Made it through the maze to found the one in a million, and now you're just a page torn from the story I'm living. Tumbled like it was stone ; thought we built a dynasty that heaven couldn't shake, thought we built a dynasty like nothing ever made, thought we built a dynasty forever couldn't break up.  Emmy & Nila

Emmy doit bien admettre que recevoir ce message de la part de Nila l'a… comment dire. Prise au dépourvu. Faut dire que les choses n'avaient pas toujours été faciles ces derniers mois, il y avait eu des hauts et des bas, disons. Beaucoup de bas, si on y réfléchissait bien.
Et les deux meilleures amies n'y avaient pas échappé. D'abord c'étaient des détails futiles, comme des messages qui se faisaient de plus en plus rares, des empêchements de l'une, puis de l'autre. Et au final, ces détails futiles se sont transformés en distance, une distance sournoise et vicieuse, qu'Emmy n'avait pas vu arriver, mais qui l'avait pourtant frappée de plein fouet quand elle a fini par la remarquer. Et c'était terrible, vraiment, ce sentiment qui vous ronge quand vient le manque d'une personne chère à vos yeux.
Emmy avait beaucoup hésité. Est-ce qu'elle devait lui en parler ? L'obliger à s'expliquer ? Est-ce que c'était vraiment de la faute de Nila, ou est-ce que c'était elle, qui n'avait pas fait d'effort ? Non, là-dessus, aucun doute possible, Nila avait une part de culpabilité dans cette histoire. Emmy se rappelle sans mal quand la jeune Richards ne répondait pas à ses messages alors qu'elle les avait pourtant vus, ou qu'elle ne décrochait jamais à ses appels en trouvant toujours une excuse assez bidon.
Mais au fond, est-ce que n'est pas étrange, de se poser de telles questions quand on sait que Nila est… non, devrait être sa meilleure amie ?

Tout était différent. Je n’avais plus confiance en mon entourage, je n’arrivais pas à regarder mon voisin dans les yeux sans me demander s’il me voulait du mal ou non. J’étais enfermée dans une sorte de peur envers ceux que je ne connaissais pas.J’avais été capable de me libérer des Steals grâce à une force extérieur, je ne voyais pas vraiment comment la décrire. Ma confiance en autrui était si petite que je me mis à me méfier même de ma meilleure amie. Enfin, ce n’était pas vraiment de la méfiance.. Je voulais juste éviter de côtoyer trop de personnes et de sortir plus que nécessaire. Je m’étais renfermée sur moi-même, un peu trop même, et mon amitié avec Emmy en avait pris un coup. Je ne m’en étais réellement aperçue que plusieurs mois après qu’ils soient trop tard. Mais Emmy restait ma meilleure amie alors je ne pouvais pas laisser les choses s’empirer. Dans un élan de volonté un soir avant de m’endormir j’avais pris mon courage à deux mains et lui avais donc envoyé un message. Je me sentais terriblement mal, j’avais peur qu’elle ne voulût pas me pardonner et qu’elle me répondît pas. Ce message n’était pas long, il disait simplement que je m’excusais pour mon comportement et qu’il fallait que nous parlions en face à face pour qu’elle puisse mieux comprendre pourquoi j’avais agis ainsi… Je me sentais mal pour elle, je n’avais pas agis comme une meilleure amie, au contraire, plus comme une lâche. Je lui avais donné rendez-vous au centre commerciale pour que nous puissions reprendre notre petite tradition qu’était le shopping entre copine. Mais viendrait-elle? Après tout, elle était totalement en droit de me détester et de refuser de venir.

J’étais angoissée, j’avais peur que ça ne se passe pas comme prévu. Même si connaissant Emmy, elle ne pourrait pas m’en vouloir trop longtemps. Mais je me sentais tellement coupable, que la culpabilité me donnait presque la migraine. J’ai passé un moment assise sur mon lit à me poser des questions, à réfléchir à ce que j’aurais pu faire pour que tout se passe mieux. Mais mis à part des regrets, je ne trouvais rien dans ces réflexions. Et si Emmy s’étaient sentie mal pendant ce laps de temps? Et si je n’avais pas su être là alors qu’elle en avait réellement besoin? Je m’en voulais tellement et je voulais rettraper le coup. Alors, sur la route pour la rejoindre, j’avais pris sa boisson chaude préférée au Starbucks avec des petits chamallow à tremper dedans. Je n’aimais pas quand ils étaient déjà dans ma boisson, ils fondaient vite et après n’étaient plus très bon. Je trouvais meilleure de pouvoir les y tremper pour ensuite les déguster encore chaud.J’essayais de presser le pas, car j’avais tout de même envie de la revoir sans l’avoir fait attendre plus que nécessaire, mais la foule était abondante et je manquais de renverser mon café sur mon chemisier. J’avais donc été obligée de valser emportée par ce mouvement de groupe. Peu à peu, je finis par m’en extirper, un peu comme dans les cartoons et je voies la chevelure blonde d’Emmy non loin. Je perdis un peu mon calme mais ne montrais rien. J’étais contente qu’elle soit là mais j’avais un peu peur de la suite. Alors, munie d’un grand sourire sincère j’arrivais devant elle.


Je lui tendis sa boisson et commençai à souffler pour refroidir la mienne. Je levai la tête vers la jolie blonde et lui dit sans passer par quatre chemin.