C’était un homme de peu de principe. Un couard, qui n’osait pas porter ses couilles, et qui passait son temps à hourdir une vengeance aussi cruelle qu’incohérente. Ce type, cet idiot, ne voulait qu’une seule chose : descendre une femme dans la forêt, avec un groupe, afin d’être en surnombre, pour la tabasser, moult  et moult fois. Rien de bien vaillant, rien de bienveillant, et même pas quelque chose de courageux… Non… IL s’agissait tout simplement d’une sorte d’humiliation, de violence physique…
Pour se venger de quoi ? D’avoir été plaqué ? De ne pas avoir été un bon copain ?
Cela te mettait en rogne… Surtout lorsque l’on savait qui était la pauvre victime, qui était restée un long moment à l’hôpital… Nila… Nilaya Danaé Richards, la grande amie de Jared depuis si longtemps. Nilaya Danaé Richards, celle pour qui tu avais osé avoir des sentiments, obligeant malheureusement involontairement sa meilleure amie – et ta copine de l’époque – Emmy, à rompre avec toi. Nilaya Danaé Richards, qui restait l’une de tes très grandes amies, pour qui tu ne souhaitais que du bonheur…
Nilaya Danaé Richards, qui allait être complètement vengée…

Ainsi, tu avais utilisé la force d’ours et ta connaissance – malheureusement – de cet ex trop collant et trop dangereux, et une fois arrivé, après quelques coups, ta force incroyable d’ours garou était venue à bout de l’individu, lui brisant littéralement le bras, puis la jambe. Avais-tu continué ? Tu l’ignorais. Les souvenirs s’embrouillaient. Tu te souvenais d’un rapide et puissant coup au cou, d’un à la mâchoire, et d’un coup de pied. Eait-ce tout ? S’était-il défendu ? Tu n’avais plus l’occasion de le savoir, mais il était bien évidemment attrapé, les secours venant pour lui au courant de ses pratiques plus que douteuses…
Peut-être s’était il défendu ? Peut-être non. Mais qu’importait,  tu avais réussi. Le lâche était à l’hôpital, blessé, apeuré, et toi tu étais presque satisfait… Bien  évidemment, une chose au monde aurait pu te satisfaire à ce moment là : que Nila n’ait pas subi cela…
Impossible.

Ainsi, une fois dans sa chambre, cet insupportable poltron avait reçu ta visite, et cette dernière s’était faite dans la peur, dans la hantise de subir à nouveau la fureur de la bête enragée, que tu gardais au fond de toi, tout au fond de ton cœur. Tu lui avais donc montré à quel point il ne fallait jamais chercher des noises aux personnes proches de toi. Jamais.. Ainsi, pour une obscure raison, le personnel de l’hôpital avait dû refaire une opération, et remettre des bandages, un plâtre, et tout ce tralala qui allait avec. Le pauvre avait de sévères dommages, et il était peut-être plaisant, assurément, de savoir qu’il ne pourrait jamais recouvrer l’ensemble des fonctions de ses bras.

Non content, tu avais ensuite poursuivi les autres, ces membres du gang qui avaient tous donné au moins un coup à la pauvre demoiselle. Mais alors que tu allais utiliser la puissance du monstre tapis au sein de toi, quelque chose de tout à fait incroyable, et irritant, se produisit. Quelque chose qui ne s’était encore jamais produit : l’ours ne répondit pas, et ta force ne changea pas pour celle d’un être surnaturelle surpuissant.
Alors tu avais écopé de nombreuses blessures, et Jared était venu te sauver…

Cela faisait une semaine. Une semaine. Tu avais envoyé un message à la banshee, meilleure amie de ton frère, mais elle t’avait dit « dans une semaine », alors qu’elle allait passé du bon temps après sa sortie.
Ainsi, une semaine plus tard, tu étais censé la retrouver, au Crystal mall. La Guérison ne marchant plus sous cette espèce de dôme « invisible », tu avais encore quelques marques de ta grosse bagarre, avec ce gang, mais rien de grave. Quelques bleus seulement.

Attendant depuis quelques minutes, habillé d’un pantalon en jean, d’une veste en cuir surmontant un t-shirt simplissime et blanc, tu zieutais ton portable, tandis qu’elle allait bientôt arriver. D’une humeur quelque peu curieuse, tu restais à lire les informations, pris dans un travail de déchiffrage quelque peu sournois car passionnant et te prenant complètement toute ta concentration. Ainsi, lorsque Nila arriva, tu ne la sentis même pas venir, et d’un coup, tu entendis son souffle, te retournant subitement, avant de sourire. Oh, Salut.
Salut ? Salut ? Qu’allais tu dire, ensuite ? « Salut. J’ai envoyé ton ex à l’hôpital » ? Bravo… Quelle belle façon de te montrer psychopathe…
Tu espérais seulement que ce soit le dernier…