When the sun stops shining ◆ Kayan 



 
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When the sun stops shining ◆ Kayan 
Invité
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Ven 6 Jan - 17:35
Dayan Z. Greene & Kaylann Morino
When the sun stops shining
La voiture enfin stationnée au bon endroit, Dayan coupa le moteur, puis lâcha le volant et laissa ses mains retomber sur ses cuisses, l'air pensif. Il ne savait pas trop ce qu'il devait faire. Il était inquiet, c'était indéniable, mais il avait peur d'être trop parano pour le coup.
Cela faisait bientôt une semaine, voire peut-être deux – il ne sait plus trop, il n'avait pas vraiment compté, en fait il savait juste que cela faisait bien trop longtemps que Kaylann ne répondait plus à ses messages. Ils n'étaient pas du genre à se parler tous les jours, loin de là, mais il avait toujours eu l'habitude de recevoir un SMS de la brunette pour faire la conversation et prendre de ses nouvelles de temps en temps. Seulement, pendant plusieurs jours, il ne reçut rien. Vraiment rien, nada, quedal. Alors, quand il s'en est rendu compte, il a d'abord cru qu'il avait zappé son message, mais non. Il a donc commencé à se poser des questions, il ne voyait pas pourquoi elle ne lui parlerait plus… surtout qu'elle n'était pas du genre à faire la tête si longtemps, Kaylann. Donc cette fois-ci, c'est lui qui avait fait le premier pas. Un SMS, deux jours, pas de réponse. Et là ça devenait très bizarre, parce que Kay qui ne répond pas en deux jours, c'était pas normal. Il l'a alors appelée, il est tombé sur sa messagerie – il se souvient encore de la voix un peu débile qu'il avait pris pour lui demander si tout allait bien et pourquoi elle ne répondait pas. Trois jours, toujours rien. Au début, il a voulu laisser filer, se dire que ça allait passer, peut-être qu'elle avait changé de numéro, qui sait. L'insouciant avait repris le dessus. Puis finalement, il s'était souvenu que ce n'était pas de n'importe qui dont il parlait, que c'était tout de même Kaylann, et qu'il avait besoin d'avoir le coeur net sur ce qu'il se passait, quitte à passer pour un imbécile, un gamin ou même un stalker. Elle ne lui en voudrait pas, il en était certain. C'est donc sur le parking de l'université qu'il l'a attendue – connaissant vaguement ses horaires, il a décidé de l'attendre en fin d'après-midi, à la fin de ses cours. Mais pas de Kaylann en vue. Il a failli aller voir à l'intérieur, demander des infos sur la demoiselle, si elle était absente ou si elle restait juste un peu plus longtemps en cours… mais bon, il n'avait pas été jusque là, puis ça lui paraissait évident. Kaylann était bel et bien absente, et une Kaylann absente en cours ce n'était pas normal, encore une fois. N'importe qui aurait pu penser qu'elle couvait quelque chose, mais pas Dayan. Dayan n'était pas dupe, si elle était vraiment malade, elle aurait quand même répondu à ses messages et ses appels. Il se tramait quelque chose de pas net, il en avait le pressentiment, et c'est de là que venait sa véritable inquiétude.

Sortant de ses pensées, Dayan se pencha pour observer l'immeuble qui se dressait non loin de là, l'immeuble même dans lequel Kaylann et sa soeur habitaient. Oui, il se posait tant de questions qu'il en était venu à venir jusque chez elle. Oui, l'insouciant était bel et bien parti de ce corps. Oui, Dayan était inquiet pour son amie.
D'abord hésitant – après tout, il n'avait pas envie de tomber sur sa mère qui se poserait de sérieuses questions si elle le voyait débarquer chez elle pour voir sa fille –, le brun finit par se décider et il sortit de l'habitacle, son portable à la main, pour ensuite claquer la portière et verrouiller la voiture. Chose faite il checka rapidement son cellulaire, jetant un coup d'oeil aux messages, juste pour s'assurer que Kaylann n'avait toujours pas donné de signe de vie – ceci dit, c'est pas en trois minutes qu'elle allait répondre si elle n'avait pas répondu en deux semaines, m'enfin bon, il était préférable qu'il soit sûr de lui pour une fois. Alors, ceci fait, il se dirigea enfin vers l'immeuble, les mains dans les poches de sa veste, pas du tout certain de son coup.
Enfin à l'intérieur du bâtiment – il avait dû attendre que quelqu'un sorte pour lui ouvrir la porte, ce quelqu'un étant d'ailleurs une vieille femme qui l'avait regardé bizarrement mais bon… bref, passons –, Dayan regarda rapidement le numéro des appartements afin de trouver celui des Morino, ce qui ne fut pas compliqué à trouver, et tant mieux d'ailleurs. Le numéro en tête, il se mit en route en soupirant, presque exaspéré de lui-même. Ce qu'il ne pouvait pas faire pour ses amis sérieusement… et encore, ce n'était pas le pire de l'histoire.
Le pire de l'histoire, c'est quand il se retrouva devant la porte, qu'il toqua, et que personne ne répondit. Ni Kaylann, ni sa mère – ceci dit c'était peut-être mieux que ce ne soit pas sa mère qui lui ouvre. Alors, pendant plusieurs minutes, il resta là comme un con, réfléchissant, les sourcils plissés, le regard rivé sur la porte. Il s'approcha de cette dernière et colla son oreille contre celle-ci, essayant d'entendre le moindre bruit lui indiquant qu'il y avait quelqu'un. Qu'est-ce qu'il devait faire ? Il aurait aimé pouvoir rentrer, mais là il dépasserait les limites si en plus il n'y avait personne… non, il devait en avoir le coeur net, sinon cette histoire l'agacerait encore longtemps. Il devait au moins essayer, quitte à ce qu'il assume les représailles si jamais il se faisait choper.

Ouais enfin bon, c'était bien beau tout ça, mais comment il allait rentrer lui ? Il savait crocheter les serrures… mais franchement, crocheter une serrure, c'était pas un peu trop exagéré ? Ouais, mais si c'était la seule solution, il n'avait pas le choix. Il tenta d'abord d'actionner la poignée pour s'assurer que la porte était bel et bien fermée à clef, puis chose faite il se mit à fouiller ses poches pour trouver de quoi l'ouvrir. Tout en s'affairant, il jeta un regard circulaire autour de lui pour être sûr que personne ne passait au même moment, ce serait vachement con de se faire prendre à ce moment là.
Bordel, ce que tu me fais pas faire Kay, marmonna t-il pour lui-même.
Mais alors qu'il reposait son regard sur la porte, son attention fut aussitôt attirée par le paillasson soigneusement posé à ses pieds et il se stoppa net dans ses mouvements, comme si un éclair de génie venait de traverser son cerveau. De nouveau, il jeta un coup d'oeil vers les escaliers, puis il s'abaissa et souleva le petit tapis… et trouvant ainsi une clé gentiment cachée en-dessous. Sérieusement les filles, vous aviez pas meilleure cachette ? Ceci dit il n'allait pas s'en plaindre, ça l'arrangeait bien. Mais pourquoi foutre une clé sous le paillasson ?… peut-être pour Kaylann la tête en l'air, oui, très certainement.
Qu'importe, il s'empressa de récupérer la petite clé qu'il pénétra dans la serrure, puis il la tourna lentement, comme hésitant, et actionna de nouveau la poignée, ouvrant cette fois-ci la porte avec prudence. Il passa d'abord la tête, observant rapidement les lieux, puis il se dépêcha de rentrer pour refermer derrière lui. L'appartement semblait vide, en tout cas il y avait un silence de mort et personne n'était là. Du moins en apparence, car lorsqu'il tendit l'oreille, il put très clairement entendre des battements de coeur. Bien que méfiant, il se laissa néanmoins guider par les sons réguliers, quoiqu'étrangement rapides par rapport à la moyenne. Il grimpa des escaliers menant à une mezzanine, puis se dirigea à pas lents vers une porte, sûrement une des chambres. Il prit une grande inspiration, puis souffla et enfin il poussa doucement la porte, regardant brièvement à l'intérieur. La pièce était plongée dans le noir, mais avec la lumière du jour qui passait à travers l'ouverture qu'il venait de créer, il put s'assurer que c'était bel et bien la chambre de Kaylann. Il fronça les sourcils, regarda de nouveau dans la chambre ; et aperçut alors une étrange masse au fond de la pièce, comme si une personne était recroquevillée dans son lit. Ce qui était exactement le cas, en fait.
Kay ? lança t-il doucement, toujours à la porte – puisqu'il n'osait pas rentrer davantage, à vrai dire.
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Jeu 12 Jan - 16:58



Kaylann



& Dayan

When the sun stops shining
Kaylann ne comptait plus les jours qu'elle passait seule, enfermée chez elle. Elle tournait en rond, alternant entre le sol et son lit, parfois la cuisine pour se maintenir en vie sans savoir pourquoi. Lorsqu'elle ne marchait pas aléatoirement, elle était allongée voire roulée en boule sur son lit, à sangloter. Elle avait déjà parcouru de long en large le petit appartement des centaines de fois, et passait désormais le plus clair de son temps ainsi. Malgré les heures qui s'écoulaient, la semaine qui avait glissé entre ses doigts, elle n'arrêtait pas de pleurer. Des larmes trempaient quotidiennement son visage tandis des sanglots la secouaient, plus ou moins silencieux. Ses tremblements non plus ne cessaient pas, et même si elle avait voulu écrire, elle n'aurait sans doute pas pu tenir un stylo. Alors cela faisait des jours qu'elle était ici, priant pour que la porte d'entrée fermée à double tour la protège suffisamment. La peur la tiraillait, et était incapable de lutter contre ses démons. Contre ce visage qui revenait sans cesse dans son esprit, ce rictus, cette voix. Elle voulait leur échapper, en vain. Elle voulait disparaître, en vain. Elle voulait que tout cela n'ait été qu'un abominable cauchemar, en vain. Tout était vain, et elle n'arrivait plus à rien. Elle savait que cela s'était réellement passé, ne pouvant le nier. Elle sentait encore sur sa peau ces mains qui l'avaient détruite, revoyait ce regard fou, entendait ce rire sadique. Elle était toujours effrayée, terrifiée à l'idée que cela recommence. Elle voulait partir, s'en aller, se volatiliser. Elle voulait n'être plus rien, fuir cet endroit, quitter cette planète. Disparaître.

Pourtant, le fait est qu'elle était toujours là. Isolée, certes, mais ici, dans cette ville, dans cet appartement. N'ayant plus donné signe de vie depuis ce fameux jour, ne sortant plus, n'allant ni à l'université ni au café où elle travaillait, mais toujours là. Vivante. Et elle ne savait pas pourquoi. Elle n'en avait plus envie, d'être ici. Elle n'en voyait pas l'intérêt. A quoi servait-elle ? A rien. Que faisait-elle ? Rien. Qu'était-elle ? Rien. C'était la vérité. Elle n'était rien, elle le savait. Rien de plus qu'une poussière, un grain de sable, un insecte. Un insecte qui finira écraser, car incapable de lutter contre ce monde bien trop rude pour un être si frêle. Un insecte qui était terrorisé, piégé, agonisant. Un insecte qui ne vivait plus, coincé entre quatre murs, bloqué dans une vie dont il ne veut plus. Mais elle était toujours là. Elle était inutile, inexistante, invisible, mais vivante. Et elle n'était pas certaine de vouloir l'être encore. Tout comme elle ne comprenait pas pourquoi elle n'avait pas déjà mis un terme à ses souffrances. Par faiblesse sans doute, parce qu'il était plus simple d'y songer seulement. Parce que le faire était trop difficile, parce que cela lui demandait bien trop de courage, parce qu'elle n'était pas suffisamment forte. Elle était faible, frêle, pathétique, mais nullement forte. Alors elle préférait attendre. Que la douleur l'achève d'elle-même, que cette torture prenne fin, que cette existence pitoyable se termine. Ou autre chose. Elle ne savait pas. Elle savait simplement qu'elle était incapable de faire quoi que ce soit d'autre. Alors elle ne faisait rien, et laisser le temps s'écouler, glisser entre ses doigts, lui qui était si précieux et pourtant si volatile. Et elle le laissait s'échapper, parce qu'elle ne savait plus quoi faire.

Aujourd'hui, elle avait décidé de passer la journée sur son lit, à réfléchir. Elle s'était rendue compte le matin-même que, si rien ne se passait, elle pourrait vivre ainsi pour l'éternité. Elle pouvait remercier sa nature surnaturelle qui la condamnait à plusieurs siècles de souffrance. Elle n'en voulait pas, de cette vie. Voilà ce à quoi elle avait songé toute la matinée, puis tout l'après-midi. Elle n'avait rien mangé d'ailleurs, mais ne semblait plus ressentir la faim. Elle ne ressentait plus rien, mis à part ce vide immense et cette douleur qui la détruisaient. Elle se consumait de l'intérieur, et ne faisait rien pour que cela cesse. Ses mains tremblaient encore et toujours, mais elle ne pleurait plus, sans doute parce qu'elle avait versé suffisamment de larmes durant les heures qui venaient de s'écouler. Roulée en boule sur ses draps froissés, elle bougeait à peine, à vrai dire même sa respiration était imperceptible. Elle était dos à la porte, recroquevillée, somnolant malgré ses pensées toutes plus tristes les unes que les autres qui tournaient dans son esprit. Elle attendait, encore. Faute d'être un loup-garou, elle n'entendit pas la clef s'introduire dans la serrure, être tournée, puis la porte s'ouvrir. Elle était trop préoccupée par ses songes de plus en plus morbides pour entendre quelqu'un monter les escaliers et se rapprocher de sa chambre, elle qui hurlait habituellement au moindre bruit tant la peur était omniprésente. Ce fut un murmure qui la fit sursauter, et enfin quitter toutes ces réflexions. « Kay ? » Ce murmure qui brisa le silence pesant de la pièce et la fit se retourner en un instant alors que les battements de son cœur se faisait bien trop rapides. L'angoisse, la surprise, le manque d'air. Pendant un instant, elle crut s'évanouir en voyant cette silhouette dans l'encadrement de la porte. Mais ses yeux s'étaient habitués à l'obscurité, et en une seconde à peine elle reconnut Dayan. Pourtant, cela ne calme pas son palpitant affolé. Qu'est-ce qu'il faisait là ? Comment était-il rentré ? Des milliers de questions l'assaillirent, tout comme une peur aussi violente qu'irrationnelle. Et si d'autres pouvaient entrer ? Et si elle pouvait entrer ? Affolée, elle sentait son sang pulser au niveau de ses tempes, c'était de plus en plus douloureux à vrai dire. Sa gorge était nouée, et elle ne savait pas quoi lui dire. Sa voix était douce, aucune colère ne perçait, simplement de l'inquiétude. Et elle ne savait pas quoi faire. Elle voulut se redresser, mais ses bras refusaient de lui répondre. Elle n'arrivait pas à les contrôler, les tremblements n'aidant en rien. Elle parvint à peine à s'appuyer dessus pour s'asseoir sur son lit. « Dayan, je... » Sa voix s'étouffa dans sa gorge et la fin de sa phrase mourut sur ses lèvres qui s'agitaient étrangement. Il ne fallut qu'une seconde pour que ses yeux s'embuent, puis deux grosses larmes s'écrasèrent sur ses joues blanchâtres, suivies de dizaines d'autres.
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Sam 14 Jan - 13:19
Dayan Z. Greene & Kaylann Morino
When the sun stops shining
Il est vrai qu'en rentrant, Dayan avait aussitôt songé au simple fait qu'il devait être vachement con pour faire ça, et après avoir fait quelques pas dans l'appartement, il s'en était voulu de faire une chose pareille – en même temps, n'importe qui de sensé qui rentrerait dans l'appartement de son amie sans autorisation et sans même prévenir aurait la même réaction… pas vrai ? C'était une réaction normale, surtout qu'il pouvait s'attendre à tomber nez à nez avec sa mère et ce n'était pas spécialement la meilleure des idées en soit. Donc oui, certainement, il avait la réaction la plus normale dans cette situation. Quoique, en y réfléchissant bien, est-ce qu'une personne sensée rentrerait par effraction – on va pas se la cacher, c'est un peu le cas ici – chez sa propre amie ? Moins sûr, pour le coup.
Qu'importe, de toute façon, maintenant c'était fait, et il ne pouvait pas retourner en arrière, alors autant en finir une bonne fois pour toute avec cette histoire et enfin avoir la réponse à cette fameuse question ; qu'était-il donc arrivé à Kaylann ? Pourtant, sans vraiment comprendre pourquoi, Dayan s'était aussitôt senti mal à l'aise dans cet appartement. Peut-être à cause de ces sentiments qui submergeaient l'atmosphère et qu'il sentait sans aucun mal, ce mélange de peur et de tristesse – voire pire que de la peur et de la tristesse, en fait. Pourtant, l'endroit n'avait pas l'air particulièrement étrange à ses yeux, un peu désordonné, certes, mais il y avait clairement pire. Mais Dayan devinait peu à peu qu'il s'était passé quelque chose, peut-être pas dans cet appart' à proprement parler… mais il s'était passé quelque chose, il en était certain, même si il ne pouvait pas expliquer quoi exactement. Il était loup-garou, pas devin non plus.
Alors, même si sa raison lui criait de faire demi-tour, même si tout lui disait de sortir d'ici, Dayan ne bougea pas. Plus il restait dans cet appartement, plus il était intrigué. Le nombre de questions qui fusaient dans son esprit augmenta sans qu'il  ne puisse rien y faire. En plus il entendait des battements de coeur non loin, ce qui voulait dire que Kaylann était bel et bien ici et qu'elle n'était donc pas à l'université comme elle devrait l'être. Ce n'était pas normal, ça, pour une jeune fille aussi sérieuse et studieuse que Kaylann.

Le jeune homme s'était donc rendu jusqu'à cette porte avec détermination, sûrement la chambre de Kaylann puisque les battements de coeur venaient de là. Pourtant, lorsqu'il avait lentement ouvert la porte, sa détermination était retombée d'un coup, laissant place à une hésitation palpable. Les ressentiments qu'il avait eu en rentrant revenaient, et cette voix dans sa tête ne cessait de lui répéter qu'il n'avait absolument rien à faire là. Peut-être… en fait non, il n'en était absolument pas convaincu, et au fond de lui il savait qu'il avait bien fait de venir pour s'assurer de l'état de Kaylann. État qu'il comprit rapidement comme étant déplorable.
À peine après avoir doucement appelé la jeune fille, cette masse au fond de la pièce, sur le lit plus précisément, bougea soudainement alors qu'elle était immobile jusque là. Il se raidit, fronça simplement les sourcils et plissa des yeux pour tenter d'y voir un peu mieux dans l'obscurité de la pièce. Pourquoi était-elle dans le noir ? Est-ce qu'elle était en train de dormir ? Il se souvint rapidement de l'heure à laquelle il était arrivé, et comprit que cela était difficilement possible. Alors qu'est-ce qu'elle fichait, au juste ?
Il ne bougea pas, fixant le corps tremblant qui s'était redressé tant bien que mal sur le lit – corps qui n'était autre que celui de Kaylann, ça il l'avait rapidement deviné, surtout qu'elle s'était tournée vers lui et qu'avec la lumière qui venait du reste de l'appartement, il avait pu reconnaître son visage. Il l'entendit prononcer son prénom, un «je» à peine audible, puis plus rien. Elle venait de se taire, ne terminant pas sa phrase – et cela ne fit qu'inquiéter Dayan. Sans attendre, il passa sa main sur le mur, cherchant l'interrupteur qu'il trouva et sur lequel il appuya, allumant ainsi la lumière de la pièce. Il devait sûrement avoir aveuglé la brunette – mais à vrai dire ce n'est pas ça qui le préoccupa. Puisque désormais, il voyait parfaitement bien la jeune fille, et qu'il pouvait apercevoir sans problème les larmes sur ses joues et ce visage ne montrant que douleur et désespoir. Surpris, Dayan ne sut quoi faire. Il la fixa, désemparé. C'était bien la première fois qu'il la voyait dans un état pareil. Alors, quand il réussit à sortir de sa stupeur, le jeune homme s'avança d'un pas, puis d'un autre, et dès que l'inquiétude passa au-dessus de l'hésitation, il se dirigea à grandes enjambées jusqu'à elle, s'accroupissant au bord de son lit, là où elle était assise. Il posa ensuite ses deux mains sur les bras de Kaylann, penchant légèrement la tête pour capter son regard, l'air véritablement alarmé par l'état de son amie.
Hey Kay, regarde-moi. Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce qui t'arrive ?
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Lun 16 Jan - 14:16



Kaylann



& Dayan

When the sun stops shining
Assise maladroitement sur son lit, tremblante, Kaylann tenta de parler, en vain. Elle fondit en larmes après seulement deux mots prononcés d'une voix mal-assurée, complètement déboussolée, puis le lustre de sa chambre s'alluma, la contraignant à fermer les yeux. Cela faisait des jours qu'elle vivait dans le noir. Elle garda les paupières closes malgré les bruits de pas qui se rapprochaient, ne sachant comment réagir. Elle ne voulait pas le regarder, elle avait trop honte pour cela. Elle ne comprenait pas pourquoi il était là, chez elle, dans sa chambre, alors qu'elle voulait en finir. Ne plus souffrir. Et le voir ainsi ne lui faisait que plus mal encore, parce qu'elle se sentait misérable.

Elle sentit alors deux mains se poser sur ses bras, la voix de Dayan lui parvenant aux oreilles alors qu'elle gardait les yeux fermés. Que pouvait-elle réellement lui dire ? Elle était incapable de lui raconter ce qu'il s'était passé, sans doute avait-elle bien trop honte pour en parler à qui que ce soit. Elle préférait se terrer ici à attendre que le temps passe et l'achève, n'ayant même pas le courage de le faire elle-même. Elle était incapable de se confier à qui que ce soit, même sa mère ne savait rien de ce qu'elle avait vécu. A vrai dire, elle n'était même pas au courant que sa fille n'allait plus à l'université depuis plus d'une semaine, trop occupée par son travail pour s'en rendre compte. Si elle se serait sans doute vexée habituellement de ce manque d'attention, aujourd'hui Kaylann était surtout soulagée qu'elle n'en sache rien. Peut-être s'en rendrait-elle compte dans quelques jours, lorsqu'ils l'auront appelée suffisamment de fois pour qu'elle songe à l'importance du sujet. Mère et fille n'avaient pas parlé depuis ce fameux jour où toute la vie de la brunette s'était écroulée. Elle feignait le sommeil pour l'éviter le soir, et profitait de l'heure plus tardive de son départ habituel e matin pour ne pas aller à l'université. Paloma devait penser à de la fatigue puisqu'elle n'avait jamais bronché, vérifiant tout de même de temps à autre qu'elle dormait bel et bien, ce qu'elle était en réalité incapable de faire. Elle ne trouvait plus le sommeil depuis, revoyant sans cesse toutes ces images qui la hantaient et la terrorisaient. Des cernes s'étaient doucement creusées sous ses petits yeux fatiguées, détruisant l'air naturellement adorable de son visage si enfantin. Elle ne souriait plus, incapable de le faire, et pleurait sans cesse. Des larmes striées ses joues en permanence, elle ressemblait plus à une morte-vivante qui errait sans but qu'à une adolescente de dix-sept ans. Toute sa joie habituelle s'était volatilisée, et il ne restait désormais qu'une coquille vide qui se sentait désespérément seule, abandonnée.

Son désespoir et sa peine se lisaient dans ses yeux alors qu'elle s'avérait toujours incapable de parler. Les secondes s'écoulaient sans qu'aucune réponse ne s'échappe de sa bouche, parce que des mots ne pourraient jamais expliquer la douleur qu'elle ressentait. Toute cette haine qu'elle éprouvait envers sa propre personne, l'envie d'en finir, l'impression de ne pas voir le bout du tunnel et de ne jamais pouvoir en sortir. La sensation d'être perdue et désorientée, de n'être rien de plus qu'une petite chose frêle et insignifiante, de ne pas valoir plus qu'un insecte des plus misérables. Le désir de s'en aller, de ne plus exister, de disparaître. De ne plus vivre avec cette souffrance qui l'étreignait et l'étouffait chaque jour un peu plus, à tel point qu'elle se demandait pourquoi elle n'avait pas déjà succombé. Pourquoi elle n'avait pas la force de faire cesser ce cauchemar. Elle était trop faible pour cela, manquait cruellement de courage, avait trop peur. Comme si elle craignait que même une fois morte elle continuerait de souffrir, et elle reviendrait. Pour l'effrayer, la torturer, recommencer. Elle était terrorisée.

Elle finit par ouvrir les yeux, et son regard larmoyant finit par croiser celui de Dayan qui semblait le chercher depuis quelques instants. Étonnamment, cela ne fit qu'accroître ses pleurs. Elle avait tellement honte. Ses sanglots devinrent plus bruyants malgré la présence de son ami, et comme si tous ses muscles se décontractaient soudainement elle sentit son corps tout entier lui faire défaut. Chacun de ses membres tremblaient affreusement, à croire qu'elle était morte de froid, et même si elle l'avait voulu elle n'aurait pas pu se lever et faire un seul pas sans s'effondrer. Elle se sentait terriblement mal, son cœur battant à tout rompre dans sa poitrine tandis que sa gorge restait nouée. Elle ne savait pas quoi lui dire, à vrai dire elle aurait voulu être dix pieds sous terre pour ne pas affronter son regard. Ce regard terriblement inquiet qui la faisait culpabiliser, parce qu'il ne savait pas ce qu'elle avait vécu. Il ne savait pas encore à quel point elle avait mal. Et ses lèvres s'entrouvrirent dans le vain espoir de lui expliquer, ne serait-ce que de lui parler. « Da... peur... elle... » Mais les mots qui s'en échappaient étaient complètement décousus, comme s'ils n'avaient aucun sens et ne pouvaient être liés. « Je... lycée... elle... » Sa douleur ne fit que croître et son cœur heurta violemment sa cage thoracique. « Je... je sais p...pas co... » Les lettres se mélangeaient dans sa tête, elle n'arrivait plus à rien dire de clair, et ses sanglots semblèrent redoubler d'intensité.
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Jeu 16 Fév - 16:20
Dayan Z. Greene & Kaylann Morino
When the sun stops shining
Jamais il n'aurait cru faire face à une Kaylann dans un si piteux état il y a encore quelques minutes. Étrangement, son imagination lui avait déjà concocté quelques scénarios, comme pour le préparer à ce qu'il allait voir. Il s'était attendu à la voir malade, il s'était attendu à la voir en train de dormir, il s'était attendu à ce qu'elle le gronde comme un enfant parce qu'il avait eu l'idée complètement puérile de s'infiltrer chez elle sans prévenir. Il s'était attendu à tout, vraiment tout. Sauf à ça. Sauf à voir la jeune fille brisée, anéantie, effrayée, sous l'emprise d'un tel désespoir que Dayan en avait du mal à en croire ses yeux. Jamais il n'avait vu quelqu'un dans un état pareil, jamais il n'avait vu Kaylann ainsi. Et ça lui avait brisé le coeur, dès la seconde où il avait vu son visage à la lumière de sa lampe. À la seconde même où il avait compris que quelque chose n'allait pas, et que, malgré ce que sa raison lui criait depuis le début, qu'il avait bien fait de rentrer par effraction chez elle, qu'importe ce que l'on pouvait penser.

C'était terrible, de voir la brunette dans cet état. C'était terrible parce qu'il ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait. Et ça l'énervait, plus que tout, bien que cet énervement soit totalement invisible, son visage ne peignant qu'une inquiétude évidente et une certaine angoisse qu'il ne saurait véritablement expliquer.
C'était terrible parce qu'il avait cette douloureuse impression d'être totalement impuissant, de ne savoir quoi faire, de ne savoir quoi lui dire. Dayan était un professionnel pour sortir des blagues parfois un peu lourdes, pour jouer ce rôle du sarcastique de première qu'il ne quittait jamais et qui lui allait si bien, pour détendre l'atmosphère ne serait-ce qu'un minimum. Seulement, il n'avait aucun don pour remonter le moral des autres. Alors, cette fois-ci, Dayan était impuissant. Et c'est le sentiment qu'il trouvait le plus insupportable au monde. Être là mais ne pas savoir pourquoi, simplement parce qu'il manquait des réponses à ses questions, à ses milliers de questions qui tournaient et tournaient en boucle dans sa tête. C'était terrible parce que ce n'était pas Kaylann qu'il avait là, devant lui. Ce n'était pas son amie, ce n'était pas cette jeune fille pleine d'entrain, souriante, enfantine et optimiste. Ce n'était pas ce petit bout de femme qu'il avait appris à connaître et à apprécier, parce que Kaylann était Kaylann, et que même pour Dayan, c'était impossible de la détester. Tout ce qu'il avait devant lui, c'était une adolescente meurtrie par quelque chose, ce quelque chose qui lui échappait, tout bonnement. Une poupée sans vie, simplement animée par une souffrance infinie.
Qu'est-ce qu'il lui était arrivé, bon sang ?

Après plusieurs secondes de sanglots, Kaylann ouvrit enfin les yeux, et son regard croisa le sien – Dayan retint son souffle, puis plissa les sourcils, l'air désolé, pris d'une soudaine pitié qu'il ne pouvait ni cacher ni empêcher. Il voulait qu'elle lui explique, il voulait connaître le fin fond de l'histoire, quitte à ce que cela prenne des heures, voire même des jours. Il ne la laisserait pas tant qu'il ne savait pas ce qui lui était arrivé, tout simplement, il en était hors de question. Comment était-il possible qu'une adolescente comme Kay' se retrouve dans un état pareil ? Non, non, c'était impossible. Enfin si, c'était possible, la preuve. Mais visiblement, son imagination n'était pas assez tordue pour lui donner des hypothèses un minimum raisonnables. Ou alors il refusait de le faire. Parce qu'au fond de lui, il les avait déjà, ces fameuses hypothèses. Il les avait, c'était certain, mais il refusait de les admettre, il empêchait son esprit de lui donner ces images aussi horribles les unes que les autres.
Alors, il devait bien avouer, il angoissait déjà rien qu'à l'idée d'entendre les explications de Kaylann. Il les voulait, évidemment, mais il appréhendait ce qu'il s'apprêtait à écouter, ce qu'elle s'apprêtait sûrement à lui dire. Seulement voilà, lorsqu'elle ouvrit la bouche, rien ne sortit mis à part des syllabes sans queue ni tête, des phrases sans aucun sens, des mots mis bout à bout sans aucun lien entre eux. C'était affreux ; le suspens était insoutenable Les secondes s'écoulaient, le moment fatidique où elle donnerait cette fameuse réponse approchait, mais rien ne vint.
Alors le jeune homme se redressa pour aussitôt s'asseoir sur le bord du lit, juste à côté de Kaylann. Elle arrêta de parler, et sanglota de plus belle, ajoutant inconsciemment un poids en plus sur les épaules déjà lourdes de culpabilité de Dayan.
Kay', calme-toi, respire. Tout va bien, je suis là.
Il ne savait même pas ce qu'elle craignait, au final. Il ne savait même pas ce qu'il racontait. Il ne savait même pas si c'était utile de lui dire ces mots ou pas.
Alors, dans un geste presque inespéré, il dégagea les mèches de cheveux qui barraient son visage, puis posa ses deux mains sur son visage, rapidement mais sans aucune brutalité. L'obligeant presque à le regarder, elle qui fuyait tout contact visuel avec lui depuis tout à l'heure.
Tu n'as rien à craindre, d'accord ? Kaylann ?
L'appel de son prénom était sa dernière chance. Il voulait savoir, comprendre, et ne plus être impuissant face à l'état déplorable de son amie.
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Lun 20 Fév - 15:31



Kaylann



& Dayan

When the sun stops shining
Comment lui dire ce qu'il s'était passé ? Comment lui expliquer à quel point elle avait mal, à quel point elle souffrait, à quel point elle ne pouvait plus supporter cette douleur ? Comment lui avouer qu'elle n'avait qu'une envie, qu'un désir, qu'une obsession : en finir ? Comment reconnaître ce qu'elle avait vécu, l'exprimer, le lui faire comprendre ? Elle avait essayé pourtant, mais tout ce qui sortait de sa bouche était inintelligible. Des mots dans le désordre, des syllabes incohérentes, des hésitations impromptues. Elle n'arrivait même plus à prononcer une phrase cohérente, à peine quelques sons s'échappaient de ses lèvres sans qu'ils ne servent à autre chose qu'à inquiéter son ami. Et lui, comment allait-il la voir ? Elle n'était même pas certaine d'être un jour capable de pouvoir vivre avec ces images en tête, ces souvenirs, ces sensations. A vrai dire, elle était convaincue qu'elle n'y parviendrait jamais et que c'était pour cela qu'il fallait en finir. La laisser en paix maintenant, et lui offrir un repos qu'elle méritait sans doute bien assez à présent. Si elle n'arrivait pas à se persuader de cela, comment croire qu'elle réussirait à lui expliquer. A assumer cette vérité des plus douloureuses devant lui. Et même si elle y arrivait – ce qui, à ses yeux, était tout simplement impossible –, serait-il encore capable de la regarder comme avant ? De percevoir autre chose chez elle que cette enfant meurtrie et traumatisée qui se consumait petit à petit de l'intérieur ? De ne plus avoir pitié d'elle ? Cela même, Kaylann n'en avait aucune certitude, et le fait qu'il soit là face à elle la ramenait à cette réalité lourde de sens. Elle était vivante, et sa souffrance était réelle. Elle n'avait pas fait un cauchemar, et elle voulait dès lors en finir. Que quelqu'un achève son agonie puisqu'elle en était elle-même incapable.

Elle n'arrivait pas à parler, tout juste bonne à sangloter de plus belle parce qu'elle se sentait misérable, détruite, infiniment frêle et pitoyable. Un insecte pathétique que l'on avait pas hésité à écraser dans la fleur de l'âge. Était-elle autre chose à présent ? Elle en doutait à vrai dire. Pourtant il voulait comprendre, cela se voyait dans son regard. Alors, en larmes, elle se contenta de le regarder à travers des perles salées après qu'il se soit assis à côté d'elle sans la quitter des yeux. Elle aurait voulu qu'il comprenne, néanmoins persuadée que même si elle recommençait, ses paroles ne seraient pas plus compréhensibles. « Kay', calme-toi, respire. » Elle en était à peine capable en réalité, sa respiration s'avérant saccadée comme si elle était en apnée, incapable de reprendre son souffle. « Tout va bien, je suis là. » Elle aurait voulu que tout aille bien parce qu'il était là, mais force est de constater que ce n'était pas le cas. Que malgré sa présence elle souffrait, et d'autant plus face à lui parce qu'elle se sentait lamentable. Elle avait été faible, comme il le lui avait souvent reproché dans quelques sous-entendus qui n'avaient jamais eu pour volonté de la blesser. Mais il avait raison, et cette fois-ci on s'était servie de sa faiblesse contre elle. Et on lui avait fait du mal, beaucoup plus que tout ce qu'il pouvait s'imaginer. Ainsi, elle était incapable d'affronter son regard qu'elle fuyait honteusement, des larmes glissant encore sur ses joues tandis que sa poitrine se levait et s'abaissait à une vitesse folle. Respirer convenablement ? Non, elle n'avait décidément pas compris ce que cela voulait dire.

Il écarta alors une des mèches de cheveux pendant devant le visage de la demoiselle avant de s'en saisir doucement, la contraignant à lui faire face et à le regarder. Comme si elle ne pouvait s'échapper, et cette impression était d'autant plus atroce et insupportable à présent. « Tu n'as rien à craindre, d'accord ? » Elle aurait voulu le croire, mais comment le pouvait-elle à présent ? « Kaylann ? » La bouche entrouverte, l'adolescente resta un instant sans pouvoir bouger avant d'attraper les mains du jeune homme pour les écarter de son visage avec toute la force dont elle était capable – c'est-à-dire celle d'un enfant de huit ans au vu de son état. Elle ne voulait pas qu'il la touche là où elle l'avait fait sans la moindre délicatesse, qu'importe ses intentions. Elle avait trop honte pour cela. « Je... je suis désolée, » gémit-elle entre deux sanglots. « Je... je... » Mais les mots se bloquaient dans sa gorge, refusant de former une phrase cohérente alors que son esprit était en train de mourir. Elle se détruisait petit à petit elle-même, inlassablement. Une bombe à retardement incapable de s'exprimer. Pourtant, elle aurait voulu crier, hurler toute sa douleur qui l'étouffait et la tuait seconde après seconde dans une douce agonie, sans y parvenir néanmoins. « Je veux pas... je veux pas, » lâcha-t-elle dans un gémissement plaintif sans que cela n'ait réellement de sens. Elle sentit alors son corps basculer sur le côté, droit vers le jeune homme sur qui elle s'effondra, poupée frêle qui n'avait plus la moindre force. Incapable de se débattre ni même de se relever, essayant simplement de relier quelques syllabes pour être compréhensible. Pour qu'autre chose que des sons inintelligibles ne s'échappent de ses lèvres tremblantes. « S'il te plaît Dayan... » Sa voix mourut à nouveau dans un faible murmure, un geignement pitoyable qui aurait fait pitié à n'importe qui. N'importe qui sauf elle. Cette fois-ci son regard ne fuyait pas, parce qu'elle le suppliait presque. Mais sans doute ne comprenait-il même pas pourquoi.
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Jeu 23 Mar - 15:05
Dayan Z. Greene & Kaylann Morino
When the sun stops shining
Si Dayan savait. Mon Dieu, si il savait. Si il avait, le temps d'une seconde, la moindre idée des pensées qui fusaient dans l'esprit embrouillé et totalement détruit de Kaylann… qui sait comment il réagirait. Personne ne pouvait le savoir à vrai dire, même lui n'arrivait pas à anticiper ses propres réactions, alors à quoi bon. Car pour tout avouer, pas une seule fois dans sa vie il ne s'est déjà préparé à faire face à une telle situation, pas une seule fois il ne s'est  imaginé la scène dans laquelle il trouverait Kaylann dans un état aussi attristant et accablant que cela paraissait totalement invraisembable. Parce que pour lui elle semblait – non, elle était juste irréelle, cette scène.
Comme la plupart des gens, Dayan faisait partie de cette catégorie qui pensait que certaines choses, aussi douloureuses ou inhumaines soient-elles, arrivaient toujours aux autres, jamais à lui ou ses proches – alors que sa famille avaient déjà vécu beaucoup de tragédies à vrai dire, disons juste que cette époque était désormais révolue, ou du moins presque. C'était peut-être puéril, au final, c'était sûrement très imbécile de sa part, même. Mais combien de gens dans ce monde pensaient exactement la même chose que lui ? Surtout que personne n'avait la possibilité de savoir ce qui allait se passer ou pas – bon, à part certaines créatures mais… c'était une autre histoire, et Dayan n'avait pas la science infuse à propos de ça –, lui encore moins, alors c'était juste idiot de penser une chose pareille. Mais c'était plus fort que lui, c'était plus fort que quiconque. Sa vie n'allait pas si mal, ces temps-ci, c'était le cas de le dire, car tous les problèmes qu'il avait pu rencontrer autrefois, avant de partir de Beacon Hills, s'effaçaient peu à peu, pour son plus grand bien. Alors, depuis, il s'était bêtement mis en tête qu'aucun malheur ne pouvait lui arriver ; à lui, à sa famille ou même à ses proches amis. Si il savait.

Ce qui lui faisait maintenant le plus mal, même si les raisons de sa culpabilité, de son incompréhension et de sa pitié envers Kaylann devaient accroître de minute en minute tant les choses semblaient s'aggraver depuis son arrivée, c'était simplement ce sentiment de ne servir à rien. D'être inutile et impuissant, comme depuis la seconde où il était entré dans sa chambre et que la jeune fille s'était aussitôt mise à pleurer. Il avait beau lui dire d'essayer de mieux respirer pour l'aider à parler, tenter de la rassurer comme il le pouvait, rien n'y faisait. La brunette semblait toujours aussi dévasté, prise d'un chagrin et d'une souffrance sans nom dont il ne connaissait toujours pas la raison. Et il avait toujours détesté se sentir inutile à ce point, en tout cas dans ce genre de moment aussi peu futiles. Peut-être que cela venait du fait qu'il avait toujours dû se rendre utile auprès de sa famille, et qu'il se sentait affreusement négligeable quand on lui retirait ce rôle si important. Était-ce l'une des raisons pour laquelle il avait tant de haine, quand son père revenait de ses séjours en prison ? Qui sait. Même si c'était le cas, jamais il ne l'avouerait à qui que ce soit, quand bien même il s'en rendrait compte.
Si ce n'était pas Kaylann qui était en face de lui, ni même quelqu'un de son entourage auquel il tiendrait farouchement, Dayan se serait déjà enfui depuis bien longtemps. Il n'était pas particulièrement doué pour consoler les autres, pouvant même se montrer maladroit ou gêné – mis à part, peut-être, avec Maddy et Eythan, mais ce n'était pas pareil, c'étaient sa petite sœur et son petit frère, c'était juste instinctif avec eux. Que Kaylann… et bien, Kaylann, il n'avait pas l'habitude. Il était doué pour la taquiner, pas pour la consoler. Parce que Kaylann, c'était cette fille souriante, énergique et enfantine, qui pouvait redonner la joie de vivre à n'importe qui. Ce n'était pas cette coquille vide, qui ne renfermait désormais plus que de la tristesse, du désespoir et des larmes à n'en plus finir.

Plus les secondes s'écoulaient dans cette pièce presque morbide, plus Dayan pouvait ajouter des détails qui le piquaient à vif et qui ne faisaient qu'ajouter un poids encore plus lourd sur ses épaules et dans sa poitrine. La faiblesse de Kaylann vint rejoindre la liste. Il ne l'avait jamais connu comme étant particulièrement forte physiquement, certes, mais pas non plus faible à ce point. La pression, presque minime, qu'elle exerçait sur ses mains l'étonna presque, avant que la surprise ne vienne finalement du fait qu'elle tentait ni plus ni moins de les écarter de son visage. Il la laissa faire, non sans un pincement au coeur, lui venant finalement en aide en éloignant ses mains de lui-même. Il ne cherchait pas à être une brute non plus, il semblait juste davantage impatient alors que la situation lui échappait encore et toujours, totalement. Et ça en devenait insupportable pour le jeune homme.
Encore une fois, elle essaya de parler, et Dayan espérait pouvoir entendre une explication, aussi vague ou brève soit-elle. Mais rien. Encore une fois, sa tentative fut un échec total, et les mots moururent dans sa gorge sans qu'elle ne réussisse à les prononcer, au grand dam de Dayan qui désespérait de plus en plus. Alors, à son tour, il se tut. Car il ne savait plus quoi dire, ni quoi faire. Il avait tout essayé lui aussi, et si cela paraissait peu aux yeux des autres, pour lui c'était déjà énorme. Il garda donc le silence, la regardant simplement d'un air désolé, sans rien faire d'autre. Juste la regarder et attendre que ça passe. Car il ne quitterait pas cet endroit tant qu'il n'aurait pas obtenu les réponses à ses questions.
Et puis soudain, après un gémissement peiné de la part de Kaylann, il la vit basculer sur le côté, sans savoir si c'était son attention ou non – qu'importe, il la rattrapa, bien évidemment, puis qu'elle venait droit sur lui. Il hésita un instant, sans rien faire, puis finalement il enroula prudemment ses bras autour d'elle en soupirant.
C'est rien, c'est pas grave Kay', dit-il en fixant le mur face à lui, avant de baisser le regard vers elle. Mais s'il te plaît, ne garde pas tout pour toi. Ne te laisse pas aller comme ça. Tu sais que tu n'es pas toute seule et que je suis là pour toi, pas vrai ?
Même lui était surpris de ces paroles qui ne lui ressemblaient guère, mais il ne pouvait pas être plus sincère qu'à ce moment-là, alors au final, qu'importe ce que l'on pouvait penser ; c'était du Dayan tout craché.

Be my friend, hold me, warm me up and breathe me
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Ven 19 Mai - 14:15



Kaylann



& Dayan

When the sun stops shining
Elle ne savait pas quoi dire, pas quoi faire. Elle sentait son corps basculer droit sur Dayan tandis que son esprit flanchait complètement, ses paroles devenant incohérentes et dépourvues de tout sens. Comme si prononcer quelques mots lui étaient si difficiles qu'ils ne pouvaient s'assembler pour former une phrase signifiant quelque chose. Seulement des plaintes déconnectées et incompréhensibles, comme un long gémissement d'agonie. Parce qu'elle avait l'impression de mourir de l'intérieur, la peur et l'angoisse la rongeant comme le plus puissant des acides. Le plus violent aussi, et le plus douloureux, au point qu'elle avait du mal à respirer. Même ses pensées n'avaient plus aucune cohérence, elle en perdait elle-même le fil et se retrouvait seule au milieu d'une noirceur qui la terrifiait. Et elle ne pouvait pas s'enfuir. Elle était piégée, faible petite bestiole incapable de se défendre. Elle ne pouvait rien faire contre les horreurs de ce monde, incapable de se protéger elle-même. Elle voulait sauver des malades et des blessés ? Qu'elle commence par se protéger elle-même des atrocités de cette humanité qui n'en avait aucune. Pour l'instant, c'était loin d'être le cas, et la frêle poupée brisée qu'elle était devenue témoignait bien de la douleur qu'elle éprouvait. Son psychisme, complètement détraqué désormais, n'avait eu aucun mal à convaincre son corps que vivre ne valait plus la peine et qu'elle ferait mieux d'arrêter. Ce dernier ne lui répondait plus d'ailleurs, parce que répondre à une fillette réduite à néant semblait inutile. Elle était incapable de maîtriser ses tremblements, ses sanglots, ses pleurs, et cela rendait le tableau qu'elle peignait encore plus pathétique. Elle faisait peine à voir, c'te gamine éplorée qui ne tenait plus debout et s'était écroulée sur son ami sans rien pouvoir faire contre. C'était digne de ses livres où l'on nous dépeignait la misère dans ses plus sombres habits, avec cette lourde impression que la fin n'était plus très loin. Kaylann aurait voulu que la sienne soit plus proche, mais force est de constater que même cela elle en était incapable, dépourvue d'un courage suffisant pour mettre un terme à ses souffrances. Alors elle se contentait d'être un martyr, et un martyr des plus pitoyables.

Elle était tombée à présent, droit sur Dayan. Poupée frêle, molle, incapable de se redresser, rattrapée par son ami qui ne comprenait toujours pas ce qu'il lui prenait, qui la voyait souffrir sans connaître la cause de sa douleur, qui voulait l'aider sans savoir comment faire. Elle-même ne savait pas quels mots elle pourrait mettre sur ce qu'elle vivait. Un traumatisme, oui sans doute, mais à quoi bon dire cela si elle ne parvenait pas à lui expliquer ce qu'il s'était passé. Alors elle le laissa l'entourer de ses bras, se serrant un peu plus contre lui dans l'espoir d'y trouver une protection suffisamment sûre pour ne plus trembler et pleurer. C'était sans doute vain, mais au moins elle aurait essayé. « C'est rien, c'est pas grave Kay'. » Pourtant elle s'en voulait, se trouvant ignoble de l'avoir ainsi rejeté. Mais elle ne supportait tout simplement pas de sentir ses mains là où d'autres s'étaient posées des jours plutôt avec des intentions bien plus malsaines. Son cœur battait à cent à l'heure, comme si elle allait défaillir à force de sentir ces brusques coups dans sa cage thoracique. Comme des sursauts irréguliers et violents, atrocement douloureux qui plus est. « Mais s'il te plaît, ne garde pas tout pour toi. Ne te laisse pas aller comme ça. » Il était trop tard pour cela sans doute, car même harcelée la demoiselle ne s'était pas ainsi laissée choir. Elle avait réussi à garder la tête haute – du moins dans une certaine mesure – et à cacher l'horreur qu'elle vivait malgré son jeune âge, sans doute parce qu'elle était bien moins morbide. Pas que cela soit juste, mais cela semblait plus naturel que ce qu'elle venait de vivre. C'était de la méchanceté gratuite, mais mis à part des coups pour s'amuser, il ne touchait pas à son intégrité physique. Seulement à son psychisme déjà faible sans la moindre agression extérieure.

Cette fois-ci, cela avait été plus violent. Trop pour qu'elle puisse le décrire, ou même lui en parler. Elle avait l'impression qu'elle n'en serait jamais capable, condamnée à garder tout cela enfoui au fond d'elle pour la faire souffrir chaque jour un peu plus. Il ne pouvait qu'en être ainsi, parce que ses journées elle les passait ainsi. A revoir ce visage démoniaque, ce sourire sadique, ces gestes déplacés. A entendre le claquement de ses talons sur le sol, son rire, ses menaces. A sentir ses mains, ses ongles, son souffle. Elle ne dormait plus, faisant des cauchemars dès qu'elle fermait ne serait-ce qu'un œil, ou la revoyant. Elle n'avait plus la force de la combattre, préférant se laisser glisser inexorablement vers une fin moins douloureuse que sa vie. Avait-elle vraiment mérité cela ? « Tu sais que tu n'es pas toute seule et que je suis là pour toi, pas vrai ? » Si, elle était seule, et ce quoiqu'il en dise. Elle ne pouvait pas lui en parler, et ce n'était même pas une question de fierté finalement. Elle ne s'était jamais réellement estimée, mais désormais c'était pire que tout. Le montre qui l'avait torturée avait peut-être raison, en fin de compte. Elle n'était qu'une moins que rien, un insecte, de la vermine. Une poupée de porcelaine brisée, et désespérément seule. Incapable de se confier, parce qu'elle ne voulait pas infliger à son ami ce douloureux spectacle. Comment lui expliquer ce qu'elle avait vécu ? Comment lui dire qu'elle était détruite ? Comment lui faire comprendre qu'elle en était arrivée à un point où elle ne songeait plus qu'à une chose : la fin ? Il aurait pu l'aider oui, s'il mettait un terme à ses souffrances, ce dont elle était incapable. Mais il ne le ferait pas, et elle le savait. Alors à quoi bon lui dire ce qu'il s'était passé ? Encore faudrait-il qu'elle y parvienne, d'ailleurs. « J'ai peur, » réussit-elle à murmurer entre deux sanglots, la gorge serrée. « Je... » Prenant une profonde inspiration pour parvenir à terminer sa phrase, elle plongea son regard larmoyant dans celui de son ami déboussolé. « Je veux pas qu'elle revienne... » Sa voix restait faible, mais pour une fois ses mots avaient un sens. Elle semblait pourtant complètement perdue, et surtout effrayée. « Dayan, j'ai peur, » répéta-t-elle alors qu'elle fondait de nouveau en larmes, comme terrorisée. Comme si elle la voyait à nouveau et craignait de la voir approcher et recommencer. Elle ne quittait plus son esprit dévastée, la détruisant chaque seconde un peu plus. Elle avait tellement peur.
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