Nice to see you again !

Jackson & Rosie

Ça doit faire une heure que mon ordinateur est ouvert sur la même page blanche. Ça fait aussi une heure que je me gave de café et je suis incapable de garder les yeux ouverts plus de cinq secondes sur cette page. Je n'aurais définitivement pas dû sortir hier et boire autant. C'était stupide de ma part de boire autant, parce que j'avais enfin l'occasion d'être bourré à nouveau et de pouvoir tout oublier le temps d'une soirée. J'aurais dû être plus malin et me rappeler l'horreur que c'est d'avoir une gueule de bois. Et aussi, quel con va boire alors qu'il doit rédiger une horrible rédaction étouffant et inutile pour un stupide qui se pense au-dessus des autres. Bref, concentrons-nous maintenant. Je frotte un peu mes yeux avant de boire une gorgée de mon café, il est temps de trouver le courage de s'y mettre. Je pose mes doigts au-dessus de mon clavier en réfléchissant de quelle manière commencer ce fichu papier. Je crois pas pouvoir lui rendre ‘Désolé monsieur, mais je subis une gueule de bois comme jamais et je n'ai pas pu écrire votre ficher sans intérêt et qui servira à rien, à part à nous faire du temps à tous les deux’ ou un truc encore plus débile ‘mon chien a bouffé mon devoir’, non, ce n'est pas envisageable.  Remarque, je pourrais quelqu'un pour le faire à ma place… Non, stupide idée, je suis plus intelligent que la moyenne, je n'ai pas besoin de 100% de mes capacités pour faire un excellent papier.

Je commence avec le peu d'enthousiasme que je trouve en moi – je préférais jouer à la baballe avec McCall plutôt que de faire ça, c'est pour dire – et commence à rédiger mon futur pavé. Les mots sont un peu forcés, mais j'arrive en deux minutes à écrire dix petites lignes et ce n'est pas trop horrible comme début. Je jette un coup sur la feuille où j'ai gribouillé mon plan, mais mon regard est distrait parce que ce que j'aperçois par la fenêtre. Une fille rousse est en train de passer devant – rien d'extraordinaire – et mon cerveau commence enfin à fonctionner. Cette fille qui vient de passer, je l'ai déjà vu avant. Rosalia. Cette fille, c'est Rosalia ! Je me lève de ma chaise et fourre en vrac mes affaires dans ma sacoche avant de laisser un billet pour  le café et de sortir. Je vois encore ses cheveux roux au bout de la rue et même si c'est potentiellement une hallucination de la part de mon cerveau fatigué, je n'attends pas une seconde de plus pour essayer de la rattraper.

Quand vous faites la connaissance de quelqu'un, que vous aimez bien cette personne parce qu'elle ne vous déteste pas pour votre fantastique personnalité et ses défauts qui l'accompagnent, vous pensez toujours le pire quand cette dite personne disparait sans laisser de trace et dire quoique ce soit. Ça a été le cas pour Rose. Elle a disparu jour au lendemain et personne n'a jamais su pourquoi – elle a prévenu personne aussi, donc ça aide pas à savoir le pourquoi de sa disparition. J'ai cru qu'elle avait peut-être été dévorée par une créature à Londres – cette ville regorge de créature surnaturelle de tout genre, c'est un festival – mais si elle est à Beacon Hills… "Rosalia !" J'essaie de l'appeler pour la faire s'arrêter, mais elle ne se retourne pas. Okay, c'est possible que ce ne soit vraiment pas elle – cette fille a toujours eu une excellente ouïe – mais faut que je vois son visage pour en avoir le cœur net. J'arrive enfin à son niveau et pose ma main sur son épaule pour la faire se retourner. Je reconnais immédiatement son visage et je ne peux pas m'empêcher de sourire amusé : pas besoin de ses sens de loup-garou pour reconnaître quelqu'un. Je ne me demande même pas une seconde si elle me reconnaît pour deux raisons : c'est impossible d'oublier un visage comme le mien – sérieusement – et on s'est vu assez souvent pour qu'elle se souvienne de moi. Je lui souris toujours quand je décide enfin de parler. "Hey Rose, quelle surprise, je te croyais morte !"

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