Today is not my day | ft. Emma



 
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Today is not my day | ft. Emma
Davina S. Fraser
Davina S. Fraser
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Mer 15 Mar - 19:58

Today is not my day

Forest J. Walder & Emma G. Dietrich

E h merde… jura Forest. Seul dans la vaste maison occupée par les Walder, il avait décidé de profiter de cette tranquillité pour s’adonner à l’un de ses passe-temps favoris : le travail du bois. Il avait fuit à partir du moment où sa sœur Aspen et leur druide Sloan s’étaient lancés dans une énième grande conversation sur la somme de problèmes qui les accablait depuis… Eh bien, depuis qu’ils étaient vivants. Forest laissait bien volontiers le rôle de chef de famille à sa sœur, et avait depuis bien longtemps abandonné l’idée d’apporter sa contribution à cette part de leur vie. Sa sœur n’écoutait que Sloan et avait toujours le dernier mot, alors à quoi bon ? Ce n’était pas pour Forest une marque de lâcheté face à sa sœur, il ne voyait simplement pas l’intérêt de se lancer dans ce combat perdu d’avance avec son aînée et ne le faisait que quand vraiment il jugeait que cela en valait la peine – ou lorsqu’il avait envie d’être chiant, ce qui lui arrivait parfois.

Forest avait donc préféré se retirer et reprendre là où il l’avait laissé son travail sur la commode qu’il s’était mis en tête de fabriquer. Une seconde d’inattention suffit pour que le ciseau à bois qu’il utilisait vienne entailler profondément sa main gauche. Ce n’était pas tant la douleur qui lui avait fait pousser ce juron – le jeune Ivian en avait clairement vu d’autres – mais plutôt de l’agacement contre lui-même. Il laissa tomber l’outil au tranchant tâché de sang retomber sur le sol et se dirigea vers la maison, essayant au possible de ne pas coller de sang partout sur son passage, ce qui n’était pas une mince affaire. Il attrapa le premier morceau de tissu qui lui tomba sous la main afin de limiter les dégâts sans toutefois le déposer directement sur sa plaie, avant de monter à l’étage du dessus. Il retourna la salle de bain, le labo de Rowan et même celui de Sloan mais ne trouva nulle part de quoi s’occuper de sa plaie, qui aurait besoin d’un peu plus que de quelques remèdes à base d’herbes, étant donné que le sang ne semblait pas décidé à arrêter de s’écouler. Et évidemment pour une fois qu’il avait besoin de lui, Sloan n’était pas là. A croire que c’était fait exprès.

Il ne prit pas le temps de ranger derrière lui, ce qui ne manquerait pas de faire râler leur maniaque de druide. Cette idée apaisa un peu sa soudaine mauvaise humeur. Il nota toutefois mentalement qu’il serait bon de demander à Sloan, ou à Rowan, où ils rangeaient tout ce matériel, juste au cas où. Une fois sa main grossièrement rincée, il prit soin de l’envelopper dans un t-shirt propre, et enfila sa veste avant de redescendre et de quitter la maison. N’étant habituellement pas en charge de ce genre d’emplettes, il n’était même pas certain d’où se trouvait la pharmacie la plus proche. L’hôpital aurait été une sage décision pour n’importe qui d’autre mais il était hors de question qu’il y mette les pieds. Son don d’empathie rendait ce genre d’endroit difficile à supporter et il les évitait autant que possible. Finalement, après une dizaine de minutes de marche, il passait les portes automatiques de la petite boutique. Forest observa rapidement les lieux du regard, cherchant dans quel recoin il pourrait trouver ce dont il avait besoin. Mais de quoi avait-il besoin ? Ca, c’était une bonne question. Peut être aurait-il dû prêter davantage d’attention aux soins prodigués par Sloan lorsque lui ou Aspen revenaient amochés d’un combat… Après quelques secondes de réflexion, il décidé que trouver de quoi se tricoter un pansement un peu plus convenable que celui qu’il avait actuellement serait un bon début. Il traversa donc la boutique à grandes enjambées, se faufilant entre les autres clients, jusqu’à un rayon où il devrait trouver son bonheur…

© POUPI
Davina S. Fraser
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Mer 22 Mar - 11:04
     

Forest J. Walder ♦ Emma G. Dietrich

Today It's Not My Day
C
ela faisait maintenant un petit moment que, j’étais arrivé dans cette ville. J’avais repris un rythme de jour en travaillant dans cet hôpital, ce qui me changeait énormément du travail de nuit que, j’occupais à New York. Travailler de jour dans tous les services était assez reposant, les patients étaient beaucoup plus légers et surtout, il y avait beaucoup plus de personnels que de nuit. C’était peut-être pour ça, que je ne me sentais pas vraiment fatiguer les matins. Tout comme aujourd’hui, mon premier jour de repos et l’occasion pour moi de découvrir cette ville qui m’était encore bien étrangère. J’avais bien piqué un plan de la ville à l’hôpital afin de m’y retrouver et de voir si cette ville proposait des activités, mais ce n’était malheureusement pas le cas. Je ne m’attendais pas à grande chose d’une petite ville, mais quand même. Ne serait-ce qu’un petit parc pour faire mon jogging matinal.

Pour ne rien cacher, je ne savais pas lire les plans. J’avais beau les tourner dans tous les sens, je ne savais pas me retrouver. Je préférais me fier à mon instinct et laisser mes pieds me guider, après tout, je n’allais pas me perdre dans une petite ville . J’enfile rapidement mon legging, ma brassière, attache mes cheveux en queue de cheval pour éviter de, les avoirs en pleine face. Je détestais courir avec les cheveux au vent, même si le but de cette course était surtout de découvrir la ville et de faire quelques achats. Je préférais être à l’aise dans mes habits de sport, plutôt que dans une robe trop serrer et des talons beaucoup trop haut qui m’aurait laissé des ampoules en guise de souvenir.

L’air frais me caressait doucement le visage, j’aimais sentir cette petite brise sur mon visage qui me donnait l’impression d’être libre. En courant, j’oubliais mes soucis. J’oubliais mon passer, tout ce que, j’avais pu laisser derrière moi et croyez-moi, j’en avais terriblement besoin. En venant dans cette ville, j’espérais oublier mon passer, tourner une page de ma vie, je dirais même fermer ce livre afin d’en crée un nouveau. De me crée une nouvelle vie parfaite, sans histoire, sans meurtre. Me concentrer uniquement sur mon travail, sur ma carrière sur ma vie sur ce que, je souhaitais réellement, je voulais pour une fois, pensée à moi et faire passer mon bonheur avant celui des autres.

Les écouteurs dans mes oreilles, je découvrais la ville au rythme de mes pas. Une ville plutôt charmante où, je pourrais pour une fois me sentir chez moi. Ce n’est qu’après une bonne quinzaine de minutes de course que j’aperçois au loin une pharmacie, je n’avais pas vraiment besoin de médicament. Je n’étais pas malade et, je ne l’étais que très rarement. J’avais besoin de me faire un kit de secours, je vivais dans un hôtel et, j’étais certaine qu’en cas de soucis, l’hôtel ne pourrait pas me fournir grande chose. J’aurais très bien pu piquer des compresses et d’autres affaires à l’hôpital, mais, je venais à peine d’arriver et, je ne voulais pas donner une mauvaise image de moi.

J’entre discrètement dans la pharmacie et ôte mes écouteurs, parcourant les rayons de coin de l’œil. Je ne savais pas vraiment quoi me prendre, je n’avais pas besoin d’un kit trop chargé qui me prendrais de la place, uniquement du désinfectant et de quoi me faire un rapide pansement. Je contourne un homme avant de regarder les compresses, mais mon regard fut comme attiré par ce qui ne me regardait pas. J’étais curieuse, ce n’était un secret pour personne, j’aimais m’occuper de ce qui ne me regardait pas et, vu l’état de sa main, il n’avait pas besoin de compresse « si vous voulez mon avis, un pansement ne suffira pas» Je penche la tête sur le côté et attrape sa main « Je me permets » C’était comme si, je ressentais le besoin de le soigner, j’aimais le sang et les blessures et, j’aimais surtout prendre soin des autres. Je retire son tissu qui ne servait pas à grande chose, sauf propager des microbes sur la plaie. « Vous avez besoin de point et rapidement »



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Davina S. Fraser
Davina S. Fraser
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Ven 24 Mar - 18:57

Today is not my day

Forest J. Walder & Emma G. Dietrich

F orest n’était pas celui qui s’occupait de soigner quoi ou qui que ce soit dans la maison des Walder. Il ne l’avait jamais été. S’il devait aider, il se contentait de faire ce qu’on lui demandait sans poser de question. Ils avaient Sloan pour cela et c’était certainement mieux ainsi car lui, au moins, savait ce qu’il faisait. C’était un druide, c’était son boulot après tout. Jamais il n’avait demandé à Sloan d’aller lui chercher des outils, à chacun sa spécialité et la médecine, qu’elle soit moderne ou plus traditionnelle, n’était pas la sienne.

Forest, debout au milieu de la pharmacie, était donc un peu perdu. Son but était surtout de trouver de quoi protéger sa plaie assez longtemps pour ne pas attraper une infection ou se vider de son sang sur le parquet de la maison Walder. Il pourrait ensuite embaucher Rowan ou Sloan à leur retour pour le rafistoler et le problème serait réglé. C’est pour cette raison qu’il avait choisi de se diriger d’abord vers le rayon des bandages et autres pansements… Et il se demandait d’ailleurs comment il était possible d’avoir autant de choix pour quelque chose qui ne servirait qu’à protéger une plaie, et finirait tâché de sang et à la poubelle quelques heures plus tard… Un peu comme le t-shirt qui lui servait de pansement de fortune, dont la seule et unique utilité était d’éviter de mettre du sang partout. Il doutait sincèrement qu’il puisse se remettre de cette mésaventure.

Forest était en train de se demander s’il ne ferait pas mieux d’aller se renseigner directement auprès du pharmacien quand une jeune femme, qui l’avait rejoint dans le rayon, l’aborda. Si vous voulez mon avis, un pansement ne suffira pas, commenta-t-elle. Je me permets Forest la laissa défaire son pansement improvisé. Dans tous les cas, elle saurait certainement mieux ce qu’elle faisait que lui – ce qui n’était, à vrai dire, pas très compliqué. Vous avez besoin de point et rapidement, conclu-t-elle.

Forest avait beau ne pas être médecin, il n’était pas non plus totalement stupide. La révélation de la jeune femme n’était donc pas vraiment une surprise. Je m’en doutais un peu, admit-il, jetant un coup d’œil à la belle entaille qui ornait sa main. Mais il n’y avait personne chez moi, donc j’espérais juste limiter la casse en attendant que quelqu’un rentre pour s’en occuper, ajouta-t-il avec un haussement d’épaules, pas le moins du monde anxieux. Passer par la case urgences n’était pas une option, pas pour lui en tout cas, cela lui ferait sûrement plus de mal que de bien. Et puis de toute façon, il en avait vu d’autres, devoir attendre le retour de Rowan ou Sloan ne l’inquiétait pas. Même s’il savait que ce n’était pas l’option la plus censée, il ne pouvait pas faire beaucoup mieux. Enfin, même pour ça je ne sais même pas ce que je suis censé acheter. Disons que ce n’est pas vraiment mon domaine d’expertise, avoua Forest, son regard passant du rayon au visage de l’inconnue.

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Davina S. Fraser
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Lun 10 Avr - 19:06
     

Forest J. Walder ♦ Emma G. Dietrich

Today It's Not My Day
J
e ressentais parfois le besoin de prendre l’air, de voir autre chose que mes livres ou bien les murs de mon hôpital. Je ressentais le besoin de ressentir l’air frais sur mon visage, le besoin de voir de nouvelles têtes et dans ce cas. Je voulais découvrir la ville, voir les coins chaleureux qu’elle pouvait offrir. En temps normal, dans une ville que je connaissais déjà. Je ne serais pas sortie, j’aurais profité de mon temps lire pour dévorer un livre ou deux. Mais, je n’avais pas fait de footing depuis un petit moment et, l’envie de me dégourdir les jambes m’avait drôlement motivé a sortir. Je devais visiter, mais avant tout faire des courses. Je ne savais jamais ce que la vie réservait et, j’aimais avoir tout ce qu’il fallait à porter de main.

Bon, je n’avais pas vraiment de place dans mon hôtel, je n’avais même pas encore eu le temps de chercher un appartement ou bien une colocataire à mon travail. Je me contentais de l’hôtel, je passais plus de nuits au travail lors de mes gardes que dans mon propre lit. Donc, je faisais d’énorme économie, je n’avais pas besoin de faire de course, car en réalité, je mangeais très souvent à l’extérieur. Restaurant, petit sandwich, voir ne pas lorsque les nuits sont très chargées et épuisantes et que la fatigue l’emporte sur la faim. Mais je ne pouvais pas me passer d’affaire comme une trousse d’urgence, bien que je ne me fasse que très rarement mal. C’est simple, ma dernière blessure devait dater d’il y a bien quelques années.

Je souffrais par contre de blessure à l’intérieur, j’étais déchiré de l’intérieur. Ce viol n’avait rien arrangé, je croyais encore moins à l’amour, je ne croyais à plus rien pour être sincère. Je pensais qu’il était possible de trouver l’amour un jour, mais qu’un jour ou l’autre, l’être aimée nous trahirait dès la première occasion. Je m’étais rapidement perdu dans mes pensées avant de me retrouver devant une pharmacie, merci ma bonne étoile. Mes courses seraient rapides, du moins je pensais que ce serait rapide. Je venais de tomber sur un homme qui semblait ne pas être en état de choisir lui-même son pansement, car il avait de soin plus intense qu’un simple pansement.

Je n’avais pas hésité une seule seconde avant de prendre sa main et d’y regarder de plus près, posant non loin ce torchon sans doute plein de germe. Je ne savais pas comment il avait réussi son compte pour se retrouver avec une main dans un piteux état, mon regard se baladait sur le rayon à la recherche de compresse non tissé ne serait-ce que pour empêcher le contact avec les germes extérieur. « Je crains que vous n’ayez plus le temps d’attendre plus longtemps » Je ne lui avais pas demandé l’autorisation, mais je comptais bien commencer le travail même si le pharmacien n'était pas vraiment ravi que j’ouvre la plupart de ses paquets, il ne le verrait pas de suite. « En tout cas, vous n’avez pas l’air de vous en faire, vous n’avez pas mal ? »Je lui avais lâché la main, pour me retourner et attraper de l’alcool, mais j’avais trouvé mieux en rayon un antiseptique. Je pris une nouvelle compresse avant d’en appliquer et de commencer à désinfecter sa plaie « Si vous n’avez personne, je peux très bien, vous accompagnez aux urgences ou bien m’en occuper moi-même » J’aimais parler pendant mes soins, je trouvais les patients plus agréables et souvent, cela les empêchait de penser à la douleur, je remontais mon regard vers l’inconnu avant de sourire « Je suis infirmière » Je reportais à nouveau mon regard sur la plaie avant de désinfecter plus minutieusement, plus en profondeur « Ça risque de légèrement piquer » Me mordant la lèvre inférieure en appuyant légèrement avec le bout de ma compresse, j’étais habituellement très douce lors de mes soins, comme je l’étais actuellement avec lui, la douleur n’était pas mon point fort « Un set de suture, un champ de soin et un pansement stérile non tisser » Je lui avais offert un nouveau sourire terminant de désinfecter « Et quel est votre domaine d’expertise ? »


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Davina S. Fraser
Davina S. Fraser
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Mer 12 Avr - 19:40

Today is not my day

Forest J. Walder & Emma G. Dietrich

I l était clair que Forest était un néophyte en ce qui concernait la médecine. C’était donc une chance pour lui que la blondinette qui était venue l’aborder semble s’y connaître beaucoup mieux que lui sur le sujet. Bon, ce n’était pas très compliqué d’être plus renseigné que lui sur le sujet. Hormis l’usage des plantes médicinales les plus couramment utilisées par Sloan ou Rowan – qu’il avait fini par mémoriser à force de leur servir de patient – il était un véritable incapable dans le domaine. Et puis s’il était altruiste par nature et pas non plus une véritable brute épaisse, il était loin d’être assez délicat pour ce genre de travaux. Sa délicatesse et son souci du détail, il préférait l’exercer sur un morceau de bois, le taillant jusqu’à obtenir ce qu’il souhaitait. Au moins pendant ce temps là, il ne risquait de blesser personne – sauf lui-même, la preuve en était de sa mésaventure du jour. La jeune femme tombait donc à point nommé.

Quelque part, ce genre de blessure changeait un peu. Bien entendu, il était agacé de sa propre maladresse, mais au moins pour une fois ce n’était pas au terme d’un énième affrontement contre un ennemi quelconque qu’il avait fini amoché. C’était une blessure tout ce qu’il y avait de plus stupide, obtenue dans des circonstances on ne peut plus normales. C’était un changement presque appréciable, même s’il n’était pas masochiste et aurait préféré ne pas avoir à en passer par là.

Je crains que vous n’ayez plus le temps d’attendre plus longtemps, constata la jeune femme, qui commença à dévaliser la pharmacie avec une expertise dont Forest aurait été bien incapable de faire preuve. Une chance que j’ai croisé votre route, alors, remarqua l’Ivian, adressant un léger sourire à la demoiselle. Forest aurait tout aussi bien pu attendre la journée entière que sa sœur au Sloan ne daigne rentrer, sa main entourée d’un pansement de fortune qui aurait fait faire des bonds à n’importe qui s’y connaissant un tant soit peu. Il aimait contrarier son druide, qui n’aurait pas manqué de l’incendier, mais pas au prix de l’usage de sa main.

Toujours occupée à dépouiller les rayons de leur contenu, à la recherche de ce dont elle avait besoin, elle lui demanda s’il n’avait pas mal, ayant visiblement remarqué l’attitude détendue, presque désinvolte, du grand blond face à la plaie qui marquait sa main. Forest haussa les épaules. Je ne suis pas douillet. J’étais assez casse-cou étant plus jeune, j’en ai vu d’autres. S’il ne pouvait pas lui donner les véritables raisons de son indifférence quasi-totale face à la douleur, il n’avait pas menti. Forest avait été un gamin pour le moins intrépide, et était rentré à maintes reprises auprès de sa mère amoché d’une manière ou d’une autre. On ne devenait pas aussi à l’aise que lui pour se hisser dans les arbres ou toute autre surface élevée sans avoir fini sur les fesses quelques fois. Ajoutez à cela sa nature d’Ivian et les circonstances particulières de sa vie de Prince en fuite, et il n’était pas difficile de comprendre pourquoi il en fallait un peu plus pour le voir se tordre de douleur. Il la ressentait, bien entendu – il se serait inquiété si ça n’avait pas été le cas – mais il était loin de s’en formaliser. Au moins, il n’était pas de ces patients casse-pieds  qui faisaient des bonds de six mètres dès que quelqu’un leur touchait le pied alors qu’ils étaient blessés au bras.

Si vous n’avez personne, je peux très bien, vous accompagnez aux urgences ou bien m’en occuper moi-même. Je suis infirmière. Ceci explique cela. Elle pouvait bien savoir s’orienter plus facilement que lui dans la variété de produits présent dans la boutique. Des idiots tels que lui, victimes d’un accident tout ce qu’il y a de plus bêtes, elle en voyait tous les jours. Pas d’hôpitaux, refusa-t-il catégoriquement. Elle l’averti rapidement tout en désinfectant sa plaie que cela risquait de piquer, ce à quoi il ne prêta pas grande attention. Je suis sûr qu’ils ont des cas bien plus urgents à traiter que moi. Et puis, vous êtes si bien partie, je ne voudrais pas vous couper dans votre élan. Qu’elle mette son refus sur le dos d’une peur des hôpitaux si elle le voulait, ça lui était égal, tant qu’il n’avait pas à y mettre les pieds. Il aurait pu utiliser l’une des potions concoctées par sa sœur pour le débarrasser temporairement de son empathie, mais il préférait éviter s’il le pouvait et ne les utiliser qu’en cas d’urgence vitale. Si c’était un avantage considérable sur un champ de batail, la perte même temporaire de ce sixième sens lui déplaisait à chaque fois. Cette empathie était parfois pesante, écrasante, mais elle faisait partie de lui.

Après lui avoir énuméré ce qui devait être une sorte de liste de courses, ce dont elle aurait besoin pour soigner sa main, la jeune femme fini par lui demander quelle était son domaine d’expertise.  Pas la médecine déjà, si c’était pas encore évident, plaisanta-t-il, ramassant son t-shirt ruiné qu’il abandonna dans une poubelle non loin de là, avant de ramasser les paquets et bouteilles entamées par la demoiselle et qu’il allait bien sûr devoir payer. Je travaille le bois. Menuiserie, ébénisterie… C’est comme ça que j’ai ramassé cette jolie balafre, d’ailleurs. C’était plus un passe-temps qu’un emploi puisqu’il n’était pas motivé par l’argent mais tout ce même, c’était à ça qu’il était doué, entre autres choses qu’il ne pouvait certainement pas mentionner.

Tout en discutant, il s’empara de ce qu’avait énuméré la jeune infirmière un peu plus tôt avant de se diriger vers la caisse et de déposer paquets neufs et entamés sur le comptoir, sous l’œil contrarié du pharmacien qui ne semblait pas très heureux de voir qu’ils s’étaient permis d’ouvrir les paquets sans rien demander à personne.  Une fois le tout payé, il salua l’homme et s’éloigna du comptoir, reprenant sa conversation là où il l’avait laissée.

Je suis aussi très doué pour ce qui est d’apprendre de nouvelles langues. En dehors de ça... Eh bien, c’est à peu près tout. Depuis qu’il avait rencontré Sibel, il songeait d’ailleurs sérieusement à ajouter la langue des signes à la liste. Après tout, la jeune sourde faisait l’effort de parler pour s’adapter à un monde qui n’était pas décidé à en faire autant, il pouvait bien faire un pas dans sa direction.  Ce n’était pas un effort surhumain. Toujours décidée à vous occuper de ça ? demanda-t-il une fois dehors. De toute façon, je n’irai pas à l’hôpital, alors à moins que vous ne vouliez avoir la perte de ma main sur la conscience, vous n’avez pas le choix. Et puis, je n’habite pas très loin, c’est nettement plus près que l’hôpital. Bon, il exagérait peut être un peu. Ou pas, qui sait. Lui-même l’ignorait. Je suis Forest, d’ailleurs. Dans tout ça, je n’ai même pas pris le temps de me présenter. Voilà qu’il en oubliait même la plus simple des politesses. Peu importe, cet oublié était à présent réparé.  

© POUPI
Davina S. Fraser
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