Nous étions tard, mon cerveau n'avait pas décidé de se mettre en mode off. Je ne dormais toujours pas à presque deux heures du matin. Cela faisait plusieurs jours que mes nuits étaient courtes ou saccadées par milles et un cauchemar. Je me suis retrouvée captive dans un endroit glauque, froid, noir enfin l'horreur. Je n'étais pas la seule dans ce cas là, je dirais que j’avais plus peur pour les personnes qui étaient mes amis plus que pour ma propre personne. Pourtant la soirée juste avant avait bien démarré. C'était pour Halloween, au moins les loups-garous n'avaient nul besoin de se cacher pendant cette fête nationale. Je me demande si ce n'est pas celle qu'ils préfèrent d'ailleurs. Cela dit elle s'est très mal terminée pour certains d'entre nous, je crois que ma peau s'est imprégnée de la peur que j'ai ressentis. Je n'arrive pas à me débarrasser de ce sentiment... Hormis si je suis en compagnie d'un beau brun lycanthrope... « Derek... » Je ne pus m'empêcher de murmurer son prénom assise dans mon lit. Les ténèbres m'enveloppais, j'avais les jambes repliées contre mon torse, tête posée sur mes genoux. Mes mains partirent à la recherche de mon téléphone portable que je ne trouvais pas. Damned ! Je voulais ardemment l'entendre mais je ne voulais pas dépendre de lui. Je ne souhaitais surtout pas qu'il sache qu'il me plaisait ! Je sais c'est sûrement la plus grosse connerie que je dis dans ma vie mais je ne vois pas pourquoi il s'intéresserait à moi. Je ne suis qu'une simple... J'allais dire humaine mais je ne l'étais plus désormais...

Je me laissais retomber sur mon lit comme un gros sac, un soupir s'échappement de mes lèvres entrouvertes. Je détestais ce que j'étais devenue. Une femme qui hurlait peu avant la mort d'un être humain. Je ne vois pas où cela est un don ! Etre loup ne serait pas plus simple je le sais ouvertement. Au final, vaut mieux rester une simple humaine. Stiles est humain et il s'en porte bien. Je pense alors à contacter mon ami d'enfance, mais... Mon coeur ne désirait pas sa présence en priorité. C'est horrible de dire ça car c'est amour mais je voulais les bras fort de mon loup. « Non mais écoutes toi ! N'importe quoi ! Ce n'est pas TON loup ! » Je soupirais puis me levais, il fallait que je le vois. J'en avais besoin je ne savais pas moi-même pourquoi mais mon coeur lui semblais connaitre la réponse. J'enfilais alors un vieux survêtement puis mit des basket, prit mes clefs de voiture, refermais mon appart derrière moi. Dans la voiture les pensées se bousculaient, qu'est-ce que j'allais bien pouvoir lui dire ? Comment allais-je expliquer ma venue ? Sans que j'ai eu le temps de trouver réponses à mes questions, j'étais garée devant sa demeure. Je respirais un grand coup puis descendit, me plaçais devant sa porte prête à frapper... Mais mon poing ne voulait pas s'abattre sur la porte, mon coeur battait la chamade. Comment pouvait-il me faire cet effet là ?

J'étais là devant chez lui sans être capable de frapper à cette fichue porte. Je voulais le voir mais mes jambes me tannaient pour s'enfuir. Je pris mon courage à deux mains, m'apprêtant à enfin abattre mon poing quand la porte s'ouvrit à la volée. Je le vis alors ce bel apollon, juste en face de moi. Nous étions tellement proches que je pouvais sentir son souffle chaud sur ma peau déjà embrasée. Je déglutis difficilement, je ne l'avais pas revu depuis la fête d'Halloween et donc de mon enlèvement. « Salut … » Il ne semblait pas super bien, je suis sûr qu'il s'en voulait de ne pas avoir su me protéger. Chose qui est fausse, il l'a fait du mieux qu'il pouvait. Quand j'étais enfermée, la seule chose qui m'inquiétais c'était de savoir si oui ou non il était encore en vie. Il était avec Peter mais seul lui comptait, je n'ai jamais vraiment aimé son oncle, beaucoup trop lunatique ainsi que profiteur pour moi. « Hey... » répondis-je d'une toute petite voix étranglée, le rouge me montant aux joues pendant que mes yeux étaient perdus dans les siens. Je secouais la tête, je le dérangeais sans doute... En l'observant de plus près, j'eu de suite ma réponse. Je m'apprêtais à m'excuser et m'en aller quand sa voix si belle retentit. « Tu veux entrer … » Cela me gênais de dire oui mais inconsciemment mon esprit ne voulait que cela. Je me giflais mentalement d'être aussi égoïste sur le coup. « Tu semblais vouloir aller quelque part... Je ne voudrai surtout pas changer tes plans. » Je ne pus m'empêcher d'avoir une pointe de jalousie dans la voix. Allait-il voir cette June ? Je n'arrivais pas à l'aimer, sûrement parce que je voyais comme le nez au milieu de la figure que Derek l'intéressait... Autre mauvais point pour elle, ils passaient beaucoup de temps tous les deux. Pourquoi diantre étais-je jalouse ? Après tout je n'étais pas avec Derek, puis je devais très certainement pas lui plaire du tout !

Je me balançais nerveusement sur mes pieds joins, je voulais qu'il laisse tomber son escapade pour moi ! Cependant, je ne pouvais pas lui demander une chose pareille. Mon portable sonna, je me mordit la lèvre puis l'éteignais, m'en voulant un peu car c'était Stiles. Je reportais mon attention sur Derek puis osais la question « Ça va ? Car tu as mauvaise mine... » Et voilà je le maternais, j'étais souvent ainsi avec les personnes chères à mon coeur. Je tendis la main pour toucher son front ce qui me valut un courant électrique dans tout le corps. Non il n'était pas chaud. Mais est-ce qu'un loup-garou peut attraper un rhume ? Je retirais ma main devenue rouge pivoine puis regardais le sol gênée. Je n'avais jamais été aussi "proche" de lui. Alors imaginez un peu ce que ça serait si... « Stop Skyla » me punis-je mentalement pendant que mon coeur avait un dératé.

La gêne s'immisçait entre nous. Pour ma part, je ne savais jamais comment être avec Derek que nous soyons en groupe ou seul. Même si la deuxième allusion arrivait rarement. Ce n'était pas une personne très loquace, de plus son assurance habituelle me mettais un peu mal à l'aise. J'aimerai des fois le connaître comme le connais cette June ou même Lydia. Ma meilleure amie était également proche de lui, mais étonnement ma jalousie ne prenait pas le dessus quand il était en compagnie de la belle rousse. Avec June s'était autre chose, de plus la lycanthropie faisait aussi partie intégrante de la vie de la jeune femme. Je le sentis se tendre quand je posais ma main sur son front, j'ôtais alors rapidement celle--ci quelque peu gênée de mon geste. Je n'avais jamais pour habitude de le toucher et inversement. « Je … Je comptais aller voir Nina … Mais je n'ai pas vraiment fait attention à l’heure. » Je la connaissais, je l'aimais bien au moins une chasseuse qui réfléchissait avant de tuer les loups. Elle est d'ailleurs mariée à un ancien loup-garou, elle a un fils il me semble. Je n'allais pas lui dire mais j'étais ravie qu'il dise qu'en clair il était un peu trop tard pour lui rendre visite. Je me détestais à être aussi égoïste parfois. « Je dors pas beaucoup en ce moment, entre on va discuter… » J’acquiesçais timidement, moi seule avec lui... « C'est ce que tu voulais non ?! Alors prend ton courage à deux mains  » me sommait ma conscience. J'entrais alors dans la demeure de Derek, je crois que c'est d'ailleurs l'unique fois où je venais. Alors lui non plus ne dormait pas beaucoup, est-ce que cela venait aussi de cette fameuse soirée. « Alors nous sommes deux à ne pas dormir... » répondis-je doucement. « Désolé je n'ai pas eu le temps de ranger… Mais comment tu vas toi ? » Je secouais la tête pour lui signifier que le désordre ne me dérangeais pas. Après tout je pourrais être dans un bordel inimaginable cela ne me dérangerais pas tant que j'étais avec LUI.

Je me plaçais alors à ses côtés pour répondre à ces autres questions. Je triturais mes mains nerveusement, j'ignorais si c'était de lui parler ou de me sentir si proche de lui à cet instant. « Je ne sais pas trop... Je me sens bizarre, angoissée... Comme si... J'allais de nouveau me retrouver dans cette pièce sombre et froide... » Je levais ma tête vers lui plongeant mes yeux bruns dans ses prunelles bleues grises. « Pourquoi le collectionneur nous a capturés ? D'autant plus des Banshee ? Qu'est-ce qu'on lui apportent ? Il souhaitait nous disséquer, nous analyser ? » Ça faisait énormément de questions pour le pauvre loup à mes côtés qui semblait bien assez ennuyé comme ça. Mon corps commençait à avoir des soubresauts, pas par froid mais par... peur. Ces bras forts autour de moi me réconforteraient sans doute, mais je doute que se soit une bonne idée. Je doute que je puisse contenir mon envie de l'embrasser ou ni même de le toucher.

Ça devait l'étonner que je vienne le voir lui. Après tout, il est vrai que je pouvais en parler avec Lydia qui était comme moi ou encore Stiles mon ami d'enfance. De plus, nous avions été captifs tous les trois. Cependant ce n'était pas eux que je voulais voir dans l'immédiat. Je ne sais même pas pourquoi c'est vers Derek que s'est tourné mon choix. Sans doute son magnétisme qui m'avais attiré. Enfin c'était même sûr, chaque chose en lui m'attirait inévitablement. Le doute s'immisça en moi, m'envoyant dans la tronche que j'étais une fille tout à fait banale et sûrement pas son type. Nous étions donc tous les deux sur le canapé, le lycanthrope  baissa la tête quand j'énumérais mes cauchemars, toujours similaires. J'eu un pincement au coeur, je ne voulais pas qu'il s'en veuille. Je ne saurai dire pourquoi mais je savais que c'était la cause de son silence. Ma main partit alors à la rencontre de sa joue légèrement hirsute. Le contact de ma peau contre la sienne (ou plutôt ses poils) me fit frémir. « Ce n'est pas ta faute d'accord, tu as essayé de me protéger au mieux. Même si j'aurai aimé que tu me suives au lieu de rester avec Peter » la fin de ma phrase fut émise dans un murmure. « J'ai eu très peur qu'il te sois arrivé quelque chose... » dis-je d'une voix douce empreinte de crainte. Par la suite, je regardais mes mains pendant que je débitais mes questions à une vitesse grand V. Bien évidemment, les interrogations qui me taraudaient l'esprit étaient un peu débiles. Dans un sens un collectionneur collectionnait ! Il voulait quoi ? Collectionner nos organes, nos particularités respectives ? En y pensant je ne voyais pas ce qui démontrait chez moi que j'étais une banshee ! A part mes cordes vocales. Cette réflexion m'arrachait un frisson tout le long de mon échine.

Le loup brun finit par me répondre, ce qui m'obligeais à inhiber mes pensées glauques. « Ça finira par passer, la première fois que je me suis fait enlevé je n'ai pas réussi à m’endormir tranquillement pendant un mois, mais moi j’étais seul, je n’avais personne, toi tu as Lydia, Stiles et moi aussi je suis là… » sa main grande et protectrice se posa sur ma main frêle aux longs doigts fins. Je ne voulais même pas imaginer Derek capturé puis torturé par des chasseurs. Si les nouvelles de mon beau loup ne venaient pas à moi je commençais alors à imaginer le pire. Mais j'avais également peur pour Scott, ou Kira, Lydia et tous les autres. « Je ne sais pas Skyla, certaines personnes ont un très mauvais passé avec les êtres surnaturels si bien qu’il considère toutes les créatures surnaturelles comme un danger pour eux, je pense que c’est pour ça qu’il fait ce qu’il fait.» J'acquiesçais, c'est vrai que le monde avait peur de ce qu'il ne comprenait pas. « Seulement vous n'êtes pas tous pareils ! Je sais que toi ou Scott, vous ne feriez de mal à personne. » Je posais mon regard tendre dans le sien, mon coeur battait la chamade. Ses lèvres étaient divines, tout comme ses yeux, son nez aquilin... « Stop... Stop... Stop Skyla ! Tu vas finir par faire ce que tu veux faire ! » me grondait ma conscience. « Je sais que la parole ne suffit pas, les mots ne peuvent pas aider à oublier ce que tu as vécu, mais si tu as besoin de quoi que ce soit, tu sais que je suis et je serai toujours là pour toi.» Je secouais la tête comme pour lui signifier que ces paroles me rassuraient même s'il pouvait penser le contraire. Sa main caressait la mienne subtilement, je sentis mon coeur défaillir. D'autant plus quand ses yeux plongèrent dans mes prunelles brunes. Je fermais doucement les yeux écoutant sa respiration calme tout en espérant qu'il en profite pour m'embrasser. « L'espoir fait vivre Skyla » ironisa dame conscience.

J'étais toujours à ces côtés, ma main était toujours dans la sienne chaude et grande, je dirai même protectrice. Oui je sais c'est débile de dire cela pour une main, mais à ces côtés je me sentais en sécurité. Comme si rien ne pouvait m'atteindre. Une parole m'échappais, une chose que je n'aurai pas dû dire, le jeune loup baissa la tête. « Bravo Skyla ! » gronda ma conscience. Je pris son menton dans mes mains pour le forcer à me regarder, cela va paraître vraiment pas cool. Mais j'aimais savoir qu'il s'en voulait de pas m'avoir suivit, de pas m'avoir protégé. Il tenait à moi visiblement, rien que de penser ainsi mes joues s’empourprèrent. Je rajoutais alors que j'avais eu très peur pour lui, bien plus que pour Peter que je n'appréciais pas réellement. Je me sentais tellement mal à l'aise quant il était dans les parages. « Je voulais pas te blesser, je suis navrée. Tu as fais tout ton possible pour me sauver et je t'en suis très reconnaissante ! » je souriais timidement essayant de le dégriser un peu. Mais ceux qui côtoie Derek savent qu'il est du genre renfermé. J'aimerai que se soit différent avec moi, j'aimerai que tout soit différent entre nous d'ailleurs. « Oui qu'il t'invites à dormir chez lui » ironisa ma conscience, je la giflait mentalement. « J’aurais du rester avec toi pour te protéger au lieu de vouloir filer une raclée à ses ordures, Peter est assez grand pour se débrouiller. » Oui c'est vrai et que Peter soit blessé je m'en fichais pas mal. Je sais qu'à une période il était mort, cependant Lydia avait aidé à sa résurrection. Et apparemment Derek, lui en avait énormément voulu. « Tu sais ce qui est fait est fait ! Puis, je vais bien » déclarais-je en souriant le plus honnêtement possible.

J'avais fermé les yeux prête à recevoir ce baiser langoureux que j'attendais tant, mais comme me l'avait clamé ma conscience je rêvais beaucoup trop. La preuve puisque quelque minute après Derek était loin de moi, près de son frigo. Je grognais intérieurement me sentant manquer d'air quand je n'étais pas proche de lui. « Tu veux peut-être boire quelque chose ? » j'acquiesçais, cependant qu'avait Derek dans son frigo ? « Je prendrai un jus de fruit si tu as. Au final je dors pas donc un peu plus ou un peu moins » répondis-je en riant. Je crois que c'est la première fois que je riais en sa présence. D'ordinaire, il me rendait assez nerveuse, son charisme avait tendance à me sidérer. Je n'avais qu'une envie qu'il revienne vers moi mais je crois que c'était fichu,, j'avais loupé le coche. Je me levais voyant toute une pile de livres étalée un peu partout. J'en pris un dans les mains, le premier qui m'avait interpellé. « Tu fais des recherches sur quelque chose ? » Oui j'essayais de trouver un sujet de conversation, je ne voulais pas partir. J'étais si bien avec lui... Mais je savais que je ne pourrais pas squatter indéfiniment.

Je détestais que Derek soit aussi loin de moi, mais je n'avais rien à dire nous n'étions pas un couple. « Même si tu en meurt d'envie mademoiselle Grey » se moqua ma conscience, cependant cela était vrai. J'aimerai que notre relation évolue positivement, du moins plus qu'elle ne l'est déjà ! Je regrettais amèrement d'avoir révélé ce que je ressentais, je savais que Derek se sentait coupable. Il se culpabilisait énormément pour quoique se soit ! Il avait toujours peur de mal faire etc. J'essayais alors en vain de le rassurer, je ne souhaitais pas voir mon loup triste. « Veux-tu arrêter de dire MON ! » grogna ma conscience. Il me questionna sur la boisson que je désirais boire, un jus de fruit ferait l'affaire, bien qu'un alcool fort ne serait pas de refus. Mais je ne voyais pas le beau brin avec un verre de whisky à la main mais je me plantais peut-être. Je sentit mon coeur se serrer quand le jeune homme partit en direction de sa cuisine. Je souriais doucement, puis me levais à mon tour faisant vaguement le tour d'un étal de livre sur la table. J'en pris un au pif me demandant bien ce qu'il pouvait faire comme recherche. « Euh oui … Mais je n'ai rien trouvé » Sa main s'empara du livre que je lâchais immédiatement. Son regard n'était pas effrayant, enfin si un peu... Un peu bestial. J'avais l'impression d'être une enfant qu'on réprimandait car elle jouait avec une chose interdite. « Désolé … Ce sont les livres de ma famille… Ils sont, précieux pour moi. » Je baissais la tête me sentant coupable, je m'éloignais alors du beau brun pour aller prendre le verre préparé sur la table de la cuisine.

J'amenais le verre à mes lèvres pour me délecter du contenu. « Je suis sûr que tu trouveras ce que tu cherches !  » dis-je en souriant doucement. Mon coeur battait la chamade, pourquoi donc ne me voyait-il pas comme moi je le voyais ? Peut-être devais-je ne rien espérer, aller voir ailleurs même si moi et la séduction ça fait deux. Je finis rapidement le verre, regardant par la suite mes doigts que je triturais nerveusement. Je ne désirais pas partir, mais je ne souhaitais pas non plus m'imposer dans sa demeure. Je jetais un rapide coup d’œil à sa pendule, il était désormais deux heures trente du matin. « Je ferais sûrement mieux d'y aller... Il est tard, tu devrai dormir Derek ! » Je soupirais la mine triste, chose que je ne voulais pas montrer. Je fis alors un effort pour afficher un sourire radieux sur mon visage « Tu es aussi radieuse qu'un poisson ! » ironisa ma conscience que j'envoyais balader. Je m'avançais vers Derek, son odeur m'enivrait, je déposais tendrement un baiser sur sa joue. « Bonne nuit Derek et encore merci ! » Je souriais doucement puis me dirigeais vers sa porte d'entrée.

Je pense que je n'avais plus rien à faire ici. Après tout, je me mêlais de ce qui ne me regardais pas, de plus Derek n'était pas la personne la plus causante du monde. « Toi c'est sûr c'est pas causer que tu veux ! » Je pestais contre ma conscience qui me prenait la tête, à croire que mes hormones étaient en ébullition. Pouvait-il le sentir ? Je n'osais même pas imaginer ce que je dégageais comme signes émotifs. Je savais que pour les loups les différents états d'esprit étaient détectables par l'odeur. Je me sentais plus que stupide d'avoir été ainsi "grondée" par le jeune homme. Je devais l'avoir froissé vu le ton qu'il avait employé. C'est à ce moment là que je me décidais à partir, j'avais usé de son hospitalité que trop longtemps. Je pris alors mon courage à deux mains pour me diriger vers la porte après avoir déposé un tendre baiser sur la joue du beau brun qui semblait impassible ou alors il cachait merveilleusement son ressentit. Malgré tout, le loup ne pourrai pas me blesser, c'était le seul qui pourrait panser mes plaies et non les aggraver ou encore les créer.

Je me dirigeais alors vers la porte, le coeur lourd. Je voulais, je désirais ardemment rester en sa compagnie, ne serait-ce que pour le contempler. Mais je me rappelais alors qu'il fallait que je lui demande quelque chose par rapport au collectionneur. Je me tournais vivement, mes cheveux effleurèrent sa peau parfaite et je me retrouvait nez à nez avec lui. Nous étions si proches que je sentais son souffle chaud sur ma peau, j'avais envie de poser ma main sur sa joue piquante de poils. Il était si sexy rasé ou non, d'ailleurs j'avais une préférence pour la deuxième option. Cela le rendait tellement plus virile, tellement plus irrésistible. Une chose inespérée se passait alors, ses lèvres si douces, si charnelles se posèrent sur les miennes. Mon coeur eu un dératé, je crus d'ailleurs que je faisais un infarctus. Son odeur enivrant tout mon coeur, mes sens furent en éveil. Bizarrement je n'étais plus du tout fatiguée. Il s'écarta alors, je mourrai d'envie de lui dire « NOOONNNN ! » criais ma conscience. Il plongeait alors son regard crispé dans le mien « Tu ferais mieux de rentrer effectivement. » Alors là je n'y croyais pas mes oreilles, il m'embrasse avec douceur et sensualité et il me renvoi gentiment chez moi ! « Quel goujat, tu ne vas pas t'en tirer comme ça ! »

Je m'avançais vers lui essayant du mieux que je pouvais d'être sexy mais je doutais d'y arriver convenablement. Mes mains se plaquèrent d'abord contre son tee-shirt, puis elles remontèrent à son cou. Je penchais ma tête délicatement pour poser à mes tours mes lèvres sur les siennes, d'abord de manière chaste. Puis, je le regardais juchant sa réaction avant d'attaquer de nouveau. Mon baiser  fut plus sensuel, ma langue demandait accès à la caverne d’Ali baba pendant que mes mains allaient explorer son torse digne d'Apollon. « Mais qu'est-ce que je fais, si là il ne craque pas je ne sais pas quoi faire d'autre pour lui montrer combien il me perturbe... » Je continuais mon introspection prête à me faire refouler à tout moment par ce beau loup. Mon bas ventre brûlait, mon corps tout entier était au summum de l'envie. Faite qu'il ne  me repousse pas !

Je le voulais là tout de suite à l'instant même ! C'est fou comme le jeune homme pouvait me faire sortir de ma léthargie. En règle générale, je ne suis pas une fille qui saute sur les mecs. « Tu as raison de te dévergonder un peu Sœur Térésa » ma conscience commençait vraiment à me courir sur les haricots. Je n'étais pas non plus une coincée du cul ! Seulement je ne me doutais pas de la suite des événements. Derek m'ayant embrassé une première fois je vis une ouverture, je tentais alors une approche. J'essayais au mieux d'user de mes charmes, je plaquais alors mes mains sur son torse, les remontant peut à peut pour prendre possession de sa nuque. Mes lèvres se posèrent sur les siennes, ma langue demandait accès ce qu'il m'offrit. Sa langue s'enroulait autour de la mienne dans un baiser plus langoureux. Je finis plaquer contre un mur, j'aimais sa bestialité par moment. « A ton avis mademoiselle la none c'est comment de passer un moment intime avec un loup ? » cette question se formulait dans mon esprit pendant que je prenais plaisir à sentir mon loup contre moi. Mon corps irradiait, j'avais des papillons dans le ventre mais cette mini victoire fut de courte durée.

Je me fis repousser violemment par Derek, celui-ci ne me regardait pas et tant mieux. Je pense que son regard me glacerais le sang ! « Skyla … Va-t'en. » Se fut un grand choc pour moi, il ne m'avait jamais parlé aussi durement depuis que je le connais. Je sentis une douleur poignante dans la poitrine. Comment pouvait-il changer du tout au tout. La fin de soirée aurait pu se passer tellement mieux. J'ai voulu rétorquer quelque chose, impossible ! Mon corps refusait de bouger. « Rentre chez toi maintenant... » Le lycanthrope venait d'ouvrir la porte sans me laisser le choix. Je retenais mes larmes difficilement, je n'avais jamais été humiliée de la sorte. Se prendre un râteau c'est une chose mais pendant un moment comme cela s'en ai une autre. Je récupérais ma veste dans le vestibule puis sans lui dire au revoir je fonçais vers ma voiture. Une fois rentrée dans celle-ci les larmes se mirent à couler à flot. Je respirais un grand coup puis démarrais ma bagnole pour partir loin de ce goujat !