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Dès lundi matin, suite à un week end très chargé avec ses nombreux clients, son réveil avait sonné pour huit heure et demi. Il fallait encore qu'elle règle une petite affaire avec un certain professeur d'université qui n'avait payé que la moitié la veille. La jeune femme aimait être payée dans la totalité, mais ce dernier n'avait pas eu assez. Alors dès qu'elle fut réveillée, elle s'était redressée de son lit, atteignant le réveil qui lui cassait grave les oreilles. Ses cheveux étaient en pêtard, et le maquillage qu'elle avait oublié de retirer la veille suite à la fatigue avait dégouliné sur son visage.
La japonaise s'était rendue dans la salle de bain, retirant son maquillage avant de sauter à la douche. Elle avait réglée la température afin que sa douche soit agréable, de la chaude température qu'elle aimait. Personne ne l'avait vu sortir son véritable sourire, tout ce qu'ils voyaient était une fille qu'elle n'était pas, une femme qui semblait leur sourire sincèrement alors qu'en faite, elle ne faisait que de jouer la comédie. Seul son frère jumeau et son arrière-grand-mère dont elle n'avait plus aucun contact savaient. Parce qu'ils l'avaient connus depuis toute petite, ce qui était tout à fait normal. Une famille était une famille. Pourtant, ces derniers l'avaient banni de la meute, Satomi ne voulait plus entendre parler d'elle, tandis que son frère jumeau avait couper les ponts avec elle. Souvent, elle se demandait comme son jumeau avait osé lui faire ça, couper les ponts alors qu'il était sa seule famille avec Satomi. Elle leur en voulait terriblement, mais en même temps, elle avait cherché. Satsuki avait cherché la meute avant d'être banni. Deux étaient morts à cause d'elle, parce qu'elle était le Diable. Qu'elle se prenait pour le diable. Elle se considérait, et certains, qui connaissaient la femme caché derrière ses jeux de comédies, ils la voyaient comme le diable.
Sa douche terminé, l'asiatique se séchait rapidemment le corps, et prenait le temps de sécher ses cheveux, profitant de les masser en douceur. Une fois sec, une serviette enroulée pour cacher son corps par habitude, bien qu'elle n'était pas pudique. Satsuki fouillait dans son armoire, cherchant des vêtements assez simple pour aujourd'hui. Puisqu'elle allait à l'université pour prendre le reste de l'argent que lui devait l'enseignant, elle n'allait pas s'habiller comme une prostituée. Elle trouva après une longue recherche un jean bleu clair, avec un débardeur blanc qui allait tout de même un peu dévoiler ses formes. Elle s'en fichait un peu qu'on la regarde en détail, que ce soit ses fesses ou ses seins, puisque s'était son travail et qu'ainsi, il était bien plus facile de se trouver de nouveaux clients. Une fois habillée, elle était retournée dans la salle de bien pour se coiffer, et par la même occasion appliquer un maquillage plutôt simple pour la journée. Elle attachait ses cheveux en simple queue de cheval, puis sortie de la salle de bain. Ensuite, elle se dirigeait jusqu'à la porte et s'en alla, sortant de l'hôtel où elle vivait depuis qu'elle était arrivée ici récemment.
Quelques minutes plus tard, Satsuki était arrivée à destination. Sous le regard de certains étudiants, elle s'avançait, roulant son postérieur de façon naturel pour attirer le regard des hommes sur celui-ci et faire rager certaines femmes. Elle se délectait de ce genre de scène jusqu'à ce qu'elle atteigne le bureau de son client, toquant avant de rentrer. Cela ne dura pas longtemps puisque l'homme lui avait déjà préparer l'argent qu'il lui devait. Cet homme la connaissait depuis le temps, étant un client assez fidèle. Elle le remercia, et ce fut en lui disant « à la prochaine » qu'elle quitta son bureau. Elle ne s'était pas attendu à ce que quelqu'un lui fonce dedans, mais ce n'était rien. Une fille qui ne faisait pas vraiment attention, encore. L'asiatique croisait le regard de cette fille. Le premier truc qui percuta son esprit était l'apparence très jeune de cette fille pour une étudiante normal. Quel âge avait-elle ? Satsuki devint curieuse, et vit dans le regard de cette fille, une opportunité de se l'approprier. Et ça risquait d'être fort intéressant. Elle attendit que cette fille s'excuse en première, pour lui jouer son petit numéro.
Si Kaylann adorait aller à l'université pour y étudier chaque jour - quoiqu'elle n'aimait pas se lever tôt, mais alors vraiment pas -, elle avait trouvé les deux dernières heures de la matinée interminables. Pas qu'elle n'aimait pas les cours d'anglais, mais leur professeur n'avait pas encore terminé de corriger leurs copies, et la jeune fille ne pouvait s'empêcher de s'inquiéter quant à sa note. Pourtant, il était évident qu'elle serait, comme toutes les autres, excellente, notamment parce qu'elle avait toujours le nez dans des livres et qu'il n'était pas rare qu'elle écrive à ses heures perdues. Elle était simplement incapable de se faire confiance et de se dire qu'elle avait réussi, et ce malgré son QI supérieur à la moyenne. Elle avait toujours peur d'échouer, de faire n'importe quoi - les hors-sujets la terrifiaient tout particulièrement, elle ne pouvait le nier -, de rendre quelque chose d'incomplet ou de simplement mal écrit. Elle refusait de décevoir sa mère en lui ramenant une mauvaise note, et sans doute était-ce pour cela qu'elle passait des heures à travailler en dehors des cours alors qu'elle avait déjà une moyenne impressionnante. Elle s'investissait énormément dans tout ce qu'elle entreprenait, ses études en faisant évidemment partie puisqu'elle voulait à tout prix devenir médecin. Qu'importe que cela soit difficile, elle était suffisamment déterminée pour consacrer des nuits entières à des devoirs s'il le fallait, et ce malgré son amour indéniable pour son lit - dont le matelas était infiniment confortable - et les grasses matinées.
Par conséquent, la jeune fille avait passé ces cent-vingt dernières minutes à se ressasser le sujet du devoir qui leur serait rendu seulement dans trois jours, réfléchissant aux autres exemples qu'elle aurait pu donner tout en se maudissant de ne pas y avoir pensé le jour-même. Assurément, elle suivait tout de même le cours et prenait des notes, ne pouvant néanmoins lutter contre quelques moments d'absence durant lesquels son regard se faisait vide et son visage inexpressif. Puisqu'elle ne parlait que rarement en classe, personne ne se rendait compte de rien, et c'était bien mieux ainsi. Elle n'avait quasiment rien dit de la séance, se contentant de retranscrire les paroles de l'enseignante sur des feuilles tout en griffonnant de temps à autre dans leurs coins, tentant de se vider la tête sans réellement y parvenir. Elle n'avait été interrogée qu'une fois, et par chance c'était pendant un moment de lucidité, ce qui lui permit de répondre sans trop se faire remarquer avant de se plonger à nouveau dans ses pensées inquiètes et emmêlées. Evidemment, parce qu'être des plus distraites durant un cours ne suffisait pas, son ventre commença à se plaindre à peine une heure et demi après le début du cours. Elle pesta, fulminant lorsque l'image d'un éclair au chocolat - sa pâtisserie préférée - lui traversa l'esprit. Pourquoi était-elle si gourmande ?
Lorsque la sonnerie retentit enfin, l'adolescente ne put retenir un soupir de soulagement qu'elle parvint néanmoins à faire discret. Elle rangea ses affaires, veillant à ne pas abîmer ses feuilles tout en glissant son trieur dans son sac qu'elle jeta une fois fermé sur son épaule. Elle quitta bien vite la salle, saluant dans un murmure l'enseignante, persuadée qu'elle ne l'avait pas entendue. Elle faisait toujours cela, simplement pour se dire qu'elle était polie sans pour autant attirer l'attention de ses camarades de classe. Elle marchait donc dans l'un des couloirs du grand établissement pour rejoindre la cafétéria lorsqu'elle heurta quelqu'un. Par chance, elle ne tomba pas par terre, se contentant de tituber un instant avant de reprendre ses esprits. Elle leva la tête, se rendant compte qu'elle avait bousculé une jeune femme d'une vingtaine d'années qu'elle n'avait jamais vue dans l'établissement. A vrai dire, elle était même certaine de ne pas la connaître du tout, se fiant à son excellente mémoire qui ne se souvenait absolument pas de ce visage aux allures asiatiques. « Je...je suis désolée, » murmura l'adolescente en pinçant les lèvres, gênée de l'avoir bousculée. « Je... j'aurais dû faire plus attention... » ajouta-t-elle, en baissant les yeux vers ses chaussures. Sa voix tremblait légèrement, mais rien d'inhabituel pour une jeune fille infiniment anxieuse qui était si réservée et timide qu'elle peinait à adresser la parole à la majorité des personnes de la ville. A vrai dire, elle n'était à l'aise qu'avec ses amis - qui étaient bien peu nombreux ici - et sa mère, ayant même des difficultés à parler à ses professeurs ou à ses camarades de classe. Elle parvint néanmoins à relever les yeux vers celle qu'elle avait bousculé, espérant simplement qu'elle ne lui en tiendrait pas rigueur. Elle n'avait pas l'air méchante, alors peut-être passerait-elle l'éponge et ne la sermonnerait pas inutile. De toute manière, elle était bien trop tête en l'air de nature pour ne pas recommencer, évidement sans le vouloir puisque blesser d'autres personnes était bien la dernière chose qu'elle voulait faire.
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