nuits durant elle avait essayé de franchir ce dôme, ce heurtant douloureusement à ce mur transparent avant de s'effondrer. A chaque fois, elle rentrait chez elle et dessinait furieusement cette ombre qui observabilité tant, les larmes inondant son visage bouffi et rougi par les sanglots. Ce jour là, ou ce soir là, Médée ne savait plus bien, la Nixerian était dans une de ses phases calme. Elle n'était plus elle même, mais elle n'était pas complètement hors d'elle. Elle n’allait plus bien, mais elle pouvait se contrôler. Elle devait trouver quelqu'un qui pourrait l'aider concernant ce dôme. Elle avait un nom, maintenant, elle devait trouver un moyen de l'approcher. C'était le seul moyen de commencer à reprendre le contrôle. Phoenix Willows. Ce nom la mettait mal à l'aise. Elle ne le connaissait pas, mais elle avait connu un Phoenix. Des souvenirs refaisaient surface à chaque fois qu'elle pensait à ce nom. Et à dire vrai, ce n'étaient pas des souvenirs heureux. Même si ces deux Phoenix n'avaient aucun rapport, cette espèce de drôle de proximité (Médée voyait cela comme ça) la rendait nerveuse. Elle bougeait frénétiquement dans son salon, chuchotant en grec des paroles plus ou moins cohérentes. Une phrase en particulier l'était. Le reste n'était qu'un amas de mots en grec ou en anglais. Elle recommençait à perdre pied.  

- πρέπει να ... πάρω το σπίτι ...

Elle attrapa un crayon gras noir et traça une silhouette frêle et hésitante sur le mur avant de souffler un grand coup. Elle observa son oeuvre. Cela aussi c'était la clef. Mais elle s'en occuperait plus tard. Elle attrapa violemment un paquet de cigarettes posé sur la table, l'écrasant à moitié. D'une main tremblante, elle en porta une à sa bouche, qu'elle alluma difficilement. Elle la fuma rapidement, savourant le doux malaise qu'elle provoquait en elle. Sa tête tournait, mais elle trouvait cela doucement bon. Elle mit des bottes marron et prit l'adresse de ce Willows. Elle devait trouver des réponses. Elle monta dans une Lincoln Continental noire et conduisit le pied au plancher jusqu'à cette foutue adresse. Plus elle parcourait de mètres plus l'anxiété montait en elle. Mais comment pouvait elle conduire dans cet état là ? Elle se consumait de l'intérieur, et encore plus rapidement à cause de l'anxiété. Elle la sentait prendre possession des muscles au dessus de ses cuisses, une boule de nerfs se formant dans sa gorge. Elle allait trouver des réponses, et elle pourrait rentrer chez elle. Médée s'imposa cette pensée, c'était comme cela qu'elle réussirait à reprendre le dessus. Elle le savait, après cette entrevue elle rentrerait chez elle. C'était ainsi qu'elle se gara devant un bureau dans le centre ville. Elle frappa et entra. Une dame, Olivia s'y on se référait à la petite plaquette sur son chemisier, lui dit d'attendre, qu'elle allait bientôt pouvoir Monsieur Willows. Médée piaffait d'impatience. Sa tête allait exploser, il fallait qu'elle le voie, c'était obligé ! Elle allait mourir. Finalement, Olivia revint, Médée devait la suivre sur le toit. Le coeur faisant les quatre-cent coups dans sa poitrine, elle montait les marches. Elle se sentit mourir un million de fois, ses jambes de plus en plus lourdes qu'elle montait les marches. Elle pourrait rentrer chez elle. Elle allait pleurer, l'excitation peut être, ou le trop plein de tout ce qui s'était accumulé depuis des mois d'errance. Elle allait pouvoir enfin...faire quoi ? Elle ne savait pas, mais elle pourrait rentrer chez elle ! Retrouver Circé, voir ses enfants... La jeune femme lui ouvrit la porte puis fit demi tour. Médée fit un pas sur le toit, puis un autre. Quelques mètres derrière une silhouette en contre jour, elle prit une grande inspiration.

- Bon...soir...?

Tous les espoirs de Médée s'envolèrent de la même manière que la jovialité quitta le visage de l'homme. Elle comprit pourquoi cette proximité entre les deux Phoenix. Elle ne pouvait pas le savoir avant, mais il ne s'agissait que d'une seule personne. C'était...Phoenix Walder. La première personne qu'elle avait aimé. Fort. Et c'était aussi la première personne à lui avoir brisé le cœur. Fort. Elle resta stupide devant cette vision. Lui ? Co...comment. L'anxiété remonta, et elle planta ses ongles dans la paume de sa main. Qu'est ce qu'elle allait faire ? Il ne pourrait jamais la ramener chez elle ! Il n'avait pas de coeur. Elle l'avait bien vu ! Comment pourrait il alors l'aider ? Ce n'était pas possible. Elle allait encore être hantée par cette silhouette, elle allait continuer à perdre pied, à être prise dans cette boule noire infernale !

- Nix...je...je dois rentrer chez moi...

Elle ne pouvait pas aligner d'autre pensée cohérente. Revoir Phoenix lui faisait tout remonter. La bile s'accumulait dans son œsophage, elle allait vomir. Il lui avait fait du mal. Elle avait eu énormément de mal à se relever. Et à dire vrai, elle ne s'en était jamais vraiment remise. Elle ne se l'expliquait pas, mais elle aviat commencer à perdre pied à ce moment là...
lumos maxima
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Sam 3 Déc - 17:46
En portant plus attention, je remarquai que Médée n’était pas bien et que ce n’était pas entièrement dut à ce face à face inattendu. Le fait que je ne sois pas un empathe ne me rendait pas aveugle pour autant. Quelque chose avait changé en elle. Peut-être que cela était en lien avec le fait qu’elle était une créature surnaturelle. Plusieurs le devenaient par accident ou suite à un drame quelconque. Je n’avais pas la capacité de reconnaitre les espèces avec mes yeux. Si elle avait été une créature avant, je ne l’avais jamais su. Maintenant, j’allais savoir. Elle était si pâle.

Médée me semblait faible et chambranlante, comme un animal blessé ou sous-alimenté. Elle se tenait devant moi dans toute sa fragilité. La même qu’elle arborait lorsque je lui avais brisé le cœur, onze ans plus tôt. Le souvenir de notre dernière rencontre me revint en force. Je me rappelais même de la date, un 12 novembre. C’était près d’un mois après qu’elle m’ait déclaré ses sentiments. Si j’avais toujours agi avec tendresse envers elle avant cela, je m’étais mis à mal la traiter par la suite, espérant qu’elle décide de me laisser par elle-même. J’étais devenu froid, arrogant, critiquant chacune de ses actions et même son style vestimentaire. Je m’étais moqué d’elle, je l’avais ignoré ou couverte de bêtises, mais elle s’était accrochée. Plus j’avais été mauvais, plus elle avait essayé de me sauver, croyant que mon attitude ne pouvait être naturelle, que je vivais un drame personnel et qu’elle devait faire quelque chose pour que je redevienne l’ancien Nix. Elle avait cherché des explications et des solutions pour remettre notre couple à niveau, alors que moi je faisais tout pour le détruire. C’était à contrecœur, je l’avoue.

À cette époque, j’étais toujours fidèle à mon père Colin Walder, je n’avais pas les mêmes ambitions qu’aujourd’hui. Bien que Médée fût la seule personne pour qui j’eut ressentit une forme d’affection, elle n’était qu’humaine, du moins, je la croyais humaine. Pour mon géniteur, la pureté du sang Ivian dans la famille était une priorité. S’il avait su que je possédais un quelconque attachement envers une humaine, je n’aurais eu droit à aucun avertissement ; il l’aurait fait tuer, sans doute. Alors j’avais tout mis en œuvre pour mettre fin à cette relation. Sans réellement me résigner à le faire par moi-même, j’avais attendu qu’elle me quitte. Elle avait tenu bon, son cœur s’était empli de désespoir et cela m’avait rendu mécontent. Je n’appréciais pas de la voir désespérée et triste, il était là mon châtiment. Mon humeur s’était détériorée et Kristopher avait trouvé une solution. Le jour où Médée m’avait trouvé à mon appartement avec une autre femme, notre relation s’était enfin terminée. Elle avait crié, pleuré, je m’étais moqué d’elle, puis elle m’avait frappé au visage. Aucune claque ne m’avait autant secoué, jamais mon cœur ne s’était autant serré, mais j’avais obtenu ce que je voulais.

Comme je l’avais fait ce jour-là, après cette claque fatidique, je fis quelques pas vers elle dans l’intention de la toucher et de la réconforter. Comme je l’avais fait ce jour-là, je m’arrêtai à mi-chemin ne réduisant l’espace entre nous que de moitié. Comme je l’avais fait ce jour-là, je me demandai si j’avais le droit de l'approcher. Après ce que je lui avais fait, je ne croyais pas qu’elle permette que je la touche. Je savais que je l’avais tourmenté au point qu'elle ne veuille plus entendre parler de moi. Nous ne nous étions plus croisés par la suite. Onze ans plus tard, beaucoup d’eau était passée sous les ponts, mais certaines blessures ne guérissent jamais totalement, à ce que l'on m'avait dit. Je me secouai intérieurement. J’avais pourtant cessé d’attendre la permission de qui que ce soit, pour quoi que ce soit, depuis longtemps. Alors pourquoi est-ce que la sienne m’importait? Je tins tout de même mes distances, respectant son espace personnel. Elle était si pâle.

« Alors je t’aiderai à rentrer chez toi. » dis-je, sur un ton calme et rassurant. Je ne savais pas comment j’allais faire, mais aider Médée s’était subitement placé comme une tâche prioritaire, dans ma liste déjà longue. La fragilité de son état et la détresse dans ses yeux avaient allumé quelque chose en moi, un besoin animal de la protéger, et c’était ce que j’avais l’intention de faire. Je ne savais pas ce qui attendait les prisonniers de Beacon Hills, et je ne m’étais inquiété pour aucun d’eux jusqu’à maintenant. Qu’ils meurent ou disparaissent ne me faisait ni chaud ni froid. Avec Médée sur l’échiquier, cela devenait différent. J’étais encore plus déterminé à découvrir ce qui se passait, avant qu’il ne lui arrive du mal, à elle. Je tendis la main, l’invitant à s’approcher d’elle-même, comme on le fait avec un animal effrayé. Elle était si pâle.

« Viens. Nous allons en discuter, tu veux bien? Mais avant, je dois savoir, depuis combien de temps n’as-tu pas mangé? »

A ghost from the pastft. Médée H. Antonopoulos.
Ʃkaemp はは ™
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Dim 4 Déc - 7:35
A ghost from the past

Qu'est ce qu'elle avait pu souffrir ce jour-là. Qu'est ce qu'elle avait pu pleurer face à Phoenix. La claque était partie toute seule, peut être qu'une partie de Médée pensait que cela arrangerait les choses. Mais force était d'admettre que rien n'y fit, une pimbêche était encore dans les bras de Phoenix, et Médée avait toujours aussi mal. Mais qu'est ce qu'il s'était passé ? Ils avaient pourtant l'aire d'être bien ensemble, même si Phoenix était plus sur la réserve, elle lui avait même dit qu'elle l'aimait... Mais au bout d'un moment, Phoenix était devenu froid et distant, moqueur, presque méchant. Elle avait eu beau faire tous les efforts du monde, il n'était plus comme avant. Il avait été froid et réservé, mais jamais il ne l'avait tant critiquée, et sur les moindres petits détails. Il y avait forcément quelque chose qui clochait. C'était ce qu'elle s'était souvent répété. Et pire il était, plus fort elle essayait de faire resurgir l'ancien Phoenix. Mais non, ses efforts avaient sûrement dû être vains car elle le trouva là, avec une autre femme. Quelque chose se brisa en elle, quelque chose qu'elle pensa réparer par la suite, mais il serait peut être envisageable de penser que ce ne fut pas réellement le cas. Elle avait tenté de l'oublier, elle avait presque réussi, seules des allusions grossières ravivait ces souvenirs tranchants. Il fallait aussi dire qu'elle avait recouvert cette douleur par d'autres, et finalement, elle ne savait plus pourquoi elle avait mal. Mais le revoir là, c'était pire que tout. Médée, blafarde, fit un pas en arrière. Elle voulait partir. Il ne fallait pas qu'elle reste ici, sinon l'ombre allait venir la chercher. On allait venir la chercher pour la perdre quelque part ! Il n'y avait que chez elle qu'elle trouverait un refuge ! Elle ne voulait pas le voir ! Elle ne voulait voir personne ! Un frisson nerveux la parcourut, il fallait qu'elle parte. Il fallait qu'elle se sauve. Il fit quelques pas vers elle, elle en fit autant en arrière. Cette scène puait le déjà-vu, même pour Médée dont le déroulement des évènements de ce soir-là revint parfaitement clair à son esprit. De même, il s'était avancé, elle avait reculé, il avait fini par s'arrêter. Auparavant, elle l'avait giflé, mais à présent, elle était tellement...plus elle même qu'elle n'en avait plus envie, ou plus la force. Elle ne savait plus. Elle n'était animée que par une chose : Sparte.

Médée se maudit. Pourquoi avait-elle dû venir ici ? Se tenir, fébrile devant un type complètement antipathique. Encore une fois, il représentait une utopie. Elle avait cru pouvoir partager ses sentiments avec lui, il n'en avait pas été question. Et là, elle avait cru qu'en venant ici, elle pourrait rentrer chez elle, il n'en était plus question face à lui. Pour Médée, Phoenix semblait représenter les rêves oubliés, bafoués, ou déchus. Il fallait qu'elle parte. Mais elle voulait rentrer chez elle. Cette pensée s'immisçant en force dans son esprit lui fit perdre toute la notion du reste. La peur de cette ombre venant la chercher lui tordait les entrailles. Il fallait qu'elle retrouve Sparte. Et il allait l'aider ? Mais comment pourrait il faire ? Elle s'était maintes et maintes fois heurtée sur ce mur. Il était son entrave, au même titre que tout le reste. Comment Phoenix pourrait réussir à tout résoudre ? Son habituelle froideur peut être ? Non ! Non personne ne le pouvait ! Et encore moins un petit prétentieux comme lui ! Il avait tout brisé et maintenant il se permettait d'essayer de paraître rassurant ? N'importe quoi ! Médée était encore en proie à une saute d'humeur intérieure. Elle n'en avait sûrement pas conscience, mais physiquement, les soubresauts de ses mains la trahissaient.

- Tu...ne peux pas Nix !

Médée fit trois pas en arrière. Comment le pourrait il ? Avait il une seule petite idée de tout ce qu'elle avait fait pour rentrer chez elle ? Non, certainement pas. Dans le monde de Phoenix, il y avait Phoenix...et Phoenix. Le reste n'était qu'un amas de petites choses inutiles. Il le lui avait bien fait comprendre. Médée n'était qu'une petite chose inutile, une petite allumette qui brille pendant un instant puis qui devient toute sombre, froide avant finalement d'être jetée. Voilà, elle avait été une allumette. Elle avait tenté de briller à nouveau. Sans franc succès, force était d'admettre. Mais pourtant, elle ne partit pas. Ces allers-retours intérieurs étaient pour elle insupportables, et pourtant, elle ne pouvait pas lutter contre. C'était tout bonnement impossible. Une seconde, elle avait envie de fuir, elle voyait ce que Phoenix lui avait fait, et puis l'autre, elle devenait tellement désespérée qu'elle aurait pu accepter n'importe quoi. Elle n'en pouvait plus, elle allait s'effondrer. Il tendit la main vers elle, pour l'inviter à s'approcher. Mais à quoi pensait-il ? Qu'elle allait venir, doucement, gentiment, lui pardonnant tout ce qu'il avait fait ? Mais pour qui la prenait il ? Elle n'était plus cette petite allumette ridicule ! Elle s'approcha, une boule dans la gorge. Médée planta son regard dans le sien. Pourquoi essayait-elle de faire marcher son charme surnaturel sur lui ? Elle ne savait pas. Tout se passait de manière complètement aléatoire dans sa tête. Elle ouvrit grand ses yeux et essaya de balbutier quelques mots.

- Je...je ne sais pas Phoe...

Mais elle fondit en larme. Foutue folie ! Elle recula vivement, essayant d'atteindre la porte. De lourds sanglots la traversèrent. Mais qu'est ce qu'elle foutait grands dieux ?! Elle colla son dos sur la porte, toujours face à Phoenix. Elle n'en pouvait plus. Pourquoi avait elle essayé de faire fonctionner ses pouvoirs sur lui ? Sa non mort avait affecté certaines de ses capacités et depuis, cela ne marchait plus si bien qu'avant. Et sur Phoenix, cela devrait marcher encore moins bien ! Elle ne savait pas ce qu'il était, et encore moins qui il était, elle s'était efforcée de le savoir, mais cela n'avait vraiment servi à rien... Maintenant, elle était là, faible, ridicule. Comme allait elle pouvoir rentrer chez elle ?

- Je...je sais pas ce qu'il se passe Nix...Δεν ξέρω τι συμβαίνει...Je crois que je...je suis désolée, je ne voulais pas faire...ça
lumos maxima
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Dim 4 Déc - 19:41
Médée s’éloignait de moi et cela me rendait mécontent. Comment pourrais-je l’aider si elle ne me laissait pas le faire? Elle était visiblement paniquée de me voir là. Ou peut-être était-ce autre chose qui l’effrayait, c’était difficile à dire. Comment pourrais-je savoir si elle ne me disait rien? J’avais apprivoisé plusieurs oiseaux de proie, durant ma vie, avec de la douceur et légèrement de fermeté. Médée était une personne, mais elle me faisait penser à un oiseau en cage. Je voulais l’en libérer. Détruire ces barreaux maudits, afin qu’elle s’envole et retourne à son nid. C’était ce qu’elle désirait, alors je le désirais aussi.

Elle disait que je ne pouvais pas l’aider. Peut-être avait-elle raison, dans l’immédiat, mais je n’avais connu aucun obstacle que je n’avais su franchir, jusqu’à maintenant. J’étais déterminé à franchir celui-ci, pour moi et mes plans futurs. La situation ne semblait pas vouloir se régler d’elle-même, et je ne pouvais être Roi Ivian en étant enfermé à Beacon Hills. J’allais trouver le moyen de me sortir de cette situation et par ricochet, libérer Med aussi. Qu’elle m’en croit capable ou pas.

«Je ne le peux pas encore, mais j’y arriverai.» promis-je. «Έλα, εγώ δεν θα σας βλάψει.»

Son état paniqué me déplaisait. Je savais qu’il y avait autre chose, que cela n’était pas seulement ma présence qui la rendait ainsi. Après onze ans, elle pouvait garder des ressentiments, certes, mais cela ne pouvait être la seule raison de son état. Était-ce un autre homme qui lui avait fait cela? Je ne le savais pas, mais si c’était le cas, je lui ferais briser les os.

Elle s’approcha finalement, plantant son regard océan dans le mien. Elle était maintenant à ma portée. Quand elle fut si près, je ressentis quelque chose, dans ma poitrine. Une explosion alors que les battements de mon cœur s’accéléraient. Cela me faisait mal. La douleur prenait toute la place. Je n’arrivais pas à définir quelle était cette sensation. Elle résonnait en moi comme un coup de tambour. Med était si près de moi, je voulais la toucher maintenant et je n’attendais plus la permission.

Je pris son visage entre mes mains, puis me rendit compte que je tremblais. Était-ce de la peur? Je ne connaissais pas la peur. On m’avait expliqué qu’on la ressentait dans tout son être, qu'elle était un sentiment puissant déclenché par l'instinct de survie. Médée ne me menaçait pas, cela ne pouvait être cela, pourtant ce que je ressentais, je le ressentais dans chacune de mes molécules. Je me noyais dans le bleu de ses yeux et je ne voulais pas que cela s'arrête. Je ne me sentais perdre le contrôle et cela ne me gênait pas. Si c’était de la peur, pourquoi ne voulais-je pas fuir?

D’autres visions du passé défilèrent dans ma tête. Des visions de balades nocturnes où Médée avait ri et dansé, son visage rayonnant de bonheur. Une époque lumineuse de ma vie. Ensuite vinrent les visions de moi qui la malmenait, qui se moquait d’elle, qui la rejetait avec méchanceté. Ses yeux bleus imbibés d’eau pour mon simple vouloir. Moi qui riais, alors que son cœur éclatait en mille morceaux. Ma poitrine se serra, comme dans un étau, j’en eu le souffle coupé. Était-ce du regret? Elle voulu parler, mais rien de concret ne sortit de sa bouche. Son désarroi pressa mon cœur d'avantage. Cette douleur me dictait de l’embrasser, pour effacer ces souvenirs, pour réparer le passé, pour la calmer. Puis je sentis mes yeux s'embrumer et quelque chose d’humide glisser le long de mon visage.

Mais Médée se défit de mon étreinte avant que mes lèvres ne touchent les siennes et la douleur se dissipa d'un coup. Cette fois, moi aussi je reculai, pris de surprise. J’essuyai la minuscule larme qui avait coulé sur ma joue droite et observai l’humidité dans ma main, incrédule. Nix Walder ne pleurait pas, c’était impossible. Médée s’excusa, visiblement chamboulée, elle pleurait à chaude larmes. J’étais moi-même bouleversé et je ne comprenais pas ce qui venait de se produire. Cette douleur à la poitrine était partie aussi rapidement qu’elle était arrivée, mais elle représentait un inconnu dangereux pour moi. Je me souvins d’une chose que Kristopher m’avait dite un jour, alors qu’on parlait du fait que j’étais incapable d’aimer. Il avait balayé l’air en haussant les épaules et en me qualifiant de veinard.

« L’amour, c'est douloureux. » avait-il dit.  

J’étais soudainement incapable de réfléchir. Par quelle sorcellerie Med était-elle parvenu à faire cela? Je mis mes mains sur ma poitrine et respirai l’air à grande bouffée. J'avais du mal à reprendre mon souffle. Je regardai Médée tout en prenant ma tête entre mes mains et me mis à marcher en rond comme un lion en cage, sans jamais la quitter des yeux.

« Τι ... τι έκανες ? Qu’est-ce que tu m’as fait? » demandais-je, sur un ton presque affolé.

J'était plus que mécontent. Une impression de danger prenait maintenant toute la place. Comment ce faisait-il que j'arrive a ressentir ces émotions étranges? Ce n'était pas naturel. Bien que cela soit terminé, j'étais sous le choc.

J’avais entendu parler des Sirènes. Je ne croyais pas que Médée puisse en être une. Si elle l’avait été, elle se serait servie de ce pouvoir sur moi bien avant. À moins qu’elle ait choisi de ne pas le faire, mais pourquoi? Si j’avais été en possession de ce genre de pouvoir, je m’en servirais constamment. Médée ne pouvait en être une, c’était inconcevable et illogique. J'avais pourtant découvert un univers qui me déstabilisait et je ne voulais plus jamais revivre cela. Mon apathie était la clé de mon pouvoir, je ne pouvais pas être faible, je ne le permettrais pas.

Une fine pluie se mit à tomber sur ma tête, bien qu’il n’y ait aucun nuage à l’horizon. Je ne contrôlais pas encore parfaitement le saphir qui ornait le pendentif à mon cou. Le fait qu’il pleuve maintenant sur le toit de l’immeuble et nulle part ailleurs témoignait du bouleversement que je vivais à cet instant. J’échappai un juron, et m’agrippai à mon pendentif, tentant de me contenir, mais il continua de pleuvoir. Jamais je n’avais perdu autant le contrôle. Je crois qu'à cet instant, j'étais paniqué pour la toute première fois. Confronté à des sentiments dont je m'étais cru à l'abris.

Médée était adossée à la porte du toit, témoin du seul moment de ma vie où je m’étais trouvé vulnérable. Elle ne cessait plus de pleurer. Je n'en pouvais plus de la voir pleurer. Cela me mettait en colère. Je ne me mettais jamais en colère. Par le passé, j'avais été mesquin, froid, ingrat avec Médée, mais jamais colérique.  Cela était de sa faute. Tout ce que j’avais voulu, c’était l’aider et maintenant elle me mettait dans une situation que je ne gérais plus. Avait-elle agi par vengeance? Était-elle ici pour me détruire? Dégouté je glissai une main dans les cheveux mouillés qui tombaient sur mon visage et la regardai avec dédain. Je ne pouvais me permettre d’être vulnérable.

Sa fragilité arrivait tout de même à m'atteindre à cette distance et son désespoir semblait sincère. J’étais divisé entre attendre ses explications et lui ordonner de partir ; entre tenter de la réconforter ou garder mes distances. Cette femme avait un énorme pouvoir sur moi et je la détestais pour cela, mais mon instinct de vouloir la protéger était toujours intact. Mes vêtements imbibés d'eau devenaient plus lourds et me collaient à la peau tandis que la pluie me coulait devant les yeux.

«Tu ne voulais pas? Je ne te crois pas. Tu es venu ici pour te venger, avec ton tour de passe-passe. C'est fais, tu peux partir. À moins que tu aies autre chose à dire? Je n’ai pas de temps à perdre, j’ai un mur à détruire.»  

Je pointai la porte qui se trouvait derrière elle, pour lui faire comprendre qu'elle pouvait partir, toujours divisé entre le besoin de la voir partir et celui de la retenir. J'attendais des explications, mais je n'étais pas certain de pouvoir les entendre. Je devais reprendre sur moi au plus vite et oublier à jamais cette douleur à ma poitrine.
A ghost from the pastft. Médée H. Antonopoulos.
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Mer 7 Déc - 8:30
A ghost from the past

Médée ne comprit pas ce qui lui était passé par la tête. Elle ne sut pas réellement ce qu'elle avait voulu partager avec lui par le biais de son pouvoir... Elle n'avait pas voulu lui imposer sa volonté, puisqu'elle même ne savait plus ce qu'elle voulait. De plus, elle ne se savait plus capable de telles machinations. Elle ne se souvenait plus l'avoir fait avec Johansson, elle ne se savait plus capable d'imposer sa volonté sur les autres, elle savait qu'elle pouvait transmettre certaines émotions, peut êtres certaines contraintes, mais jamais aussi fortes. Mais la question était est ce qu'elle lui avait transmis l'amour qu'elle avait pu ressentir pour lui par le passé, ou était-ce la douleur qu'elle avait éprouvé en le trouvant avec une autre femme qu'elle ? Cela aurait de toute façon n'être qu'une pauvre esquisse de ces sensations, puisqu'elle avait été immensément triste, et qu'elle était persuadé qu'il ne pouvait rien ressentir. C'était une des choses dont elle se souvenait le mieux. Une des peu nombreuses choses dont elle se souvenait mieux, la frustration de savoir que ses sentiments n'étaient pas autant partagés. Peut être un peu, mais pas de la même intensité. Cela l'avait frustrée, mais elle s'y était habituée. Mais Médée sut que même faibles, ces esquisses avaient été assez claires, réelles pour le troubler, malgré sa volonté. Médée n'était pas venue là pour l'attaquer, pour se venger, elle n'était même pas venue pour lui d'ailleurs. Et pourtant il le pensait, il ne la croyait pas quand elle disait ne pas avoir voulu lui infliger cela, il avait peut être besoin d'une deuxième prise de conscience ? Pourquoi serait elle revenue tant d'années après pour lui nuire ? Cela n'aurait fait aucun sens. Médée avait tellement souffert qu'elle ne l'aurait souhaité à personne. Sa non-mort lui avait permis de faire presque table rase, obscurcissant les moments traumatisants. Elle ne s'en souvenait plus, et n'en revoyait que les faibles formes si elle y était contrainte. Comme là par exemple. La vue de Phoenix la faisait douloureusement remonter en arrière. Et même là, consciemment, elle n'aurait jamais souhaité lui infliger ce qu'il lui avait fait endurer en la trompant. Mais, justement le problème était le "consciemment". L'inconscient de Médée prenait souvent le pas sur tout son être, lui dictant souvent des choses saugrenues, et si c'était lui qui lui avait demandé de faire cela, et Médée ne s'en serait pas rendue compte ? Dans ce cas là, cela aurait en effet été une vengeance, non consciente d'elle même certes, mais une vengeance aussi. Mais cela, Médée ne pouvait pas le savoir, elle n'était même pas vraiment capable de savoir ce qu'elle lui avait fait. Elle ne savait pas comment elle le lui avait fait, et cela en était vraiment frustrant. La frustration qu'elle même s'infligeait, en faisant des choses qu'elle ne comprenait pas la faisait suffoquer, elle n'arrivait plus à respirer. L'incompréhension l'enfermait dans un labyrinthe de verre, dans une galerie des glaces. Elle se voyait déformée, sans comprendre où elle devait aller pour sortir. Mais Phoenix ne voyait que l'attaque, et c'était normal. Il voulait qu'elle lui explique, qu'elle lui dise pourquoi elle était là. Mais à part dire qu'elle voulait rentrer chez elle, elle ne trouvait pas la force d'aligner d'autres mots.

Mais Médée elle, elle remontait plus loin en arrière. Elle voyait à présent la scène. Elle l'avait déjà revue auparavant. Mais sans vraiment se souvenir de quoi il s'agissait. Elle avait vu un appartement, celui de Phoenix ou le sien, et une ombre. Avec le recul et surtout avec Phoenix face à elle, elle se souvint que c'était lui. Lui, avec une autre femme. Médée ne se souvenait toujours pas de ce qu'elle avait ressentit sur le moment. Elle se souvint juste d'avoir avancé vers lui, et de l'avoir giflé. Et tout s'éteignait là, la glue avait emporté le reste dans les ténèbres. Cela, c'était vraiment frustrant. Il lui demandait de partir. Présent ? Passé ? Sûrement les deux. Mais elle ne demandait que cela ! Partir de là, de Beacon Hills, partir tout court ! Mais elle ne pouvait pas. Elle avait tenté de mourir, on le lui avait empêché, elle voulait rentrer à Sparte, elle ne pouvait pas à cause de ce portail contre lequel elle butait à chaque fois, elle voulait partir de ce toit, mais elle n'en n'avait pas le courage, ni l'envie d'ailleurs. Elle frappa contre la porte en fer que Phoenix pointait du doigt. Elle n'en pouvait plus de ne pas comprendre, de ne rien comprendre ! C'était trop dur elle avait besoin d'air, elle devait respirer, elle ne pouvait plus continuer à vivre en suffoquant. Non ce n'était pas possible. Médée regarda autour d'elle, lâchant Phoenix des yeux. Elle respira un grand coup. Lâcher le contact finit quand même baisser la pression. Médée n'est plus une allumette mais une cocote-minute. Et elle sifflait depuis bien trop longtemps. Elle regarda le bord du toit, c'était haut mine de rien. Elle ne se souvenait pas d'avoir grimpé des escaliers. Depuis combien de temps était elle là ? Médée aurait pu s'énerver de perdre toute notion de tout tout le temps, mais elle n'en n'avait plus la force. Elle se décolla de la porte et fit quelques pas en avant puis dévia sa trajectoire pour arriver au bord du toit. Elle regarda le sol. Et si elle se laissait tomber là ? Peut être qu'elle ressentirait enfin le vent contre ses cheveux, et petit à petit le temps s'effriter pour finalement s'arrêter pour l'éternité. Enfin...

Mais elle prit la parole. Elle sauta dans la vide. Elle se mit à parler. Il entendait, tant mieux, il n'entendait pas, tant pis.

- J'ai...échoué ici...je ne sais plus comment. Je sais juste que...je n'ai pas pu rejoindre...ceux qui sont partis...Ποιος μένει; et depuis il n'y a que du noir...

Médée se retourna vers Phoenix. Elle passa ses mains sur ses joues et se rendit compte que c'était là qu'il avait passé ses mains lorsqu'elle lui avait fait ressentir des choses encore trop incompréhensibles pour lui...et pour elle d'ailleurs. Elle le regarda. Et devint tout à coup très lucide.

- Je ne sais pas ce qu'il...m'arrive. Je n'ai pas envie de me venger...J'ai besoin d'aide. Il faut que je trouve Phoenix Willows.

Médée n'était peut être tout compte fait pas totalement lucide.

*Mais qui est parti ?
lumos maxima
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Sam 31 Déc - 1:35
Elle donna un coup sur la porte et je su qu’elle avait décidé de rester. Je lui avais demandé de partir et elle ne l’avait pas fait. Ce n’était pas la première fois qu’elle refusait de partir. Il avait fallu que je la brise en pièce pour qu’elle me quitte définitivement, une décennie plus tôt. Encore aujourd’hui, elle restait. Je me rendis compte que j’en étais soulagé, cette fois. La pluie continua de tomber sur ma tête, alors que je baissais le bras qui pointait dans sa direction. Près de la porte, elle était à l’abri de la pluie, protégée par une petite toiture. Je vis dans ses yeux que Médée reprenait peu à peu sa contenance et j’espérai qu’une conversation plus logique s’en suive.

Elle s’avança vers moi et il me fallut beaucoup de contrôle pour ne pas reculer. J’étais méfiant du pouvoir qu’elle pouvait avoir sur moi, si elle s’approchait de trop près. Elle dévia à la moitié du chemin et se dirigea plutôt vers le rebord du toit. Elle s’en approcha si près que je sentis qu’elle allait se jeter dans le vide. Je fis un pas vers elle, craignant qu’elle saute. Je n’avais jamais connu Médée suicidaire, mais le désespoir que je lisais dans ses yeux depuis son arrivée sur mon toit me faisait craindre le pire. Elle ne sauta pas.

Elle se mit à parler, mais encore une fois, je ne compris pas le sens de ses mots. Qui étaient ces gens qu’elle tentait de rejoindre ? Je n’en avais aucune idée. Comme beaucoup d’autres créatures que j’avais rencontré, elle disait être arrivée ici sans savoir pourquoi. Plusieurs étaient arrivés à cause du Néméton ; des créatures surnaturelles, tous. Dans mon cas, j’étais à Beacon Hills pour une raison simple, mais je ne savais pas ce qui avait attiré mes cousins dans ce bled perdu. Je me doutais bien que c’était pour les mêmes raisons que les autres. Maintenant, nous étions tous captifs et Médée aussi, ce qui confirmait qu’elle était, elle aussi, liée au surnaturel.

Elle se retourna vers moi. Ma pluie s’était aussi abattue sur elle, cela la fit sembler encore plus vulnérable qu’au départ. Médée semblait avoir repris ses esprits et ses mots firent un peu plus de sens. Cette fois je m’approchai d’elle d’avantage.

«Willows est le nom de ma mère.» avouais-je. Médée avait toujours voulu rencontrer mes parents, mais cela ne fut jamais une option. J’étais toujours resté secret à ce sujet. «Je suis Phoenix Willows.» ajoutai-je.

Ma mère aurait beaucoup aimé Médée. C’était une femme généreuse qui n’avait jamais subi la chirurgie. Pourtant elle m’avait aimé comme personne et cela malgré le fait que je fus un monstre, aux yeux de plusieurs. Elle était morte à présent et mon père le serait bientôt, quand je l’aurai décidé. Il y a quelques années, j’étais dévoué à Colin Walder, mais en évoluant, je m’étais vite rendu compte que c’était un être indigne. J’avais décidé de le tuer, le jour où il avait tué ma mère, pour épouser une plus jeune Ivie. Médée était déjà une histoire du passé à cette époque. Je l’avais rejetée pour la protéger de mon géniteur. La pluie cessa alors que les derniers rayons du soleil disparaissaient. Bientôt, nous allions manquer de lumière.

Ses vêtements étaient mouillés comme les miens et ses cheveux lui collaient au visage. La fraicheur la faisait resserrer ses vêtements sur elle-même. Je cru percevoir qu’elle tremblait. Je fis rayonner mon ruby afin qu’il nous apporte un peu de clarté et de chaleur. La pierre était rattachée, elle aussi au pendentif autour de mon cou. À la grandeur du toit, la température se mit à grimper. Je ne souhaitais plus cacher ce que j’étais à Médée et je ne voulais surtout pas qu’elle prenne froid.  

«Je vais briser ce mur Med et tu pourras rejoindre… peu importe qui tu dois rejoindre. »

Les mots qui sortaient de ma bouche eurent un gout amer. Ma théorie était qu’elle voulait aller retrouver un homme qui n’était pas moi. Peut-être me trompais-je, peut-être pas, mais tout ce qu’elle désirait, j’étais prêt â lui offrir. Son désir de partir, je le comprenais et je le partageais. Je détestais l’Amérique, je n’y étais que par devoir. Dès que je pourrais retourner sur le vieux continent, je le ferais aussi. Ce qui me dérangeait le plus à ce moment, c’était l’état actuel de Médée. Ses paroles et ses actes étaient inquiétants, j’avais l’impression qu’elle n’avait pas toute sa tête et sa proximité avec la bordure de mon toit m’importunait. J’allais la libérer de cette prison, si tel était son désir, mais entre-temps, j’allais prendre soin d’elle, du mieux que je le pouvais.

«*Ασε με να σε βοηθήσω. Εγώ δεν θα σας απογοητεύσει, αυτή τη φορά, υπόσχομαι.» lui promis-je, avant de lui donner un avertissement. «Mais ne viens plus jouer avec ma tête, tu n’as pas besoin de faire ça.». Médée pouvait obtenir tout ce qu’elle désirait de moi, elle n’avait qu’à le demander. Cependant, si elle osait se servir de ton petit tour de passe-passe à nouveau contre moi, je risquais de changer d’avis.

*Laisses-moi t'aider. Je ne te laisserai pas tomber cette fois, je le promet
A ghost from the pastft. Médée H. Antonopoulos.
Ʃkaemp はは ™
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Mar 3 Jan - 6:28
A ghost from the past

Même pas déçue, même pas réjoui. Juste peut être intriguée. Et encore. Comment pouvait elle si peu réagir devant cela ? Comment pouvait elle faire preuve de si peu de réaction en apprenant que celui qui serait hypothétiquement capable de la sauver était celui qui l'avait brisée quelques années plus tôt ? Comment était il possible qu'elle fasse confiance, qu'elle croie en celui qui l'avait trompée, meurtrie, brisée une dizaine d'années auparavant ? Etait elle perdue au point de lui confier sa santé mentale ? Car indirectement c'était ce qu'elle faisait. Etant persuadé de pouvoir sauver son esprit en s'enfuyant de Beacon Hills, elle avait l'espoir que ce Phoenix Willows puisse l'en faire sortir. Sauf que Phoenix Willows et Phoenix Walder se trouvaient être une seule et même personne. L'une représentant l'espoir, et l'autre la douleur. Mais pour aucune des deux Médée ne pouvait justifier ce sentiment. Pour Willows, ce n'étaient qu des paroles raportées de paroles entendues qui l'avaient menée à croire en ses capacités de la sauver. Pour Walder, ce n'était qu'un espèce de brouillard opaque, percé de jour, de jour gris foncé majoritairement. Il inspirait de la douleur et de la tristesse, ainsi qu'un presque imperceptible pincement au coeur. Pourquoi ? Sa vision avait fait revenir un souvenir tranchant, lui avec une femme, puis de la douleur, de la tristesse et finalement de la colère. Pas complètement stupide, Médée en conclut qu'elle avait aimé cet homme, mais visiblement, elle n'en avait plus le souvenir. C'était frustrant. C'était comme si on agitait devant elle un objet qu'elle ne pouvait attraper. Elle s'accrochait à n'importe quelle vérité, à n'importe quel élément véritable, à n'importe quel élément dur, réel, terre à terre, vérifié. Comme si c'était sa bouée de sauvetage. Comme si chaque vérité formeraient à la fin un canot de sauvetage, ne la sauvant pas complètement, l'empêcant simplement de ne pas se noyer dans ce sombre océan d'incompréhension. Elle s'était retournée, dos à la rue, à quelques centimètres à peine du bord du toit. Un pas, un simple recul, et elle tombait. Et cette fois-ci, personne pour l'empêcher de mourir. Mais elle n'en avait pas l'envie. Plus vraiment. Sans savoir pourquoi. Ce n'était sûrement que passager, mais elle n'avait pas envie de mourir là. Plus tard sûrement. Elle vit Phoenix se rapprocher d'elle. Lentement. Avait il peur qu'elle saute dans le vide ? C'était réellement plausible après qu'il eut vut ce qu'elle avait fait et dit peu avant. Peut être ne se rendait-il pas compte de l'intégralité de toute sa folie mais sûrement qu'il en voyait une partie. Médée fit un pas en avant. Elle ne voulait plus se rapprocher du bord. Elle regarda Phoenix puis détourna le regard. La pluie cessa, il commençait à faire nuit. Elle ne s'était pas rendu compte de son environnement avant. Elle s'était focalisée sur ce bord de toit. Mais il avait plus, et à présent, il faisait nuit, la luminosité baissait. Une lueur rouge scintilla à droite dans son champ de vision. Elle tourna le regard. Phoenix faisait briller une pierre rouge. Lui aussi n'était donc pas tout à fait naturel. Elle ne put savoir ce qu'il était, elle avait toujours eu de faibles ressources en matière de connaissances surnaturelles, mais il tombait sous sens, même pour Médée, que les humains n'utilisaient pas des rubis comme lampe torche. Elle fut bloquée quelques secondes sur cette lueur. C'était beau., apaisant. Tant mieux.

Il allait briser ce mur. Il le lui disait. En d'autres termes, pour Médée, cela signifiait la sortie, lal iberté, le retour à la normale, la fin de la folie. Elle allait enfin pouvoir renrer chez elle à Sparte, ce dont elle avait le plus besoin. Est ce que ses problèmes allaient forcément s'arranger là bas ? Elle en était persuadée. C'était là-bas que tout avait commencé, là bas qu'elle avait viré dans une sombre folie gluante, et cétait donc là bas qu'elle allait pouvoir aller mieux, qu'elle allait pouvoir se débarasser de cette lime noire et envahissante. Combien de fois s'était elle sentie suffoquer sous le poid de cette masse noire ? Combien de fois s'était elle sentie partir dans les tréfonds de la folie, de l'incompréhension du monde qui l'entourait ? Elle ne pouvait pas compter. Parce qu'il y en avait trop, et parce qu'elle n'en avait plus le souvenir. Cette lime était un ennemi qui occultait ses passages. Ce qui le rendait imprévisible. Mais Phoenix alait arranger tout cela non ? Il allait briser ce portail, il allait trouver la solution. A moins que ce ne soit encore une fois qu'un leurre, une mauvaise farce, un stratagème sadique pour la faire tomber de bien plus haut ? Son esprit recollait peu à peu les morceaux. Elle se souvenait bien mieux à présent de ce soir où elle l'avait surpris. La folie pure était sortie d'elle et maintenant, elle avait certaines de ses pensées plus claires. Est ce qu'elle allait essayer de lui faire payer, comme il l'en avait accusée peu avant, ou allait-elle faire comme si de rien était ? Ce qu'elle risquait en choisissant la première option, c'était de voir cette porte de sortie claquer à son nez. Et ce n'était tout bonnement pas possible. Elle ne pouvait pas voir cela partir de cette façon. Elle voulait trop rentrer chez elle. Alors elle allait taire ses ardeurs. C'était de toute façon ce qu'il y avait demieux à faire. Médée tendit sa main vers Phoenix. Elle ne savait pas ce qu'elle avait à faire, si ses pensées étaient devenues un peu plus clair, elle en restait déboussolée. Une énième lamre perla le long de sa joue.

- Merci Nix...je...

Elle resserra sa main sur celle de Phoenix. Il fallait qu'elle se rattache à quelque chose. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait besoin de sentir Phoenix près d'elle. Encore quelque chose que sa non-mort avait occulté. Si elle retrouvait le coupable... Elle fit une moue presque songeuse, les yeux fixant le sol, comme si il présentait un intérêt énorme puis prit Phoenix dans ses bras. Elle s'injuria mentalement. Elle ne voulait pas, elle voulait, elle ne savait pas. Une minute, deux, trois ? auparavant elle l'avait détesté, puis plus, puis de nouveau. Elle était complètement perdue, c'en devenait lassant presque. Médée en devenait quasiment résignée. Elle ne pouvait pas se battre pour la vérité puisqu'elle ne l'atteindrait jamais.

- Je...suis désolée, j'sais pas ce que je fais. Je crois que j'ai pas toute ma tête. J'ai oublié certaines choses, je ne sais plus pourquoi une minute je te hais, et l'autre non. Je ne sais pas pourquoi je veux rentrer chez moi et je ne sais même pas ce que je t'ai fait tout à l'heure.

Médée n'avait pas voulu jouer avec sa tête, elle ne savait pas ce qu'elle lui avait fait passer. Mais apparemment, cela avait dû être remarquable, elle n'avait jamais vu Phoenix chamboulé de la sorte. Elle marqua un temps, puis se dégagea. Elle passa sa main dans ses cheveux soucieuse, un peu honteuse.

- Et je ne sais même pas pourquoi je te dis tout ça... Je suis désolée. Je n'aurais pas dû.
lumos maxima
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Mar 24 Jan - 20:27
Lorsque Médée s’éloigna du précipice, je sentis mes muscles se détendre. Sans le remarquer, mon corps s’était préparé à réagir au premier signe de saut de sa part. Elle me tendit la main et j’hésitai à la saisir. Était-ce un subterfuge pour prendre le contrôle de ma personne à nouveau ? Je regardai sa main, puis ses yeux, puis sa main et finalement, je lui tendis la mienne aussi. Le geste fut très délicat, une fois le contact fait, je caressai le dessus de sa main avec mon pouce. Avec mon autre pouce, j’essuyai aussi sa joue. Elle me remercia. Sa peau était aussi douce qu’une dizaine d’années plus tôt, quoique plus blanche et plus mince. J’avais l’impression de tenir le fantôme de la Médée que j’avais connu. Quelque chose en elle était brisé. Elle avait grandement besoin d’être réparée. Je gardai le silence.

La main de Médée se resserra sur la mienne. Après ce qui me parut un moment de réflexion, elle se serra contre moi. Je soulevai les bras légèrement alors que les siens s’attachaient à ma taille. Il me fallut un certain temps à réagir, mais je l’enveloppai finalement en laissant échapper un profond soupir. L’une de mes mains se posa derrière sa tête qui était collée sur ma poitrine. Mon menton alla s’appuyer délicatement sur le dessus de son crâne. Cela me rappela des souvenirs positifs.  

Je me souvenais du temps d’avant, lorsque je n’étais qu’un jeune Ivian insouciant. Je m’étais attaché à elle en quelque sorte, jusqu’à accepter de lui confier le titre de « petite amie » et jusqu’à lui laisser les clés de mon appartement. Je l’avais autrefois couverte de cadeaux, pour la simple raison que son sourire m’apportait de la satisfaction, alors que les autres femmes m’avaient toujours laissé indifférent. Kris avait conclu que ce phénomène était certainement ce qui s’approchait le plus de l’amour dans ma situation. Pour moi c’était suffisant. Je n’espérais pas aller plus loin dans la découverte de ce genre de sentiment. Je n’avais plus eu le même genre d’affection pour une autre femme par la suite, mais cela ne m’avait jamais manqué, jusqu’à aujourd’hui.

Je savais que Médée n’exerçait pas son pouvoir sur moi, je voyais bien la différence avec un peu plus tôt, j’étais en contrôle. Pourtant, quelque chose avait changé en moi. Son tour de passe passe m'avait fait découvrir un inconnu dérangeant. Elle était collée à moi et je la craignais tout autant que je la voulais.  La crainte ne faisait pourtant pas partie de ma vie. Ce genre de confusion, même si je ne le laissais plus paraître, était tout nouveau pour moi. La douleur qu'elle m'avait fait découvrir était partie, mais quelque chose d'autre était resté à sa place. Une sorte d'anxiété. Avais-je peur d'elle, ou avais-je peur pour elle ?

Je ne savais pas, mais la voir sans cet état me rendait très mécontent. Je devais remédier à la situation, la rendre mieux. Du moins jusqu’à ce que je détruise le mur, et qu’elle parte pour de bon, rejoindre cet homme dont j’ignorais tout. À moins que je ne retarde mes projets, pour la garder plus longtemps, pour la reconquérir, pour la faire mienne. Je repoussai cette idée. Devenais-je fou? Médée était visiblement une faiblesse pour moi, même sans se servir de ses dons. Il fallait qu’elle parte loin, pour elle et pour moi. Si mes ennemis ou même mon géniteur apprenaient que j’avais une faiblesse, ils s’en serviraient contre moi. Je ne pouvais me le permettre. Il ne fallait pas compromettre mes plans. Médée devait partir, le plus tôt serait le mieux.

J’écoutai les explications de Médée sans rien dire. Son discours était plus clair, bien que vague. J’en conclus qu’elle était victime d’une sorte d’amnésie. Ce qui pouvait être causé par bien des choses, naturelles, accidentelles ou surnaturelles. Pourtant elle semblait se souvenir de moi, alors qu’il aurait peut-être été préférable qu’elle m’oublie, pour sa sécurité. J’acquiesçai, toujours silencieux, afin qu’elle comprenne que je l’écoutais et que je réfléchissais à la situation.

Pour ce qui était de son pouvoir, qu’elle disait ne pas comprendre, je savais pouvoir l’aider à mettre un nom sur ce qu’elle était. Je pourrais aussi l’aider à apprendre à le contrôler, si elle le désirait. Je pouvais la mettre en relation avec d’autres comme elle, si elle était bien ce que je croyais. Kris serait sans doute d’une grande aide pour gérer cette situation. Cependant, sans en connaitre plus, je ne savais pas comment l’aider à reboucher les trous dans sa mémoire. Peut-être aurait-elle besoin d’une aide plus particulière. Je connaissais des loups-garous qui arrivaient à lire dans les souvenirs, aussi j’avais entendu des histoires au sujet de pouvoirs spéciaux chez les Banshees, mais il y avait des risques. Il y avait certainement d’autres manières de l’aider. Encore fallait-il que Médée soit ouverte à le faire.

Lorsque Médée s’excusa de lui avoir révélé ces soucis, je pris son visage entre mes mains et plongea mon regard dans ses yeux.

« Ce n’est rien. Plus tu m’en diras, plus je saurai comment t’aider à aller mieux. » Je déglutis. «  Pour que tu te remettes sur pieds avant de… rentrer à la maison. » Je n’aimais définitivement pas cette idée, mais c’était la meilleure solution. Médée devait rentrer chez elle, mais pas dans cet état. « Je suis le mieux placé à Beacon Hills pour t’aider à te rappeler qui tu es, si tu m’en donnes la chance. »  Je dégageai une mèche de cheveux mouillée qui était collée sur son visage. Elle était si pâle et si fragile. J’avais l’impression de pouvoir lui briser tous les os du corps en la serrant trop fort. Cela me dérangeait, plus que nécessaire. Je me dégageai d’elle tout en gardant sa main dans la mienne et fit un geste de la tête vers la porte, en souriant doucement. « Il fait froid et humide, tu trembles. Rentres avec moi pour te sécher et je te ferai préparer à manger. Είστε λεπτό. Θα πρέπει να ανακτήσει δυνάμεις. »

*Tu es maigre. Tu dois récupérer des forces.
A ghost from the pastft. Médée H. Antonopoulos.
Ʃkaemp はは ™
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Sam 28 Jan - 14:05
A ghost from the past

Mais elle ne pouvait rien dire. Elle en avait trop à dire, trop et trop peu à la foi. Elle avait tant de choses à dire qu'elle avait peur de se perdre dedans, de se faire avaler, recouvrir, submerger, noyer par la vague de ses pensées. Elle avait trop d'impressions, de pressentiments qui se pressaient à la porte de son esprit et de son coeur qu'elle ne savait pas, qu'elle ne savait plus par où commencer et elle avait peur que si, elle en choisissait un plus qu'un autre, que tous les autres s'effacent et qu'elle ne puisse plus mettre de mots dessus. Elle avait essayé d'écrire, mais tout ce qu'elle pouvait faire, c'était griffonner cette espèce de silhouette noire et floue. Essayer de mettre des mots sur ce qui se passait en elle, dans son esprit, dans son coeur, c'était comme essayer d'attraper de la fumée. Un feu brûlait dans l'âtre, on le savait, mais pour en avoir des preuves, il fallait soit se brûler pour attraper des braises, soit essayer d'attraper la fumée. Médée n'était pas encore prête pour prendre les braises, pour voir la vérité en face, elle préférait s'obstiner à avancer dans le brouillard, regarder cet écran de fumée. Ou attendre que le feu meure et qu'il ne reste finalement qu'un tas de cendres. Phoenix allait-il être ce tisonnier ? Celui qui aiderait à prendre les charbons ardents ? Médée ne le savait pas, mais elle savait que celui qui serait capable de l'aider à rentrer chez elle serait cette personne-là, serait celui qui l'accompagnerait dans le feu. Elle s'était résignée à le faire seule, sa névrose le lui empêchait. Ce n'était plus possible. Elle ne pouvait plus tenir un stylo sans griffonner cet affreux humain, elle ne pouvait plus tenir une conversation. Même si sa folie venait de tomber, même si elle venait de sortir d'une de ses phases maniaques, elle les savait plus régulières, plus rapprochées les unes des autres. Elle en était consciente. Elle n'était pas consciente d'être folle, mais elle était consciente de ne pas être normale pendant certaines périodes de sa vie. Mais Phoenix avait dit qu'il essayerait de comprendre. De comprendre avec elle, pour qu'elle aille mieux. Et qu'elle puisse rentrer chez elle. C'était ce qu'elle souhait le plus au monde. Retrouver là où elle avait grandi. Elle raccrocha un peu par hasard cet endroit, la Grèce, avec Phoenix. Les morceaux ne se recollaient pas encore tous, mais elle commençait à obtenir quelques bribes de sa vie d'avant. Est ce que prendre conscience de son ancienne vie nécessitait-il forcément la périodicité plus faible de ses phases maniaques ? Est ce qu'être plus folle, grossièrement, était le prix à payer pour la vérité ? Elle ne savait pas encore, elle ne pouvait faire que de faibles conjonctures. Mais elle ne voulait plus les faire seules. Phoenix voulait l'aider. Du moins, c'était ce qu'il disait. C'était ce qu'il semblait vouloir. Est ce qu'elle lui donnait la chance de l'aider ? Elle avait un peu de ressenti, sûrement des vestiges de leur ancienne histoire, dont elle n'avait de la chute, que les ébauches. Mais elle ne voulait pas rester là, comme ça. Oui, elle lui donnerait cette chance. Il disait être le seul à Beacon Hills capable de l'aider. Et elle était presque persuadé qu'il serait le seul de comprendre au moins la surface des tréfonds de sa psyché. Elle pensait qu'il avait les capacités pour l'aider.
Mais lui accordait-elle cette chance uniquement pour ses capacités ? Avait elle accepté seulement parce qu'elle l'en croyait capable ? Elle avait refusé maintes de fois de l'aide. Elle avait souvent repoussé les gens, voulant s'éloigner des jugements, ne voulant pas tomber dans la tutelle. Alors pourquoi se laissait-elle être aidée ? Pourquoi résistait-elle si peu à cette main tendue, qu'elle serra en retour en hochant la tête devant le mouvement de Phoenix ? Pourquoi le laissait-il la protéger ? Peter avait essayé de la protéger, et maintenant elle voulait s'en venger. Pourquoi n'était-ce pas le cas ? Pourquoi le suivait elle ? Il avait raison, il faisait froid, la nuit était tombée. Et la pluie ne les avait pas épargnés. Mais par de nombreuses fois, la pluie, le froid, elle n'en avait pas tenu compte. Peut être était-ce parce qu'elle n'en avait pas conscience alors, et qu'à présent elle savait ? Elle ne pouvait pas dire, elle ne voulait pas dire. Elle en avait un peu marre de toujours se poser des questions, et de toujours y répondre par d'autres questions. Elle mit en sourdine cette lime noire. Elle ne voulait plus en entendre parler. Elle savait qu'elle parlerait toujours, qu'elle finirait certainement, bientôt, à se mettre à hurler, et qu'il n'y aurait plus qu'elle, que Médée ne pourrait entendre plus qu'elle. Et c'était justement parce que c'était inéluctable qu'elle la fit taire. C'était justement parce qu'elle ne pouvait plus rien faire contre qu'elle laissa tomber ses efforts pour l'éloigner et qu'elle se contenta juste de ne plus l'écouter. La seule chose qui pourrait la sortir de là, serait la chute de ce mur, mais pour cela, elle ne pourrait seulement attendre. Il n'y avait rien à faire, peut être à part croire en Phoenix, qui lui avait dit qu'il pourrait venir à bout de ce dôme. Suivant Phoenix, elle passa la porte contre laquelle elle s'était appuyée quelques temps plus tôt. La porte auprès de laquelle elle s'était réfugiée de l'homme dont elle tenait à présent la main. C'était presque ridicule. Mais c'en était ainsi. Elle s'était résignée à faire attention à ses actions lorsqu'elle était en phase maniaque.

- Merci Nix...

Elle avait dit cela en un souffle, souriant, les larmes remontant. Médée avait mis dans ce simple mot toute la reconnaissance dont elle faisait preuve. Elle en avait marre d'avoir les nerfs en compote. De ne plus savoir retenir ses larmes, de ne plus savoir retenir ses rires, ses cris, ses sursauts, sa reconnaissance. Comme les enfants en bas âge, elle n'avait pas de filtre. Tout sortait, tout rentrait. Phoenix avait dû s'en rendre compte. Et les pouvoirs qui lui avaient été donnés ne rendait pas cela facile, bien au contraire. Et Phoenix avait dû en faire l'expérience. Ils étaient arrivés à l'intérieur, ils avaient descendu la volée de marche qui avaient mené Médée, quelques temps plus tôt, sur ce toit. Qu'avait elle fait là haut ? Qu'avait elle fait avec...elle ne savait plus quoi. Comment l'avait elle destabilisé ? Pourquoi lui avait-elle fait ce genre de scène ? Elle fut prise de honte. Elle n'aurait pas dû lui infliger cela. Si cela avait été une autre personne, elle savait que cela se serait déroulé d'une toute autre manière. Mais encore une fois, c'était Phoenix, donc cela se passait autrement. Mais elle avait fait ce tour de passe passe qui l'avait mis en colère, elle avait fait une scène incroyable, elle avait tout compliqué. Elle se rassurait en disant qu'elle n'était pas elle quand elle était comme cela, mais elle aurait pu faire autrement ? Non ?

- Et je suis désolée pour tout... Je suis désolée d'avoir fait ce truc étrange, de t'avoir fait cette scène là haut. Je suis désolée de t'avoir dérangé, d'être venue.

Elle ne savait pas si lui présenter ses excuses était la chose à faire. Elle l'avait attaqué, puis s'était confondue dans des excuses vagues et floues, elle était venue le voir, puis lui en avait présenté ses excuses, elle lui avait parlé avant de tenter de se faire pardonner. De quel droit elle pouvait agir sans penser aux conséquences, se réfugiant derrière une montagne d'excuses ? D'aucun droit justement. Mais le mal était fait, elle lui avait encore présenté ses excuses. Lui avait-elle demandé de le faire dans le temps ? Elle ne s'en souvenait plus, elle en doutait fort. Elle ne se souvenait plus. Mais en voyant le Phoenix actuel, en voyant l'homme qui se tenait devant elle, elle doutait fort qu'il puisse présenter quelconques excuses. Et pourtant elle ne ressentait plus aucune animosité, elle était plutôt dans un état de flottement, de doute. Médée continua d'avancer à l'intérieur, ayant lâché la main de Phoenix. Elle n'avait pas réellement fait attention à l'endroit où elle avait attendu, quelques temps auparavant. Cela aurait pu ressembler à n'importe quel cabinet. Ou du moins à l'idée dont elle s'en faisait. Elle regarda autour d'elle. Elle était dans une sorte de hall. L'ambiance n'était pas chaleureuse sans pourtant être froide. C'était étrange, Médée était presque mal à l'aise. Dehors, il faisait déjà nuit noire. Etait-elle restée longtemps ? Elle ne se souvenait pas vraiment. Médée s'approcha d'un radiateur, mine de rien, elle avait eu froid. Elle posa ses mains sur le dessus et regarda encore une fois autour d'elle. Elle sourit.

- C'est vraiment ici que tu travailles ou c'est...une couverture ou je ne sais quoi ?

Elle avait de nouveau envie de tout savoir sur lui ? De nouveau ? Elle ne savait pas, elle avait l'impression d'avoir déjà eu cette envie au cours de sa vie.
lumos maxima
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Dim 26 Fév - 17:08
Nous descendîmes au hall d’entrée du rez-de-chaussée par les escaliers. Je devais faire un arrêt à la réception avant de remonter chez moi. Durant la descente, Médée me remercia encore, et s’excusa encore. Ce à quoi je répondis :

« Ce n’est rien. Je suis content que tu sois venue. » Et c’était la vérité. « Maintenant, cesses de te répandre en excuse. C’est inutile. Je ne t’en veux pas. » Et c’était un ordre. Je me lassais vite d’entendre ce genre de supplications de la part de quiconque. J’étais un homme qui vivait dans le présent, les yeux tournés vers l’avenir. Ce qui était fait était fait, tant que cela ne se reproduise plus.

Au sous-sol de l’immeuble de cinq étages se trouvait l’appartement de Tim, mon druide et bras droit. Mon penthouse se situait au dernier étage du bâtiment, juste avant le toit. Entre mon appartement et celui de Tim se trouvait les bureaux de l’entreprise que je gérais. Je remarquai que Médée avait porté son attention sur les locaux. C’était la première fois qu’elle semblait consciente de son environnement. Une belle amélioration, comparée à l’état dans laquelle elle était venue me trouver. J’esquissai un sourire. À la réception je trouvai Olivia, fidèle à son poste. La jeune Ivianne nous fit un accueil courtois. Je signai quelques documents et elle me tendit mon courrier de la journée.

« Nous remontons. Trouve-nous de quoi manger et filtre tous mes appels. »

Lorsque j’eus donné mes instructions, je me retournai vers Médée qui frottait ses mains près du radiateur. Encore une fois j’esquissai un sourire. Elle aussi souriait. Enfin je percevais une parcelle de la Médée d’autrefois. De but en blanc, elle me demanda si l’endroit était mon lieu de travail, ou une simple couverture. Je ne m’étais pas attendu à cette question, son culot m’amusa. J’étouffai un rire, puis haussai les épaules en appuyant sur le bouton de l’ascenseur.

« Un peu des deux. » répondis-je honnêtement. « Chez Investissement Immobilier Falcon, nous faisons de vrais investissements immobiliers, entre autres choses. C’est l’entreprise de mon paternel, jusqu’à ce qu’elle soit la mienne.» Je fis une petite révérence. La porte de l’ascenseur s’ouvrit sur un « ding » et j’invitai gracieusement Médée à y entrer.

Dès que nous arrivâmes chez moi, je me dirigeai vers le foyer au salon et allumai un feu à l’aide d’un simple bouton. J’aimais les installations modernes, je les préférais parfois à n’importe quelle magie. Les foyers électriques étaient d’une simplicité remarquable. L’appartement était une énorme aire ouverte, comme je les appréciais. Le décor était industriel, avec très peu de couleurs. La noirceur s’était bien installée au-dehors, j’allumai quelques lumières. Le feu apporta une ambiance chaleureuse au décor froid de mon appartement. Sur le rebord d’une fenêtre trônait le gardénia que Médée m’avait offert une décennie plus tôt. Intact et en fleurs. Je ne m’étais jamais résolu à m’en débarrasser. C’était le seul élément qui donnait un peu de vie à mon chez-moi.

J’apportai une serviette à Médée pour qu’elle se sèche, un de mes t-shirts et un pantalon de coton beaucoup trop grand pour elle.

« Enfile ça. Je vais faire sécher tes vêtements. La salle de bain est au fond à droite. »

Je ne lui laissai pas le temps de me contredire. J’enlevai aussi mon pull collant et froid pour enfiler une chemise sèche et me dirigeai vers le mini bar. Je me servis un scotch et préparai un rhum sec à Médée, pour faire passer les émotions fortes d’un peu plus tôt, mais aussi pour nous réchauffer. Peu de temps après, Olivia se présenta avec un plateau de fromages, avec des fruits frais et une miche de pain qu’elle déposa sur la table du salon avant de repartir avec les vêtements humides de Médée. Nous fûmes ensuite confortablement installés près du feu.

Je ne savais pas quel sujet aborder avec Médée. Elle semblait s’être calmée et je ne voulais pas créer une nouvelle vague de confusion. Je craignais que cela se produise si je lui posais des questions sur les raisons de sa présence à Beacon Hills. Mes maigres compétences en discussions générales me limitaient énormément. Lui parler d’elle me semblait être une mauvaise idée, mais tout ce que j’avais en tête c’était des questions. Pourquoi était-elle ici ? Depuis quand ? Qu’était-elle devenue, depuis toutes ces années ? Que lui était-il arrivé ? Je ne pouvais lui demander de me parler de son passé, sans risquer une nouvelle crise de panique. Alors je décidai d’éviter totalement le sujet. Parler d’autre chose semblait la solution la plus adéquate. Du moins, pour l’instant.

« Tu dois savoir une chose. Il est bien important que personne à Beacon Hills n’entende parler de Phoenix Walder. Ici, je suis Willows. Je compte sur toi pour que cela reste ainsi. »

Il ne fallait pas que ma véritable identité soit révélée au monde. Toutes mes ambitions futures en dépendaient.

A ghost from the pastft. Médée H. Antonopoulos.
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Ven 10 Mar - 12:56
A ghost from the past

Oui, il fallait qu'elle stoppe de toujours tenter de s'excuser pour essayer de ne pas aggraver son cas. Elle avait très certainement conscience du fait que justement cela ne l'aidait pas. Elle avait dû énerver Phoenix même si il n'avait pas dit cela sur un ton incisif. Il avait cependant dit cela d'un ton qui ne laissait pas d'autres issues. Alors, elle présenterait ses excuses dans sa tête. Elle avait réussi à retrouver une partie de son passé, elle n'avait pas la moindre envie de la laisser filer, même si elle se rendait peu à peu compte qu'elle n'était pas étrangère à son état présent. Elle ne pouvait pas faire la fine bouche, mais en plus, il n'était même plus question de cela. Elle pouvait faire tout ce qu'elle voulait, elle ne pourrait plus y échapper. Après avoir tenté de fuir dans un endroit plus paisible, avant d'être bloquée contre ce mur inéluctable qu'est la vie, elle n'avait plus d'autres échappatoires. Encore dans ses pensées, elle regardait son environnement. C'était la première fois qu'elle y faisait attention depuis qu'elle y était arrivée, dans un état déplorable mais dont elle n'avait, malheureusement ou pas, pas conscience. Peut être valait-il mieux pour elle de ne pas se rendre compte de ce qu'elle faisait et disait quand elle était en phase maniaque. Elle n'avait pas trop d'avis sur la question, en réalité, elle n'avait pas du tout d'avis sur son état. Elle profitait de ses phases claires et ne se souvenait pas de ses phases les plus sombres. Dans les demis-tons, elle fermait les yeux en attendant que cela passe, que cela tire au blanc; ou au noir. Médée suivait Phoenix passivement, sans vraiment savoir où elle allait. Mais qui se soucie de savoir où il va quand il est complètement perdu ? Peu de monde, ou en tout cas, ce n'était pas Médée qui s'en soucierait. Et malgré les bribes que son esprit avait pu ramasser sur son passé avec Phoenix, elle lui faisait confiance. Peut être était-ce parce qu'il ne l'avait pas jeté quand elle avait fait son tour de passe passe étrange avec ses yeux. Mais cet évènement devenait de plus en plus brumeux. Elle le laissa tranquille, en espérant que le brouillard allait tomber. C'était parfois ce qu'il se passait, et pour cela, elle ne savait pas trop ce qui l'animait, mais elle n'avait pas envie de le voir filer. Elle pensait en souriant, pas encore tout à fait saine, mais plus posée, plus rassurée et plus calme qu'avant. Elle savait qu'elle ne repartirait plus en monologues insensés ou en colères infondées, idiotes avant quelques temps, quelques heures. Ces phases calmes ne duraient plus des jours malheureusement mais elle essayait de se contenter de ces moments de calme, elle savait qu'elle n'en aurait bientôt plus. Elle sourit, Phoenix lui expliquait ce qu'était réellement cet entreprise. Donc finalement, ce n'était pas qu'une couverture. Cela ne l'était qu'à moitié. Médée se sentit bête malgré le ton honnête qu'abordait Phoenix, elle laissa échapper un petit rire. Pourquoi est-ce que Médée en avait douté ? Pourquoi même avait-elle posé la question ? Pourquoi avait-elle essayé de s'immiscer dans la vie de Phoenix ? Elle ne dit rien et hocha la tête. Elle sourit faiblement devant sa petite révérence, qu'elle remercia. C'était cela ou un silence gênant. Elle fut sauvée par la sonnerie de l’ascenseur. Elle entra chez Phoenix toujours passivement déboussolée. Elle aurait donné tout l'or du monde pour s'échapper et pourtant elle n'avait aucune envie de partir. Stupide folie. Elle regarda autour d'elle pendant que Phoenix faisait apparaître un feu dans l'âtre moderne. Tout comme l'était le reste de l'appartement. Peu de couleurs, des très grands espaces très structurés. Etrangement, elle avait l'impression d'y reconnaître Phoenix. Comme si elle le connaissait parfaitement. Comme si elle l'avait toujours connu. Elle fit quelques pas et se retrouva avec une serviette dans une main, un t-shirt et un pantalon immensément trop grands pour elle dans l'autre. Elle sourit et hocha la tête. Elle n'aurait pas eu l'occasion de le contredire et si il pouvait l'aider, elle ne voulait pas risquer de le froisser. Elle lui devait quelque chose maintenant qu'il avait accepté de l'aider, elle ne pouvait pas se permettre de lui demander de l'aide et ensuite de le contredire ou de remettre sa parole en cause. En tournant des talons elle aperçut une unique plante dans l'appartement. Une plante blanche, dont elle ne connaissait pas le nom. Elle était assez jolie, mais elle semblait bien seul dans ce grand appartement. Elle sourit, presque touchée puis prit le chemin vers la salle de bain dont l'aspect ne tranchait pas avec le reste de l'appartement. Une fois changée, ses affaires pliées, elle retourna dans la grande pièce. Il lui avait servi un rhum sec. Elle sourit et le remercia. C'était étrange, mais elle n'avait jamais soigné ses absences par de l'alcool. Ce n'était pas plus mal après réflexion. Olivia rentra dans l'appartement avec du fromage. Depuis quand n'avait-elle pas mangé ? Elle ne se souvenait pas, mais elle essayait d'évaluer la durée. Deux ? Trois jours ? Bonne question. En tout cas, elle accueillit cette arrivée avec un certain enthousiasme intérieur. Elle fut par contre gênée au plus haut point quand elle la vit repartir avec ses affaires. Médée pouvait les laver chez elle ! Mais elle ne contesta pas. Il ne fallait mieux pas. Phoenix et elle finirent par s'installer devant le feu. Médée ferma les yeux. C'était la première fois depuis quelques temps qu'elle se sentait vraiment reposée dans une de ses phases grises. Elle ne brisa pas le silence. De toute façon, elle ne savait pas quoi dire. Elle n voulait pas dire de choses déplacées comme l'avait été sa question de tout à l'heure. Mais quelle sotte ! Ce fut finalement Phoenix qui brisa le silence. Il ne fallait pas que la ville sache que Phoenix Willows était Phoenix Walder. Médée aurait aimé savoir pourquoi, mais elle se doutait qu'elle avait mis les pieds dans un monde incompréhensible et occulte. Elle hocha la tête et eut un rire cristallin.

- Ne t'en fais pas pour ça, d'ici six heures, j'aurai complètement oublié ce qu'il s'est passé !

Elle rit. C'était la première fois qu'elle abordait sa folie et son amnésie avec humour. C'était, en son sens la façon la plus facile d'en parler même si cela n'allait pas toujours très loin dans l'interprétation. Elle sourit.

- C'est une plaisanterie...je crois. Mais personne n'en saura rien. Je vais faire mon possible pour que tu restes Phoenix Willows.

De toute façon, elle n'avait pas le choix. Elle ne savait plus quoi dire. Elle avait envie de le remercier, de s'excuser pour le dérangement, pour tout ce qu'elle avait provoqué. Pour toute sa pagaille. Mais il allait encore lui dire d'arrêter. Alors elle lui prit simplement la main, et sourit. Elle espérait qu'il comprendrait le massage sans qu'il n'ait à lui dire d'arrêter. Elle ne savait pas trop quoi dire ni faire et était bien conscient qu'il allait la trouver gauche et maladroite. Mais elle se disait que c'était mieux que de ne rien dire. Elle avait trop de choses à dire, et finalement rien ne pouvait sortir. Tout se bousculait au portillon de son esprit et finalement, cela finissait par se coincer. Elle se disait qu'elle était peut être bien partie en lui parlant de sa folie, mais elle ne savait pas trop. Elle tenta quand même le coup, au point où elle en était, elle se disait que rien ne pouvait être pire.

- Tu sais, j'ai tout oublié ce qui s'est passé en Grèce après...de nervosité, elle joua avec ses ongles, elle se triturait les doigts, faisant claquer ses ongles les uns contre les autres. Elle ne pouvait pas finir sa phrase là. Elle en avait trop dit. Elle inspira. ...l'accident.

Etrangement, malgré son état présent, elle était plus ou moins lucide sur le sujet.
lumos maxima
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Mar 11 Avr - 19:51
La voir porter mes vêtements de sports m’amusait légèrement. Cela me rappelait de vieux souvenirs. Je savais que la situation l’intimidait, ses pommettes blêmes avaient pris une teinte rosée qui en témoignait.  Cela me fit sourire. La situation s’était beaucoup améliorée. Trente minute plutôt, je lui criais dessus, lui ordonnant de quitter ma propriété et là nous étions dans mon appartement, confortables et plus calmes. C’était une victoire pour moi, et cela me contentait.

« Ne t'en fais pas pour ça, d'ici six heures, j'aurai complètement oublié ce qu'il s'est passé ! »

Cette phrase me fit plisser des yeux. Elle l’avait dite sur un ton plaisantin, j’avais remarqué, mais les plaisanteries ne m’amusaient généralement pas. Surtout lorsqu’elles servaient à dissimuler une part de vérité. Quelque chose me disait que c’était le cas. Alors je ne répondis rien, je ne fis qu’acquiescer après qu’elle m’ait confirmé qu’elle garderait mon secret. J’étais un homme froid à la base, mais je voulais qu’elle se sente à l’aise. Alors, j’esquissai un sourire, avant de lever mon verre et d’y tremper mes lèvres.  Elle me prit ensuite la main. J’observais sa gestuelle, comme Tim me l’avait enseigné, pour tenter de lire ce qu’elle ne me disait pas. Il était évident qu’elle réfléchissait. J’avais l’impression qu’elle cherchait ses mots, alors je ne dis rien ; j’attendis. Puis le chat sortit du sac.

Elle m’avoua être amnésique, depuis un certain accident. Cet aveu la rendait visiblement mal à l’aise, ses yeux voulaient fuir les miens. J’étais, moi-même, très intrigué, perplexe même. Si elle avait tout oublié de la Grèce, comment s’était-elle rappelée de moi ? Se rappelait-elle réellement de moi ? Elle semblait pourtant en savoir assez, malgré son évidente confusion. Je pris une grande respiration et me penchai vers l’avant, m’accoudant sur mes genoux et posant une main devant ma bouche, comme si cela allait m’aider à réfléchir. Pendant un instant je fixai le sol, essayant de me visualiser le fil de la soirée, ce qui s’était passé, ses paroles, ses gestes. J’étais persuadé qu’elle s’était souvenu de moi, mais à quel point ? Je me retrouvai moi-même confus et cela m’agaça. J’avais besoin de comprendre ce que signifiait cette révélation. Je voulais plus de détails. Délicatement, je repris ses mains dans les miennes, mais je fis une légère pression avec mes doigts afin d’attirer son regard vers le mien.

« Quel accident Médée ? Quand c’était ? Tu as été blessée ? »

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Ven 14 Avr - 6:48
A ghost from the past

Elle avait lâché un colis suspect. Tellement suspect qu'elle en avait laissé Phoenix perplexe. Mais pourquoi avait-elle dit cela ? Elle jugeait qu'il était légitime pour lui de savoir ce qui lui était arrivé puisqu'ils semblaient se connaître depuis longtemps, depuis la Grèce. Mais était-il légitime pour elle qu'elle s'ouvre autant à une personne qu'elle se rappelait avoir connu ? Plus que légitime, cela était-il raisonnable ? Elle se souvenait avoir connu Phoenix. Elle l'aurait croisé dans la rue, au sortir d'une de ses phases sombres, elle ne l'aurait pas reconnu, c'était certain. Peut être même que si la personne qu'elle devait rencontrer ce soir là avait porté un autre prénom que Phoenix, elle ne l'aurait pas reconnu. D'où tenait-elle ce sentiment de le reconnaître, et plus, de le connaître ? De leurs réactions respectives, elle se doutait bien qu'ils avait été plus que des élèves d'une même classe, elle soupçonnait, certaine, une relation entre elle et lui. D'ailleurs, elle se souvenait, de façon floue tout de même, avoir subitement beaucoup souffert en sa présence. Elle se souvenait de lui, d'elle, et d'une autre femme. Elle se revoyait partir, blessée si ce n'était plus, puis plus rien de concret à ce propos. Pour cela, elle soupçonnait une relation entre elle et Phoenix. Mais sans toute cette histoire sur le toit ? Sûrement pas, elle n'aurait jamais soupçonné avoir été avec une autre personne que l'autre homme. Voilà, c'était cela qui la taraudait depuis quelques temps déjà. Il y avait eu un autre homme par la suite. Lui aussi source de maux. Instinctivement, elle le savait lié à sa situation actuelle. Pourquoi ? Son inconscient marchait à plein régime et des milliers d'informations se bousculaient dans sa tête. Peut ête que cela se traduisait sur son visage, mais elle se concentrait le plus possible pour faire le tri. Elle ne se fixait plus sur Phoenix, elle avait à peu près tout ce qu'elle souhaitait à ce sujet, et si jamais le courage lui prenait, peut être aurait-elle l'audace de lui demander ce qui s'était réellement passé. Peut être s'était-elle trompée sur toute la ligne, mais le problème n'en était plus là. Plus tard. Là, Médée avait trop parlé à propos de cet accident dont, encore une fois, elle ne se souvenait plus de toutes les modalités. Elle en avait marre, mais qu'est ce qu'elle en avait marre de se heurter à ce mur opaque à chaque fois qu'elle tentait de se plonger dans ses souvenirs. Et rien n'y faisait, les anti-dépresseurs du docteur Henley, l'alcool, le repos, la folie... Tout cela, c'était comme jeter des laitues à des requins, des choses stupides et surtout inutiles. Mais elle savait qu'il y avait eu un accident. Plus ou moins un accident. Elle se revoyait tomber au ralenti, une douleur vive la transperçant, parce qu'elle avait perdu deux êtres chers. Mais elle ne se souvenait plus de ces deux personnes. Elle ne se souvenait plus de ses enfants. Peut être était-il pour le mieux. Elle se souvenait s'être laissée tomber en directions du trottoir presque désert à cette heure là. Tout était très lucide, presque. Et elle savait qu'elle n'avait pas pu faire aller son geste jusqu'au bout. Que quelque chose lui avait empêchée de quitter cette Terre. Dirait-elle tout cela à Phoenix ? Lui dirait-elle qu'elle avait été triste au point de vouloir en finir avec la vie ? Henley lui avait dit que la tristesse qu'elle avait ressentie à ce moment là n'était pas la seule origine de tout ça. Que les causes qui l'avaient poussée à tenter de se suicider remontaient bien plus en amont, et que cela n'avait été que le déclenchement de tout cela. Il était désolé que Médée ne puisse pas mettre le doigt sur l'origine même de la tristesse de cet élément déclencheur, mais c'était comme cela. Devant cette case de son esprit, était encore érigé un mur infranchissable. Elle savait pourtant cet autre homme liée de près ou de loin à cet évènement, mais trop de liens fugaces se tissaient entre les informations qui l'assaillaient si bien qu'elle ne s'y retrouvait plus.
Médée essayait d'échapper au regard de Phoenix. C'était trop compliqué de le soutenir dans ce moment là. Comment regarder une personne dans les yeux en lui disant très clairement qu'on avait essayé de mettre fin à ses jours car la tristesse et l'anéantissement étaient trop difficiles à supporter, étaient insupportables ? Médée ne s'en sentait pas capables, c'était trop dur pour elle. Elle se voyait arriver dans la routine un peu au delà de la limite de Phoenix et de balancer des dossiers un peu frappants avant de s'enfuir. Elle avait besoin de son aide, avait le culot de venir la lui demander, et en plus, de venir mettre son petit bazar. Yes. Génial. Mais elle le sentit prendre les mains de Médée dans les siennes. Elle se força à ne pas tourner la tête. Pourtant, une pression sur ses doigts l'incita à le regarder. Oui, il voulait savoir quel avait été cet accident. Ce qu'il s'était passé, et si elle avait été blessée. Si elle avait été blessée ? Physiquement non, c'était certain. Mentalement ? C'était moins sûr. Son royaume intérieur s'apparentait finalement pas mal à Bagdad et même, parfois, c'était le chaos. Enfin, si ils s'étaient connus par le passé, il avait certainement dû voir le changement entre la Médée pré-accident, et la Médée post-accident. Enfin, le lien n'était pas forcément très logique quand on ne savait pas toutes les modalités. Médée était certaine qu'un être surnaturel était à l'origine de sa non-mort, elle avait déjà quelques pistes mais c'était encore un peu flou. Ce qu'il s'était passé ? Elle se mordit l'intérieur de la joue, tentant, sans succès, de fuir le regard de Phoenix. Elle libéra une de ses mains et passa son pouce et son index sur ses sinus. Comment formuler ça ?

- Il y a des fois où la douleur est insupportable, elle étouffe. Tu as l'impression que tu n'en finiras jamais d'avoir mal. Où rien que le fait de penser à autre chose que cette douleur t'anéantit et détruit tout ce qu'il y a autour. Plus rien n'a de valeur, et donc plus rien n'a de sens. Tout perd sa raison. Dès lors, tu ne peux penser qu'à t'enfuir. Et même cette perspective t'es douloureuse, cela te semble impossible, tu penses ne jamais pouvoir y arriver, ne jamais en avoir la force. Mais finalement, tu sautes le pas. Tu t'envoles presque. Et alors, avant de tomber, tu vois la ville une dernière fois, les maisons qui s'allument, et tu vois que tu vas trouver une solution là où tu vas. En tombant, tu ne sens rien à par la douleur qui s'en va peu à peu, mais toujours aussi douloureuse. On ne se souvient pas de chaque moment de sa vie, elle ne déroule pas devant nos yeux. Mais on se souvient si on peut, comme on avait réussi à l'apprécier par le passé. Alors on commence à regretter mais c'est trop tard et alors tout s'arrête.

Elle fit une pause et regarda par une des nombreuses fenêtres. Il faisait nuit noire mais là encore, on pouvait voir les lumières de la ville. Est ce que cela en avait été ainsi lorsqu'elle avait attenté à sa vie ? Très certainement ? Mais avec un certain bazar que pouvaient être les villes grecques, la chaleur et l'agitation en plus. Elle se replongea quelques temps à Sparte avant de reporter son attention sur Phoenix qui aurait pu croire qu'elle l'avait oublié le temps de son voyage intérieur. Elle continua d'une voix calme, un peu plus grave qu'avant.

- Sauf que je ne me suis pas réveillée dans l'au-delà. Je me suis réveillée sur le trottoir, j'étais tombée mais je n'était pas partie. J'ai demandé à un passant si j'étais morte, il m'a répondu que j'étais folle et que je devais rentrer chez moi. Je n'avais plus de chez moi, je ne savais plus où il était. Et je suis arrivée là. Ce soir-là, c'est la dernière fois que j'ai pleuré avant ce soir. Je ne sais pas si tu considères ça comme une blessure, mais je pense avoir perdu le contrôle de mes pensées. Elles ne sont plus que tristes et en colère. Jamais apaisées. Il y a toujours au fond de moi un brasier furieux qui consume tout ce qui est beau.

Mais tout cela, c'était avant ce soir. Tout à l'heure, elle avait pleuré, elle avait pleuré et s'était sentie faible. A chaque fois, elle était capable de tout. Comme frapper un Alpha, avec Peter. Dans ses moments de folie, elle n'avait jamais réfléchie et avait toujours agi sans conséquences et violemment. Quand elle était seule, elle pouvait détruire l'ensemble de son habitation par accès de colère. Devant Phoenix, elle s'était trouvée face à un mur malgré sa folie. Elle s'était retrouvée pantoise, sans jamais savoir quoi faire. Et tout à l'heure, elle s'était sentie apaisée. Comme si le brasier avait commencé à faiblir. Qui était-il à la fin ?  Il ne la soignait pas c'était certain, elle sentait d'ailleurs la violence du feu reprendre en elle, mais il la faisait avoir des réactions qu'elle n'aurait jamais dû avoir. Qui était-il ? Elle se leva et le regarda. Elle était terriblement frustrée de n'avoir aucune réponses à ses question et de se buter devant des murs toujours plus impressionnants.

- Phoenix qui es-tu  ? Que s'est-il passé ?
lumos maxima
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Mar 25 Avr - 21:35
Le récit de Médée était une complète énigme pour moi. Bien sûr, je n’étais pas idiot, elle avait souffert au point de se jeter du haut d’un immeuble. J’avais bien compris cette partie. C’est sa description de la souffrance qu’elle avait connu que je n’arrivais pas à saisir. J’avais connu la douleur deux fois, dans ma vie. La première étant le jour où mon père avait étranglé ma mère jusqu’à la mort. Encore, cela n’avait pas été une véritable souffrance, comme celle que les gens normaux connaissent. Ce jour-là, j’avais senti un poids dans ma poitrine et du dédain pour mon géniteur. Ce jour-là, j’avais promis que je la vengerais. Ce jour-là, j’avais renié mon père. Je m’étais libéré de lui et commencé à planifier sa destitution. Mais je n’avais pas pleuré ma mère, ni penser à me retirer la vie.

Puis il y avait eu ce qui s’était passé sur le toit une heure plus tôt. Là, j’avais définitivement ressentit quelque chose qui faisait mal, mais pas non plus à en vouloir me jeter de mon toit. Je me souvint de l’instant ou Médée s’était approchée du rebord, le moment où j’avais craint qu’elle ne saute. Mon instinct avait été plus juste que je ne l’aurais cru.

Quoi qu’il en était, j’étais la dernière personne à Beacon Hills qui pouvait compatir avec ce qu’elle avait ressenti, ce qui l’avait poussé à tenter de s’enlever la vie. Mais j’étais mécontent à l’idée qu’elle puisse faire une telle chose. Elle parlait à présent de colère et de tristesse. Deux émotions que je connaissais mal. À cet instant, je me demandai comment je pouvais réussir à l’aider, si je n’arrivais pas à comprendre le problème. Je trouverais les moyens de la comprendre. J’avais même une idée du comment, mais avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, Médée se leva. Son état avait de nouveau changé. Une minute elle était confuse, l’autre elle souriait, ensuite elle pleurait, puis maintenant elle se fâchait. Je n’étais pas un grand fan de l’imprévisibilité, et ce soir, on m’en servait à grande pelletée. Je restai calme malgré mon irritation. Elle voulait savoir qui j’étais.

Je me levai à mon tour et me mis à faire les cents pas, bien que je ne fusses jamais de ceux qui tournent en rond, comme des lions en cage. Aucune situation ne me déstabilisait, pourtant Médée le faisait avec autant de facilité qu’un canard sur un lac. Je lançais des regards vers elle tout en prenant ma tête entre mes mains. Elle attendait une réponse de moi et j’allais la lui donner. Je pouvais lui mentir, je le savais, elle ne s’en souvenait pas, mais à quoi bon ? Elle récupérerait la mémoire un jour et saurait, puis me détesterait. Je n’étais pas un menteur, bien que l’opportunité se présentait cette fois, je restai fidèle à moi-même. J’allais devoir me dévoiler si je voulais qu’elle reste. Je cessai de marcher en rond, m’arrêtai près de la plante qu’elle m’avait achetée à l’université et levai ma main au-dessus des fleurs blanches.

« Tu m’as déjà dit que j’étais ton premier amour.  » Commençais-je. « Je ne sais pas si c’est la vérité, nous nous sommes connu à l’université. Je crois qu’il y en a certainement eu d’autres avant moi, mais tu le clamais tout de même.  » Je fis une pause. « Nous nous sommes fréquenté durant un an. Cette plante, c’est toi qui me l’as offerte.  Je crois t’avoir rendu heureuse, pendant un temps, te rendre heureuse me plaisait. Mais c’est devenu trop sérieux.  »  Je m’éclaircis la gorge avant de continuer. « L’Amour n’était pas dans mes plans, ni à court, ni à long terme, pour plusieurs raisons très compliquées dont je t’épargne les détails. Je ne pouvais pas te garder dans ma vie, je savais que mon avenir serait sombre et je ne voulais pas t’y entrainer. »

Le seul être sur cette terre devant qui je baissais les yeux s’appelait Colin Walder. Maintenant Médée s’ajoutait à la liste. Je ne pouvais soutenir son regard en disant ce que je m’apprêtais à dire. « Je ne pouvais me résoudre à te quitter, j’ai donc préféré que tu le fasses. J’ai cessé de te rendre heureuse, mais encore, tu t’accrochais, tu ne voulais pas lâcher prise. Tu étais persuadée que j’avais des problèmes, que je vivais du stress. Tu ne voulais pas partir.  » Je fis une autre pause. « Tu avais raison, à la base, j’avais un problème, je vivais du stress, mais c’était à cause de toi. Je voulais que tu me détestes, mais plus j’agissais mal, plus tu voulais me sauver, de je ne sais quoi. Alors, j’ai mis une autre femme dans mon lit et là tu es partie.  »

Pendant que j’avais raconté l’histoire, le gardénia avait changé de forme. Je l’avais fait grossir, puis rétrécir. Les fleurs s’étaient ouvertes, puis refermées. Elle voulait savoir qui j’étais, ce que j’avais fait, et je lui offrais un bonus. Je lui présentais mes pouvoirs. Un secret que je ne lui avais jamais révélé. Je retirai ma main, prenant soin de donner au gardénia sa forme de départ. Je la regardais maintenant, mes yeux bleus dans les siens. Je ne savais pas quelle serait sa réaction. Si elle paniquait, je n’aurais d’autre choix que de la calmer avec mon pouvoir Émeraude. Je ne la laisserais pas quitter mon appartement énervée. Pas cette fois.

« C’était il y a onze ans. Je t’ai blessée et je m’en excuse, même si tu n’en a aucun souvenir.  » Je me raclai à nouveau la gorge. Faire des excuses, cela avait un goût étrange sur ma langue. Peut-être allait-elle me détester après cette révélation, et si c'était le cas, j'allais me servir de cette colère, afin d'éclaircir un doute dans mon esprit. Je lui tendis la main.

« Je t’ai montré mon pouvoir. Maintenant à ton tour. Viens ici, fais-moi souffrir, prends ta vangeance. Montre-moi ce que c’est de vouloir mourir. Je veux le savoir. Aide-moi à comprendre. Tu y arriveras, si tu te concentres, si tu le veux vraiment. »

A ghost from the pastft. Médée H. Antonopoulos.
Ʃkaemp はは ™
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Anonymous
Sam 29 Avr - 12:18
A ghost from the past

C'était donc cela. Ce n'était que cela. Enfin que. Médée se comprenait plus ou moins. Phoenix et elle s'étaient fréquentés. Relativement longtemps. Elle l'avait aimé. Apparemment beaucoup, pour lui avoir dit qu'il était son premier amour. A l'époque, il n'avait apparemment pas vraiment su si c'était vrai ou non. Médée n'était pas celle qui pourrait le lui confirmer, bien qu'elle fusse la première concerné par ces paroles. Médée ne savait pas si tout cela recollait les morceaux dans son esprit, ou si au contraire, cela rajoutait des morceaux au puzzle. Il lui avait fait du mal, il l'avouait, mais Médée pensait s'en souvenir. En l'ayant vu, des images douloureuses lui étaient revenues, oui, elle le croyait. Il lui avait fait du mal, beaucoup de mal. Et plus il parlait, plus les évènements autour de scène triste s'éclaircissaient, plus l'histoire lui devenait finalement un peu plus connue, un peu plus personnelle. Elle commençait peut être à se souvenir. Oui, elle se souvenait de cet attachement, de s'être accrochée longtemps à quelqu'un. C'était donc Phoenix. Elle se souvenait également d'avoir souffert après la scène qu'il avait décrite. Dont elle se souvenait partiellement. C'était donc cela, c'était donc tout cela. Elle l'avait aimé. Il avait voulu s'en débarrasser en quelques termes, après avoir été satisfait de la rendre heureuse. Mais par...lâcheté ? couardise ? peur ? il ne l'avait pas fait dans la norme. Et cela avait donc brisé Médée. Qui l'a quitté. C'était donc ainsi que tout cela c'était passé. Mais, et sur le toit ? Ces réactions étranges ? Cela n'avait plus de rapport avec tout cela ? Mais Médée ne voulait pas y réfléchir pour l'instant. Ce n'était pas le moment. Phoenix s'était levé, brusquement, et avait fait les cent pas, comme un lion dans une cage. Les questions de Médée le tourmentaient-il autant que cela ? Elle savait qu'elle n'aurait jamais dû poser ce genre de questions, elle le savait, mais sa curiosité avait pris le dessus. Elle ne pouvait pas rester en la compagnie d'une personne qu'elle pensait se souvenir mais dont elle n'en savait pas plus. Elle ne pouvait tout bonnement pas. Fascinée, accrochée à ses lèvres, elle écoutait Phoenix. Il lui révélait un pan de sa vie. Elle s'abandonna dans le récit, pourtant toujours sur la défensive. Elle le vit s'approcher de la plante solitaire qu'elle avait vu un peu plus tôt avant de se rendre à la salle de bain. C'était elle qui lui avait offerte ? Peut être si il le disait, elle ne s'en souvenait pas. Mais il se passa quelque chose de bien étrange, à mesure qu'il racontait leur histoire, la plante se mit à évoluer, grandir, rétrécir, mourir, revivre, sous l'effet des mouvements discrets de la main de Phoenix, qui était placée à quelques centimètres au-dessus de la plante. C'était donc ce genre d'histoires peu nettes dont il traitait quand il ne faisait pas des investissements immobiliers ? Qu'est ce que c'était que cela ? Elle le regarda avec des yeux ronds, avant de reprendre ses esprits, du mieux qu'elle le pouvait, alors qu'il lui présentait ses excuses pour l'avoir blessée par le passé, alors qu'elle ne s'en souvenait même pas. Non, en effet, elle ne s'en souvenait pas, ou pas bien. Mais c'était comme cela. Elle pouvait se morfondre toute la journée, ce qui lui arrivait souvent, cela ne ferait pas ressurgir des éléments passés de onze années.
Est-ce que tout cela était de sa faute ? Non, ce n'était pas cela qui l'avait poussée jusqu'à la mort. Mais est ce que tout cela l'avait mise sur le chemin du déclin ? Est ce qu'il avait été les prémices d'une souffrance telle que Médée eut besoin de se jeter du haut d'un immeuble ? Sûrement. Très certainement. Elle ne sût pas pourquoi, une rancœur qui avait un amer goût de déjà-vu refit surface, tout droit dirigée contre Phoenix. Pourquoi était-elle en colère contre lui ? Est ce que son discours non des moindres avait titillé son inconscient ? Peut être. Sûrement. Il s'approcha vers elle et lui tendit la main. Oui, il avait des pouvoirs, et elle en avait aussi. Elle le savait. Du moins elle le supposait. Elle avait pu faire des choses étranges lorsque sa colère débordait, lorsque sa colère, sa tristesse, sa rancœur, sa folie débordaient. Et c'était clairement le cas. Il voulait souffrir. Il lui demandait de lui montrer ses pouvoirs en en profitant pour prendre sa vengeance. Elle le pouvait si elle se concentrait. Et elle le savait. Il ne lui fallut pas bien longtemps avant de trouver la colère sourde qui attendait le seul petit instant pour déborder. Elle était au bord de la rechute. Mais si il voulait souffrir comme elle souffrait, c'était son choix. Elle le regarda droit dans les yeux.

- Si tu veux.

Médée écarta vivement la main de Phoenix avant de, sans réellement encore comprendre comme, lui faire passer toute sa tristesse, son chagrin, sa détresse et son amour par le seul biais de son regard. Elle puisait grandement dans ses forces, mais le flot de sentiments était tel qu'elle n'avait pas besoin de forcer pour le faire se déverser. Toutes ses peines, ses plus grands moments de tristesse et de chagrin furent les premiers à passer car ils étaient pour elle les plus faciles à exprimer. Toutes les fois où les larmes avaient été brûlantes sur sa peau, où ses sanglots lui avaient transpercé la poitrine, tous furent envoyés à Phoenix. Vint alors la colère. Toutes les fois où elle avait furieusement peint contre les murs, où elle avait hurler jusqu'à ne plus pouvoir même ouvrir la bouche, où elle avait détruit l'intérieur de son habitat, tous ces moments passèrent. Vint ensuite l'amour. Toutes les fois où son cœur s'était serré jusqu'à ce qu'il explose, où il était tel qu'il l'empêchait de manger et de dormir. Toutes les fois où elle avait aimé avec passion. C'était cela, toute la passion violente et douloureuse de sa vie déferla à travers ce lien optique. Tout cela remontait aussi chez elle si bien qu'elle commença à haleter. Comment ne pas souffrir ?
lumos maxima
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