Wrong place, at wrong moment.

I’ve tried to make this life my own, to find myself, I’ve searched alone. To let love go and let it in, I found it burning like a sin. I’ve worked it out, but learned it hard, it’s sad inside and life is out. Till I won’t settle down and watch either way.
 

Quoi de mieux qu'une belle journée de printemps ensoleillée pour aller se promener en forêt ? J'en avais tellement eu envie aujourd'hui que je ne pus m'empêcher d'y penser toute la matinée tandis que je déjeunais tranquillement dans la cuisine une délicieuse assiette de pancakes chauds, accompagnés de quelques tranches de bacon bien grillées et d'une grande omelette d’œufs brouillés. Hum...je me régalais les papilles. Ma mère savait décidément cuisiner comme un grand chef digne d'un restaurant cinq étoiles ! Oui bon peut-être que j’exagère un peu mais j'adore vraiment trop quand c'est elle qui me prépare le petit déjeuner quand je me lève le matin. Depuis ma place, je la regardais d'ailleurs mater la télé tout en zappant à tour de bras. Visiblement, aucun programme que passaient les chaînes ne lui plaisait puisqu'elle ne cessait d'appuyer frénétiquement sur les touches de la commande noire. Je la dévisageais avec le sourire – enfin plutôt l'arrière de sa tête –, tandis que j'avalais une autre bouchée de mon subtile et délicieux petit déjeuner.

Après enfin avoir fini mon déjeuner, je me leva et alla embrasser ma mère sur la jour en lui disant que je partais faire un tour en forêt pour me dégourdir les jambes et m'aérer avant de monter dans ma chambre pour me préparer. Mon lit deux places, laissé en vrac après que j'en sois sorti, trônait au milieu de la pièce tandis que de l'autre côté une grande armoire lui faisait face. Je me dirigea donc vers celle-ci, l'ouvrant à la volée tout en y jetant un coup d’œil rapide. A l'intérieur était rangé par petite colonne chaque type de vêtements. Vers le haut il y avait les t-shirts, les vestes et vers le bas tout ce qui est jeans, caleçons, chaussettes, chaussures et tout le tralala. J'attrapais tout ce qu'il fallait pour m'habiller convenablement, laçant mes converses rapidement, avant de me diriger vers la salle de bains. Mes cheveux en bataille, j'entrepris de les coiffer à l'aide d'un peigne et d'un peu de gel, puis je m'attaqua à mes dents pour y passer un coup de brosse. Pour finir, je me mis un petit coup de déo et de parfum Invictus et le tour était joué pour la journée. Enfin prêt, je choppa mon téléphone, que je rangea dans la poche arrière de mon jean, puis mes écouteurs que j'enfonçais dans mes oreilles.

Les rues de Beacon Hills semblaient désertes, il n'y avait pas un chat, mis à part peut-être quelques voitures qui roulaient par-ci par-là, mais ce n'est pas ce qui me préoccupait le plus puisque ma destination finale n'était autre que la forêt ténébreuse et mystérieuse de cette petite ville surnaturelle. J'empruntais un sentier que je prenais tout le temps étant enfant qui m'amenait tout droit au centre de la forêt, là où les joggeurs viennent souvent faire leur petit footing. De plus, mon sourire s'agrandissait de plus en plus au fur et à mesure que je m'enfonçais dans le cœur de cette jungle. Il faisait d'ailleurs de plus en plus sombre aussi, les immenses branches des gigantesques arbres feuillus ne laissant pas passer les rayons si chauds du soleil, comme si ça leur étaient interdits d'entrer. Ça faisait froid dans le dos, mais à quoi bon avoir peur pour quelqu'un comme moi ? C'est plutôt moi qui semait la terreur et pas l'inverse, pas une forêt aussi "banale" en tout cas. Enfin bref, je continua ma marche quelques minutes avant d'enfin pourvoir me poser au pieds d'un immense tronc, me calant entre ses grandes racines sortant de terre. Les écouteurs toujours dans les oreilles, je me laissa aller, fermant doucement mes paupières...

Quoi ?! Hein ?! Qu'est-ce qui se passe ?!
Plusieurs cris stridents –  et pas des plus graves, oui 'fin c'est logique me direz vous –  venait de fendre l'air tel un sabre fendrait une pastèque en deux – oui bon c'est bon, vous avez fini de me juger ? Je mets les comparaisons que je veux d'abord ! –. Je me levais alors hâtivement, totalement paniqué et pas sans avoir vraiment émergé de ma petite sieste. Soudain, une odeur de sang parvint jusqu'à mes narines, me laissant comme un désagréable goût métallique dans la bouche. Je fronçais les sourcils, me dirigeant avec précaution vers l'endroit où j'avais entendu ces horribles cris, tout en rangeant docilement mes écouteurs dans ma poche pour être plus concentré dans ce que je verrais sûrement devant moi. Et là, je vis le massacre d'assurément deux joggeurs qui voulaient courir ici tranquillement, sauf que voilà. Ça ne s'était pas passé comme prévu, visiblement, vue le sang qu'il y avait éparpillé partout, tout comme les organes qui se baladait ça et là, et les immenses marques de je sais pas trop quoi qui striaient les deux corps. Oui bon en bref, les deux étaient maintenant de la chair à pâté et devenaient carrément méconnaissables tellement leur visage avaient été affreusement saccagés. Je faillis déglutir, concentrant quand même mes yeux sur les deux cadavres. Putain, c'est vraiment dégueulasse bordel ! Qui ferait ça de manière aussi désordonnée ? Sûrement pas moi. Personnellement, j'aurais tellement bien saccagé le corps et l'aurais tellement bien éparpillé, enterré, brûlé ou noyé que personne ne l'aurait jamais retrouvé. Bref, passons les détails. La personne qui avait fait ça devait assurément une créature surnaturelle pas toute seule dans sa tête – il devait y avoir des nations entières chez lui ou elle! -. Bon j'avoue que je ne suis peut-être pas tout seul dans ma tête non plus mais je ne serais pas capable d'un tel bordel.

Tandis que j'observais les deux corps, tâtant un peu la chair découpée en morceaux, un bruissement de feuilles se fit soudainement entendre derrière moi. Je tourna encore une fois vivement la tête, surpris de m'être fait surpris moi-même en train d'analyser les joggeurs assassinés. Dans l'obscure clarté de cette fin d'après-midi, je n'arrivais pas à voir distinctement la personne qui était en face de moi. La seule chose dont j'étais sûr, c'est que c'était une jeune femme vue l'odeur qu'elle dégageait. Pour le reste, je ne suis pas assez prêt d'elle pour affirmer quoi que ce soit.