1 an † Abandon
Ce jour-là il faisait froid, terriblement froid. Tellement froid que des flocons de neige avait immaculé de leur blanc les fenêtres de l'orphelinat. De l'autre côté des vitraux fusait des petits cris d'enfant. Enfin plutôt d'un enfant en particulier, un enfant que l'on venait d'abandonner sur le seuil de la porte de l'établissement, sans indications. Rien. Juste un vulgaire panier dans lequel on l'y avait déposé, enroulé dans une chaude couverture avant que quelqu'un ne le découvre et l’emmène à l'intérieur. Quand on le regardait de plus près, on remarquait qu'il ne faisait que pleurer, et qu'il toussait beaucoup, mais que quand il ouvrait les yeux, on pouvait voir deux magnifiques petits iris d'un bleu glacé envoutant. Par la suite, on découvrit que c'était un enfant très enclin aux maladies, très fragile. Peu de personnes avaient envie d'adopter un gamin comme ça, trop pénible à s'occuper. Mais un beau jour, peut-être quelques mois après son abandon, une jeune couple dont la maman ne pouvait procréer devint l'espoir du jeune enfant. Tombant sous le charme de ses yeux de glace et de son petit air fragile, les deux parents l'adoptèrent sur le champ et le ramenèrent dans leur petite maison à Vancouver. Commença alors la vie du petit Cameron Blue James, un vrai rêveur et aventurier dans l'âme.

12 ans † Camping Time
Les James avaient décidé de faire plaisir à leur petit Cameron malade en le sortant un peu de leur maison et de toute cette civilisation qui grouillait autour d'eux comme des fourmis. C'était parti pour un petit week-end en famille ! Armés d'une toile de tente trois places et d'une glacière qui contenait tout ce qu'il pourrait manger durant leur périple, la petite famille s'était décidée à camper dans une jolie forêt tout près de chez eux, dans le Garibaldi Provincial Park, un endroit réputé pour être calme et tranquille, sans danger en somme même si quelques animaux traînaient par-ci par-là. Une fois bien installé sur un sol bien droit et bien dégagé de tous arbres pour que Cameron puisse voir les étoiles qu'il aimait tant, ils décidèrent de manger puis d'aller se coucher, voyant que ce soir-là le ciel était bien trop rempli de nuages.
Alors que tout le monde dormait paisiblement, au beau milieu de la nuit, des bruits étranges réveillèrent Cameron. Se frottant les yeux, il regardait autour de lui quand une ombre rapide passa devant les arbres. Curieux comme il était, il enjamba difficilement sa mère qui se trouvait en travers de son chemin, endormie depuis un bon moment, avant de sortir discrètement de la tente. Une fois dehors, il s'avança dans la pénombre avant de lever la tête vers le ciel, qui laissait maintenant entrevoir ses étoiles, illuminant le champ de vision de Cameron de leur clarté et de leur luminosité. Alors qu'il s'éloignait du campement en baissant la tête, deux points rouges entre les arbres le fit sursauter. Il n'eut pas le temps de bouger ou de crier de tous ses poumons que la chose bougea extrêmement rapidement et se rua sur lui. Même pas une fraction de secondes étaient passée que la bête était déjà partie sans faire de dégâts, enfin c'est ce que croyait Cameron quand une douleur lancinante le prit dans le mollet. Il regardait sa blessure qui ressemblait étrangement à une marque de morsure mais, ne voulant pas inquiéter ses parents pour ne pas qu'il le punisse d'être sorti de la tente pour "voir les étoiles", il retourna vite se coucher et se réveilla plus tôt le lendemain pour pouvoir cacher avec des vêtements sa morsure, qu'il lui faisait tout de même mal. Il comptait garder le secret encore longtemps mais, alors que quelques jours plus tard il voulait vérifier si sa blessure s'était infectée et avait empirée, à sa plus grande surprise, il découvrit, à la place d'une peau "lacérée, une surface plane et sans trace. Étrange. Tout à fait étrange. Mais quand on a que 12 ans on s'en rend pas vraiment compte, sauf quand on devient insensible à toutes maladies possibles, alors que c'était bien le contraire il n'y a pas si longtemps que cela.

13 ans † Sound off
La maison sans dessus-dessous. Les coussins, le canapé et les tableaux éventrés. La table et les chaises lacérées. Deux corps. Immobiles. Et du sang. Du sang partout. Des éclaboussures sur les murs, le mobilier, partout. Des organes dont il ne soupçonnait même pas l'existence, dispersés dans la pièce, çà et là. Et un petit garçon aux cheveux blancs au milieu de tout ça, dont les mains étaient, elles aussi, tâchées de sang. C'était sa première transformation. Mais ça, il ne le savait pas. Tout autant qu'il ne savait pas que c'est lui qui avait fait ça. Croyant que quelqu'un avait commis un meurtre, mais que ce n'était sûrement pas lui. Il savait que ce n'était pas ses véritables parents, mais il les aimait trop. Trop pour voir ce massacre d'ailleurs. Non, il ne voulait le dire à personne. Jamais. Il se jura de ne plus jamais ouvrir la bouche. Non, il ne voulait pas que tout le monde sache ce qui est arrivé à ses parents adoptifs. Jamais. Non. Jamais. Jamais...

15 ans † Beacon Hills
Comment il avait atterri dans cette petite ville de Californie ? Il n'en savait trop rien. Sûrement qu'à force d'aller de famille d'accueil en famille d'accueil il avait fini par se retrouver ici, chez les Owen. Ou peut-être surtout parce que son nouveau père allait aussi devenir son je-ne-sais-combientième psychologue. Franchement, pour être honnête, ça le faisait chier. Mais au final, après chaque séance, il se rendait compte que c'était quelqu'un de compétent, même de très compétent, mais qu'il le préfère assurément en tant que père. Mais ce qu'il aimait dans ses séances quotidiennes, c'est quand on lui demandait de dessiner ce qu'il ressentait. Et là, le crayon courrait tout seul sur le papier, créant des liens illogiques entre un trait et un autre, pour finalement donner une magnifique œuvre d'art. Sauf qu'il se moquait bien de la consigne principale, puisqu'il dessinait ce qui lui passait par la tête. Il se faisait souvent réprimander par son père et ça le faisait rire. Quelques années plus tôt il aurait sûrement fait un dessin mystérieux, noir en soi, qui ne serait compréhensible que pour lui, mais aujourd'hui il prend plaisir à dessiner juste pour quand il en a envie. Et en plus de cette passion, lui est venu celle de la photographie et de la musique. Soit il passait son temps dehors à dessiner ou à prendre en photo son entourage naturel - ou humain d'ailleurs -, rentrant parfois très tard ou dormant carrément dans des endroits insolites, soit il faisait chier tout le monde à taper avec des baguettes - ou ses couverts - sur la table de la salle à manger, le casque sur les oreilles, ou bien sur sa batterie installée dans sa chambre.

20 ans † De nos jours...
Réussir. Tout ce qui comptait pour lui c'était réussir. C'était donc pour ça qu'il a décidé de suivre la filière avec de la littérature. C'est sa deuxième année dans cette Université, et il s'y plaît. Il n'avait pas beaucoup d'amis - voire pas du tout - mais ce n'est pas ce qui importait (de toute façon sa sœur adoptive était aussi là pour lui). Il s'en fichait d'être vu comme quelqu'un de bizarre, de louche ou bien d'handicapé. Il se contentait de réussir dans ses études et c'est tout. Enfin dans les différents domaines où il est bon aussi - le dessin, la photographie, la musique - mais la littérature il aimait ça. Pourquoi pas devenir écrivain plus tard ? Quoi que...c'est bien trop conséquent pour quelqu'un comme lui qui ne se dévoile carrément pas. Mais il n'y avait pas que ça qui était en rapport avec la littérature et à propos de quoi il veut en savoir plus. Lui. Le surnaturel. Il veut en apprendre plus sur ce domaine, même si certaines histoires remontent à des lustres, il chercherait par tous les moyens à en savoir plus sur ça car il a compris qu'il n'est pas comme les autres.