Cela faisait quelques semaines qu'on avait été sauvé du collectionneur. J'aurais dû aller bien. Mais j'avais toujours cette peur constante parce que j'avais réalisé que malgré mon nouveau statut, je n'étais pas plus forte qu'avant. Au contraire même. J'avais cette sensation d'être encore plus vulnérable que quand je n'étais qu'une humaine. Peut-être parce qu'en ayant évoluée, j'avais aussi attiré d'autres créatures plus complexes et bien différentes. Des créatures que je n'étais pas prête à affronter, que je n'avais pas été préparée à affronter. Alors je restais en majorité du temps dans mon lit, sous les couvertures, bien au chaud. Parce que j'avais l'impression que là au moins, rien ne m'arriverait. Isaac avait bien essayé de me faire sortir mais je n'en avais guère envie. Ce jour là, je l'entendais faire les cent pas devant la porte. J'espérais qu'il allait finir par se lasser et repartir. Mais non. Je l'entendis frapper quelques coups à la porte avant d'entrer. « Hey! » Je ne répondis pas, pensant qu'il croirait que je dormais et sortirais aussi vite de la chambre qu'il n'y était entré. Il s'installa au coin du matelas. « Callie !? » Un soupire m'échappa alors que je gardais toujours le silence. « J’aimerais bien comprendre ce que tu vis, je veux t’aider! Par contre, il faudrait que tu sortes de ce lit et de cette chambre… Tu ne peux pas rester enfermée ici toute ta vie. » Je lui tournais le dos mais je décidai de me couvrir totalement, la tête comprise. « Fiches moi la paix... » J'avais joué ma forte pendant qu'on était prisonnier. J'étais prête à rentrer dans le tas parce que je pensais qu'à nous tous, on réussirait à sortir. Alliés tous ensemble, on allait obligatoirement réussir à sortir. Mais ça n'avait pas été le cas. Personne ne savait ce que je ressentais. Je me sentais tellement... Faible. J'avais tué des gens lors de ma première transformation et je n'étais même pas fichue de me protéger toute seule d'un kidnapping... Je me sentais nulle. Alors je restais simplement prostrée dans mon lit. « J'ai besoin de solitude... » C'était faux. Je voulais être seule parce que je ne voulais pas avoir à avouer que je me sentais si faible et vulnérable. Mais la vérité, tout au plus profond de moi-même, c'était que j'avais besoin qu'on me booste et qu'on m'apprenne. Qu'on m'apprenne à me battre et à me défendre pour essayer de faire en sorte que plus jamais une telle chose ne se produise. Je n'étais simplement pas prête à l'admettre et encore moi à le dire à voix haute, que ce soit à Isaac ou à quelqu'un d'autre.

J'avais bien essayé de le faire partir, de lui faire comprendre que j'avais envie et besoin d'être seule. C'était sans compter sur son côté obstiné. Il ne semblait décidément pas prêt à lâcher le morceau. Je dirais même que c'était plutôt tout le contraire pour être tout à fait honnête. Je continuais à sentir son odeur et surtout, je ne l'avais toujours pas sentis se lever du lit. Les secondes passèrent. J'espérais secrètement qu'il finirait par se lasser et sortir de la chambre mais non. J'avais encore une fois tout faux. Il se leva oui, mais pas pour sortir de la chambre. Il découvrit mon visage et reprit la parole. « Je suis désolé, Callie… Mais j’en ai assez… Tu te lèves et nous allons prendre un petit déjeuner que toi et moi, à l’extérieur de l’appartement… » J'avais envie de me mettre en colère. Cette fois-là, il était là à tout faire pour essayer de m'aider, pour me forcer à me remettre de ce que j'avais vécu. Mais où était-il la première fois que j'avais tant eu besoin de lui? Il n'avait pas été là... « T'en as assez? C'est marrant que tu sois là aujourd'hui alors que quand j'avais le plus besoin de toi, psychologiquement et surnaturellement, tu n'étais pas là pour moi. » C'était peut-être bas, il n'avait pas mérité que je lui rappelle son absence alors qu'il essayait de m'aider. Mais quand j'avais subis la transformation, il n'avait pas été là pour m'aider avec le côté surnaturel et il n'avait pas été là pour m'aider psychologiquement parlant quand je m'étais rendue compte le lendemain de la pleine lune des dégâts et des meurtres que j'avais commis. Je détournai mon regard. « Très bien. On va le prendre ton fichu petit-déjeuner. Mais tu me fiches la paix après. » Je me découvris totalement et me levai pour aller dans la salle de bain me doucher. J'étais froide et méchante alors qu'il ne le méritait pas. Je ne savais même pas pourquoi je me comportais comme ça avec lui. Clairement, ce n'était pas juste. Rien de ce qui était arrivé avec le collectionneur n'était de sa faute en plus de ça. Je soupirai en me douchant. Il fallait que je me calme. Il essayait juste de m'aider... Je m'habillai et sortis de la salle de bain une fois prête à partir. « On peut y aller. » Et je mis une paire de chaussures avant d'aller vers la porte d'entrée. Là, je m'arrêtais une seconde. J'avais un peu peur de sortir alors je restais bloquée devant cette porte, debout, le coeur battant plus rapidement que nécessaire, anxieuse. Il n'aurait aucun mal à le sentir.

D'accord, ce n'était pas sympas du tout de lui sortir sans cesse son erreur passée quand il s'était tiré de Paris sans rien dire, en me plantant derrière lui comme si j'avais jamais été importante à ses yeux, pas même une seconde, malgré tout ce qu'il m'avait confié durant nos mois passés ensemble. J'avais été tellement blessée et pourtant, je réalisais que je l'avais peut-être blessé à mon tour en lui rappelant ça alors qu'il essayait juste de m'aider. Mais c'était trop tard, je l'avais dit. Et quelque chose qui avait été dit ne pouvait pas être retiré aussi facilement. Je savais de quoi je parlais. « À défaut de ne pas avoir été là avant, je suis là maintenant ! » Je détournai le regard et me dirigeai vers la salle de bain sans même répondre. Qu'aurais-je pu dire de toute façon? Ce que j'avais dis, je l'avais dit. Je ne pouvais pas retirer mes mots même si intérieurement, je regrettais à présent ce que je lui avais balancé. Finalement, je me préparai mais une fois devant la porte, je n'osai pas l'ouvrir pour mettre les pieds dehors. Je me souvenais de ce que j'avais vécu et ma condition de créature surnaturelle ne m'aidait en rien. Cela ne me rendait pas plus forte ou plus courageuse, au contraire. J'avais l'impression d'être encore plus vulnérable parce que visiblement, être une créature ne nous mettait pas à l'abris du danger. Simplement, les dangers qu'avaient à affronter une créature n'étaient pas les mêmes que ceux des humains. Et j'étais encore tellement novice qu'au lieu d'utiliser mon côté surnaturel comme une force, j'avais plutôt la sensation que c'était une faiblesse. Je sentis en entendis Isaac venir près de moi. « Callie… » Je devais avoir l'air pathétique... Être une créature et être terrorisée à l'idée de sortir... Oui, ça devait avoir l'air pathétique vu de l'extérieur. « Tout va bien aller. Il ne peut plus te faire du mal, d’accord? Et rien ne t’arrivera, je te le promets. Je vais te protéger… » J'hochai doucement la tête et je glissai doucement ma main dans la sienne. Au fond, je ne lui en voulais plus tant que ça de m'avoir laissée à Paris. Il fallait passer à autre chose. C'était simplement plus fort que moi. Et puis, lui en vouloir était plus facile que d'admettre que j'avais peur, tout simplement. « Je crois pas te l'avoir dit ce jour-là... Mais... Merci... De m'avoir sauvée... » Je fixai un point devant moi. Ce n'était pas facile à admettre mais oui, je lui était reconnaissant. Je me souvenais parfaitement de la manière dont il était venu vers moi une fois qu'ils nous avaient retrouvés. Je me souvenais de la manière dont j'avais entouré son cou de mes bras. Ce ne fut qu'après le soulagement passé, j'avais compris que je n'étais pas autant à l'abris que j'aurais pu le penser et c'était là que la peur s'était enclenchée et installée en moi. « Je te fais confiance... » J'hésitai avant de tourner mon regard vers lui pour le regarder droit dans les yeux. Parce que oui, même si je n'en donnais pas l'impression, j'avais confiance en lui et je voulais qu'il le lise dans mon regard.

D'une certaine façon, Calista lui avait plus ou moins pardonné ce qu'il avait fait en la laissant derrière lui sans jamais lui dire au revoir. Pouvait-elle lui en vouloir pour toujours et à jamais? Bien sûr que non. Mais elle ne cessait de se demander si la raison pour laquelle il l'avait quittée de cette façon n'était pas simplement parce qu'elle n'avait jamais comptée pour lui autant qu'elle aurait pu l'imaginer, malgré qu'il s'était confié à elle sur son secret. C'était peut-être nul de penser à ça, mais c'était ce qu'elle se demandait. C'était comme ça. Alors le jour où il s'était dirigé vers elle en courant, pour la sortir de cet enfer dans lequel elle se trouvait depuis des semaines, elle avait compris. Elle avait compris qu'elle était importante à ses yeux, au moins un minimum. Sinon il ne se serait pas "jeté" sur elle en la retrouvant enfin. C'était un peu la réponse à ses questions silencieuses mine de rien. En quelque sorte paralysée devant la porte d'entrée de la maison, je réalisai que je n'avais peut-être même pas prit le temps de remercier le beau brun de m'avoir sauvée la vie. Je savais très bien qu'il n'avait pas travaillé seul mais quelle importance? Il avait participé à me sortir de là, il n'avait rien lâché, il ne m'avait pas abandonnée cette fois-ci... Alors il méritait largement mes remerciements. Dans mes souvenirs, j'avais juste passé mes bras autour de son cou pour qu'il me serre dans ses bras, sans rien dire. Sur le moment, j'avais sûrement jugé que c'était suffisant. Mais il avait autant le droit à un remerciement clair, net et précis, que simplement un câlin. Même si mon geste voulait bien sûr tout dire. « Pour tout te dire, je ne me souviens plus si tu m’as remercié, tout est flou lorsque je repense à cette journée, à ce moment… Mais tu n’as pas à me remercier. J’ai fait ce que j’avais à faire pour sauver la personne que j’aime, d’un psychopathe. J’ai bossé jour et nuit pour te retrouver. Bon… Je n’ai pas tout le mérite, au contraire, mais l’important, c’est que tu es là maintenant… Et, je suis certain que même si tu me détestais probablement toujours à l’époque, tu aurais fait la même chose pour moi. » Je l'avais écouté attentivement, malgré que la partie "pour sauver la personne que j'aime" m'avait un peu fait bloquer.

Je plongeai mon regard dans le sien. « Je ne t'ai jamais détesté... J'étais fâchée contre toi et blesser, alors je me suis montrée froide et distante, comme si je te détestais... Mais je n'ai jamais vraiment réussis à te détester...  » J'avais un peu de mal à lui dire qu'il me rendait en vérité dingue. Je n'étais clairement pas insensible à son charme. Mais j'avais aussi un peu peur qu'il ait parlé d'aimer quelqu'un comme une amie, pas comme je pouvais l'aimer au fond de moi-même... On ne parlait peut-être pas du même genre de sentiments et ça me terrifiait. Je ne voulais pas me faire de fausses illusions pour souffrir par la suite. Je lui avouai par la suite que j'avais confiance en lui. C'était la stricte vérité. « Merci, Callie ! » Je souris doucement en le regardant toujours dans les yeux et j'hochai légèrement la tête. Il avait le droit de savoir après tout. « Je suis prêt, quand tu l’es… Si ce n’est pas aujourd’hui, ça sera demain ou après-demain, dans une semaine ou dans un mois. » J'étais prête. Avec lui, j'étais prête. Mais j'avais aussi besoin de savoir d'abord autre chose. Je me mis face à lui. « Je suis prête... Mais j'ai d'abord besoin que tu répondes à ma question et sois sincère... Hum... Tu voulais dire quoi par... la personne que tu aimes...? » J'avais peur de voir mes minces espoirs qu'il puisse ressentir de l'amour pour moi s'évanouir dans un nuage de fumée. Mais je devais prendre le risque. Peut-être que nous étions finalement de retour sur une même longueur d'ondes et je ne voulais pas prendre le risque de passer à côté de ça. Je l'aimais. Je ne l'aurais jamais avoué la première, sans doute, mais j'étais dingue de cet homme... La voila, la vérité sur mes sentiments pour lui. Alors oui, j'avais été en colère. Mais oui, je l'aurais sauvé si les rôles avaient été inversés. Parce que je l'aimais. Plus qu'un simple ami. Il ne restait plus qu'à savoir si c'était le cas de son côté aussi.

Jamais je n'avais pensé qu'un jour on en arriverait là, que notre relation prendrait cette tournure. Tout semblait si simple en France... Une relation banale entre deux jeunes gens. C'était si bon la simplicité parfois... Puis il y avait eu cette révélation sur sa véritable nature mais ça ne m'avait pas dérangé. Certes, ça avait été difficile à digérer mais savoir qu'il me faisant tant confiance était plaisant et jamais je ne l'aurait trahis. Ni lui, ni Chris d'ailleurs. Puis ils avaient disparus, du jour au lendemain. Et c'était sûrement là que les choses s'étaient le plus compliquées entre nous pour être tout à fait honnête. Du moins, je crois. Suite à ça, toutes les complications s'étaient enchaînées. Ma transformation, les problèmes reliés à ma nouvelle nature, ma colère envers Isaac pour son abandon et pour ne pas avoir été là lorsque j'avais eu le plus besoin de lui. Puis il y avait eu le Collectionneur. Il n'y avait pas eu beaucoup d'évènements qui nous avaient faciliter la tâche. Mais voila que les choses semblaient être sur le point de changer... Il avait parlé d'une personne qu'il aimait et j'avais besoin de comprendre ce qu'il voulait dire par là. C'était essentiel pour moi de savoir ce à quo il pensait en prononçant ces quelques mots. « Je ne m’en cacherai pas. Depuis le tout début, j’ai des sentiments pour toi et ils se sont développés à une vitesse éclair. J’ai décidé de partir parce que j’avais peur de revivre ce que j’avais vécu avec Allison, ici même, à Beacon Hills. Je n’ai pas vraiment d’expérience en ce qui concerne les relations amoureuses. J’ai fait des erreurs et j’en prends toute responsabilité. Je suis heureux de savoir que tu ne me détestes pas. J’ai réalisé beaucoup de choses depuis que tu es venu me rejoindre et j’ai eu peur de te perdre lorsque ce psychopathe t’a kidnappé. Je n’ai jamais perdu espoir et je t’ai retrouvé et maintenant, je ne veux plus te laisser partir. Je t’ai perdu presque deux fois et je ne survivrai pas à une troisième. » Quand il commença en se plaçant face à moi, je sentis les battements de mon coeur allaient de plus en plus vite. J'avalai difficilement ma salive. Pourquoi n'avait-il rien dit plus tôt? Je laissai s'écouler quelques secondes de silence, le temps d'imprimer tout ce qu'il venait de dire. « Mais je ne suis pas Allison... Et... Pourquoi tu n'as rien dit plus tôt...? » Il avait fallu que je me fasse kidnapper pour qu'il réalise tout ça? Je détournai les yeux un instant avant de les reposer sur lui. Je posai ma main sur sa joue. « Je partirais pas... Et puis, t'as intérêt à me protéger de toute façon sinon je viendrais te hanter jusqu'à la fin de ta vie, quoi qu'il m'arrive... » Je ris doucement, tentant de faire une blague pour détendre l'atmosphère. Puis je m'approchai pour passer mes bras autour de son cou et me blottir contre lui. « Tu n'imagines pas combien de fois j'ai imaginé et espéré t'entendre dire ça un jour... » Je n'osais pas l'embrasser, de peur d'aller trop vite ou qu'en savais-je. Alors je restai contre lui, soulagée d'avoir entendu ses quelques mots.

Je n'arrivais pas à comprendre pourquoi il ne m'avait rien dit plus tôt sur ce qu'il ressentait pour moi. Il m'avait brisée le coeur et je me rendais compte aujourd'hui que si je n'avais pas été mordue par un Alpha, jamais je n'aurais tué tout ces gens, jamais je ne serais venue le retrouver à Beacon Hills, jamais je n'aurais été kidnappée par un psychopathe mais surtout... Surtout, je n'aurais jamais su ce qu'il éprouvait pour moi depuis tout ce temps. Finalement, c'était à croire que toutes ces épreuves avaient été forgées pour en arriver à ce résultat. A cet aveu de sa part. Combien de fois avais-je espéré l'entendre me dire ces mots? Quand j'étais enfermée, je rêvais parfois la nuit qu'il me retrouvait et m'avouait tout. C'était peut-être ce qui m'avait aidé à tenir malgré qu'avec le temps qui passait, mon espoir commençait à se dissiper. Je lui précisai que je n'étais pas Allison et lui demandai pourquoi il n'avait rien dit plus tôt. « Je sais que tu n’es pas Allison, j’avais seulement peur que ce qui s’est produit avec Allison se reproduise avec toi… Je ne sais pas pourquoi je n’ai rien dit plus tôt. Avant que tu sois kidnappé,  je me suis concentrée sur ton état. J’ai voulu t’aider du mieux que j’ai pu à ce que tu te débrouilles avec  tes pouvoirs et lorsque tu as disparu, je me suis mise à regretter toutes ses paroles que je ne t’ai pas dites et que je viens de te dire. » Je levai mes yeux humides vers lui. Il m'avait fallu attendre pour entendre toutes ces choses mais au moins, ça valait le coup. Je le rassurai en lui disant que je ne partirais pas et qu'il avait intérêt à me protéger sous peine de se voir hanter par moi-même jusqu'à la fin de ses jours. Il rit un peu et un petit sourire apparu sur mes lèvres. « Je vais te protéger, je te le promets. Je n’aime pas trop les fantômes, alors j’essaie de me tenir loin d’eux…Et de toute façon, je préfère que tu sois avec moi, parmi les vivants. » J'avais choisis cet instant précis pour m'approcher, passer mes bras autour de son cou et me blottir contre lui. J'avais besoin de lui. Besoin de me sentir en sécurité. Et je savais que c'était lui qui me procurerait le mieux ce sentiment.

« Et moi, combien de fois, j’aurais dû te le dire avant aujourd’hui » Je levai alors mon visage vers lui et il déposa ses lèvres sur les miennes pour m'embrasser tendrement. Je répondis à son baiser, une main se glissant sur sa joue. Quelques larmes coulèrent et rendirent le baiser plus salé qu'il n'aurait dû mais je m'en fichais. Je ne voulais pas briser la magie de ce moment, moment si attendu... Il fallu cependant se détacher, ce que je fis. Il était temps que je lui fasse un aveu moi aussi. « Tu sais ce que j'ai choisis comme ancre pour supporter les transformations...? Toi... C'est toi qui me ramène à mon humanité... » C'était sûrement cliché de choisir l'homme que l'on aime mais c'était efficace et c'était finalement ça le plus important pas vrai? « Le plus dur pour moi, ce ne sont plus... toute cette histoire de transformation et de sentiments décuplées, de force décuplée... C'est... C'est de vivre avec ce que j'ai fait lors de la première pleine lune... » Je baissai les yeux. Il m'avait aidé à comprendre comment fonctionnait mon nouveau statut, plus ou moins, même s'il restait sûrement des parts d'ombre. Mais... Mais le plus dur c'était de vivre avec ce que j'avais fait... C'était affreux cette culpabilité que je ressentais sans cesse... Moi je vivais, certes loin de ma famille, mais j'étais en vie... Alors qu'eux... A eux, je leur avais prit leurs vies... Et c'était le plus difficile à supporter à l'heure actuelle. Cela me hantait. Chaque jour qui passait. J'avais même cru qu'être prisonnière était ma punition pour avoir prit toutes ces vies. Alors c'était pour dire à quel point c'était dur.